Pékin , Tang Gu
C'est dans la fournaise de Pékin que nous descendons du train qui a rattrapé 1h30 de son retard. Les formalités de douane aux frontières
mongoles et chinoises ont été plus rapides qu'habituellement, comme quoi...Le temps d'attente incompressible à la ville frontière d'Erlian
correspond au temps nécessaire pour changer les booggies de tous les wagons du train pour les remplacer par d'autres aux normes chinoises.
Cela se fait dans un immense hangar équipé de vérins qui soulèvent les wagons avec leurs passagers pour effectuer le changement de matériel
roulant dans un ordre quasi militaire. Nous traversons hélas le désert de Gobi durant la nuit, n'en voyant donc rien de plus que ce que nous
en avons vu en Mongolie, par contre le sable s'est bien infiltré dans notre compartiment, nos voisins ayant laissé la fenëtre ouverte. La
journée commence donc par un nettoyage en règle de nos affaires.
Le Transmongolien traverse maintenant des villages et des villes typiquement chinois, des paysages de rizières et de cultures tracés au cordeau.
Accueil à la gare de Pékin.
On se rend compte des changements intervenus quand nous traversons des villes avec des routes à six ou huit voies, des immeubles en verre
à plusieurs dizaines d'étages, une circulation automobile très dense. Entre Datong et Pékin, le relief est montagneux et on aperçoit des pans
de la Grande Muraille qui montent à l'assaut des crêtes. Tout le monde se précipite aux fenêtres pour prendre des photos et je ne fais pas
exception.
A l'arrivée à Pékin, notre amie Guimei est là avec son fils Ning et sa fiancée Sha, et son neveu Jian. Les retrouvailles avec
Guimei qu'on n'avait pas revue depuis son passage en France en 1998 sont émouvantes mais joyeuses. Les jeunes se chargent de nos bagages
et nous prenons le tout nouveau métro pour la gare de Pékin-Sud. C'est là, à Pékin que nous prenons pour la première fois le TGV, direction
Tang Gu ou nous arrivons cinquante minutes plus tard. Le mari de Guimei, Zhong Bin, nous a préparé un repas chinois traditionnel composé
de nombreux plats plus délicieux les uns que les autres et les "Kampé!" en levant nos verres se succèdent. Nous allons passer quelques
jours de repos dans le superbe nouvel appartement de Guimei, d'autant que la chaleur extérieure est accablante. Je vais en profiter pour
préparer la suite de notre voyage en Chine et charger mes photos en retard dans un cybercafé, la connexion de Guimei par modem étant trop
limitée.
Tang Gu, Tianjin
Quelques jours de repos chez Guimei et Zhong Bin nous ont fait le plus grand bien, d'autant que Zhong Bin nous a gavés de bons plats chinois à base de poissons et de fruits de mer. Il est temps qu'on parte sinon on va encore se trouver à l'étroit dans nos vêtements. La seule fausse note vient de ce que j'ai perdu mon chapeau, probablement oublié dans le taxi qui nous a emmené de la gare chez Guimei. Je ne sais pas si j'en retrouverai un du même style ici. Guimei nous a fait visiter Tang Gu, le port, ce qui reste des anciens remparts du temps de la deuxième guerre de l'opium au XIXème siècle et la promenade superbement aménagée qui longe le fleuve qui traverse la ville.
Vue de Tianjin.
Puis nous avons pris le train express qui relie Tang Gu à Tianjin, troisième ville la plus peuplée de Chine après Shanghai et Pékin. Ce qui nous saute aux yeux, c'est la modernité de ces deux villes, des gratte-ciels qui pullulent et ce n'est rien à côté de ce qui est en train de se construire. Immeubles de bureaux à l'architecture d'avant-garde et tours de logements très futuristes; Guimei nous assure d' ailleurs que les logements en construction sont déjà pour la plupart vendus. Le monastère bouddhiste de Dabeiyuan mérite aussi notre attention pour la beauté de ses temples et de ses cours. On remarque que beaucoup de chinois viennent y faire leurs dévotions et y faire des offrandes, brûler de l'encens...On termine par les allées du quartier des antiquaires qui nous ramènent trente ans en arrière quand nous arpentions les boutiques d'antiquités à Shen Yang ou Dalian. Avant de partir pour Pékin, nos hôtes nous invitent encore à dîner dans un restaurant de fruits de mer dont le patron, Liu le pêcheur, tient absolument à poser en notre compagnie. Il propose même à Zhong Bin de lui offrir quatre crabes en échange de la photo avec les français, pour sa pub bien sûr, bien que son restaurant qui marche très bien ne désemplit pas. Décidément les chinois ont la bosse du commerce!
