15 septembre 2008
Calexico : Carried To Dust
Titres
Victor Jara's Hands
Two Silver Trees
News About William
Sarabande In Pencil Form
Writer's Minor Holiday
Man Made Lake
Inspiracion
House Of Valparaiso
Slowness
Bend To The Road
El Gatillo
Fractured Air (Tornado Watch)
Falling From Sleeves
Red Blooms
Contention City
Bon, c'est vrai, j'avais eu un peu
de mal à accepter le Calexico nouvelle manière, celui de ce Garden
Ruin certes joli, mais sans la patte si personnelle du groupe. D'ailleurs,
je m'aperçois aujourd'hui que j'ai dû l'écouter deux ou trois fois en
tout et pour tout depuis sa sortie. Alors que je continue à déguster Feast
Of Wire avec toujours le même plaisir. Des groupes qui ont radicalement
changé leur style par peur de la redite ou par pure envie d'autre chose,
on en connait tous. Mais des groupes qui ont tout changé pour perdre à
ce point leur identité, j'en connais peu. Même si je sais que les avis
sont partagés à ce sujet, c'est en tous cas mon point de vue. Oui mais
voilà, le bruit courrait depuis déjà un moment que le nouveau Calexico
renouait avec les sonorités d'antan, qu'il était redevenu lui-même. Même
la pochette de Carried To Dust renoue avec les graphismes anciens,
comme pour confirmer que Garden Ruin était bien un disque à part,
même dans son artwork. Comme si tout était revenu dans l'ordre avec ce
nouvel opus, comme si la parenthèse était refermée. En fait, c'est un
peu plus compliqué que ça.
C'est en écoutant ce nouveau Carried
To Dust qu'on s'aperçoit que Garden Ruin n'était pas forcément
une erreur de parcours ou une faute de goût. Ce n'était finalement qu'une
étape dans un itinéraire apparemment mûrement réfléchi et bien balisé
dès le départ. En effet, sans l'étape des chansons Folk dépouillées de
Garden Ruin, ce nouvel album n'aurait pas pu être ce qu'il est
aujourd'hui. Carried To Dust ressemble en tous cas à une synthèse
idéale de leur musique " d'avant " et de cet épisode de retour aux sources
purement américaines.
Avec Carried To Dust, le
Mexique est de nouveau à l'honneur. On retrouve donc ces merveilleuses
atmosphères poussiéreuses écrasées de soleil (The News About William,
Victor Jara's Hands). Sans oublier ces chansons purement chicanos
qui manquaient tant dans Garden Ruin. Les violons et les trompettes
caressent à nouveau dans le sens du poil. Mais le Calexico cru 2008 s'ouvre
aussi vers de nouvelles sonorités, comme sur ce Two Silver Trees
qui joue habilement avec des harmonies qui rappellent le Japon. Il contient
surtout des chansons qu'on pourrait qualifier de Folk " frontalier ",
empruntant les guitares sèches typique du Folk américain tout en y ajoutant
des climats plus moites et lascifs tout droit venus du Mexique. Ca donne
des chansons aussi réussies que Writer's Minor Holiday ou surtout
Man Made Lake à la lente et somptueuse mélodie. Ca peut même
donner des chansons au charme presque vénéneux, comme Bend To The
Road, sorte de Blues chuchoté au coin de l'oreille.
Ce nouvel album est certainement
ce que le groupe a produit de plus varié, sans pour autant jamais renier
quoi que soit à son passé. On retrouve enfin cette douceur délicieuse,
cette lascivité totalement perdue sur l'album précédent. Et c'est vraiment
ce que je j'aime le plus chez eux. Carried To Dust est un album
en tous points réussi, sans aucune fausse note. Un grand retour. Et quand
arrive Contention City, final aérien et hors du temps, on ne
regrette qu'une chose, c'est que le voyage s'achève déjà. Mais cette fois
ci, pas de doute, ce voyage là on le refera encore de nombreuses fois.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.casadecalexico.com
Pas encore de vidéo pour le nouvel album, mais on peut en profiter pour (re)découvrir la vidéo de Cruel :
ICI
Fleet Foxes : Fleet Foxes
Titres
Sun It Rises
White Winter Hymnal
Ragged Wood
Tiger Mountain Peasant Song
Quiet Houses
He Doesn't Know Why
Heard Them Stirring
Your Protector
Meadowlarks
Blue Ridge Mountains
Oliver James
Ecouter Fleet Foxes fait un effet
assez étonnant. Comme si on avait ressorti de très vieux vinyles, ceux
qui dormaient doucement sous la poussière, oubliés depuis longtemps. Et
d'un seul coup, plein de choses, toute une foule de sensations refait
surface. J'imagine que pour les plus vieux d'entre nous (ceux qui écoutaient
déjà de la musique dans les années'60, ce qui n'est pas mon cas) cet album
va aider à remuer toute la poussière accumulée sur les vénérables albums
des Beach Boys ou de Simon & Garfunkel.
