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17 décembre 2007

Bilan 2007


Et de cinq ! Cinq ans, c'est pas mal pour un site qui au départ tenait plus de l'expérience hasardeuse que du plan mûrement réfléchi. Comme tous les ans, début 2007 je me demandais comment j'allais trouver le temps de continuer à suivre le rythme. Je me suis aussi posé la question de continuer Why Not autrement, avec des mises à jour moins régulières, juste quand l'actualité l'exige où quand je croise un vrai coup de cœur. C'est ce que j'avais prévu de faire en début d'année. Et puis comme d'habitude, les beaux albums succédant aux excellents disques, je me suis encore une fois retrouvé à faire des mises à jour hebdomadaires. Et je ne regrette pas tout le temps passé.

Je voulais aussi revoir le look et les fonctionnalités du site, ultra basiques depuis el début, je sais. Mais ça aussi, ça demande du temps et des idées. Ca demande aussi de mieux connaître le développement de sites web. Mais faut pas désespérer, peut être l'année prochaine si l'occasion se présente.

En tous cas, depuis que Why Not existe, j'ai l'impression que cette année 2007 a été une des plus prolifiques en bons albums. Je crois que je n'ai jamais vu éclore autant de groupes aussi prometteurs, ni autant de confirmations sur des deuxièmes albums plus que réussis. Pour les débutants, je pense notamment à Fujiya & Miyagi ou encore Fields et The Twilight Sad. Pour les brillantes confirmations, on trouve les seconds albums d'Arcade Fire, Fink ou The Go! Team, entre autres. Il y a aussi ceux qui arrivent encore à nous surprendre après plusieurs albums, en changeant parfois radicalement leur musique, comme Kings Of Leon ou UNKLE. Sans oublier les anciens qui nous reviennent avec des albums d'exception. Là je pense surtout à Porcupine Tree, Nine Inch Nails, The National et évidemment à Radiohead. Une chose est sûre, j'ai eu cette année l'impression de découvrir plus de bons albums que les années précédentes. Pour preuve, j'ai eu un mal fou à n'en sélectionner qu'une vingtaine dans cette récap 2007. Si je m'étais écouté, j'en aurai mis bien plus. Au rayon des oubliés volontaires qui étaient tout proches de la sélection, je citerai par exemple Clap Your Hand Say Yeah, Alamo Race Track ou encore Idlewild ou les Young Gods. Bref, il y en a plein d'autres qui ne sont pas dans la sélection mais qui mériteraient peut être de s'y trouver. Comme toujours, il faut faire un choix et c'est toujours aussi arbitraire. C'est mon choix, pas forcément le vôtre. Mais en tous cas, l'échantillon me parait encore assez varié et diversifié pour que chacun y trouve un album à son goût.

Mais pour en revenir à 2007, il s'est produit un évènement musical important, qui risque de chambouler encore un peu plus le marché de la musique. Je veux bien sûr parler du In Rainbows de Radiohead. Pour la première fois, un grand groupe a décidé de franchir le pas et de distribuer sa musique lui-même et en exclusivité via internet. Pour info, un CD officiel de In Raibows va sortir le 31 décembre. Ca s'adresse évidemment aux collectionneurs dans mon genre. Ceux qui continuent à préférer tenir un objet et un livret dans leurs mains et pour qui la musique totalement désincarnée ne suffit pas. Ca concerne aussi ceux qui ont des oreilles et qui sont capables d'entendre la différence entre une musique compressée et la qualité CD. Mais sur ce coup, on a aussi la désagréable impression de s'être un peu fait arnaquer puisqu'on a payé une fois pour l'exclusivité et qu'on payera une deuxième fois pour le CD. Ce qui prouve bien que je ne suis jamais content.

Une autre question se pose : combien sont capables de distribuer leur musique via internet ? Pas grand monde je pense, seuls les artistes très médiatisés peuvent se le permettre. Les autres n'auront jamais les moyens de faire savoir qu'ils existent. Et ce ne sont pas les maisons de disques qui vont aujourd'hui prendre des risques et gaspiller de l'argent pour faire connaître quelqu'un. On peut penser ce qu'on veut du téléchargement, mais une chose est sûre, en l'absence de réponses et d'idées neuves de la part des majors et des gouvernements, la diversité musicale est en train de crever doucement. Aujourd'hui, on voit bien déjà que les majors ne misent plus que sur les chansons déjà connus, sur les gens " vus à la télé ". Le profit immédiat avant tout. Aujourd'hui il faut juste essayer de sauver les meubles entre deux plans sociaux. On aura de plus en plus de musique type " pensée unique " et il faudra être de plus en plus curieux pour trouver autre chose. Je reste persuadé que la solution pour tous ceux qui sont encore aujourd'hui dans l'ombre et n'arrivent plus à signer de contrats ou à enregistrer passera par internet, via des réseaux de collaborations et d'entraide entre artistes par exemple. Ce sera aux artistes eux même de se prendre en main et de ne plus compter que sur eux même. Dans ce domaine, tout reste à inventer.

