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26 novembre 2007



Sigur Ros : Hvarf-Heim


Titres

CD1 - Hvarf
Salka
Hijomalind
I Gaer
Von
Hafsol

CD2 - Heim
Samskeyti
Staralfur
Vaka
Agaetis Byrjun
Heysatan
Von


Ce nouveau disque des divins Sigur Ros (à prononcer sciure rose) n'est pas à proprement parler un nouvel album. Pas un best of non plus. Pas plus un live. Pas plus qu'un unplugged. Pas vraiment une compilation d'inédits. En fait, il pourrait être un peu tout ça à la fois. Finalement, ce nouvel album des islandais est la somme de deux EP dans un même coffret. Hvarf regroupe une poignée d'inédits sur CD, de morceaux joués parfois lors de concerts à travers le monde, mais encore jamais gravés. Heim, lui, est la somme de quelques titres du groupe joués en acoustique.

Je ne sais pas trop pourquoi, mais le mot acoustique me semble coller depuis toujours à la musique de Sigur Ros. Je sais bien que leur musique n'a rien d'acoustique, mais j'ai toujours eu la sensation que leur musique était si légère et diaphane qu'elle ne pouvait être qu'acoustique. Et pourtant, les islandais usent de l'électricité en permanence et leur musique est bien loin du son unplugged. Mais une telle douceur et une telle grâce semblent incompatibles avec un truc aussi vulgaire que l'électricité. Finalement en réfléchissant un peu à la musique de Sigur Ros, on peut se demande si ces dentelles sonores tiendraient encore la route sans la tension électrique, sans les effets de reverb et d'échos qui donnent toute sa dimension à cette musique. Heim est là pour répondre à la question. Et de quelle façon ! Parce que la réponse, on pouvait peut être s'en douter, est mille fois oui. Non seulement, ces chansons arrivent encore à exister, mais elles retrouvent une nouvelle vie, différente de la première et peut être encore plus belle. Comme une réincarnation.

Le piano remplace la guitare, les cordes remplacent les nappes d'effets et ces chansons qu'on connaissait par cœur renaissent totalement. Ces mélodies qu'on trouvaient déjà sublimes dans leur version originale se retrouvent encore magnifiées. Staralfur, tiré du premier album me fait penser à ces films documentaires qui montrent en accéléré une fleur en train d'éclore. Là, c'est aussi beau. Avec ce traitement minimal, les chansons de Sigur Ros gagnent encore en fragilité et en intimité. Agaetis Byrjun, autre titre tiré du premier opus est simplement éblouissant de simplicité et de grâce. On a encore plus envie de s'immerger totalement dans ces mélodies qui semblent encore plus hors du temps et hors du monde. Je ne connais aucune autre musique qui donne autant envie de se replier sur soi, de s'isoler dans son cocon pour mieux l'apprécier. Une musique dont on sort régénéré et heureux. C'est assez unique.

Quand aux inédits présents sur Hvarf, ils n'auraient vraiment pas fait tâche sur un de leurs précédents albums. Mais comme toujours, pour des raisons diverses et variées, et pas toujours forcément très logiques, des chansons sont mises de côté. Parfois définitivement oubliées, mais pas toujours. Pour preuve, Salka, écrite à l'époque de (), mais pas retenue pour figurer sur l'album. Les membres du groupe se demandent encore aujourd'hui pourquoi. En l'écoutant, on se pose forcément la même question. Et puis il y a Von, qu'on (re)découvre en version électrique sur ce CD et en version nue sur l'autre. Autre manière de s'apercevoir qu'une grande chanson le reste toujours, quelle que soit sa forme.

Hvarf-Heim n'est peut être pas le véritable nouvel album de Sigur Ros mais au niveau de la qualité de son contenu, il vaut largement le détour. Noël approche, alors offrez vous ce disque. Vous verrez, ce sera votre plus beau cadeau. De mon côté, je vais bientôt m'offrir leur DVD, Heima, sorti en même temps que ce CD et qui permet de comprendre de l'intérieur d'où vient cette musique si belle et unique. Je vous en parle dès que j'ai fini de le découvrir.


