Mahomet fut écouté, la conservation de la
pureté de la race frôla le fanatisme (Cf.
description de ci-contre).
Ce qui était vrai au 18ème siècle
semble encore être d'actualité au 20ème siècle.
Le colonel Spencer Brown explique dans son livre The Arab Horse en 1906
qu'une jument koheilan (pure) ne peut être saillie chez
les bédouins Anazeh qu'en présence de témoins qui
déclareront plus tard que le poulain est un pur-sang, fils ou
fille d'une jument pur-sang. Quelques années plus tard
c'est le Dr. Seydel qui, dans sa thèse intitulée "Le pur-sang
arabe" rédigée en 1932 après un voyage d'étude
en Arabie, constate que " le fanatisme des nomades arabes concernant
les origines de leurs chevaux égale véritablement et avec
fiabilité nos justificatifs d'origine les plus exacts ".
De même une commission officielle turque fut chargée par
le gouvernement turc d'effectuer un voyage d'étude d'octobre
1933 à février 1934 en Syrie et en Irak afin de se rendre
compte de l'état de l'élevage des chevaux dans ces régions.
Il ressort de leur étude que même si les chevaux en Arabie
possèdent une multitude de types différents, on ne peut
toutefois pas remettre en cause leur appartenance à la même
race, la race arabe. Car même si les Arabes négligent le
type de leurs chevaux, encore accordent-ils beaucoup d'importance à
ce qu'une jument arabe soit saillie par un étalon également
issu d'une lignée reconnue pure. Toujours selon cette étude
c'est ce fanatisme qui a permis de conserver les meilleurs sangs, et
c'est pourquoi aujourd'hui encore, en dépit des conditions primitives
d'élevage et d'entretien des chevaux, il est possible de trouver
de dignes représentants du sang arabe.
On peut donc difficilement séparer le cheval
arabe de la religion islamique, son élevage étant considéré
comme un devoir religieux, et ce aujourd'hui encore. Le " vol "
de la jument Wahida en 1958 après l'assassinat du roi Faysal
en est le parfait exemple : pour sauver une ancienne lignée son
neveu n'a pas reculé devant un vol de chevaux. Une comportement
typique d'un vrai bédouin.
Mais d'où vient donc ce cheval de légende
? On raconte que le cheval de Soleiman ben Daud (Salomon) qui
était un cheval magnifique et qui s'appelait El Emsemmah
(le plus illustre des illustres) fut jeté dans la mer sur
ordre des saints rois par les djinns qui le repoussaient à
chaque fois qu'il essayait de rejoindre le rivage. De cette façon
l'étalon perdit lentement ses forces et lorsque son cur
cessa de battre, il disparut de la surface de l'eau. L'écume
des vagues recouvra la place laissée vide au moment où
le cheval disparu et engendra à cet endroit sept jeunes
poulains qui furent tout aussi célèbres et encore
plus rapides que leur père. C'est ainsi que Guarmani explique
l'origine du cheval arabe qui, comme chacun le sait, descend traditionnellement
des chevaux du haras du roi Salomon. Fin du
document. |
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"...Certes les Arabes ne tiennent pas de
registre concernant leurs pur-sang arabes (Kôchlâni).
Ils peuvent toutefois être à peu près
sûrs de leurs origines puisque les juments sont
toujours saillies en présence de témoins,
arabes évidemment. Et nul ne connaît un Arabe
qui ait jamais signé un faux certificat de naissance
d'un cheval, tant ils sont persuadés que toute
leur famille serait anéantie s'ils ne disaient
pas la vérité. Si un chrétien possède
ainsi une jument pur-sang arabe, ou s'il l'entretient
pour un Arabe, et qu'il veuille la faire saillir par un
pur-sang arabe, il devra faire appel à un témoin
arabe. Celui-ci reste 20 jours auprès de la jument,
pour être certain qu'aucun étalon non Kôchlâni
ne la déshonore. Oui elle ne doit voir aucun étalon,
ni aucun âne à l'horizon. Au moment de la
naissance du poulain, le même témoin doit
être présent et il doit rédiger le
certificat de naissance selon les règles en l'espace
des sept premiers jours. Un tel témoin reçoit
pour sa peine un Benisch (vêtement). Aucune jument
Kôchlâni (pure) n'est saillie intentionnellement
par un étalon non Kôchlâni, et si par
inadvertance cela devait arriver, le produit serait considéré
comme Kadisch (impur). Les Arabes n'éprouvent cependant
aucun scrupule à saillir une jument d'origine inconnue
avec un mâle de haute lignée, le produit
de cette jument étant également considéré
comme Kadisch..."
Auteur:Niebhur,
772. |
Exemple de certificat
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