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15 décembre 2008

Bilan 2008



Bon, il faut bien avouer que 2008 restera surtout en mémoire pour des raisons pas très marrantes (PPDA viré de TF1, Bernard Tapie qui reprend Oscar au théatre, n-ième saison de la Star Ac' qui ne veut pas crever ou éventuellement la crise mondiale). Il y en a peut être encore d'autres, mais je ne suis pas là pour faire une liste complète des catastrophes de l'année. Enfin, tout ça donne encore plus de raisons d'avoir envie de changer carrément d'air ou plus simplement de se changer les idées pour un moment. Et justement, côté musical, il y a de quoi faire. Pour moi, 2008 restera une des plus belles années discographiques depuis longtemps. En tous cas, c'est la plus belle depuis que je passe mes jours et mes nuits sur Why Not. Oui, bon, j'exagère un peu, mais quand même. Concernant cette année musicale, il y a quand même un signe qui ne trompe pas : en 6 ans d'existence, je n'ai jamais eu autant de mal à choisir seulement une grosse vingtaine d'albums pour ma sélection annuelle. J'en aurais facilement sélectionné une bonne dizaine de plus si je m'étais écouté, mais ça n'aurait plus voulu dire grand-chose. En tous cas, c'est pour moi le signe d'une qualité d'ensemble nettement au dessus de la moyenne.

A mon avis, l'autre particularité de cette année est l'éclosion de nouveaux talents aussi nombreux que variés. Si on regarde de plus près la liste qui suit, on y trouvera Burial, Yeasayer, The Do, MGMT, Get Well Soon, Amy MacDonald, Fleet Foxes et The Acorn. Tous des premiers albums brillants et prometteurs. C'est forcément rassurant en cette période de marasme économique où on n'arrête pas de nous répéter que la musique est en train de mourir. Ca prouve encore une fois que l'art en général, n'a pas grand-chose à voir avec notre chère économie de marché, même s'il est forcément lié. Et ça démontre aussi que c'est peut être justement en ces périodes difficiles que le désir d'autre chose est encore plus fort. C'est vrai pour nous qui sommes passionnés de musique, mais c'est encore plus vrai pour tous ceux qui font de la musique dans leur coin et rêvent un jour de pouvoir en vivre. Et j'ai l'impression que contrairement à tous les bruits négatifs et les nouvelles volontairement alarmistes qu'on peut entendre partout, le monde de la musique va plutôt bien. C'est l'industrie du disque qui va mal, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. La musique, elle, va très bien, merci. Et parmi toutes ces majors qui pleurent leurs profits perdus, il existe encore quelques labels de passionnés qui osent toujours parier sur les nouveaux talents. Et ils n'ont pas forcément à s'en plaindre (demandez au label Vertigo d'Amy MacDonald par exemple). En tous cas, je trouve ce flot de nouveaux venus très rassurant. Ca prouve que la musique et l'art en général n'ont au départ rien à voir avec le business, que c'est avant tout une histoire d'envie et de passion irraisonnées. Tant que cette passion durera, l'art vivra, quoi qu'on en dise dans nos chers médias.

Pour en revenir à ma sélection, il y en a à mon avis pour tous les goûts. De l'Electro réinventée de Burial au Rock brut des Kills en passant par la Pop synthétique joueuse de Cut Copy, le Folk illuminé des Fleet Foxes ou la classe de la Pop d'Elbow, je reste persuadé que chacun pourra y trouver son bonheur. Comme d'habitude, cette sélection n'a pas d'ordre particulier, elle est présentée par ordre alphabétique, mais bien sûr certains albums sortent du lot. C'est le cas du sublime The Flying Club Cup de Beirut qui est mon préféré de 2008. Mais il est talonné de très près par quelques autres comme The Acorn ou Sigur Ros. D'autres sont absents de cette sélection, mais dans le contexte d'une année " normale ", ils auraient largement eu leur place. Je pense au Vantage Point de dEUS, au Carried To Dust de Calexico. ou aux prometteurs écossais de Glasvegas.

Je voulais aussi, encore une fois, remercier celles et ceux qui m'écrivent. Que ce soit pour me proposer de découvrir un artiste, un album qui leur tient à coeur et qui m'aurait échappé, ce qui arrive forcément souvent, mais aussi tout simplement pour me dire que Why Not compte (un peu) dans leur vie musicale. C'est à travers ces mails que je garde encore et toujours l'envie de continuer ce site. Alors voilà, encore merci à vous.

En attendant de démarrer une nouvelle année forcément pleine de belles surprises musicales, à travers ce bilan d'une année 2008 assez exceptionnelle, je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année.

A+

Thierry



Best Of 2008

The Acorn : The Glory Hope Mountain



Parmi la nuée de nouveaux venus cette année, le canadien Rolf Klausener est un des plus prometteurs. D'ailleurs, peut on encore parler de promesse quand votre premier album ressemble déjà à un classique, un sans faute emplis de chansons aussi magnifiques que brillantes. Glory Hope Mountain est un album au charme délicat, à la fois intime et ouvert sur le monde. Un des plus beaux disques de l'année.