Pour plus d'nformations, le site officiel : www.sigur-ros.co.uk

Et la vidéo de Vaka : ICI




Dropkick Murphys : The Meanest Of Time

Titres

Famous For Nothing
God Willing
State Of Massachusetts
Tomorrow's Industry
Echoes on "A". Street
Vices and Virtues
Surrender
(F)lannigan's Ball
I'll Begin Again
Fairmount Hill
Loyal to No One
Shattered
Rude Awakenings
Johnny, I Hardly Knew Ya
Never Forget

 

Décidément ça ne s'arrange pas chez les Dropkick Murphys. S'ils traitent leur intérieur comme leurs chansons, ça doit ressembler à un beau bordel. Mal foutu, mal rangé, crasseux, des canettes de bières partout et des tâches sur la moquette qu'on évitera d'essayer d'identifier. Je genre lendemain de beuverie quand on ne se souvient même plus comment on s'appelle au réveil.

Rien de nouveau sous le soleil depuis le précédent The Warrior's Code. C'est toujours le même Punk Rock celtique mal embouché et braillard à souhait. Chez les Dropkick Murphys, rien n'est fait pour arrondir les angles ou pour sentir bon, leur musique est certainement une des plus proches de l'esprit Punk originel, aussi bien dans le fond que dans sa forme. Jusqu'au chant hurlant et déchiré qui me rappelle furieusement les Stiff Little Fingers, un de mes groupes préférés dans le genre. Enfin si, il y a quand même une petite nuance : les couleurs celtiques (cornemuse, banjo, etc…) se font cette fois un peu plus discrètes. Elles sont toujours là, heureusement, mais l'équilibre trouvé quelque part entre Pogues et Sex Pistols tourne maintenant clairement à l'avantage des seconds. The Meanest Of Time est un vrai bain bouillonnant de guitares lourdes comme des camions, d'hymnes fins comme des barriques. Bref, c'est du Punk Rock comme je l'aime : sans aucun soucis des modes ou des apparences. On nous dirait que The Meanest Of Time est sorti il y a 25 ans qu'on ne serait même pas surpris. C'est vous dire si ce disque respire l'esprit originel.

Tous ceux qui n'apprécient que la finesse et le doigté doivent donc absolument éviter tout contact avec ce disque. Pour tous les autres, tous ceux qui n'ont rien contre un bon coup de pied (musical) au cul de temps en temps, ce disque me parait tout à fait approprié. Bien plus que pas mal de pseudo Punk bands à la mode chez les ados Outre Atlantique. Ce disque commence par la sonnerie d'une école, qui libère une horde hurlante d'enfants déchainés. Prémonitoire, la suite de The Meanest Of Time donne bien cette impression là, celle de voir débouler sur nous une tribu hurlante de Punk en kilts. La première frayeur passée, on se retrouve forcément emporté dans la mêlée, bras dessus bras dessous avec eux, en train d'entonner leurs hymnes improbables. Le moins qu'on puisse dire, c'est que dans le genre, leur musique est d'une efficacité redoutable. Ca démarre copieusement avec quatre titres enchainés qui ne peuvent que vous laisser hagard avec des bleus partout, dont un The State Of Massachussetts d'anthologie qui ressemblerait à des Pogues survitaminés. Dans le genre qui marque les esprits, Surrender et Flannigans Ball sont deux singles incendiaires. Les Dropkick Murphys ont beau être américains de Boston et pas irlandais de Galway, quand ils se calment (rarement) c'est juste le temps de nous offrir une ballade irlandaise du meilleur cru (Fairmount Hill). C'est juste le temps de reprendre son souffle, parce que pour le reste, comme d'habitude, ce n'est que décharges d'adrénaline joyeuses et gueulardes qui ne dépassent que rarement les 3 minutes. Vite fait bien fait, comme au bon vieux temps.

Allez, sortez les Doc Martens du placard et la Guinness du frigo, les Dropkick Murphys sont de retour. Et comme à chaque fois, on aura peut être mal partout après, mais on aura surtout un sourire jusque là.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.dropkickmurphys.com

Et la vidéo live de State Of Massachusetts : ICI





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