Titres
Fear Of A Blank Planet
My Ashes
Anesthetize
Sentimental
Way Out Of Here
Sleep Together
Ca
fait déjà huit albums que Porcupine Tree impressionne par sa créativité et son
ouverture d’esprit. Steve Wilson (déjà chroniqué et fortement apprécié ici il y
a quelques semaines pour son side project Blackfield) est une nouvelle fois de
retour avec le monument Porcupine Tree. La neuvième fois pour être exact. Et on
se retrouve encore et encore ébloui devant le talent du bonhomme, sans oublier
ses comparses sans qui Porcupine Tree ne serait pas ce qu’il est.
Dès
la première écoute, Fear Of A Blank Planet
dégage une impression différente des albums précédents. Il est sûrement le plus
sombre. On ressent comme une sorte de chape de plomb, comme une menace sourde
et persistante qui plane au dessus de cette musique là. Il est vrai que le
thème général abordé dans cet album n’est pas des plus marrant. D’ailleurs, à
elle seule, la photo de pochette résume parfaitement le sujet : les yeux grands
ouverts d’un enfant dans lesquels se reflète la lumière bleu d’un écran (de
télé ou d’ordinateur, peu importe le résultat sera le même). On sent l’esprit
de l’enfant totalement ouvert, sans protection, prêt à recevoir tout ce qui
passera à sa portée, bon ou mauvais. Bien sûr, Fear Of A Blank Planet nous parle plutôt des dangers (la télé en
boucle, internet à haute dose, le sexe virtuel, les antidépresseurs pour tenir
le coup…) et de ce qui en résulte : la solitude, le repli sur soi et l’absence
de communication qui va avec. Une vue pas vraiment optimiste de notre présent
et une vision de notre futur pas très engageante non plus. Mais une matière
idéale pour écrire un grand album. Et Fear
Of A Blank Planet est un grand album. De la première note jusqu’au dernier
son, on est pris au piège de ce disque. Le talent de Steve Wilson explose derrière
chaque chanson et sa curiosité pour toutes les musiques lui permet de créer des
climats assez uniques. Si on fait abstraction du premier titre, le moins
ambitieux et le plus conventionnel du lot, tout ici n’est qu’invention débridée
et fusions miraculeuses. Et pourtant, ce « conventionnel » là, beaucoup d’autres groupes n’arriveront jamais
à l’égaler.
Contrairement
à un Blackfield plus formaté, Porcupine Tree prend son temps. Le temps
d’élaborer des morceaux où la durée n’a aucune importance et où l’essentiel est
de développer toutes les facettes d’une chanson et d’installer ces atmosphères
si uniques. Une fois encore, Fear Of A
Blank Planet excelle dans cet art là. D’un My Ashes court et romantique à la brillante épopée Anesthetize de plus d’un quart d’heure,
rien de commun. Sauf que dans un cas comme dans l’autre, on reconnaît toujours le
style du groupe. En s’éloignant un peu du Metal, leur musique semble plus que
jamais ouverte vers l’extérieur et c’est sûrement un de ses gros points forts. Anesthetize emprunte les lourds
roulements de batteries et la basse menaçante du Pornography de Cure, juste avant de casser ses chaînes et de
s’échapper vers de longues séquences tantôt planantes où plus métalliques, là
où la guitare retrouve toute sa place. La suite du morceau retourne visiter les
terres de Cure, avec ses climats planants proches de Disintegration. Quant à Sleep
Together, c’est certainement le titre le plus sombre et oppressant, assez
proche des ambiances à la Nine Inch Nails, un superbe final pour un album
implacablement réussi.
Toujours
aussi insaisissable et en avance sur son temps, Porcupine Tree semble capable de
varier à l’infini les tempos et les atmosphères au sein d’un même titre. Capable
aussi d’intégrer à sa musique tout ce passe à sa portée pour la faire avancer
plus vite. Fear Of A Blank Planet est
le disque d’un groupe arrivé au sommet de son art. A ne surtout pas rater.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.porcupinetree.com
Brett Anderson : Brett Anderson
Titres
Love Is Dead
One Lazy Morning
Dust And Rain
Intimacy
To The Winter
Scorpio Rising
Infinite Kiss
Colour Of The Night
More We Possess The Less We Own Of Ourselves
Ebony
Song For My Father
Je
m’étais déjà posé la question avec l’album de The Tears, juste créé pour officialiser
la reformation du duo Butler / Anderson. Je me la pose encore plus aujourd’hui.
A quoi ça sert ? The Tears n’ayant pas réussi à remuer les foules (malgré
un album loin d’être mauvais) et à rallumer les derniers feux de la nostalgie
Suede, il restait quoi à Brett Anderson pour revenir dans la lumière ? Mais
oui, bien sûr, l’album solo. Sous son propre nom cette fois, comme pour
officialiser vraiment la rupture avec son passé et démarrer autre chose de neuf.
Mais
quoi qu’il fasse (et quoi qu’il en pense), Brett Anderson restera enchaîné à
vie à ce qu’était Suede et à cette image glamour et perverse qui lui collait à
la peau. Aujourd’hui, Brett Anderson s’est
choisi une image clean (voyez la pochette et sa photo) qui lui ressemble peut
être vraiment, mais la question qui reste est : à t-on encore envie de le
suivre dans cette voie là. Et au niveau musical, ça donne quoi me direz
vous ? Et bien c’est un peu la même chose. Ca à la couleur de Suede (en
plus pale), ça a l’odeur de suède (en plus diffus), mais ce n’est pas du Suede.
C’est propre et malheureusement sans grande surprise.
Ce
premier album solo est une suite de ballades qui naviguent entre douce nostalgie
et franche tristesse. Mais surtout on retrouve cette voix immédiatement
identifiable et immédiatement amie. Ca, on n’y pourra jamais rien, quand on a
aimé Suede, on aime cette voix. Pas encore cette fois ci que ça va changer. Quand
aux chansons en elles mêmes, elles sont dans l’ensemble plutôt agréables et
leur style ouvragé se marie très bien avec le timbre de la voix. Mais
malheureusement, elles ne sont jamais vraiment mémorables, à quelques rares
exceptions prêt (le libéré Dust And Rain
et les très beaux Scorpio Rising et Colour Of The Night). Brett Anderson a assurément
mûrit. Il s’est assagit et a apparemment voulu faire un album plus « adulte »,
en rupture avec son passé Rock, d’où la discrétion des guitares et l’utilisation
parfois abusive des cordes et violons, qui arrivent même à noyer certains
morceaux (le single Love Is Dead trop
grandiloquent, The Infinite Kiss).
Tout
ça fait de ce premier album solo un disque plutôt plaisant et nostalgique à
souhait, mais qui n’est pas prêt de remplacer dans nos cœurs ses albums passés.
Ce disque là est trop lisse pour ça. Il lui manque un peu de folie, un peu de prise
de risque et de danger pour qu’on s’y attache vraiment. On pourra regretter que
Brett Anderson n’ait pas osé brûler les ponts qui le rattachent encore à Suede
pour vraiment passer à autre chose. Où peut être n’arrive-t-il tout simplement
pas à faire évoluer sa musique. En tous cas, il faudra bien se faire une
raison, comme pas mal d’autres avant lui, Brett Anderson a ses meilleures
années derrière lui.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.brettanderson.co.uk
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