Titres
CD1 - Hvarf
Salka
Hijomalind
I Gaer
Von
Hafsol
CD2 - Heim
Samskeyti
Staralfur
Vaka
Agaetis Byrjun
Heysatan
Von
Ce nouveau disque des divins Sigur
Ros (à prononcer sciure rose) n'est pas à proprement parler un nouvel
album. Pas un best of non plus. Pas plus un live. Pas plus qu'un unplugged.
Pas vraiment une compilation d'inédits. En fait, il pourrait être un peu
tout ça à la fois. Finalement, ce nouvel album des islandais est la somme
de deux EP dans un même coffret. Hvarf regroupe une poignée d'inédits
sur CD, de morceaux joués parfois lors de concerts à travers le monde,
mais encore jamais gravés. Heim, lui, est la somme de quelques
titres du groupe joués en acoustique.
Je ne sais pas trop pourquoi, mais
le mot acoustique me semble coller depuis toujours à la musique de Sigur
Ros. Je sais bien que leur musique n'a rien d'acoustique, mais j'ai toujours
eu la sensation que leur musique était si légère et diaphane qu'elle ne
pouvait être qu'acoustique. Et pourtant, les islandais usent de l'électricité
en permanence et leur musique est bien loin du son unplugged. Mais une
telle douceur et une telle grâce semblent incompatibles avec un truc aussi
vulgaire que l'électricité. Finalement en réfléchissant un peu à la musique
de Sigur Ros, on peut se demande si ces dentelles sonores tiendraient
encore la route sans la tension électrique, sans les effets de reverb
et d'échos qui donnent toute sa dimension à cette musique. Heim
est là pour répondre à la question. Et de quelle façon ! Parce que la
réponse, on pouvait peut être s'en douter, est mille fois oui. Non seulement,
ces chansons arrivent encore à exister, mais elles retrouvent une nouvelle
vie, différente de la première et peut être encore plus belle. Comme une
réincarnation.
Le piano remplace la guitare, les
cordes remplacent les nappes d'effets et ces chansons qu'on connaissait
par cœur renaissent totalement. Ces mélodies qu'on trouvaient déjà sublimes
dans leur version originale se retrouvent encore magnifiées. Staralfur,
tiré du premier album me fait penser à ces films documentaires qui montrent
en accéléré une fleur en train d'éclore. Là, c'est aussi beau. Avec ce
traitement minimal, les chansons de Sigur Ros gagnent encore en fragilité
et en intimité. Agaetis Byrjun, autre titre tiré du premier opus
est simplement éblouissant de simplicité et de grâce. On a encore plus
envie de s'immerger totalement dans ces mélodies qui semblent encore plus
hors du temps et hors du monde. Je ne connais aucune autre musique qui
donne autant envie de se replier sur soi, de s'isoler dans son cocon pour
mieux l'apprécier. Une musique dont on sort régénéré et heureux. C'est
assez unique.
Quand aux inédits présents sur Hvarf,
ils n'auraient vraiment pas fait tâche sur un de leurs précédents albums.
Mais comme toujours, pour des raisons diverses et variées, et pas toujours
forcément très logiques, des chansons sont mises de côté. Parfois définitivement
oubliées, mais pas toujours. Pour preuve, Salka, écrite à l'époque
de (), mais pas retenue pour figurer sur l'album. Les membres
du groupe se demandent encore aujourd'hui pourquoi. En l'écoutant, on
se pose forcément la même question. Et puis il y a Von, qu'on
(re)découvre en version électrique sur ce CD et en version nue sur l'autre.
Autre manière de s'apercevoir qu'une grande chanson le reste toujours,
quelle que soit sa forme.
Hvarf-Heim n'est
peut être pas le véritable nouvel album de Sigur Ros mais au niveau de
la qualité de son contenu, il vaut largement le détour. Noël approche,
alors offrez vous ce disque. Vous verrez, ce sera votre plus beau cadeau.
