La torréfaction est l'opération qui consiste à
faire griller les grains de café. Elle permet de
faire apparaître les essences aromatiques. Le grain vert
n'ayant aucun arôme ni saveur, ce sont les arabes
qui ont découvert fortuitement le processus au 14ième
siècle.
La torréfaction est tout un art, une mauvaise torréfaction
peut détruire le meilleur des crus. Un café peut
avoir un goût très différent selon la
torréfaction qu'il a subit. La torrefaction s'adapte aux
grains.
Il reste environ 700 petits torréfacteurs en France.
En France et en Espagne on rajoute un peu de sucre pour obtenir des grains légérement caramélisés, les italiens un peu de beurre ce qui donne une apparence plus huileuse au café
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La durée
La durée de torréfaction varie selon les
grains( taille, taux d'humidité résiduel...) et
du goût que l'on désire obtenir.
Selon la durée, les grains de café perdront graduellement leur couleur verte pour prendre une teinte blonde, brune ou noire. Plus les grains sont grillés longuement, plus ils prennent une teinte foncée et plus ils offriront un café corsé.
La torréfaction s'effectue mécaniquement, non pas dans les pays producteurs, mais dans les pays consommateurs. La raison en est simple : la torréfaction du café doit être réalisée le plus près possible du moment où il sera bu.
Les nuances
La torréfaction est riche d'une infinies de nuance :
* Légère : Blonde ou " New England "
* Moyenne : Ambrée ou " American "
* Moyennement poussée : Robe de moine ou "
Light French " (la plus habituelle en France)
* Poussée : Brune ou " French "
* Très poussée : Très brune ou "
Dark French "
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La terminologie
Différentes terminologies sont employés
selon le pays.
Plus la torréfaction est claire, plus seront présentes,
dans un café doux et léger, la richesse du
parfum et la diversité des notes végétales
des grands crus.
Plus la torréfaction est soutenue, au contraire,
plus le café sera noir, corsé, caramélisé
et peut-être amer.
Pour comparaison, la différence entre le blond et le noir
est pratiquement aussi importante que celle qui existe entre un
aliment cru ou cuit, ou celle qui sépare les thés
noirs des thés verts.
En Europe du Nord (Suède, Finlande, Norvège), on
l'aime léger, très peu torréfié.
Les allemands, belges ou autrichiens l'apprécient un peu
plus corsé avec une pointe d'amertume.
En Europe du Sud (Italie, Espagne, Portugal) on le boit très
torréfiés, le plus noir possible.
En France les goûts sont influencés par les pays
frontalier le plus souvent même si n général
c'est la torréfaction moyenne, à moyenne poussé
qui domine.
Les modifications subies
La composition chimique du café se modifie durant
la torréfaction : nouvel aspect, développement des
arômes, des qualités gustatives, le café révèle
alors tous ses arômes.
Le grain de café vert contient de 12% d'eau, elle va disparaître
presque totalement pendant la torréfaction.
Les autres éléments composant le grain varient suivant
la variété, le processus de culture, et le moment
de la récolte. On y trouve des sucres, des acides, des
protéines, des alcaloïdes (dont la caféine),
des graisses, des sels minéraux (potassium, calcium, magnésium).
Au contact de la chaleur, certains éléments disparaissent
tandis que d'autres se combinent.
Le premier changement est la pigmentation. Le grain devient
peu à peu ocre, brun et enfin quasi-noir. Le volume
du grain augmente sous l'effet de la chaleur ainsi que la
dose de caféine. L'eau et les sucres contenus dans le grain
se transforment d'abord en caramel. A l'approche des 200°C,
les acides, nommés "précurseurs d'arôme",
se combinent et forment les différents arômes avant
d'être détruits par la carbonisation.
Les grains vont subir deux réactions chimiques:
*" De Maillard " ou caramélisation
qui est déterminante dans la constitution des arômes
*" De Strucker " intervenant dans le changement
de pigmentation
La fin de la cuisson doit être déterminée avec précaution. Une torréfaction de courte durée donnera un café acide, alors qu'une torréfaction plus longue permet de gagner en amertume.