Pékin
Nous reprenons le TGV Tang Gu-Pékin pour prendre nos quartiers à l'AJ Far East Hôtel, non loin de la place Tiananmen. Notre premier objectif est d'obtenir un permis pour aller au Tibet, sachant qu'il n'est accordé qu'à un groupe de touristes passant par une agence; grâce à Guimei qui nous accompagne et à sa connaissance du responsable de l'agence, Chantal et moi formons un groupe de deux touristes pour aller au Tibet. Reste la dernière difficulté, obtenir des billets de train Pékin-Lhassa pour une date proche, ce qui n'est pas évident sans réservation préalable en cette période. Les chinois voyagent aussi beaucoup vers le Tibet. Mais on a bon espoir que cela s'arrange d'ici les quatre jours que l'on va passer à Pékin.
En attendant on va visiter les derniers hutongs de Pékin, menacés de démolition. Les hutongs sont les étroites ruelles traditionnelles chinoises comprenant des maisons avec cours fermées, habitées par des familles depuis plusieurs générations et que les autorités souhaitent remplacer par des constructions modernes, qui ont toutes chances d'être des tours. Même si ces hutongs souffrent du manque de confort et d'une certaine désuétude, il serait vraiment dommage de les voir diparaître.
Hutong à Pékin.
Ces ruelles et ces maisons abritent encore d'innombrables petits commerces et petits ateliers de toutes sortes qui font vivre des gens de petite condition. Certaines de ces maisons ont été rénovées par des artisans avisés qui ont senti l'intérêt que les visiteurs de Pékin portent pour ces vestiges d'une autre époque.
Si vous êtes agoraphobe, si vous aimez le calme et la sérénité, il ne faut pas aller visiter la Cité Interdite un jour de Juillet ensoleillé. Dès la sortie du métro, on est happé par la foule des touristes chinois qui s'y rendent aussi, beaucoup en faisant d'abord un détour par le Mausolée de Mao. Nous n'avons pas eu le courage de prendre la file interminable qui s'étire sur le côté ouest de la Place Tian'anmen. Mao nous le pardonnera. La Cité Interdite est à Pékin ce que la Tour Eiffel est à Paris.
La porte sud de la Cité Interdite.
Nous entrons dans la Cité Interdite sous un soleil de plomb déjà à 9h30 et cela ne fera qu'empirer au cours de la journée. Ma chemisette est à tordre
et le matelassage de mon sac à dos aussi. C'est une bonne journée pour les vendeurs d'eau minérale et de boissons diverses. Il y a trente ans, nous avions
déjà visité le palais des empereurs de Chine et nous en avions un bon souvenir. Entre-temps, il y a eu des rénovations de faites et les couleurs ont été
rafraîchies, les tuiles des toits vernies, des pièces de musée très intéressantes exposées dans les salles des galeries latérales. L'ensemble en impose
tant par ses dimensions que par l'esthétique générale. Où on comprend mieux l'expression "Harmonie Céleste".
Nous sortons ensuite de la cité Interdite pour aller au Parc et Lac Beihai que domine le temple du Dagoba Blanc. On y monte en traversant plusieurs temples
bouddhistes. Comme nous sommes tout près, on n'hésite pas à enchaîner par une grimpette sur la Colline du Charbon, jardin d'agrément des Fils du Ciel et
de leur Cour. On ne regrette pas notre effort, récompensé par une vue magnifique sur les toits vernis de la Cité Interdite. Comme il n'est pas trop tard
et que le soleil est encore haut, on prend un taxi pour aller au Temple du Ciel, pour finir la journée en beauté. Il est enfin temps de rentrer se reposer,
au moins nos jambes et pieds endoloris, car demain nous allons à la Grande Muraille à Mutianyu.