Mais malgré tout ce marasme ambiant, paradoxalement 2007 restera pour moi une des années où le plus de nouveaux artistes sont apparus. Parce que des gens ont crus en eux et ont investis sur eux. Comme quoi, ça existe encore. Et là, forcément ce n'est plus seulement le profit qui entre en jeux, c'est la passion et l'amour de la musique qui prennent le dessus. Parce que franchement, en 2007 il faut être fou pour investir de l'argent sur un album comme le Fourteen Autumns & Fifteen Winters de The Twilight Sad. Et pourtant quel superbe album... Mille mercis aux derniers fous qui restent.

A+

Thierry



Best Of 2007

Arcade Fire : Neon Bible



Pour moi, Funeral est le grand album des années '00. Si on est un peu réaliste, comment simplement oser espérer une suite du même niveau ? Arcade Fire l'a pourtant fait. Mêlant l'urgence et l'audace, l'exigence et la spontanéité, Neon Bible est déjà leur deuxième chef d'œuvre.

La chronique

Blonde Redhead : 23



Rajouter du sucre sans perdre son acidité. C'est le petit exploit que les Blonde Redhead on réalisés avec 23. C'est bien sûr affaire de dosage et avec leur doigté hors du commun, ils ont créés un album de Pop harmonieux et troublant à la fois. Ce n'est pas parce que les mélodies sont imparables qu'il n'y a aucune profondeur à chercher derrière. Au contraire, chez Blonde Redhead, l'arrière boutique est aussi belle que la vitrine. Et 23 est mon single préféré de 2007.

La chronique

Manu Chao : La Radiolina



On pouvait craindre qu'il s'enferme tout seul dans la redite et l'auto plagiat. Heureusement, notre lutin préféré a décidé de piocher dans ses souvenirs et il a créé un nouveau mélange encore plus détonnant. En continuant à explorer les voies sud américaines tout en y ajoutant ses racines Rock, Manu Chao nous offre son album le plus abouti. Celui qui lui ressemble sûrement le plus.

La chronique

Daft Punk : Alive 2007



Ce qui me parait le plus incroyable avec Alive 2007 de Daft Punk, c'est qu'il donne l'impression de réinventer l'art de l'album live. En remixant et en imbriquant tous ses morceaux de bravoure avec une imagination et une dextérité hallucinante, Daft Punk fait bien plus fort que tout ce qu'on a pu entendre jusque là sur la planète Electro. Plus puissant, plus dansant, plus efficace que du Daft Punk, c'est Alive 2007. L'album Electro de l'année.

Chronique à venir...

Fields : Everything Last Winter



Premier album, premier coup de maître. Everything Last Winter permet à Fields de s'imposer immédiatement comme un des groupes phares de la nouvelle scène anglaise. Inclassable, entre Rock bruitiste, Post Rock et Pop tout court, leur musique est impressionnante de puissance et de douceur mêlée. Le Rock de demain est en train de naitre.

La chronique

Fink : Distance And Time



Dans le rôle de celui qui en donne le maximum en utilisant le minimum, Fink est le vainqueur. A travers son espèce de Trip-Hop Folk, son Distance And Time est l'album qui explore au plus près nos sentiments, comme vus au travers d'un verre grossissant. Ce qu'on y découvre est d'une infinie beauté. Distance And Time est un album qui touche droit au cœur.

La chronique

Fujiya & Miyagi : Transparent Things



On peut écouter ce disque en boucle sans jamais se lasser. Leur Electro sensuelle et discrète semble donner une âme à des machines qui sans eux en manquent cruellement. Sans bruit, sans esbroufe et en toute discrétion, les deux faux japonais de Fujiya & Miyagi nous offrent enfin l'album de musique électronique capable de convaincre aussi ceux qui ne jurent que par les guitares.

La chronique

The Go! Team : Proof Of Youth



Avec Proof Of Youth on frôle parfois l'indigestion, c'est vrai. A vouloir trop en faire, on risque forcément d'exagérer. Mais cet album regorge de tellement de rythmes délirants, de tellement d'hymnes irrésistibles, de tellement de joie débordante et de pêche communicative qu'on est prêt à tout lui pardonner. La preuve, il est dans mes albums préférés de 2007.

La chronique

Guillemots : Through The Windowpane



Leur premier véritable album est un coup de maître. Sens affuté de la mélodie, inventivité permanente et élégance naturelle font de Through The Windowpane l'un des albums de Pop les plus convaincants et ambitieux de l'année. Un futur grand. En attendant la suite.

La chronique

PJ Harvey : White Chalk



L'album de la rupture. Sans prévenir, PJ Harvey est brutalement passé du noir au blanc, de l'électrique à l'acoustique, de la fureur à une douceur inquiète. Mais fondamentalement, rien n'a changé. L'exigence reste la même et le feu continue de couver sous la fine couche de glace. White Chalk est son album blanc.

