Voilà bien un album qui va diviser
les foules. Si les foules prennent la peine d'y jeter une oreille. Pour
ceux qui ont suivi l'histoire de James Lavelle au travers de son projet
musical personnel (l'homme est par ailleurs producteur et patron de label),
ils savent déjà qu'il n'est pas forcément attaché à un genre en particulier.
Entre le puissant Psyence Fiction et le léger Never, Never
Land, il y avait déjà un fossé assez large. Mais le troisième tome
des aventures de UNKLE va forcément désarçonner les amoureux de l'Electro
haut de gamme de James Lavelle. Parce que justement on se demande où est
passée l'Electro. War Stories est un disque de Rock. Un vrai.
Puissant, rêche, apre, qui sent la sueur.
War Stories a été enregistré
dans le désert américain, dans le studio personnel de Josh Homme, qui
prête d'ailleurs sa guitare et sa voix sur quelques titres de cet album.
Il a ensuite été mixé, remixé, re-remixé et encore retravaillé pendant
un temps infini par James Lavelle pour finir enfin entre nos oreilles.
Une telle collaboration avec un des personnages les plus emblématique
de la scène Metal, même si elle parait un peu surprenante au premier abord,
est finalement une réussite majeure, tellement le talent de ces deux là
se complète sans jamais étouffer l'un ou l'autre. Une autre collaboration
me parait encore plus surprenante, c'est la présence de Ian Astbury, chanteur
de The Cult, groupe que j'aime beaucoup par ailleurs, mais qui semble
n'avoir aucun point commun avec notre homme. Et pourtant… James Lavelle
souhaitait enregistrer un album puissant et Rock, taillé pour prendre
la route et exploser sur scène. Et à mon sens, avec War Stories,
il nous offre son meilleur album à ce jour. Cette juxtaposition de sons
bruts et électrique, souvent dignes des Queens Of The Stone Age, avec
ces ambiances toutes en finesses et en touché est un régal pour les oreilles.
Plus que ça, War Stories est un disque d'une profondeur et d'une richesse
rare. Le genre qu'on redécouvre à chaque nouvelle écoute.
Autre nouveauté sur ce disque, James
Lavelle s'est mis au chant (sur le superbement sinueux Hold My Hand)
et ça passe bien. Sinon, comme d'habitude, on trouve une ribambelle d'invités
: Josh Homme et Ian Astbury déjà cités, Gavin Clark, Duke Spirit, Autolux,
sans oublier 3 D de Massive Attack, qui a repris sa palette et son pinceau
pour nous offrir la pochette du disque. Plein de gens d'origines différentes
qui font de cet album un bain bouillonnant d'influences. Ce qui nous donne
des titres comme ce Restless intense et implacable où Josh Homme
s'en donne à cœur joie, un Keys To The Kingdom aux effluves 70's
et au refrain magique et aussi Broken, deux chansons chantées
par un Gavin Clark à la voix intense. Où ce single improbable, Burn
My Shadow, chanté par Ian Astbury. Un titre qui n'a absolument rien
d'un single au sens classique du terme, un titre qui accélère et freine
brutalement avant de repartir de plus belle vers des sommets d'intensité.
Et il est accompagné d'une video à suspense carrément impressionnante,
à voir absolument (avec, pour les filles, le beau Lucas de la série Urgence).
Une vidéo qui donne l'impression que la chanson a été écrite pour être
la bande son du film et non l'inverse. Si tous les clips pouvaient être
maîtrisés comme celui là, on passerait son temps devant la télé.
Entre ces chansons, James Lavelle
a ajouté des instants purement Electro qui servent de liens et donnent
une unité à l'ensemble. Pas des bouches trous, mais de vrais beaux moments
délicats qui rappellent souvent la période Never, Never Land.
Dans le genre, il ne faut surtout pas manquer le morceau caché en toute
fin d'album, c'est une pure merveille. Bref, vous l'aurez sûrement déjà
compris, j'ai eu un vrai coup de foudre pour ce War Stories qui
me parait être un des albums les plus passionnants du moment.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.unkle.com
Et la vidéo de Burn My Shadow
ICI
Digitalism : Idealism
Titres
Magnets
Zdarlight
I Want I Want
Idealistic
Digitalism In Cairo
Departure From Cairo
Pogo
Moonlight
Anything New
The Pulse
Homezone
Apollo-Gize
Jupiter Approach
Jupiter Room
Echoes
Les six premiers mois de l'année
ont vu éclore toute une foule de groupes particulièrement influencés par
le son et le style Daft Punk. C'est assez évident pour le premier album
des parisiens de Justice par exemple. Rien de nouveau sous le soleil,
juste une recette déjà éprouvée mais poussée encore un peu plus loin au
travers d'un prisme déformant et d'un son énorme. Si vous avez entendu
l'album des anglais de Simian Mobile Disco, vous pourrez faire à peu près
le même constat, avec un peu moins d'efficacité que le duo français. Digitalism
a suivi la même route toute droite : scotchés par la musique de Daft Punk,
ils ont eux aussi eu envie de se lancer dans le grand bain en partant
de cette même source sonore.
Sauf que contrairement aux deux
premiers cités qui reprennent l'histoire presque mot pour mot en se limitant
à une musique purement électronique, les deux potes de Digitalism, eux,
y ont inclus tout ce qu'ils aiment, notamment la guitare et la voix de
Jence (celui qui écrit les morceaux). Dans l'esprit, ils sont sûrement
plus proches de gens comme les Klaxons par exemple. En élargissant la
taille de la palette, il y a la place pour y mettre plus de couleurs.
Pour moi, c'est ce qui rend Digitalism plus attirant que les autres.
Parce que dans cet Idealism,
il y a tout ce qu'il faut pour plaire autant aux amoureux de l'Electro
que du Rock. Pour moi qui ne suis pas particulièrement fan de musique
électronique, Idealism représente une sorte de chainon manquant.
Digitalism pourrait presque être une sorte de New Order ou de Death In
vegas du nouveau siècle, un groupe qui saurait mettre tout le monde d'accord.
Un titre comme I Want I Want, avec ses guitares en étendard,
est du genre à réconcilier tout le monde sur les pistes de danse, tout
comme le nouveau single, Pogo, assez imparable lui aussi. Quand
à Idealistic, ma préférée, c'est une véritable bombe techno agrémentée
d'un chant digne des Happy Mondays. Et je ne parle même pas de Jupiter
Room qui démarre presque tranquillement (tout est relatif), juste
avant de faire une petite pause pour mieux repartir et nous aplatir définitivement.
Tout ça est d'une efficacité incroyable et a une nette tendance à vous
soulever les fesses pour mieux pouvoir les bouger.
Le genre de disque capable de
réduire, voire même de reboucher, le fossé des générations musicales.
Le père en est resté au Rock à guitares des 80's, le gamin ne jure que
par le premier album de Justice ou les Klaxons ? Pas de problème, en parfaite
synthèse, Digitalism est capable de faire bouger les deux au même rythme.
C'est sûr, par chez nous on parlera et
on écoutera sûrement beaucoup plus Justice que Digitalism, c'est un peu
compréhensible. Mais ce serait franchement dommage de passez à côté
de cet Idealism franchement énorme. L'album n'a quasiment pas
quitté mes oreilles depuis le début de l'été. C'est un signe.
Pour plus d'nformations, le site officiel en français :
www.digitalism-music.com
Et la vidéo de Pogo
ICI
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