8 septembre 2008
C.S.S. : Donkey
Titres
Jager Yoga
Rat Is Dead (Rage)
Let'S Reggae All Night
Give Up
Left Behind
Beautiful Song
How I Became Paranoid
Move
I Fly
Believe Achieve
Air Painter
Pour cette rentrée, il vaut mieux
être bien réveillé pour ne pas confondre Donkey, nouvel album
des joyeux brésiliens de CSS et le Monkey du très éclectique
Damon Albarn. Entre les deux, aucun point commun, à part les bananes.
Et si justement vous souhaitez avant tout retrouver la banane en cette
période de rentrée pas forcément très marrante, Donkey est l'album
qu'il vous faut.
Je dois bien avouer que je n'avais
pas été gagné par l'enthousiasme général qui avait entouré la sortie de
Cansei de Ser Sexy, premier album de CSS. Joyeux bordel plutôt
sympathique à la première écoute, je ne lui trouvais pas d'autre qualité
que cette jeunesse débordante. Pas de quoi se relever la nuit, quoi. Mais
Donkey est là pour démontrer à tous ceux qui voudront bien les
entendre que CSS est aujourd'hui bien plus que ça. Il est clair que ceux
qui aimaient CSS uniquement pour son côté déjanté risquent de décrocher
à l'écoute de ce Donkey nettement plus ordonné. Les ingrédients
sont les mêmes, mais cette fois ci les chaussettes sales qui trainaient
partout ont disparues. Mais rassurez vous, elles ne sont pas rangées par
couleurs dans les tiroirs, elles sont juste planquées sous le tapis. Les
CSS n'ont pas tout changé, ils ont juste un peu grandis.
Pour tout dire, les CSS semblent
être subitement devenus adultes. Ou en tous cas, ils donnent bien le change.
Parce qu'on sent bien que l'envie de délirer est toujours bien là, juste
en dessous. Elle est juste tenue en laisse, ce qui permet au groupe de
nous livrer des chansons à la fois mieux construites et toujours aussi
fraîches. Cette évolution fait de Donkey un album plutôt irrésistible.
Avec à peu près les mêmes arguments que MGMT, l'Electro-pop enthousiaste
de CSS (tiens, serais ce la mode des noms de groupes en initiales ?) possède
au moins autant de charme. Les chansons de CSS sont toutefois nettement
plus directes. Chez les brésilien(ne)s, on ne se complique surtout pas
la vie. Droit au but, pourrait aussi être leur devise. Si vous êtes déjà
tombé sur Left Behind, le single survitaminé, vous voyez déjà
ce que je veux dire. En sautant de la Pop dansante façon B 52's (Jager
Yoga) à une sorte de Funk aux couleurs créoles (Move), à
chaque changement de direction, CSS nous en met plein la vue. Sans jamais
perdre de vue que le but premier de leur musique reste de donner envie
de danser. Réussite totale de ce côté-là. Ajoutez à ça un wagon de mélodies
simples qui s'impriment bien entre les oreilles et vous avez la recette
d'un album assez enthousiasmant.
Mais surtout, avec Donkey,
CSS prouve qu'il est bien autre chose qu'un coup marketing ou le groupe
d'un seul album. Ils prouvent qu'ils ont bien plus de talent que ce qu'on
pouvait imaginer au départ, mais surtout ils donnent l'impression d'être
capables de nous épater encore longtemps. Ce nouvel album semble n'être
qu'une étape avant de nouveaux sommets. Le monde leur appartient.
