Titres
Cold Days from the Birdhouse
That Summer, at Home I Had Become the Invisible Boy
Walking for Two Hours
Last Year's Rain Didn't Fall Quite So Hard
Talking with Fireworks/Here, It Never Snowed
Mapped by What Surrounded Them
And She Would Darken the Memory
I'm Taking the Train Home
Fourteen Autumns and Fifteen Winters
Pas
la peine de tergiverser ni de tourner autour du pot. Ce premier album de The
Twilight Sad est un vrai choc. Un de ceux qui marquent pour un moment. Un de
ceux qu’on rêve si souvent d’éprouver et qui est finalement si rare. L’écoute
de Fourteen Autumns & Fifteen Winters
provoque cette sorte de délicieux frisson qui n’appartient qu’aux albums
d’exception. Vous savez, ce plaisir immense qu’éprouve tout amoureux de musique
qui découvre pour la première fois un disque qui le suivra ensuite pendant des
années. Pour ma part, le dernier en date, c’était en découvrant le Funeral d’Arcade Fire. La sensation
d’entrer dans quelque chose d’unique qui allait bouleverser mon rapport à la
musique, comme The Cure ou Joy Division l’avaient fait en leur temps.
Je
ne dis pas que The Twilight Sad soit du même niveau que les gens cité plus
haut. En tout cas pas encore complètement. Mais la première moitié de Fourteen Autumns & Fifteen Winters a
produit chez moi ce frisson et cet enthousiasme qui ne trompent pas et qui
signifient : attention talent. Parce qu’il ne faudrait pas non plus perdre
de vue que ce disque est le tout premier de Twilight Sad. Le premier essai d’un
groupe encore très jeune originaire de Glasgow (encore…). Et montrer une
maitrise comme celle là dès ses premiers pas est rarissime. Ce groupe là
emprunte le meilleur d’Arcade Fire pour la tension permanente et cette sorte de
lyrisme romantique. Il emprunte aussi le meilleur de Mogwai (fraternité
géographique oblige) pour ces passages Post Rock et ses murs du son qui ne
laissent espérer aucune issue. Mais si je cite ces deux références, c’est
simplement pour situer la musique de The Twilight Sad, parce que jamais on n’a
l’impression d’écouter quelque chose de déjà entendu par ailleurs. Ces
influences sont déjà digérées et totalement assimilées. Place à une musique
autre, nouvelle. Pour preuve, le groupe réussi souvent à inclure un accordéon
triste au milieu de ses murs de guitares, comme pour laisser passer un peu d’humanité
acoustique au milieu de l’orage électrique.
Mais
The Twilight Sad, ce n’est pas seulement ça. Le nom du groupe (le crépuscule
triste) annonce d’ailleurs bien la couleur. Fourteen
Autumns & Fifteen Winters ne fait pas parti des albums qui détendent
l’atmosphère ou qui sont là pour épater la galerie. Leur musique n’est ni
facile d’accès, ni clinquante. Et puis il y a cet accent écossais à couper au
couteau du chanteur James Graham, franchement inhabituel (dans le genre qui
roule franchement les rrrrr). The Twilight Sad propose finalement une musique
comme aucune autre, comme sur le premier titre, l’impressionnant Cold Days from the Birdhouse, bâti
autour d’une seule et unique note de piano répétée à l’infini. Une telle
maîtrise technique est franchement étonnante chez un groupe débutant. La lente montée
en puissance du mur de guitare est simplement terrassante, jouant à la fois
avec nos nerfs et nos (bons) sentiments. Cette science de la tension, précise
comme un scalpel manié par un expert chirurgien, on la retrouve sur quelques
autres titres qui associent douceur (accordéon) et puissance (murs bruitistes).
Le single That Summer, at Home I Had
Become the Invisible Boy, que je n’imagine même pas passer un jour sur les
radios françaises, en est un autre parfait exemple. Tout comme la première
moitié du disque que je qualifierais volontiers de franchement énorme. Je
n’avais plus entendu une musique aussi forte et personnelle depuis longtemps.
Parce que le grand miracle de ce Fourteen
Autumns & Fifteen Winters, c’est qu’il ne ressemble à personne d’autre.
Déjà totalement à part, dès le premier album.
Ensuite,
l’étau se desserre et l’incroyable tension retombe un peu. Le parfait
équilibre entre la main de fer et le gant de velours perd un peu de sa
précision, sans pour autant que les chansons soient mauvaises. Elles deviennent
juste un tout petit peu plus « commerciales », plus faciles en tout
cas. On reste encore largement au dessus de la ligne de flottaison (le presque
chantant Mapped by What Surrounded Them
ou surtout And She Would Darken the
Memory qui ferait un single d’anthologie pour toute âme romantique qui se
respecte), mais c’est juste un peu moins impressionnant. Si ça n’avait pas été
le cas, Fourteen Autumns & Fifteen
Winters aurait même pu être mon album de l’année. Il n’en est de toute
façon pas loin. Il sera à coup sûr dans mes préférés et les écossais de The
Twilight Sad sont d’ores et déjà pour moi la plus belle révélation de 2007.
