HISTORIQUE

Durant la guerre du Golfe, suite au pillage de la Banque Centrale du Koweit, ce dernier a retiré de la circulation les billets bancaires de la 3° impression, série C en date du 24/03/1991. Ces billets que certains yéménites ont toujours en leur possession ne sont plus valables et le Koweit refuse de réaliser le change. Face à ce qu’ils considèrent comme une injustice, ils m’ont choisi comme représentant, et j’essaie depuis 1996 de faire le change avec les billets actuellement en circulation, billets de la 5° impression, série W.

Les yéménites étaient des travailleurs au Koweït et en Arabie Saoudite, qui après la guerre du Golfe ont dû quitter le Koweït (avec leurs économies en dinars koweïtiens) suite à une décision politique adoptée par ces deux pays. Cette décision a été prise par le fait du soutien du Yémen envers l’Irak. Les yéménites ne furent pas les seuls à devoir quitter le Koweït. Les billets que la banque centrale du Koweït refuse de changer sont tous réunis aux mains des personnes que je représente.

Le Koweït, à l’époque, avait questionné les pays arabes, quant à leur possession de dinars et avait procédé à leur localisation. Cependant le Yémen avait déclaré n’être en possession d’aucun dinars mais sans prendre en compte les dinars possédés par ces yéménites.

La guerre finie, le Koweït a retrouvé les numéros de série des billets volés à la Banque Centrale (la plupart de ces billets n’ont pas été mis en circulation) et a accordé un délai de 45 jours afin de faire le change des billets de la 4° impression, série D imprimés durant la guerre et ceux de la série C non volés. Bien que ce délai puisse être suffisant pour les personnes vivant au Koweït, il ne l’a pas été pour les personnes vivant à l’extérieur du pays. Après ce délai, le change n’en a été que plus difficile. Durant mes entretiens effectués au Yémen, on m’a fait savoir que le change d’anciens dinars koweïtiens se faisait maintenant sous la responsabilité des États-Unis.

D’autre démarches ont été réalisées auprès des autorités du Koweït et des Nations Unies. Malheureusement il n’y a jamais eu de suite.

Je souhaiterai vous faire part des détails.

Initialement une série de lettres a été envoyée à l’ambassade du Koweït à Paris : aucune réponse, qu’elle soit positive ou négative, n’a été donnée malgré les renseignements et documents fournis par mes soins.

Les jours suivant, j’ai contacté des banques au Koweït. Celles-ci m’ont simplement demandé la couleur des billets et m’ont informé qu’il n’y avait plus aucune possibilité de change, que ces billets n’étaient plus que des bouts de papier sans valeur.

Plus tard, pensant que j’aurai plus de renseignements à ce sujet, j’ai contacté des banques suisses. A chaque fois on me demandait de patienter une journée afin que celles-ci puissent contacter la banque centrale du Koweït (en fait, j’ai pu en déduire que les banques suisses n’avaient aucune connaissance à ce propos).

Finalement ma dernière démarche en Suisse à été de présenter les billets en ma possession à l’Interpol de Bern. Les personnes rencontrées m’ont appris que le Koweït refusait tout change des anciens dinars koweïtiens et qu’en 1995 trois tonnes de ces dinars avaient été saisies et qu’ils avaient été brûlés. Mais aucun mot concernant les numéros de série de ces billets.

Différents services concernés ont également été questionnés par courrier concernant les numéros de série des billets volés.

Les banques koweïtiennes ne demandent que la couleur des billets et la difficulté d’identifier les numéros de série des billets ( voir copie des billets) peut donner lieu à diverses interprétations suspicieuses.

D’autres enquêtes ont été réalisées auprès des médias, journalistes et différents services au sein de l’organisme des Nations Unies. Je souhaite commencer par les journalistes. Jusqu’à une certaine date, j’ai rencontré des journalistes avec des documents à l’appui. Je pense que certains d’entre eux n’ont pas trouvé crédible le sujet que je leur ai exposé tandis que d’autres ont dû trouvé que mes preuves n’étaient pas suffisantes . D’autres journalistes ont affirmé être dépassés par ce sujet, manquant de courage d’autant plus que le Koweït n’est pas sous un régime démocratique.

