16 octobre 2006
Austin Newcomers : Grand Opening
Titres
Mine
Kamikaze
Nothing To Do
You Must Try
Houston
Grand Opening
Dragonflies From Around The Moon
On The Roof
Plasticine
My Freaky Thing
Serial
Rafting
I'm Locked
Tomorrow
Je ne sais pas si l’effet est volontaire, mais les Austin
Newcomers viennent de passer d’un EP nommé Locked
(fermé) à un premier véritable premier album intitulé Grand Opening (grande ouverture). Locked était le début d’une nouvelle aventure musicale, abandonnant
leur Electro Pop en duo pour former un vrai groupe et durcir nettement le ton.
Une sorte de galop d’essais avant le vrai départ. Et voici venu le jour de ce
grand départ. J’avais eu l’occasion de les interviewer à cette époque (à lire
ICI) et Jan Cobb me disait déjà qu’il croyait énormément en ce groupe et dans
les chansons de l’album à venir. Il avait cent fois raison.
Les premières étincelles aperçues dans Locked avaient déjà fière allure. Leur Rock nerveux et mélodique
avait de la gueule. Restait encore à confirmer tout ça sur un format plus long. C’est chose faite avec un Grand Opening qui vous en met plein la
vue et les oreilles. Dès le premier morceau, le superbement carrossé Mine, on comprend que la recette de Locked a été travaillée, peaufinée jusqu'à devenir imparable. Aujourd’hui
le bolide est fin prêt pour avaler les kilomètres et faire tourner les têtes
sur son passage. L’énergie est toujours là, les guitares font toujours la fête,
le timbre voilé de Jan Cobb tient toujours la baraque et surtout les mélodies
voguent toutes voiles dehors. Tout ça avec une production à la hauteur de
l’évènement. Vous avez peut être déjà entendu le single Kamikaze sur quelques radios, dans ce cas vous savez déjà de quoi
je parle. Ici, les missiles Rock se
succèdent à une vitesse infernale. Les quatre premiers morceaux du disque sont
autant de franches réussites. Heureusement, pour calmer un peu le jeu, les
Austin Newcomers ont la bonne idée de placer stratégiquement, par ci par là, quelques
chansons plus lentes qui ont aussi fière allure, comme ce très beau Houston ou Grand Opening.
Mais là où les Austin Newcomers sont très forts, c’est dans ces
Rocks échevelés et emballants qui rappellent un peu des Libertines qui se
seraient donnés le temps de mûrir ou des Strokes un peu moins lisses. Dans ce
genre là, un peu plus Pop que Rock, On
The Roof et son refrain solaire est une de ces chansons capables de vous
clouer sur place. Quel beau single ça pourrait faire. Même chose avec Serial et son riff de guitare
irrésistible. Ce qui ressort le plus de ce disque, c’est l’abondance d’hymnes
Rock. On sent le groupe débordant d’idées et d’enthousiasme communicatif. Ce
disque a été enregistré dans la joie et ça s’entend. Et comme si ça ne
suffisait pas, pour tous ceux qui prennent l'histoire en route,
on y retrouve même le brûlant I’m Locked, titre majeur de l’EP précédent.
Avec ce Grand Opening, les frères Cobb nous
offrent un premier album d’envergure, lyrique et enthousiaste. Sûrement un des
meilleurs sorti par un groupe français cette année. Entrez, c’est ouvert.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.austin-newcomers.com
Sparklehorse : Dreamt For Light Years In The Belly Of A Mountain
Titres
Don'T Take My Sunshine Away
Getting It Wrong
Shade And Honey
See The Light
Return To Me
Some Sweet Day
Ghost In The Sky
Mountains
Morning Hollow
It'S Not So Hard
Knives Of Summertime
Dreamt For Light Years In The Belly Of A Mountain
Il y a pas mal de groupes comme ça. Avec un talent
fou, mais qui font une musique discrète qui ne déchaînera jamais les
foules et n’attirera jamais l’oreille que de quelques connaisseurs. C’est comme
ça et ça a peu de chances de changer avant longtemps. Mais ces connaisseurs sont
des gens heureux, parce qu’écouter la musique de Sparklehorse (ou de Shack, autre
groupe précieux pris au hasard) est toujours un vrai délice. C’était déjà le
cas avec It’s A Wonderful Life.