De mon côté, je vais bientôt m'offrir leur DVD, Heima, sorti
en même temps que ce CD et qui permet de comprendre de l'intérieur d'où
vient cette musique si belle et unique. Je vous en parle dès que j'ai
fini de le découvrir.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.sigur-ros.co.uk
Et la vidéo de Vaka :
ICI
Dropkick Murphys : The Meanest Of Time
Titres
Famous For Nothing
God Willing
State Of Massachusetts
Tomorrow's Industry
Echoes on "A". Street
Vices and Virtues
Surrender
(F)lannigan's Ball
I'll Begin Again
Fairmount Hill
Loyal to No One
Shattered
Rude Awakenings
Johnny, I Hardly Knew Ya
Never Forget
Décidément ça ne s'arrange pas chez
les Dropkick Murphys. S'ils traitent leur intérieur comme leurs chansons,
ça doit ressembler à un beau bordel. Mal foutu, mal rangé, crasseux, des
canettes de bières partout et des tâches sur la moquette qu'on évitera
d'essayer d'identifier. Je genre lendemain de beuverie quand on ne se
souvient même plus comment on s'appelle au réveil.
Rien de nouveau sous le soleil depuis
le précédent The Warrior's Code. C'est toujours le même Punk
Rock celtique mal embouché et braillard à souhait. Chez les Dropkick Murphys,
rien n'est fait pour arrondir les angles ou pour sentir bon, leur musique
est certainement une des plus proches de l'esprit Punk originel, aussi
bien dans le fond que dans sa forme. Jusqu'au chant hurlant et déchiré
qui me rappelle furieusement les Stiff Little Fingers, un de mes groupes
préférés dans le genre. Enfin si, il y a quand même une petite nuance
: les couleurs celtiques (cornemuse, banjo, etc…) se font cette fois un
peu plus discrètes. Elles sont toujours là, heureusement, mais l'équilibre
trouvé quelque part entre Pogues et Sex Pistols tourne maintenant clairement
à l'avantage des seconds. The Meanest Of Time est un vrai bain
bouillonnant de guitares lourdes comme des camions, d'hymnes fins comme
des barriques. Bref, c'est du Punk Rock comme je l'aime : sans aucun soucis
des modes ou des apparences. On nous dirait que The Meanest Of Time
est sorti il y a 25 ans qu'on ne serait même pas surpris. C'est vous dire
si ce disque respire l'esprit originel.
Tous ceux qui n'apprécient que la
finesse et le doigté doivent donc absolument éviter tout contact avec
ce disque. Pour tous les autres, tous ceux qui n'ont rien contre un bon
coup de pied (musical) au cul de temps en temps, ce disque me parait tout
à fait approprié. Bien plus que pas mal de pseudo Punk bands à la mode
chez les ados Outre Atlantique. Ce disque commence par la sonnerie d'une
école, qui libère une horde hurlante d'enfants déchainés. Prémonitoire,
la suite de The Meanest Of Time donne bien cette impression là,
celle de voir débouler sur nous une tribu hurlante de Punk en kilts. La
première frayeur passée, on se retrouve forcément emporté dans la mêlée,
bras dessus bras dessous avec eux, en train d'entonner leurs hymnes improbables.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que dans le genre, leur musique est
d'une efficacité redoutable. Ca démarre copieusement avec quatre titres
enchainés qui ne peuvent que vous laisser hagard avec des bleus partout,
dont un The State Of Massachussetts d'anthologie qui ressemblerait
à des Pogues survitaminés. Dans le genre qui marque les esprits, Surrender
et Flannigans Ball sont deux singles incendiaires. Les Dropkick
Murphys ont beau être américains de Boston et pas irlandais de Galway,
quand ils se calment (rarement) c'est juste le temps de nous offrir une
ballade irlandaise du meilleur cru (Fairmount Hill). C'est juste
le temps de reprendre son souffle, parce que pour le reste, comme d'habitude,
ce n'est que décharges d'adrénaline joyeuses et gueulardes qui ne dépassent
que rarement les 3 minutes. Vite fait bien fait, comme au bon vieux temps.
Allez, sortez les Doc Martens du
placard et la Guinness du frigo, les Dropkick Murphys sont de retour.
Et comme à chaque fois, on aura peut être mal partout après, mais on aura
surtout un sourire jusque là.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.dropkickmurphys.com
Et la vidéo live de State Of Massachusetts :
ICI
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