La journée suivante est consacrée à la visite de la Grande Muraille à Mutianyu. C'est un site qui a été aussi partiellement rénové, mais beaucoup moins fréquenté que la section de Badaling. Malgré le temps brumeux, les paysages sont magnifiques et les crêtes des montagnes tout autour se détachent comme sur les peintures chinoises anciennes. Nous y sommes de bonne heure et la Grande Muraille est pratiquement encore déserte.
La Grande Muraille à Mutianyu.
On suit le tracé tortueux de cette construction gigantesque qui escalade les montagnes et qui est très escarpée par endroits. Ce n'est pas une
simple promenade car il y a des portions raides et les marches quand il y en a sont inégales et quelquefois très hautes. Dans certaines tours de
guet il faut monter à l'échelle pour pouvoir continuer sur la muraille. Le dernier tronçon que j'attaque est à 45° et ressemble à un mur quand
on est devant. Mais je le monte, en faisant quelques arrêts pour reprendre mon souffle, d'autant que je me suis allégé en laissant mon sac et mon
eau à Chantal en bas. Je suis assez fier de ma performance car de plus jeunes que moi abandonnent en cours de route. Arrivé en haut, en plus de la
satisfaction d'avoir surmonté la difficulté, on est récompensé par la vue sur la Grande Muraille et les montagnes. Le retour, moins dur, est quand
même éprouvant car la descente de ce que l'on a gravi se fait cette fois penché en arrière pour ne pas chuter vers l'avant. Très vite, on a
l'impression que ce sont les marches qui sont à 45° vers le ciel et que les crénaux des murs sont droits.
En revenant à Pékin, je prends encore des photos du stade olympique, le fameux "Nid d'oiseau" avant de rentrer faire cet article et d'aller dans un
cybernet pour charger une partie de mes photos en retard, le wi-fi de l'hôtel n'étant pas assez performant.
Ce qui devait être le dernier jour à Pékin est un jour triste, à ne pas mettre le nez dehors, tant il pleut depuis hier soir. Puis on vient d'apprendre que notre agent de voyage qui se décarcasse depuis trois jours pour nous trouver des billets de train pour Lhassa ne peut nous en obtenir que pour le 14 Juillet, peut-être le 13 au mieux. Les prochains jours vont être longs dans l'attente du départ vers le Tibet, d'autant que les prévisions météo ne sont pas bonnes sur la région de Pékin. Chantal, qui a acheté des fils de couleur, s'est lancée dans la fabrication de bracelets brésiliens pour tuer le temps. Tout les habitués du cybernet à côté de l'hôtel vont en porter.
Ce dimanche, journée temples et promenade dans les rues commerçantes de Pékin. D'abord le Temple des Lamas où nous rendons en métro et qui possède une statue de Bouddha de 17m de haut taillée dans un tronc unique de bois de santal. Puis le temple de Confucius non loin de là, qui recèle les stèles des candidats reçus aux examens impériaux et des cyprès centenaires.
Au Temple de Confucius.
J'ai une prédilection particulière pour les toits incurvés des palais et des temples chinois faits de tuiles rondes vernies. Il est dommage que le temps soit mausade et que les couleurs paraissent ternes. Avec le soleil, cela doit être magnifique. Nous allons ensuite nous promener dans les rues de l'ancien marché de la soie et les hutongs pleins de commerces très animés non loin de la place Tian' anmen. A quelque chose malheur est bon, je peux enfin rattraper mon retard dans le chargement des photos sur Flickr.
Xi'an
Retour en Chine, après notre incursion en Région Autonome du Tibet, nous nous arrêtons à Xi'an, ancienne ville impériale entourée de remparts imposants et point de départ de la route de la soie. Mais cette ville est maintenant connue dans le monde entier pour être l'hôte de l'"Armée enterrée" du premier empereur de Chine, Qin Shi Huangdi, parano et mégalomane. En fait, le site de l'"Armée enterrée", que l'on peut considérer comme la plus importante découverte archéologique de la deuxième moitié du XXème siècle, se situe à environ quarante km. de Xi'an. On s'y rend en bus, une ligne régulière le dessert avec une bonne fréquence tous les jours. Il fait une chaleur torride et le gigantisme de l'endroit nous oblige à marcher un bon moment sous le soleil ardent avant de pénétrer avec soulagement dans les énormes édifices qui abritent cette curiosité incroyable que les archéologues n'ont pas fini de mettre complètement à jour, tellement l'oeuvre est démeusurée.