Pour plus d'nformations, leur page Myspace :
www.myspace.com/canseidesersexy
Et la vidéo de Left Behind :
ICI
The Dandy Warhols : Earth To The Dandy Warhols
Titres
World the People Together (Come On)
Mission Control
Welcome to the Third World
Wasp in the Lotus
And Then I Dreamt of Yes
Talk Radio
Love Song
Now You Love Me
Mis Amigos
Legend of the Last of the Outlaw Truckers aka the Ballad of Sherif Shorty
Beast of All Saints
Valerie Yum
Musee d' Nougat
C'est le retour d'un des rares groupes
qui s'amuse à nous surprendre à chaque nouvelle livraison. Le retour des
meilleurs pilleurs de tombes que je connaisse. A chaque nouvel album,
on ne sait jamais trop à quoi il faut s'attendre, mais on est sûr qu'ils
vont exhumer les ossements de vieux monstres sacrés. Entre le Rock classique
de Thirteen Tales From Urban Bohemia, les années '80 revisitées
par Welcome To the Monkey House, les 70's réenfumées de Odditorium
Or Warlords Of Mars, les Dandy Warhols nous ont à chaque fois pris
au dépourvu en changeant d'époque ou d'univers. C'est parfois très réussi,
d'autres fois ça marche moins bien. Comme sur le dernier Odditorium
Or Warlords Of Mars que j'ai eu un peu de mal à apprécier autant
que les autres. Et pourtant, avec eux je sais être indulgent.
Cette fois ci, bizarrement on est
moins surpris. On reconnait instantanément le style, on est en terrain
connu. On aurait pu s'attendre à un album teinté 60's ou carrément Electro,
allez savoir avec eux. Pas cette fois ci. Earth To The Dandy Warhols
sonne en fait comme une fusion de tout ce qu'ils ont déjà fait dans le
passé, sans aucun scoop. C'est particulièrement évident à l'écoute des
trois premiers titres du disque. World the People Together (Come On)
démarre comme une suite directe de Odditorium, très 70's, hypnotique
à souhait et noyé sous des tonnes d'effets. Mission Control ressemble
à un titre Electro de Welcome To the Monkey House repeint en
noir. Quant à Welcome to the Third World, c'est un quasi-plagiat
du Original Sin de INXS, à la sauce piquante façon Dandy Warhols,
ça va de soit. Finalement, en mélangeant toutes ces influences sur un
seul album, ils n'ont tout simplement jamais sonnés de façon aussi personnelle.
Le style Dandy Warhols, c'est ça finalement, ce bon gros mélange improbable.
Ils ont enfin trouvés le juste équilibre entre ces héritages du passé
qui pèsent des tonnes et cette envie permanente de couper le cordon. Leurs
chansons sont toujours aussi fondamentalement Pop, mais leur habillage
bidouillé les rend souvent étonnantes, inhabituelles et décalées. Même
si à mon avis, elles gagneraient pas mal à être un peu moins surchargées.
Ca doit d'ailleurs être un vrai calvaire pour reproduire tout ça sur scène,
tellement les sons sont triturés et les effets complexes.
Dans tout ce magma en surchauffe,
quelques chansons se dégagent vraiment, comme ce Mission Control
déjà cité, le très Bowie-esque et très réussi And Then I Dreamt of
Yes, Love Song et son banjo ultra addictif. Et j'en passe.
Je pourrais aussi parler de Now You Love Me qui ferait un bien
beau single, un peu barré quand même. Ou du très joyeux et marrant Mis
Amigos qui voit les Dandy Warhols piétiner allègrement les plates
bandes de Calexico. Pour l'anecdote, l'album se clôture par un interminable
instrumental planant titré Musee d'Nougat ( ! ? ), histoire de
laisser les diverses fumées se dissiper et de redescendre lentement sur
la terre ferme.
Earth To The Dandy
Warhols est un régal de popsongs de l'espace, comme vues au travers
d'un kaléidoscope. C'est plein de couleurs, de sons, de gouts mélangés,
qui se superposent les uns aux autres et s'entrechoquent sans prévenir.
On ne sait plus trop où est le haut ou le bas, mais à vrai dire on s'en
fout. C'est tellement bon.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.dandywarhols.com
© Copyright 2008 Why Not ?