La chronique

Joe Henry : Civilians



C'est le grand retour de mon conteur d'histoires préféré. Entre crooner désenchanté et bluesman habité, Joe Henry nous offre encore une poignée de chansons qui débordent de vie et d'humanité. Ce qui l'intéresse, c'est les gens et les sentiments qui les unissent ou les divisent. Alors, on peut tous y trouver une chanson qui nous parle personnellement. Et quand on nous parle avec autant de sincérité et d'élégance, on ne peut que s'incliner

La chronique

Kings Of Leon : Because Of The Times



Sortir de la route toute droite qui va jusqu'à l'horizon et prendre les petits chemins cahoteux qui partent dans d'autres directions. C'est ce que les Kings Of Leon ont décidés de faire sur Because Of The Times. Le résultat est au-delà de toutes les espérances. Because Of The Times est un grand album de Rock qui ouvre de nouveaux horizons. Et surtout, il permet au groupe de changer de catégorie. Les Kings Of Leon sont devenus grands.

La chronique

Loreena McKennitt : Nights From The Alhambra (DVD + CD)



Loreena McKennitt ne pouvait pas trouver endroit plus approprié pour y faire vivre sa musique sans frontières. Ce lieu entre Orient et Occident, entre ciel et terre, sous les étoiles, dégage une atmosphère unique et fait de Nights From The Alhambra un de ces concerts magiques dont on se souvient longtemps après la dernière note.

La chronique

The National : Boxer



Quand la profondeur des sentiments croise la délicatesse mélodique, ça donne Boxer, un album à la beauté incomparable. Chaque chanson de cet album est une merveille de pureté et de simplicité. Tout le charme de The National repose sur cette faculté à rendre belles et inoubliables les choses les plus banales, comme quand le sourire revient juste après les larmes.

La chronique

Nine Inch Nails : Year Zero



Comme Porcupine Tree, Nine Inch Nails n'a plus grand chose à prouver depuis longtemps. Et pourtant, cette sorte de concept album qu'est Year Zero est certainement l'un des disques les plus phénoménaux de l'année. Il semble même carrément réinventer la musique Indus. Jamais les chansons torturées de Trent Reznor n'ont été aussi impressionnantes. Un grand album.

La chronique

Porcupine Tree : Fear Of A Blank Planet



Ce n'est pas parce qu'on n'a plus rien à prouver depuis longtemps qu'il faut pour autant se reposer sur ses lauriers. Steven Wilson et sa bande auraient pu se contenter de réchauffer la même soupe. Bien au contraire, ils nous offrent ici un album d'une densité et d'une profondeur incroyables. Le ton s'est peut être apaisé mais c'est comme pour mieux prendre son élan. On a maintenant l'impression d'être au milieu du calme avant la tempête. Porcupine Tree maitrise les éléments comme personne et Fear Of A Blank Planet est un album énorme.

La chronique

Radiohead : In Rainbows



Que dire de plus sur eux ? In Rainbows est leur plus bel album. Et puisque c'est l'album du groupe le plus étonnant au monde… L'album de l'année, forcément.

La chronique

Sigur Ros : Hvarf/Heim (CD) et Heima (DVD)



Entre le CD Hvarf/Heim, magnifique bilan sonore d'un des groupes les plus insaisissables et le DVD Heima qui nous fait entrer dans leur intimité, j'avoue ne pas savoir choisir. Les deux me paraissent tout aussi indispensables pour enfin arriver à cerner un peu mieux ces artistes hors du commun. Et mieux les comprendre, c'est les aimer encore plus fort. Indispensables je vous dis.

La chronique de Heima
La chronique de Hvarf/Heim

Têtes Raides : Banco



Toujours en dehors, toujours à la marge, les Têtes Raides sont de retour avec un Banco qui renoue avec bonheur avec leurs meilleurs albums passés. C'est le retour de l'acoustique, des mélodies intimes et des mots intrigants. C'est le retour du groupe français le plus inclassable et le plus inlassable. C'est forcément une bonne nouvelle.

La chronique

The Twilight Sad : Fourteen Autumns & Fifteen Winters



Une des révélations majeures de l'année, en ce qui me concerne. Leur musique qui emprunte autant au Folk qu'à Mogwai a le pouvoir unique de faire se côtoyer puissance et douceur, infinie tristesse et immense espoir. Ces chansons vous entrainent dans un maelström de sensations et de sentiments contradictoires. Elles vous font vibrer. C'est rare et c'est beau.

La chronique

UNKLE : War Stories



Quand on s'appelle James Lavelle et qu'on a créé UNKLE juste pour se défouler et aller au bout de ses envies, autant en profiter. C'est exactement ce qui se passe sur ce War Stories auquel Josh Homme a étroitement collaboré. Vous pouvez oublier le UNKLE purement Electro, la conjugaison de ces deux talents a accouché d'un des albums de Rock les plus brûlant et terrassant de l'année.

La chronique

The Frank And Walters : A Renewed Interest In Happiness



Une chose est claire : si je me base sur des critères purement objectifs, cet album ne fait pas partie des meilleurs de 2007. Oui mais voilà, on parle ici des Frank And Walters… La résurrection de ce groupe représente tellement pour moi que je ne pouvais pas ne pas les faire figurer ici. Alors je leur décerne une sorte de prix hors concours, une sorte de prix spécial du jury. Le prix de l'album qui m'a le plus réchauffé le cœur cette année. C'est déjà énorme, non ?

La chronique



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