L'armée enterrée de l'empereur Qin.
Plus de mille statues de soldats et de chevaux en terre cuite grandeur nature ont été mises à jour, qui composent cette armée enterrée pour protéger l'empereur dans sa tombe pour l'éternité. Ce qui est étonnant, c'est que chaque statue à un visage ou une expression différente. Inutile de dire que touristes étrangers et chinois sont férus de l'endroit et que la fréquentation du lieu est très élevée. Nous revenons ensuite en ville pour faire un tour, vite avorté à cause de la chaleur, le long des remparts épais de la ville. Nous sortons de nouveau le soir pour assister à un spectacle de rue près de la Tour de la Cloche, visiter la Tour du Tambour et finir la soirée en dînant dans le souk du quartier musulman.
Pingyao
Nous nous souviendrons de notre passage à Pingyao, on s'était jurés de ne pas voyager la nuit en classe sièges durs, mais on n'a pas eu le choix, il n'y avait pas d'autres places disponibles, pour l'aller comme pour le retour. Donc même galère que dans le Pékin-Lhassa, espace exigu, chaleur étouffante, wagon surbooké; la seule satisfaction vient du fait qu'on a pris nos billets tout seuls, en faisant la queue à la gare de Xi'an puis à celle de Pingyao dès qu'on y est arrivés. Cela nous aura fait 18h de train de nuit sur deux jours! Mais on ne regrette rien, Pingyao vaut le coup d'oeil, surtout pour moi qui aime les vieilles pierres. C'est une ville fortifiée qui a gardé ses remparts et ses tours et portes de jadis. L'afflux des touristes a aussi amené les marchands du temple et les rues principales sont envahies par les boutiques de souvenirs et les "antiquités" fabriquées à la chaîne. Mais cela n'empêche pas l'endroit d'avoir un certain cachet.
Les toits de Pingyao depuis la Porte sud.
Mais la ville est surtout célèbre pour avoir donné naissance au système bancaire en Chine, qui a fait la fortune de la cité et des banquiers
qui ont développé ce système depuis la dynastie des Ming et qui a atteint son apogée au XIXème siècle avec la maison Ri Sheng Chang. Les demeures
des dirigeants et les bureaux de cette banque témoignent de leur réussite et de la beauté de l'architecture traditionnelle chinoise, que l'on
peut aussi admirer dans les différents temples intra-muros qui sont aujourd'hui ouverts au public.
C'est après une journée épuisante que nous
reprenons le train vers Xi'an où nous avons laissé nos gros sacs en consigne à l'Auberge de Jeunesse. On se reposera demain avant de reprendre la route,
le rail en l'occurence.
Retour à Xi'an
Nous voilà revenus à Xi'an après deux nuits de train en classe sièges durs et une journée complète à Pingyao. Le temps d'une douche car on devait
sentir le faisan et on s'est écroulés sur notre lit jusqu'au lendemain matin. Mais il y a encore plein de choses à voir à Xi'an qui est aussi une
belle ville dans et en dehors de ses remparts, avec une histoire très ancienne. Nous faisons une promenade sur les remparts qui sont deux fois plus
larges, 12 m, que la Grande Muraille. On peut d'ailleurs en faire le tour en voiture électrique si on ne veut pas se fatiguer. Ensuite on va visiter
le musée de la forêt de Stèles qui regroupe une collection inestimable de stèles gravées et sculptées, de statues et de sarcophages de pierre. L'intérêt
est que ces inscriptions, dont certaines sont vieilles de 1300 ans, sont lisibles et compréhensibles par les chinois contemporains.
Au musée de la forêt des Stèles.
Le temple du Dragon couché, est remarquable par ses statues et le calme qui l'habite en plein milieu de la grande ville qui l'entoure. Les moines vaquent à leurs occupations sans prêter attention aux visiteurs, touristes ou fidèles qui viennent y prier, faire des offrandes et brûler des bâtons d'encens. Le soir on est allés assister à un spectacle son et lumière donné sur l'esplanade des fontaines devant la grande pagode de l'Oie sauvage. On n'était pas tout seuls, une foule compacte s'y pressait déjà une heure avant le début des festivités.
