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1er octobre 2007



Loreena McKennitt : Nights From The Alhambra


Titres

Mystics Dream
She Moved Through the Fair
Stolen Child
Mummer's Dance
Penelope's Song
Marco Polo
Bonny Swans
Dante's Prayer
CaravanseraiBR> Bonny Portmore
Santiago
Raglan Road
All Souls Night
Lady of Shalott
Old Ways
Never-Ending Road [Amhrán Duit]
Huron 'Beltane' Fire Dance
Cymbeline


Voilà un bel objet comme on en trouve trop peu de nos jours. En général, quand on sort un album live, c'est un peu comme pour un best of, ça semble souvent être vite fait sur le gaz. C'est dans le contrat alors il faut bien le faire ou alors on traverse un passage à vide et il faut bien meubler avec quelque chose. Un live fera bien l'affaire. Peu importe comment il a été enregistré et à quoi va ressembler le packaging. Chez Loreena McKennitt c'est absolument tout le contraire. Elle semble avoir pris soin de ce coffret comme si c'était son album le plus important. Ici, tout est parfait de A à Z. Que ce soit le coffret en lui-même, grand luxe, ou ce qu'il contient, tout est taillé sur mesure pour être parfait. Et tout ça pour même pas le prix d'un double CD. Bel effort franchement.

Parce qu'il faut quand même savoir que ce live est d'abord un double CD, mais qu'en plus il contient un DVD qui reprend en images l'intégralité des 2 CD. Loreena McKennitt résout là le gros problème des DVD live. C'est toujours excellent de les regarder mais souvent on aimerait pouvoir seulement les écouter, dans la voiture par exemple. Là, on a directement les deux sana avoir à ressortir le porte monnaie.

Ce concert a été enregistré sous les étoiles, à l'Alhambra de Grenade, en Espagne. L'Alhambra est un palais (construit pour Charles Quint) qui semble être la parfaite synthèse entre les architectures européennes et orientales, à l'époque où les deux cultures s'entremêlaient dans le sud de la péninsule. Le prolongement architectural du projet musical développé dans An Ancient Muse, son précédent album studio. A voir les photos du livret et les images tournées sur le DVD, Loreena McKennitt ne pouvait pas trouver meilleur endroit pour accueillir sa musique. La symbiose est vraiment parfaite entre un lieu magnifique, et une musique qui l'est tout autant.

Compte tenu de la magie du lieu, Loreena McKennit s'est entourée de musiciens qui savent donner à sa musique des couleurs variées. Les titres joués ici ne sont pas forcément issus de An Ancient Muse, comme on aurait pourtant pu s'y attendre. On trouve beaucoup de chansons de sa période celte / médiévale au travers de chansons des albums The Visit, Elemental ou The Book Of Secrets. Mais ils sont réarrangés pour coller à l'ambiance générale du concert. Les sonorités orientales viennent souvent ajouter beaucoup à ces morceaux plus anciens, au point de les transfigurer parfois, comme ce Marco Polo qui nous emmène sur des routes lointaines. Puisque tout dans Nights From The Alhambra respire la perfection, le son est idéal, clair et limpide. C'est vrai aussi qu'on est loin des concerts Rock avec public hurlant. Ici l'audience est plutôt recueillie et attentive à la moindre nuance. Pour le DVD, l'image est elle aussi superbe. Les teintes chaudes des éclairages sur les colonnes du palais ajoutent beaucoup à l'atmosphère assez unique du concert.