Pour plus d'nformations, leur page Myspace :
thetwilightsad
Eagle*Seagull : Eagle*Seagull
Titres
Lock And Key
Photograph
Hello, Never
Death Could Be At The Door
Holy
Your Beauty Is A Knife I Turn On My Throat
It Was A Lovely Parade
It'S So Sexy
Last Song
Heal It/Feel It
Ballet Or Art
Eagle*Seagull
est typiquement le genre de disque à côté duquel on peut passer plusieurs fois
sans jamais le remarquer. On peut même être amené à en entendre des extraits
sans pour autant s’arrêter dessus. Je vous dis ça parce que la sortie de ce
disque en France remonte à l’année dernière et que je viens seulement de
succomber aux charmes multiples de ce combo américain. Pourtant, ça fait un bon
moment que j’ai entendu parler d’eux et que j’ai eu l’occasion d’écouter
quelques titres. Je me souviens être instantanément tombé sous le charme de Photograph, magnifique single qui ne
peut qu’éblouir par sa maitrise. Les autres titres m’avaient nettement moins
accrochés.
Perdus
de vue, oubliés. Puis retrouvés au hasard de commentaires enflammés lus ici ou
là sur des sites américains. Par contre en France, rien ou presque. Alors cette
fois ci, puisqu’il n’y a jamais de fumée sans feu, je me suis penché sur
leur cas. Première écoute mitigée, même un peu décevante. Et puis au fil des
passages, le charme a fini par opérer et j’ai enfin compris pourquoi certains
en disaient autant de bien. Eagle*Seagull ne se révèle que sur la durée, après
avoir éliminé toutes les petites réticences dues aux comparaisons forcées avec
d’autres. On citera pèle mêle les canadiens d’Arcade Fire pour les ambiances
mélancoliques et les accents plaintifs, Mercury Rev pour la beauté cotonneuse ou
encore Jarvis Cocker pour le timbre de la voix. Quelques bons gros arbres qui
cachent la forêt en somme. Et derrière, la forêt est plutôt belle.
Déjà,
Photograph évoqué plus haut me fait
irrésistiblement penser à un Arcade Fire décrispé, plus Pop et flatteur.
Délicieux. Mais quand on écoute le reste du disque, ce single ressemblerait
presque à un trompe l’œil, tellement il est différent du reste. Il est aussi
lumineux que les autres chansons sont introverties et inquiètes. En fait,
Eagle*Seagull hésite en permanence entre joie (très) contenue et tristesse. Sur
un visage, ça donnerait cette sorte de petit sourire timide et pas très assuré
qu’on a parfois quand on n’est pas trop à l’aise. Et c’est sûrement ça qui fait
une grande partie de son charme et de sa force. A peine trouve-t-on un Hello, Never un peu joyeux qu’aussitôt
un Death Could Be At Your Door (rien
que le titre déjà…) vient nous remettre brutalement les pieds sur terres. La
musique de Eagle*Seagull est dans l’ensemble assez lente et intimiste, faite de
guitares discrètes, de pianos et claviers enveloppants. Comme je le disais au
départ, l’écouter distraitement ne suffit pas pour en distinguer toutes les nuances.
C’est une musique dans laquelle il faut s’immerger. Là, on pourra enfin
découvrir un titre comme le gracieux Holy
pour s’y plonger avec délice. Mais les américains savent aussi élever le rythme
pour nous offrir un morceau comme Your
Beauty Is A Knife I Turn On My Throat (encore un titre qui en jette) qui me
fait penser au Lovecats de Cure.
Question de rythme sautillant assez identique et de chant plaintif à la Robert
Smith, je suppose… Dans le même ordre d’idée, So Sexy voit se côtoyer des couplets lents et tristes avec un
refrain acide mais franchement Pop. Toujours cette cohabitation étroite entre
l’ombre et la lumière.
Sur
Last Song, c’est un piano nonchalant
qui nous accompagne pour une jolie ballade. Et sur Ballet Of Art, c’est encore ce piano distant et cette voix
désenchantée, tout juste posés sur des sons de feux d’artifice qui claquent au
loin, qui nous emmène jusqu’au bout de cet album. Juste pour nous donner
l’impression qu’il est tard, que la fête est finie et qu’il est temps de
rentrer. A contrecœur et un peu triste, forcément.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.eagleseagull.com
Et la vidéo de Photograph
ICI ou une vidéo de Holy "live et itinérante" dans Paris
ICI