Dernière minute: nous sommes bloqués à Xi'an au moins pour les deux prochains jours, le train que nous devions prendre pour Nanchang a été annulé suite à des inondations et glissements de terrain provoqués par le cyclone qui a frappé le sud de la Chine. On était déjà à la gare, prêts à partir quand on nous a annoncé l'annulation. Il a fallu revenir en ville et trouver difficilement un gîte pour deux nuits, sans réservations! Ou on se rend compte que la nature a toujours le dernier mot, même si cela ne fait pas notre affaire. On va bien trouver à s'occuper, il y a encore tant de choses à voir et Xi'an n'est pas une ville désagréable, loin de là.
Nanchang
On est arrivés à Nanchang, dans le Jiangxi. Ne cherchez pas, ce n'est pas une ville touristique, mais nous y sommes venus pour y retrouver des amis et anciens collègues de travail. L'un d'entre eux qui est rentré en France nous a prêté son superbe appart au 8ème étage d'un immeuble de grand standing situé au bord du fleuve Jiang.
Vue sur le fleuve Jiang à Nanchang.
On va s'y reposer quelques jours avant de reprendre le rail pour Guilin plus à l'ouest. La chaleur est étouffante et on hésite à sortir en plein jour. On attend le soir pour sortir faire les courses. Grand nettoyage du contenu des sacs et lessive au programme. Les derniers jours ont été assez éprouvants pour nos affaires. Au bout d'une demi-heure, tous les habits sont à tordre et la poussière ambiante ne fait que gâcher la situation, on fait avec. En attendant, on va quand même voir ce qu'il y a d'intéressant dans le coin et le soir on dîne avec les amis.
Guilin et la rivière Li
On a de la chance en débarquant du train à Guilin, venant de Nanchang: il ne fait que 30°C au lieu des 40°C de la veille. Il y avait de l'orage toute la nuit et cela a rafraîchi l'atmosphère, ce qui n'est pas pour nous déplaire. On trouve rapidement notre hôtel et on s'installe. Guilin est l'emblème carte postale de la Chine. Ses pitons karstiques se retrouvent sur toutes les estampes sur papier ou sur soie et c'est une destination touristique très prisée des chinois et des asiatiques en général, autant dire qu'on est pas seuls. On a peut-être la chance de bénéficier de la concurrence de l'Expo 2010 de Shanghai. Les paysages de Guilin ont inspiré d'innombrables peintres, écrivains et calligraphistes, poètes et cinéastes. Les pitons de pierre calcaire ciselés par l'érosion et couverts de végétation subtropicale se trouvent en plein milieu de la ville mais surtout le long de la rivière Li qui traverse la ville. Le site le plus célèbre, celui de la colline en trompe d'éléphant, se trouve en plein centre ville et c'est celui-ci que nous allons visiter en premier.
La colline en trompe d'éléphant à Guilin.
De là-haut on est récompensé de la grimpée des marches par une vue panoramique superbe sur la ville (dommage que le ciel ne soit pas complètement dégagé), la rivière Li et ces pics qui s'estompent dans le lointain.
La descente en bateau de la rivière Li jusqu'à Yangshuo permet de passer en revue tous ces paysages plus beaux et plus impressionnants les uns que les autres ainsi que d'entrevoir un peu ce qu'est la vie des habitants au bord de cette rivière, du moins de ceux qui n'ont pas été happés par l'exploitation du tourisme de masse. On peut ainsi voir des troupeaux de buffles, des élevages de canards, des pêcheurs et encore quelques pêcheurs au cormoran qui n'ont pas succombé à la tentation de poser avec leur volatil pour les touristes photographes amateurs.
En descendant la rivière Li.
La rivière Li est devenue un lieu de villégiature priviligié pour nombre de chinois en vacances, un lieu incontournable pour la classe moyenne qui voyage. Il faut dire que cela a beaucoup changé en trente ans, il y a maintenant une armada de bateaux de croisière qui font la navette quotidienne entre l'embarcadère de Zhujiang qu'on rejoint en bus et Yangshuo et qui déversent leur lot de touristes sur les quais de ce qui était autrefois une petite ville de pêcheurs et qui est maintenant un bazar à ciel ouvert où chaque m² est occupé par une boutique ou un restaurant, voir un fast-food.