La chronique

Alain Bashung : Bleu Pétrole



Chaque nouvel album d'Alain Bashung est un évènement. On sait que chacun d'entre eux est surtout une histoire de rencontres et de collaborations fructueuses. En choisissant cette fois des gens comme Gérard Manset ou Arman Méliès, Bashung nous offre un album magnifique. Un disque immense dont on n'est pas prêt d'avoir fait le tour.

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Beirut : The Flying Club Cup



The Flying Club Cup a d'abord été un coup de foudre immédiat. C'est aujourd'hui un coup de foudre qui dure encore et encore. Et plus j'écoute cette improbable fanfare, plus je lui découvre de qualités et de finesses cachées. Son secret ? Nous offrir une musique qui reste toujours à hauteur d'Homme et qui parle directement au cœur. L'album de l'année. Voire plus…

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Bloc Party : Intimacy



Sorti dans l'indifférence générale, ce nouvel album de Bloc Party est pourtant à ne pas manquer. Intimacy marque le tournant assez radical d'un groupe qui a osé se remettre en question. Leur nouveau mélange de Rock urgent et d'Electro explore toutes les possibilités offerte par leur nouveau terrain d'expérience, pour aller du maelström sonique à la lente et bouleversante mélopée. Un album courageux, mais surtout une belle réussite.

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Rodolphe Burger : No-Sport



Rodolphe Burger fait partie de cette race bien trop rare des artistes qui se baladent avec un vrai univers sur le dos. Son espèce de Blues immobile n'a aucun équivalent. Avec lui, on est comme en apnée, attentif au moindre mouvement, au moindre souffle, à la moindre variation. Parce que chaque détail est important dans la musique de cet homme là. No-Sport est un album rare.

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Burial : Untrue



Cet album propose un voyage Electro unique en son genre, aussi déroutant que paradisiaque. Untrue est à coup sûr l'album le plus dépaysant de cette année. On ne connait pas le véritable nom de celui qui se cache derrière Burial, on sait juste qu'il habite Londres. Et depuis Untrue, on sait aussi qu'il a du génie.

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Les Cowboys Fringants : L'expédition



On aurait pu croire que les Cowboys Fringants étaient arrivés en bout de course après tant d'années à écumer les scènes avec leur musique festive. Avec L'expédition, ils prouvent qu'on était loin du compte. Avec cet album plus mature, les québécois démontrent qu'ils ont encore beaucoup de choses à dire et surtout qu'ils les disent toujours aussi bien. Un album chaud comme l'amitié.

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C.S.S : Donkey



Comme pour Cut Copy, je ne m'attendais pas vraiment à retrouver les C.S.S. à cette place en fin d'année. Oui, mais voilà, les progrès réalisés par C.S.S. sont tellement fulgurants qu'au fil des écoutes cet album a fini par s'imposer comme un des tout meilleurs dans son genre. Et son genre, c'est la Pop Electro qui ne se pose pas de questions. Sans aucune prétention, Donkey est incroyablement réussi.

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Cut Copy : In Ghost Colours



On peut penser ce qu'on veut de la Pop synthétique de Cut Copy. On pourra toujours dire que ce groupe n'est qu'une copie sans âme de groupes des années '80. Mais c'est se tromper lourdement sur la marchandise. Cet album est gorgé à raz bord d'hymnes Pop synthétiques comme je n'en ai plus entendu depuis longtemps. Ce disque là est celui de trois australiens pourris de talent. Et même si c'est une surprise pour moi de le trouver en aussi bonne place aujourd'hui, il le mérite vraiment.

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The Do : A Mouthful



Ce qu'on aurait pu prendre pour la petite sucrerie française de l'année, aussitôt consommée aussitôt oubliée, est finalement bien plus que ça. La liberté de ton du duo franco-finlandais est déjà suffisamment rare pour qu'on s'y attarde. Mais quand en plus cette liberté est toute entière mise au service de chansons au charme fou, on adhère forcément.

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Elbow : The Seldom Seen Kid



Elbow est insaisissable. Quand on pense avoir compris de quoi ce groupe est fait, il vous surprend encore au détour d'une chanson, plus belle et indispensable que les précédentes. Ce groupe trouve toujours le moyen de nous éblouir par son inventivité et sa façon si délicate de traiter sa musique. Définitivement hors norme et hors des modes, The Seldom Seen Kid est un bijou.

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Fleet Foxes : Fleet Foxes



Encore une autre des belles révélations de l'année. Leur musique est unique. En puisant autant dans les racines du Folk que dans la Surf Pop la plus aérienne, ils inventent une musique aussi légère que la neige qui tombe et aussi colorée qu'un arc en ciel. Délicieusement intemporel.