Les méthodes
L'opération se déroule dans un grilloir circulaire
ou cylindrique, le "torréfacteur " : un
appareil muni d'un tambour et chauffant au gaz dans la majeur
partie des cas, en rotation permanente pour que les grains, toujours
en mouvement, soient torréfiés de façon uniforme
et éviter de les brûler
Trois techniques de torréfaction se distinguant par leur durée et par la chaleur à laquelle les grains sont soumis.
La méthode traditionnelle
ou à l'ancienne
Elle consiste à faire entrer les grains de café
vert dans le torréfacteur où ils seront agités
à l'intérieur du tambour et léchés
par les flammes durant une vingtaine de minutes à une température
avoisinant les 200°C.
La torréfaction proprement dite s'effectue au cours des
10 premières minutes, le développement des arômes
lors des 10 minutes suivantes.
A la température de 170°, le café commence à
perdre de son humidité ; sa couleur devient jaune puis
rousse.
Entre 200 et 230°, commence la décomposition pyrogène
et l'apparition des huiles aromatiques.
La pellicule se détachant des grains est peu à peu
aspirée par une soufflerie. Le crépitement particulier
des graines permet de connaître l'état d'avancement
de la torréfaction.
Une fois la torréfaction achevée, les grains sont
refroidis à l'air libre, par de l'eau ou par brassage d'air.
Plus le refroidissement sera rapide, plus il sera efficace, les
grains continuant à ce torréfier en refroidissant.
Elle permet d'obtenir le meilleur des grains.
Durée: 20 minutes environ
Rendement : 700 Kg de café par heure.
Perte: de 17 à 20%
La méthode rapide
Elle permet de torréfier 400 kilos de café en une
dizaine de minutes seulement (grâce à des machines
puissantes). Le café y est maintenu dans de l'air brûlant
à 800°C, avant d'être refroidi par brasement
d'air. Cette méthode concerne les cafés destinés
à la grande distribution et ne peut s'appliquer aux grands
crus trop délicats.
Durée: 6 minutes
Rendement : 1500 Kg de café par heure
Perte: de 12 à 13%
La méthode éclair
ou flash
Utilisée seulement pour les cafés Robustas ordinaires
et des cafés instantanés en permettant de torréfier
plusieurs tonnes par heure. Les grains subissent une température
de 880° C durant 90 secondes, ce qui donne une cuisson
inégale. Cette méthode présente l'inconvénient
de ne pas respecter les arômes car il n'y pas de "
réaction de Maillard " comme pour dans la méthode
rapide.
Durée: de 1 à 2 minutes
Rendement : 4000 Kg de café par heure
Perte: de 12 à 13%
Torréfaction "
maison "
Réalisé jusqu'au début du 20ième siècle
chez soi, elle est possible même si elle s'avère
contraignante.
On use d'un grilloir, d'une bassine de cuivre étamé
ou d'une plaque de fonte.
Quelque soit la méthode, le café a besoin d'un ou deux jours de repos après la torréfaction.
La conservation
Le grain vert dans de bonnes conditions se conserver plusieurs
années mais il en n'est tout autre du café torréfié.
Ses ennemis sont l'oxygène, l'humidité et
la lumière.
Après la torréfaction, le café continue à vivre, un peu comme le vin dans les fûts ou les bouteilles. Il travaille de deux façons.
Tout d'abord les arômes libérés par la
torréfaction s'exhalent, d'où la délicieuse
odeur régnant chez le torréfacteur puis il vieillit,
mais contrairement au vin, ce processus ne lui est pas favorable.
Au contact de l'air, la cire et les graisses qu'il contient s'altèrent.
Un café moulu s'oxyde en cinq jours, il est donc essentiel
de le protéger de cette oxydation.
Pour cela les cafés sont moulus et emballés sous
vide après la torréfaction. Ainsi protégés,
ils peuvent alors se conserver sans problème plusieurs
mois, voire plusieurs années. Une date figure d'ailleurs
sur chaque emballage pour indiquer la date limite conseillée
de consommation.
Mais dès que l'emballage est ouvert, l'oxydation reprend.
Les torréfacteurs s'appliquent à créer des
conditionnements qui préservent la mouture du contact avec
l'air. Il reste conseillé de ne pas trop tarder à
consommer le café d'un emballage ouvert, il conserve environ
une semaine toute ses qualité et de conserver au réfrigérateur
Les paquets sellés sous vide reste l'emballage le plus
classique et usé, d'autre lui préfère la
boite métallique qui reste plus coûteuse.
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