Sur les albums studios de Loreena McKennitt, les moments de grand frisson sont déjà nombreux. Ici, la puissance émotionnelle de certains titres est carrément décuplée. Je pense notamment à un Stolen Child ou un Old Ways qui semblent tout droit sortir de nos plus beaux rêves ou à la mélodie déchirante de Penelope's Song. Ou encore un Caravanserai flamboyant. Sans oublier le sublime The Mummer's Dance qui reste toujours ma chanson préférée de la dame. C'est curieux, mais cette chanson me parait toujours trop courte, je suis toujours déçu de l'entendre se terminer. Si vous allez souvent voir des concerts, vous savez comme moi qu'il y parfois des moments de pure magie, d'échange parfait entre les musiciens et le public. Des moments précieux dont on se souvient toute sa vie, tellement l'impression de partage est intense, tellement ils touchent notre intimité. Quand on ressort de ce DVD, Nights From The Alhambra donne cette impression là, d'avoir été un moment rare et intense. C'est en tous cas un des plus beaux albums live que je connaisse.


Pour plus d'nformations, le site officiel (avec version entièrement en français) : www.quinlanroad.com

Et la vidéo de Caravanserai ICI


Architecture In Helsinki : Places Like This

Titres

Red Turned White
Heart It Races
Hold Music
Feather in a Baseball Cap
Underwater
Like It or Not
Debbie
Lazy (Lazy)
Nothing's Wrong
Same Old Innocence


Les Architecture In Helsinki ne sont toujours pas scandinaves mais toujours australiens. Et leur musique est toujours aussi génialement barrée. Tout comme l'ensemble de leur univers d'ailleurs. Allez donc faire un tour sur la vidéo de Heart It Races pour finir de vous en convaincre. Et franchement, je suis bien le dernier à avoir envie de les voir devenir adultes. Qu'ils restent de grands enfants le plus longtemps possible et ce sera déjà pas mal.

Heureusement, rien de fondamental n'a vraiment changé entre le premier In Case We Die et ce deuxième album. On ne sait toujours pas à quoi s'attendre avant la première écoute. Ou plus exactement il vaut mieux s'attendre à tout. Et même là, on risque encore l'étonnement. Pas autant que pour le premier opus, c'est vrai. L'effet de surprise ne joue plus autant, mais le groupe a fait le nécessaire pour ne surtout pas installer de routine. Pourtant, la musique d'Architecture In Helsinki est plus construite, plus cadrée. Elle parait moins désordonnée aussi, comme si les membres du groupe avaient brutalement vieillis de quelques années pour passer de 5 ans d'age mental à 8 ou 9 ans. Sacré bon en avant quand même.

Ce recadrage de leur musique les fait gagner en efficacité. Les titres potentiellement tubesques sont plus nombreux sur cet album que sur le précédent (Heart It Races, Same Old Innocence), Mais ce n'est pas pour autant que leurs chansons ressemblent à des lignes droites. Ca, on en est bien loin. Que ce soit au travers de l'arrivée d'un instrument au son bizarre, d'un changement de rythme qui vous laisse pantois, d'un chant qui redevient brutalement enfantin ou hurleur, ils trouvent toujours le moyen de ne pas faire ce qu'on attend. Bref, avec eux la musique est tout sauf un long fleuve tranquille. Et malgré cette recherche effrénée de la différence, du pas comme les autres, leur musique reste étonnamment écoutable et abordable. Foncièrement Pop, elle donne toujours envie de taper du pied et de chanter (même si pas toujours facile à suivre…). C'est sûrement là la principale qualité de ce deuxième opus d'Architecture In Helsinki. En ça, ils ressemblent par moment aux B 52's, notamment sur un Hold Music qui ferait sans doute un beau single bien déjanté. Les voix sont souvent étonnantes, sur Debbie, on aurait presque l'impression d'entendre chanter Brian Johnson, vous savez le chanteur d'AC/DC… Mais aussitôt, tout ça est désamorcé et balayé par un nouveau changement de rythme et des chœurs enfantins timbrés. Et contrairement à ce que tout ça pourrait vous faire penser, ça reste toujours très écoutable. Un miracle !

La musique d'Architecture In Helsinki ressemble de plus en plus à celle d'un David Byrne rajeuni qui aurait décidé de laisser parler son humour. Et ça leur va franchement bien.


Pour plus d'nformations, le site officiel : architectureinhelsinki.com

Et la vidéo de Heart It Races ICI



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