28 février 2005
Pour cette semaine, l'éclosion d'un groupe français à suivre de prêt et le retour d'une valeur sûre de l'Electro.
Friends of P. : My Favorite Nightmare
Titres
My favorite nightmare
TV King
Sleepless
Cyber-Romance
The choice
Swoon
Mask
Floating in a cotton sea
You & Your Ghosts
Plastic souls
Sinking into you
Il y en a beaucoup des groupes comme eux dans notre cher
pays. Des groupes qui s’autoproduisent, qui se gèrent eux même, qui n’ont pas
ou plus de maison de disque et se débrouillent avec les moyens du bord pour
enregistrer leur musique et pour la faire connaître. Tous ces groupes n’en sont
pas forcément plus malheureux pour autant car ils ont l’avantage, inestimable
de nos jours, d’être totalement libres de toute contrainte commerciale.
En
dehors du circuit officiel des majors, pas encore rattachés à tous ces micro-labels
qui fleurissent partout en ce moment, ils existent quand même. Et c’est tant
mieux, parce que c’est de cette richesse là que peut naître une vraie
alternative à toutes ces pseudo-stars version kleenex, élevées au biberon de la
télé marketing. C’est par ces groupes et ces artistes qui créent qu’on pourra
enfin sortir du cercle infernal des gens qui ne font que recycler aujourd’hui
ce qui a déjà marché hier. Si on prend le cas de Friends of P., voilà un groupe
qui crée, s’invente, se cherche et finit par se trouver une identité propre.
Une vraie, pas une préfabriquée par d’autres. Et ça s’entend. Evidemment, pour
pouvoir entendre leur musique, il faut vraiment faire l’effort. Il faut déjà
commencer par savoir qu’elle existe. Et pourtant, la musique de Friends of P.
mérite bien qu’on s’y attarde.
Voilà
donc un groupe qui en est à son deuxième album. Je n’ai pas le plaisir de
connaître leur premier disque, je ne saurais donc pas vous dire si il est du
même tonneau, mais ce My Favorite Nightmare m’a immédiatement plu.
D’abord parce que la musique de Friends of P. est plutôt flatteuse, plutôt bien
produite aussi. Ce qui n’est pas forcément le cas de toutes les
autoproductions. Et puis aussi parce qu’elle a remuée en moi des souvenirs pas
forcément très lointain, mais en tous cas très chers. Pour faire court, Friends
of P. a quelques points communs avec le mouvement actuel qui revisite les
années ’80. Mais il ne fait pas partie des pales copieurs ou pilleurs habituels
qui se contentent de réutiliser les gimmicks et les sons de l’époque. Ce groupe
là puise aussi son inspiration du côté de gens comme Radiohead ou les Pixies
notamment, ce qui donne tout de suite une autre allure à tout ça. Et ça vous
donne aussi une petite idée de l’exigence qu’ils imposent à leur propre
musique.
Et
la première chose qui saute aux yeux à l’écoute de My Favorite Nightmare
est justement la qualité des morceaux.
Jamais trop faciles, jamais trop évidents, avec juste ce qu’il faut de
complexité et de ruptures de tons pour rendre chaque nouvelle écoute aussi intéressante
que la première. Et pourtant la musique de Friends of P. est tout sauf pénible
ou prise de tête. Comme leurs modèles musicaux avoués, leur musique vous flatte
d’abord l’oreille, l’air de rien, avant de devenir votre compagnon de route. TV
King est un Rock cinglant du genre à vous scotcher sur place, mais avec sur
la fin cet accent Pop qui arrondi les angles. Sleepless est du même
genre, vif et pourtant costaud, se terminant dans des accents quasi Metal. En
fait chaque morceau semble contenir plusieurs idées, plusieurs thèmes accolés.
Ce qui fait que la plupart des chansons se termine sur un tempo ou une mélodie
différente de celle du départ. Et tout ça passe avec une douceur et une
facilité déconcertante, sans cassure. Sans jamais donner l’impression de forcer.
Dans sa forme, Cyber Romance ou Swoon pourraient presque
ressembler aux derniers opus de Depeche Mode, avec ces mêmes ambiances à la
fois sombres et romantiques et aussi cette évidente facilité de la mélodie. The
Choice est un des morceaux qui lorgne visiblement vers les 80’s, mais avec
suffisamment de détachement et de naturel pour qu’on ne puisse pas si
facilement y coller une étiquette bien définie. Le spectre musical des Friends
of P. est même suffisamment large pour qu’ils se risques sur des terres plus
Electro et sombres comme sur le très réussi Mask. Avant de repartir vers
des territoires plus légers sur You & Your Ghosts ou Sinking Into
You.
Qu’il
soit autoproduit ou pas ne change rien à l’affaire, My Favorite Nightmare fait partie des albums les plus attachants
ce début d’année. Un de mes préférés du moment. Ce disque là fait partie de ces
albums au charme insidieux, de ceux qu’on remet encore et encore dans le
lecteur de CD, juste parce qu’on a bien du mal à s’en passer.
