I. Introduction


De 1815 à 1962, la France possédait un empire colonial en Asie, Océanie, mais aussi et principalement en Afrique :


Le Second Empire Colonial Français en Afrique.

Début août 1914, la Première Guerre mondiale éclata : deux camps s'opposent. D'un côté l'Empire allemand et l'Empire d'Autriche-Hongrie, de l'autre la France, l'Angleterre et l'Empire russe.

II. Les hommes des colonies dans l'armée Française


La France mobilisa rapidement les ressources humaines et matérielles de son Empire colonial, afin de compenser la supériorité démographique de l'Allemagne (69 millions d'habitants contre 39 pour la France). Ainsi, les dirigeants français des colonies on fait preuve de solidarité envers la Métropole. Pour participer à l'effort de guerre, ils proposaient les civils de leur colonie à l'armée Française.

Ces combattants des colonies étaient généralement appelés "Tirailleurs Sénégalais" par abus de langage et ce, quelque soit leur origine.

De ce fait, en 1914, on comptait 14 000 Tirailleurs Sénégalais en Afrique de l’Ouest et 15 000 à l’extérieur, principalement au Maroc. Six bataillons furent immédiatement dépêchés en France dès la mobilisation. Les Tirailleurs furent engagés sur le Front dès le début des combats.


Embarquement de soldats marocains pour la France en 1914.
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En Octobre 1915, près de 30 000 nouveaux conscrits et volontaires avaient renforcé les troupes déployées en France. Un décret du 9 octobre 1915 ordonnait la mobilisation des Africains de plus de 18 ans et un bonus de 200 francs pour les volontaires. 51 000 Africains supplémentaires furent ainsi recrutés jusqu’en 1916. En 1917, 17 bataillons de Tirailleurs étaient engagés à la Bataille de la Somme. 120 000 Africains servaient alors dans les forces françaises.

Ces troupes ont beaucoup servi dans des zones où les troupes métropolitaines refusaient de servir (en particulier au cours de l’offensive manque de Général Neville en 1917).


Front Ouest en 1915, là où les tirailleurs marocains s'illustrent tout au long de la guerre.
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Manquant cruellement de réserves, la France fit une tentative désespérée pour recruter 50 000 hommes supplémentaires.

Dégoûté, le Gouverneur général à Dakar préféra démissionner, craignant une révolte des Africains. Blaise Daigne, un Sénégalais élu député à l’Assemblée Nationale française, vit dans cette situation une opportunité pour les Africains de s’émanciper et mit tout son prestige dans la balance pour inciter les Africains à s’engager : ce que firent 60 000 d’entre eux. Il fut aidé dans sa croisade par un décret français accordant réductions d’impôts, travail garanti pour les vétérans et citoyenneté française sous certaines conditions.

III. Effectifs de l'armée Française


L'armée Métropolitaine était composée de 8 030 000 hommes auxquels s'ajoutent environ 380 000 combattants d'outre-mer :

Colonie Nombre d'hommes recrutés
A.E.F. (Afrique équatoriale française : Congo Gabon Tchad) 17 000
Algérie (A.F.N.) 150 000
Bénin (A. O. F. ) 10 411
Côte française des Somalis 37 000
Côte d'Ivoire (A. O. F. ) 3 000
Guinée (A. O. F. ) 22 280
Haute Volta (Burkina Faso - A. O. F. ) 34 204
Indes françaises 462
Indochine 30 500
Madagascar 34 000
Mali (A.O.F.) 42 431
Maroc (A.F.N.) 14 000
Mauritanie (A. O. F. ) 2 044
Niger (A.O.F.) 3 958
Senégal (A.O.F.) 20 572
Tunisie 39 000
Par région :
Afrique Noire 135 000
Afrique du Nord 203 000
Indochine (combattants et travailleurs) 45 000

IV. Des uniformes différents


Voici un comparatif entre les tenues des combattants de métropole et de ceux des hommes des colonies :


Combattants métropolitains
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Tirailleur Sénégalais
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V. Qualités et défauts des tirailleurs


Les Français louèrent la bravoure des Tirailleurs au feu. En effet, les qualités guerrières des Tirailleurs furent rapidement remarquées, notamment par leur particularité de surprendre l'ennemi par leur sauvagerie.

Par contre, leur faible résistance au froid, puis qu'habitués à des températures plus élevées, leur a été un handicap lors des combats.

Finalement, les troupes africaines françaises ne furent ni mieux ni moins bien que les autres unités combattantes sur le front de l’Est. Leurs performances dans la bataille dépendant plus de problèmes de leadership, motivation ou d’entraînement que de l’ethnie

VI. Pertes


Les pertes totales s’élèvent à environ 100 000 morts au combat ou par maladie, dont 36 000 Nord-Africains et 30 000 Africains noirs. Le taux de mortalité des Tirailleurs était de 185 pour mille

VII. Les hommes des colonies ailleurs que dans l'armée


Outre les hommes de troupe, les colonies fournissaient à la Métropole un appréciable renfort en main-d'oeuvre à l'arrière pour divers travaux (agriculture, construction) mais aussi au front pour des tâches de génie transport, communications, terrassement etc...).

Les îles des Antilles (Martinique et Guadeloupe principalement) ont une spécialité locale : le Rhum Elles en exportaient vers l'hexagone pour réchauffer et donner du courage aux soldats l'armée Française. Ceci permetait de développer l'économie de ces îles