Pour moi, la musique des Beach Boys
reste une musique de fond, entendue parfois à la radio quand j'étais gamin,
guère plus. Je connais très peu la musique de Brian Wilson, même si certaines
de ses chansons font maintenant partie des grands classiques. Mais pour
moi, cette musique a aussi toujours représenté une sorte de rayon de soleil,
comme si le sourire et l'harmonie pouvaient être mis en musique. Et Fleet
Foxes fait à peu près cet effet là. Mais l'erreur majeure avec ce
disque serait de le réduire à un simple ersatz de Beach Boys. La musique
Pop a fait bien du chemin depuis les Beach Boys et les Fleet Foxes sont
bien des enfants du 21ème siècle.
Dans ce premier album des Fleet
Foxes, on trouve donc ces fameuses harmonies vocales dont on se demande
comment elles peuvent être aussi belles. Mais on trouve aussi des traces
du XTC d'Andy Partrige, ce qui nous rapproche déjà des années '80, mais
aussi pas mal de points communs avec les Guillemots de Fyfe Dangerfield,
ce qui nous amène directement dans les années 2000. Si vous cumulez les
qualités de ces 3 groupes là, vous obtenez forcément quelque chose d'assez
impressionnant. C'est ce qui se produit avec ce Fleet Foxes.
La première écoute est immédiatement délicieuse, ça c'est l'effet Beach
Boys. L'écoute suivante permet déjà de découvrir d'autres détails un peu
cachés et plus inhabituels dans les orchestrations, ça c'est l'effet Guillemots.
Les suivantes ne cessent pas d'ouvrir de nouveaux horizons et de nouveaux
points de vue, ça c'est l'effet XTC.
Pendant que j'écris cette chronique,
il pleut des tonnes d'eau dehors et pourtant chez moi il fait plein soleil
quand j'écoute Sun It Rises. Ca, c'est l'effet Fleet Foxes. Poser
ce CD dans la platine, c'est l'assurance de découvrir une des musiques
Pop les plus gracieuse et harmonieuse entendue depuis longtemps. Une musique
qui semble avoir des ailes. Les mélodies se lovent en vous, leur douce
mélancolie s'installe et les chœurs d'altitude vous mettent une douceur
cotonneuse entre les oreilles. Mais en plus de cet effet déjà fort appréciable,
les chansons des Fleet Foxes possèdent une profondeur que beaucoup d'artisans
Pop pourraient leur envier. Prenez un White Winter Hymnal ou
un Ragged Wood, c'est simple et efficace, mais si vous tendez
l'oreille, c'est nettement moins facile que ça en a l'air. Le travail
d'écriture est assez époustouflant et le soucis du détail au niveau de
la production l'est tout autant. Chaque écoute enchante plus que la précédente.
Même une chanson folkisante à une seule voix (rare dans cet album) comme
Tiger Mountain Peasant Song recèle assez de surprises mélodiques
et de subtilités pour retenir l'attention. On sent chez ce groupe là des
possibilités immenses, tellement ça semble facile, tellement tout ici
est parfait.
Ce premier album des Fleet Foxes
est un coup de maître, à coup sûr une des grosses révélations de l'année.
Ce groupe est un des rares que je connaisse qui arrive avec un naturel
confondant à marier facilité mélodique et écriture fine (ah, ce Your
Protector qui flottera longtemps dans l'air). Et quand en plus toutes
ces qualités sont mises au service d'une musique qui vous regonfle le cœur,
franchement, que demander de plus ?
Pour plus d'nformations, leur page Myspace :
www.myspace.com/fleetfoxes
Et la vidéo de White Winter Hymnal :
ICI
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