Le roi Gunther
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Roi des Burgondes avec ses frères Giselher et Gernot. Kriemhilde est sa soeur, Uta sa mère.
Sur son bouclier, il porte un aigle couronné, signe de sa royauté.
Grâce à l'aide de Siegfried il épouse Brunhilde.
Gunther meurt à la cour du roi Etzel, le second mari de Kriemhilde, qui ordonne son assassinat, lorsque son vassal Hagen von Tronje refuse de révéler où il a caché le trésor des Nibelungen tant que ses maîtres sont en vie.
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Les Burgondes sont un peuple germanique ancien, originaire des abords de l’actuelle Vistule, dont le nom doit peut-être quelque chose à l’île aujourd’hui danoise de Bornholm, soit qu’il y ait séjourné, soit qu’une fraction y ait eu son berceau. Ils ont laissé leur nom à l’une des grandes provinces historique de la Gaule, la Bourgogne, aujourd’hui sur l’ancien pays éduen ; les royaumes burgondes successifs s’étendaient cependant jusqu’au Dauphiné et à la Savoie (antique Sapaudia) actuels et à la Suisse.
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Un premier royaume (370-436), dont le berceau se situe dans la région du Main, en conflit régulier avec les puissants Alamans, bénéficie d’une alliance avec Rome. Cette alliance leur permet d’obtenir un royaume étendu jusqu’au rives du Rhin.
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Vers 413, le roi Gundahar (Gunther) obtient un traité avec Rome, qui lui confie le commandement d’une armée fédérée sur la rive gauche du Rhin, en territoire romain. C’est alors qu’ils se convertirent au christianisme, religion officielle de l’empire romain depuis 380 (édit de Théodose). Ce royaume fut au cœur des luttes titanesques qui opposèrent les envahisseurs huns à Rome et à ses alliés germaniques : après avoir une première fois repoussé les Huns en 428 ou 429, le royaume burgonde est détruit. |
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Cet épisode, dont les détails restent obscurs, laisse des traces remarquables dans la littérature épique européenne, dans le domaine germanique : La chanson des Nibelungen, mise par écrit au XIIème siècle, l’Edda poétique et l’Edda en prose de Snorri Sturluson (XIIème siècle), la Thidrekssaga (cycle de Thidrekr / Dietrich), nous rapportent les échos déformés de ces événements extraordinaires, dont le héros Siegfried / Sigurdr est la figure centrale.
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Le deuxième royaume (443-534) est mieux connu, de sa fondation jusqu’à son intégration dans le royaume des Francs. L’origine en serait l’installation des survivants du désastre de 436 par Aetius, afin de défendre l’Empire contre les Francs et les Alamans.
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En 451, les aristocrates burgondes et leurs troupes rejoignent le Romain Aetius à Orléans, comme tous les peuples fédérés, pour combattre l’invasion hunnique, menée cette fois par Attila.
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L’Europe est sauvée de ce premier grand péril asiatique. Le royaume se renforce alors au fil des ans, et parvient à nouer une alliance durable avec le royaume franc voisin, que renforce le mariage de Clotilde, nièce du roi Gondebaud, avec le roi des Francs Clovis, dans les années 490. |
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Clotilde la catholique convertit l’arien Clovis : encore un fois le royaume burgonde joue un rôle fondamental dans la fondation de la France. Après la mort du roi Sigismond en 523, le royaume burgonde s’affaiblit lentement, avant d’être conquis par les Francs Childebert et Clotaire, fils de Clovis, en 534 ; ces Francs avaient pourtant le sang burgonde de Clotilde dans les veines et le royaume avait déjà développé une « forte identité régionale » (K. Escher), jamais éteinte.
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Promenade-allegro giusto, Tableaux d'une Exposition, Moussorgsky/Ravel. |
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