RESONATEUR
(réso en
abrégé)
PRINCIPE DU MOTEUR DEUX TEMPS
:
Lorsque le piston est au point mort haut, le mélange
gazeux est comprimé dans la chambre de combustion et la bougie le fait exploser, repoussant le piston
vers le bas et libérant la lumière d'échappement pour permettre aux gaz brûlés
de sortir vers le réso. En descendant, le piston comprime le
mélange gazeux frais contenu dans le carter et le fait remonter à travers les lumières
d'admissions vers la culasse, créant une turbulence qui accélère l'évacuation des gaz
brûlés et refroidit la chambre de combustion.
En remontant, le piston referme la lumière d'échappement pour comprimer de
nouveau le mélange gazeux que fait exploser la bougie, tout en créant une
dépression qui aspire les gaz frais du carburateur, par la lumière du
vilebrequin vers le carter, etc., etc...
CHOIX D'UN
RESONATEUR :
Le
choix du réso est déterminant sur un moteur 2T, et bien qu'il n'y ait de science
exacte, à mi-gaz, en
changeant de modèle de réso, on peut gagner de 1000 à 2000 T/mn moteur, soit de
100 à 200 T/mn rotor avec une
démultiplication de 10 à 1. Intéressant non ?
Renseignez-vous bien auprès de pilotes
expérimentés avant d'investir une bonne centaine d'euros dans un réso,
un modèle aux performances moyennes coûtant quasi aussi cher qu'un bon réso.
Tenez compte de son poids pour la masse totale de la
machine au décollage et la répartition des masses quant au centre de gravité.
Ceci dit, le point
le plus
important pour tirer partie d'un réso est son accord
car le hic, c'est qu'en évacuant les gaz
brûlés, une partie
des gaz frais sort
également dans le réso !
PRINCIPE DE REGLAGE :
Trouver la bonne distance comprise entre le flanc de la lumière d'échappement et le
contre-cône (c'est la première plaque visible dans le
résonateur), inclus le coude, le téflon et le joint d'échappement, pour que
la totalité des gaz frais reviennent dans le moteur et, que le piston ferme la
lumière d'échappement juste avant que les gaz brûlés ne puissent y entrer.
On pénètre en zone critique quand l'accord est
trop court et qu'une partie des gaz brûlés revient dans le moteur
provoquant une perte de régime et sa surchauffe
avec les risques de serrages associés.
OUTILLAGE :
Un compte-tours pour connaître le régime rotor.
Un thermomètre pour moteur afin de mesurer la température de la culasse.
CONSEILS :
Soyez patient, ce réglage n'a lieu qu'une fois dans la vie d'un moteur.
Lorsque vous avez trouvé le bon accord, notez-le, cela vous servira de repère lors d'un démontage de
l'hélico.
Dans la phase de recherche de l'accord, ne rentrez le réso que d'un demi centimètre (1/2) par essai.
Calez toujours le moteur avant de rentrer le réso, en cas de dérapage les
conséquences peuvent être coûteuses.
Avant de repartir en vol, laissez refroidir le moteur jusqu'à pouvoir le
toucher sans vous brûler.
Un réso ne peut être accordé que pour un seul régime :
Ce principe vaut pour toutes les cylindrées :
On détermine le régime maximum du rotor d'une machine en fonction de la longueur
de ses pales principales : plus le diamètre du rotor est
grand, plus le régime maxi
rotor "est faible" et à l'inverse, plus le diamètre du rotor est
petit, plus le régime maxi
rotor "est élevé".
Exemple sur un hélico de 10 CC : le régime maxi du rotor sera d'environ 1900
T/mn avec des pales de 66 à 68 Cm alors que 1750 T/mn suffisent amplement avec des pales de 71 Cm.
Pour le réglage du programme de stationnaire, on réduira le régime rotor pour quitter la résonance. Là, le moteur a des réactions plus douces, permettant un stationnaire confortable.
Point de référence :
C'est la distance limite de l'accord à évitez de franchir et établi sur
l'échange de données
avec de nombreux pilotes. Pour atteindre le régime le plus élevé du moteur,
l'accord se situe autour du point de référence à plus ou moins "un poil"
près.
Point de départ :
Il inclut une marge de sécurité de
trois centimètres de plus que le point de référence moyen constaté selon la
cylindrée du moteur, car même deux moteurs identiques, avec des résonateurs
identiques et montés sur des hélicos identiques, ont souvent un accord
légèrement différent pour exprimer leur pleine puissance du fait des tolérances
d'usinage et d'appairage des pièces, d'où l'importance du rodage (voir
moteur).
Le tableau suivant concerne les moteurs deux temps à méthanol
avec un réso adapté à la cylindrée. A plus ou moins un centimètre près, le point de référence permet
les
régimes rotor les plus élevés.
En fonction de
la longueur de vos pales, vous resterez 1/2 à 1 centimètre plus long que le
point de référence pour un régime maxi moins élevé, tout en veillant à ce
que le moteur soit à un régime situé entre celui de son couple et de sa
puissance maxi.
Cylindrée en cubic inch | Cylindrée en centimètres cubes | Point de référence | Point de départ |
91 | 15 | 44 cm | 47 cm |
75 |
12,5 | 41,5 cm | 44,5 cm |
70 | 11,5 | 39,5 cm | 42,5 cm |
61 | 10 | 36,5 cm | 39,5 cm |
46 à 50 | 7,5 à 8 | 29 cm | 32 cm |
32 à 36 | 5,5 à 6 | 25 cm | 28 cm |
PROCEDURE :
Pour l'exemple qui suit, nous considérons un
hélico avec un moteur de
10 cm3 et des pales principales de 66 à 68 centimètres de long, dont on veut
un régime rotor de plus ou moins 1900 tours minutes, le point de départ de l'accord
étant de
39,5 cm.
La courbe de gaz pour le point stationnaire se situe entre
50 et 75 %.
Le compte-tours est fixé sur un tournevis planté au sol, la machine placée
de sorte que seul le bord des pales soient au-dessus pour la lecture du régime et vous
avez le thermomètre à moteur à portée de main.
Premier essai : lecture du régime, maintien de
l'hélico au stationnaire durant une bonne minute, c'est le temps qu'il faut pour que
le moteur atteigne sa température de fonctionnement, posez la machine et arrêtez
le rotor au plus vite, mesurez la température de la culasse et notez-vous le
régime et la température atteints lors de cet essai et calez le moteur.
Pendant qu'il refroidit, rentrez le réso d'un
demi (1/2) centimètre et faites le deuxième essai en respectant la même
procédure.
En continuant ainsi, autour du point de référence viendra un moment où le régime rotor n'augmente plus, voire chute, alors que le moteur monte en température, c'est la zone critique, il suffit alors de reculer le réso d'un demi centimètre pour revenir à l'accord précédent qui permettait de gagner encore en régime rotor.
Vous venez de régler l'accord du réso et comme vous le voyez, il n'y a rien de sorcier à cela.