PS :
Si vous voulez en savoir un peu plus sur eux, allez lire
l'interview qu’ils
m’ont accordé.
Si cet album vous intéresse, allez visiter le site
du groupe dont le lien se trouve ci-dessous. Vous y trouverez la marche à
suivre pour vous le procurer.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
site.friendsofp
The Chemical Brothers : Push The Button
Galvanize
The Boxer
Believe
Hold Tight London
Come Inside
The Big Jump
Left Right
Close Your Eyes
Shake Break Bounce
Marvo Ging
Surface To Air
Il y a des gens qu’on a plaisir à retrouver régulièrement,
au fil des années. The Chemical Brothers font partie de ceux là. Pour moi en
tous cas. D’accord, aujourd’hui on n’attend plus vraiment de révolution ou de
nouveauté de leur part. La nouveauté, le coup de pied dans la fourmilière,
c’était il y a déjà un bail avec un Block
Rockin’ Beats dont tout le monde se souvient encore, alliance d’or pur
entre rythmique Techno et sonorité Rock. Depuis cet épisode, les Chemical
Brothers n’ont fait que ré-explorer cette piste là, plus de nombreuses autres,
plus annexes. Mais à chaque fois c’était un vrai plaisir de retrouver leur
Electro gonflée aux anabolisants, même si j’avais été assez moyennement séduit
par le dernier Surrender, que j’avais
trouvé trop facile, fait par un duo pas trop concerné par ce qu’il était en
train de faire.
Et même si je n’adhère pas à tout ce qu’ont pu produire
les Chemical Brothers, dans l’ensemble chacun de leurs albums reste un bon
souvenir, avec à chaque fois quelques titres qui vous collent à la peau pour
longtemps. Et dès la première écoute, c’est le bonheur. Comme prévu, Push The Button ne renouvellera pas le
genre. Il ne révolutionnera rien, mais c’est un bonheur de pouvoir réentendre à
nouveau leur cocktail musical si détonnant. Et c’est surtout un bonheur de
retrouver le duo en pleine forme, à nouveau complètement impliqué dans ce
nouvel album. Ils ont pris du plaisir à le faire et ça s’entend. Comme ses
prédécesseurs, Push The Button est
toujours cette succession de morceaux totalement instrumentaux, entrecoupée de
titres chantés par des invités toujours bien choisis. Ils le sont encore une
fois ici, puisqu’on retrouve les voix de Q-Tip (ex. A Tribe Called Quest), Kele Okerele (Bloc
Party) ou encore Tim Burgess (Charlatans). A partir de là, tous ceux qui
n’ont jamais aimé le style musical de Tom Rowlands et Ed Simmons peuvent passer
leur chemin, cet album a peu de chance de les séduire plus que les autres. Et
pourtant, ce duo là revisite pas mal de styles musicaux, en passant par la
Techno, l’Electro, le Breakbeat, la Pop, le Rock et même quelque chose qui
pourrait se rapprocher de l’Ambient ou du Post-Rock. En gros, tout ce qui s’est
fait ces 30 dernières années. Et tout ça repris à leur sauce donne une musique
qui ne ressemble vraiment pas aux autres. Eux seuls possèdent le secret de ce
Groove Electro-Rock ou peu importe comment on l’appelle.
Et tout commence avec le single Galvanize, qui est loin d’être le meilleur morceau du disque, mais
qui a au moins le mérite d’être ultra accrocheur, avec ses accords orientaux et
le flow royal de Q-Tip. Et cet album commence plutôt fort avec les trois
premiers titres, puisque que juste derrière, on a droit à The Boxer chanté par Tim Burgess, puis Believe chanté par Kele Okerele. Du Chemical Brothers pur jus,
juste comme on l’aime. Surtout Believe
et son beat implacable. On entre ensuite dans une série de morceaux moins immédiats
dans leur forme, avec notamment le superbe Hold
Tight London, vrai grand moment de ce disque, qui joue sur le contraste
entre rythmique rapide et lente mélopée chantée par Anna-Lynne Williams (Trepassers
William). Magique. Dans le genre Breakbeat qui tue, on trouve le redoutable Come Inside et le très hypnotique Marvo Ging, tout juste suivi par un The Big Jump qui fait encore une fois le
grand écart entre Electro et Rock. Close
Your Eyes, lente chanson rêveuse est un autre bel épisode de la saga Push The Button. Sans oublier l’impressionnant
Surface To Air, magnifique exercice
de style, morceau planant qui donne vraiment l’impression de prendre doucement
son envol, puis de flotter au dessus des nuages.
Je suis en train de me rendre compte qu’au bout de plus de 10 ans,
doucement et sans faire de bruit, The Chemical Brothers a fini par faire partie
de cette catégorie de groupes que je qualifie de « groupes amis ». Ceux
qui sont toujours là, pas très loin, qui font partie de notre quotidien, au fil
des années. Et ce n’est pas Push The
Button qui va me faire changer d’avis à leur sujet.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.thechemicalbrothers.com
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