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Fujiya & Miyagi : Lightbulbs



L'an dernier, leur Transparent Things pourtant passé totalement inaperçu faisait déjà partie de mes albums de l'année. Lightbulbs, avec son Electro robotique et étrangement lascive, est le digne successeur de cet album là. Il est la confirmation qu'avec Fujiya & Miyagi, on danse autant qu'on rêve. Le genre d'album qui peut aussi bien s'écouter vautré dans un canapé que sur une piste de danse surchauffée.

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Get Well Soon ; Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon



L'allemand Konstantin Gropper est pour moi une des grosses révélations de l'année. Son Get Well Soon est un premier album de rêve. On y trouve déjà tout : des chansons qui vous trottent dans la têtes longtemps après l'écoute, des mélodies bouleversantes, des arrangements pleins de classe. Entre Beirut, Arcade Fire ou Divine Comedy, Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon est un voyage inoubliable.

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iLIKETRAINS : Elegies To Lessons Learnt



L'artwork de l'album ne ment pas sur son contenu. iLIKETRAINS construit une musique aussi triste que l'arbre décharné sur fond gris peut le laisser supposer. Mais quelle beauté, quelle émotion dans ces chansons là. Un album renversant qui vous serre le cœur.

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The Kills : Midnight Boom



J'ai toujours trouvé leur Rock mi-sensuel mi-glam totalement irrésistible. Et même si on pouvait imaginer que la formule allait s'épuiser d'elle-même, les Kills peaufinent un peu plus leur recette à chaque nouvel album. Midnight Boom est le sommet des Kills, un album qui sent le Rock, le sexe et la sueur comme aucun autre.

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The Kooks : Konk



Konk est mon rayon de soleil de 2008. C'est probablement l'album que j'ai le plus écouté cette année. Ces quatre là ont vraiment quelque chose que les autres n'ont pas. Vous pouvez appeler ça la classe, le talent ou autrement, peu importe. Ils ont cette faculté à écrire des chansons irrésistibles et faire swinguer leurs guitares comme personne. Et surtout ils ont cette faculté à rendre un peu plus heureux ceux qui les écoutent. Indispensable.

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Amy MacDonald : This Is The Life



Tout droit débarquée de Glasgow, elle est le petit vent d'air frais de 2008. Sa musique est immédiate et irrésistible, ces chansons sont instantanément adorables. Pas besoin de tergiverser, Amy MacDonald a un talent fou et Son Folk-Rock sans prétention à réussi à conquérir tous les cœurs. Un seul mot : bravo.

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Arman Méliès : Casino



Arman Méliès est un esthète de la mélodie, un inventeur d'ambiances délicieuses. Son Casino regorge de chansons au charme étrangement désabusé, entre nostalgie du passé et regard tourné vers demain. Un des plus beaux albums français de l'année et surtout la confirmation qu'Arman Méliès a beaucoup à nous offrir.

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MGMT : Oracular Spectacular



L'air de rien, ces deux jeunots américains débarqués de nulle part nous ont offert une des plus belles sensations de l'année. Avec leur air de parfaits branleurs qui ne l'ont même pas fait exprès, ils ont inventé quelque chose de neuf, une Pop qui ose bouffer à tous les râteliers sans aucun scrupule. Inventif, jouissif, Oracular Spectacular est un des albums les plus enthousiasmants de l'année. Et à l'intérieur, on trouve Kids, mon single de 2008.

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Sigur Ros : Med Sud I Eyrum Vid Spilum Endalaust



La seule chose qu'on pouvait éventuellement encore reprocher à la musique de Sigur Ros, c'était son côté trop introverti. Leurs derniers détracteurs peuvent aller se rhabiller, avec ce nouvel album au titre imprononçable, ils ont même fait entrer le soleil dans leur univers. N'ayons pas peur des mots, cette nouvelle alchimie accouche d'un album somptueux, beau comme la lumière crue du soleil au travers des cristaux de glace.

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TV On The Radio : Dear Science



Encore eux. Pour l'instant chacun des albums des TV On The Radio a terminé dans mon best of annuel. Une régularité rare pour un des groupes les plus inventifs et brillants des années '00. Ca fait déjà un moment qu'on dit d'eux qu'ils sont en avance sur leur temps. Le miracle, c'est qu'au fil de leurs albums ils réussissent à le rester. Dear Science est encore une fois monumental.

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Woven Hand : Ten Stones



Ten Stones est un album intense et brûlant. Il ressemble en tous points à son auteur tourmenté. En empruntant autant au Rock fiévreux de 16 Horsepower qu'à la flamme mystique de ses albums plus récents, David Eugene Edwards accouche d'un album douloureux mais indispensable.

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Yeasayer : Hall Hour Cymbals



Difficile de classifier Yeasayer, tellement ce groupe donne l'impression d'avoir réussi à synthétiser toutes les musiques du monde dans son Rock si personnel. Chaque chanson nous fait changer de continent, d'univers, de culture. Bien plus qu'une révélation, Yeasayer est le premier groupe universel.

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