Néanmoins les journalistes européens continuent à se renseigner auprès des journalistes koweïtiens.

Durant mon séjour au Yémen , on m’a fait savoir qu’une dizaine de journalistes koweïtiens s’étaient rendus au Yémen.

Les démarches auprès des Nations Unies n’ont pas abouti cependant, l’envoi de documents, dernièrement,au secrétariat général du service légal à New-York a suscité l’ouverture d’une enquête à ce sujet.

Quelques jours, plus tard, une personne voulant garder l’anonymat m’a téléphoné et précisé que cette affaire les dépassait.

D’autre part, à la suite des lettres envoyées à l’Émir du Koweït par le biais de mon avocat, ce dernier, s’est vu être menacé de mort oralement par des personnes haut placées.

Le Koweït ne désire pas redonner les droits de ces Yéménites et aucune réponse officielle n’a jamais été donnée.

J’ai également eu connaissance qu’il a été supplié à l’Émir d’Arabie Saudite de s’opposer à toute demande concernant les anciens dinars koweïtiens. Suite à cela, l’Émir a convoqué ces princes et a ordonné l’abandon de toute demande.

Madame, Monsieur, parmi les anciens dinars koweïtiens , il y a ceux qui ont été volés mais aussi ceux gagnés à la sueur du front et aussi dans d’autres pays que le Yémen. Personnellement, je croyais qu’il serait possible de réaliser facilement le change de ces billets après vérification par la banque centrale du Koweït. Cependant j’ai été étonné par tous les obstacles rencontrés.

Malgré mes démarches auprès de toutes les autorités concernées…;personne ne veut répondre de façon nette et officielle. Selon les autorités koweïtiennes,les billets de la 4° impression, série « D », mis en circulation du 24.03.1991 au 17.08.1994 peuvent faire l’objet du change jusqu’au 16.08.2004, alors que les billets de la série « C » (« J ») 3° impression mis en circulation jusqu’à la guerre n’ont pas été autorisé à être changé dans un délai suffisamment long.

Les Nations Unies peuvent trouver normal ce type de décision entre deux pays en guerre, mais il faudrait revenir sur cette décision pour les billets gagnés en contrepartie d’un travail véritable, alors que ces billets sont considérés actuellement par les Nations Unies comme de vulgaires papiers. Une telle décision ne peut être appliquée dans aucun État.

Les résultats de mes entrevues auprès de certaines banques européennes vont dans le même sens. Les banques admettent que toute banque centrale accepte le change d’anciens billets même après 50 ans. J’espère tout simplement que le Koweït n’attendra pas 50 ans avant de mettre la main sur tous ces dinars.

Personnellement je souhaiterai dire ceci aux Nations Unies : le Koweït accorde une grande importance à la décision qu’il a pris, mais les personnes revendiquant leur droits doivent être considérés avec la même importance.

D’innombrables démarches ont été mises en œuvre à ce sujet par mes soins. A chaque fois j’ai essayé de contacter des personnes haut placées. La majorité de ces personnes ne me sont pas venues en aide afin de démêler cette affaire confuse et injuste.

Je sais également très bien que cette affaire dépasse les compétences de beaucoup de personnes, les Nations-Unies incluses. Tout en sachant que, seul, il est très difficile d’attenter un procès envers un pays tout entier, et dans l’espoir que les lois votées par les Nations Unies soient modifiées, j’ai envoyé tous les documents en ma possession à La Hayes.Je n’ai pas reçu de réponse à ce jour.

Aussi à cet instant, je souhaite faire partager au monde entier cette injustice dont sont victimes ces yéménites. Je souhaiterais que vos réactions permettent de les aider à retrouver leurs droits.

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