Ma SIMCA

 

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3) Impressions de conduite : une Simca 1100 Spécial sur la route, 30 ans après, qu’en est-il ?

 

Il nous a paru intéressant, à mon frère et à moi-même, de comparer nos impressions de conduite avec la conclusion des essais de la presse automobile de l’époque.

 

En synthèse des essais de 1100 Spécial des années 1970-1974, la plupart des essais mettaient en les qualités et défauts suivants:

Qualités

une bonne tenue de route (stabilité, maniabilité)

une suspension assurant un bon confort

un freinage puissant et progressif

une direction précise (mais avec parfois des réserves sur sa douceur !)

un équipement complet sur la Spécial

 

Défauts

un niveau sonore élevé

une commande de boîte accrocheuse (surtout en 1ère et marche AR)

des réactions de train AV (percussions, effets de couple)

des sièges AV ne reculant pas assez

des essuie-glace trop lents

une carrosserie souvent jugée ‘sans grâce’ et trop utilitaire

 

En pratique, nous partageons tout à fait, dans leurs grandes lignes, les conclusions des journalistes de l’époque, que l’on prenne en repère d’autres autos contemporaines type GS ou 304 ou nos autos actuelles !

 

En affinant un peu la rubrique Qualités :

Dans le genre bonne traction AV globalement sous-vireuse, la tenue de route est effectivement très sûre même s’il faut se méfier sur route mouillée des décrochages de l’AV voire de l’AR au lever de pied. Tout dépend bien sûr aussi de la marque et de l’état des pneumatiques, les Michelin Energy en 165/70/13 n’ayant que des avantages par rapport aux Fireston en 145/80/13 précédemment montés : la tenue de route et le confort (sonore et de suspension) de la voiture s’en trouvent considérablement améliorés.

 

Le confort de suspension est effectivement très bon (même si l’on est loin du tapis volant style GS).

 

Le freinage nous paraît davantage briller par sa progressivité que sa puissance !

 

Que la direction soit précise, c’est un fait. De là à dire qu’elle est douce… Ceci dit, même ferme en manœuvre, elle n’est jamais ‘camionnesque’.

 

L’équipement de la Spécial est en effet tout à fait complet et surtout la finition, intérieure notamment (vinyl et moquettes noirs et de très bonne qualité), est vraiment bonne : rien ne vibre ou ne se décroche, on est loin du côté parfois quincaille de certaines autres françaises de l’époque.

 

La boîte semi-automatique 3 vitesses Ferodo fonctionne très bien, même si elle n’apporte pas le confort d’une ‘vraie’ boîte automatique : en pratique, on n’utilise que les 2 rapports les plus élevés, la 1ère (dite d’ailleurs ‘exceptionnelle’) ne servant jamais. Le simple contact de la main avec le pommeau en déplaçant le levier d’une position à l’autre permet le passage rapide et en douceur des rapports. Le principe est un peu celui d’une Twingo Easy pour ceux qui connaissent, sauf que l’Easy est une boîte manuelle à embrayage robotisé, tandis que la boîte Simca / Ferodo dispose d’un convertisseur de couple (ce qui permet par exemple un démarrage en 3ème au besoin, par glissement du convertisseur). Pas de craquements comme il en était souvent fait le reproche à la boîte manuelle, seule la marche AR est parfois difficile à prendre. Seul inconvénient du système, le fait qu’on évolue sur 2 ou 3 vitesses seulement implique des sauts de régime importants d’un rapport à l’autre : les 2 vitesses normales couvrent la plage 0-140 que la version manuelle exploite avec 4 vitesses. La nervosité globale est donc réduite (à se demander parfois où sont les 75 ch ?!) et l’on a de temps en temps la sensation d’être ‘à cheval’ entre 2 rapports.

 

Sur les Défauts, plus précisément :

Le niveau sonore, acceptable jusqu’à 100/110 km/h, devient carrément très élevé au-delà (qui a dit ‘infernal’ ?), avec de nettes plages de résonance à certains régimes. A notre époque de turbo-diesel 6 vitesses enquillant les 160 km/h à  2800 tr/mn, ça fait d’ailleurs toujours une drôle d’impression de conduire une auto qui mouline à 4000 tr/mn à 100 compteur ! Et encore s’agit-il de la version 1300 cm3, 75 ch ! J’ose à peine imaginer ce que donnerait le 944 cm3 dans le genre !

 

De même, les glissières de siège AV reculent juste assez pour permettre à un conducteur d’1m75 de trouver une position de conduite satisfaisante. Au-delà…

 

Les essuie-glace ne sont pas particulièrement asthmatiques, la ventilation en air frais par contre laisse à désirer. Surtout avec une couleur de caisse plutôt sombre et un intérieur en vinyl noir !

 

Quant aux percussions de train AV, en utilisation circuit peut-être…

 

Au bilan, difficile de trouver de gros défauts à cette auto et c’est peut-être justement là l’une de ses principales faiblesses : à son volant, on n’est certes pas dans une auto moderne, mais pas dans une ‘vraie’ ancienne non plus ! En comparaison directe, notre R8 1100 de 1969 (pourtant l’une des plus ‘modernes’ des tout à l’arrière) était autrement plus typée et donc dépaysante que la 1100 !

 

Voir les photos ? C'est par ici!!!

 

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