C’était il y a 5 ans déjà. Le temps suffisant pour que Mark Linkous se remette
de divers problèmes personnels et d’une grosse dépression. Un temps qui
suffirait à d’autres pour sombrer dans l’oublie. Mais ça, ce n’est pas pour eux.
Cet album au titre à rallonge n’est jamais que le quatrième
en dix ans. Et ce titre n’est pas le pire de tous. Pour mémoire, le premier
opus s’appelait Vivadixiesubmarinetransmissionplot.
Ces titres sans queue ni tête (et ces pochettes du même genre) sont bien les
seuls grains de folies apparents du groupe. Vue de l’extérieur, leur musique apparaît
toujours comme sérieuse à l’extrême. Mais ce n’est que la première impression,
trompeuse. Sparklehorse se ballade toujours à la limite entre poésie et rêve
éveillé, un peu à la manière de Grandaddy, mais sans leur tranquille assurance.
Chez Sparklehorse, c’est au contraire le doute qui prend toute la place. On
n’est jamais très loin du cauchemar et de la folie. Et ce dernier album ne
change rien aux règles du jeu. Mark Linkous reste toujours aussi pourri de
doutes, mais il est aussi toujours perfectionniste, toujours attaché à la
recherche du son le plus juste, de l’atmosphère la plus captivante, du petit
détail qui change la face d’une chanson. Un peu comme Thom Yorke, avec qui il
est assez copain, il fait partie de ces compositeurs dont la musique repose
toute entière sur les fêlures de leur auteur. Dreamt For Light Years In The Belly Of A Mountain est comme ça,
fragile, limite déboussolé, mais souvent tellement beau.
On trouve dans ce disque des chansons qui reposent sur trois
fois rien, juste quelques bribes de musique frêle, quelques vibrations vitales,
comme sur ce Morning Hollow lourd
d’une tristesse insondable. Et pourtant, c’est dans ce style là que
Sparklehorse excelle le plus, à tel point que quand les chansons les plus Rock viennent
nous secouer (It’s Not So Hard et Ghost In The Sky), elles paraissent carrément
déplacées au milieu du paysage. La plupart des chansons de ce disque reposent
sur une trame Pop fragile comme le verre, tout aussi transparente, mais aussi
tout aussi coupante. Ceux qui se sont déjà frotté aux chansons de Sparklehorse
savent déjà qu’on n’en ressort pas forcément indemne. Et on trouve dans ce
nouvel opus de belles raisons de continuer à suivre ce groupe là. A commencer
par Don’t Take My Sunshine Away,
Popsong avenante et presque classique, mais qui ne peut s’empêcher de partir
par instants dans des dérapages surprenants. La pépite Shade And Honey est un de ces moments rares où la beauté semble
aussi fragile qu’un château de cartes. On se tait et on écoute. Sous le charme.
D’autres moments rares et beaux, on en croire quelques uns dans cet album tout
en demi teinte, entre gris et blanc si on est optimiste ou entre gris et noir
si on est pessimiste. La première moitié du disque est emplie de ces chansons
au charme dépouillé, si près de l’os (See
The Light ou Return To Me). On
trouve aussi quelques chansons plus légères et presque sereines, comme ce Mountains qui ferait un bien beau
single.
Et pour finir, on a droit à un instrumental qui flotte entre
ciel et terre. Plus de 10 minutes d’un voyage d’une tristesse qui vous prend
aux tripes. Dreamt For Light Years In The Belly Of A Mountain est pas loin
d’être un sans faute. Un disque à écouter les yeux fermés, les soirs de blues, pour se sentir moins seul.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.sparklehorse.com
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