Journée sportive aujourd'hui avec l'ascension des trois collines emblématiques du parc Diecai. Cela valait le coup pour les points de vue sur la ville et la rivière Li, mais une fois de plus les habits étaient à tordre au bout d'une heure et on a baigné dans notre jus toute la journée. Cela n'a pas rebuté les chinois dont beaucoup ont voulu se faire photographier en notre compapagnie.
A Guilin, vue de Bright Moon Hill depuis Siwang Hill.
Ces pics karstiques couverts de végétation luxuriante sont truffés de grottes qui ont été utilisées à des fins religieuses ou par des savants et philosophes qui y enseignaient à leurs disciples. On a aussi visité un musée des insectes et des papillons installé dans le parc. Pour finir, on est revenus en longeant la rivière Li et on a pu saisir quelques aspects de la vie de chinois ordinaires. Le plus marquant aura été de voir l'étal d'animaux vivants divers dont des serpents et des gros rats des bambous devant un restaurant, n'attendant que le choix du client. Du coup, Chantal en a eu l'appétit coupé.
Les Yaos et les rizières en terrasse de Long Ji
Sortie de la ville en bus our aller voir les rizières en terrasse de Long Ji et une minorité ethnique qui y vit, les Yao. Ce sont leurs habitats en bois et les coutumes des femmes qui les distinguent, en plus de leur costume traditionnel. Les femmes ne se coupent plus les cheveux une fois mariées et les torsadent en une sorte de turban autour de la tête. L'attraction pour les touristes est de les voir coiffer leur chevelure d'un mètre cinquante de long après un spectacle folklorique (payant) de chants et de danses. Une manière pour elles d'améliorer l'ordinaire assez fruste de la vie dans ces montagnes, d'autant que les femmes plus agées ne laissent aucun répit aux touristes pour essayer de leur vendre des souvenirs "artisanaux" qui doivent être fabriqués en quantité industrielle.
Les rizières en terrasse de Long Ji.
Les hommes eux s'occupent des rizières depuis des siècles et ont changé le paysage des versants des montagnes alentours. Les rizières s'étagent entre 300 et 1100 m et la vue sur ces cultures depuis le sommet est magnifique, avec des nuances de vert très différentes. Malheureusement les brumes de chaleur ne permettent pas de les restituer sur les photos. Ce spectacle grandiose est mérité car il couronne l'ascension du sommet de la montagne qui domine ces terrasses et le village Yao de Long Ji. Il y a des touristes qui n'hésitent pas à recourir aux services de porteurs ou de porteuses pour acheminer leur bagages sur un dénivelé de 300 m depuis le parking des bus jusqu'au village. On a même vu utiliser des chaises à porteurs pour des personnes et à voir le dos et les épaules déformés de certains des porteurs, on comprend que ce n'est pas pour amuser la galerie qu'ils le font. C'est encore une fois assez fatigués et les chevilles douloureuse que nous regagnons notre bus pour rentrer sur Guilin.
Les lacs et parcs à Guilin
Guilin compte des lacs et des parcs superbement aménagés, de même que les rives de la rivière Li. Nous avons remonté à pied les 7 kilomètres de la boucle qui relie tous ces lacs entre eux avant de se jeter dans la rivière Li. Un bateau-mouche fait la même chose en une heure mais je n'ai pas voulu céder à la facilité, bien nous en a pris car nous avons eu des points de vue uniques en longeant les berges des lacs et en traversant les parcs qui jalonnent tout le parcours. Il y a une variété incroyable de plantes et d'arbres qui garnissent ces parcs et force est de reconnaïtre que les paysagistes chinois savent y faire.
Double pont en marbre au lac Shanhu.
De plus, l'entretien de tous ces espaces verts est irréprochable, nous avions déjà remarqué ce point dans les autres endroits que nous avons visités. Le seul bémol est que les chinois n'accordent pas le soin qu'il faudrait pour préserver la propreté et l'aspect de ces lieux. Il y a pourtant des poubelles disposées en nombre suffisant mais il semble qu'ils prennent un malin plaisir à balancer leurs papiers gras, les bouteilles plastique et les emballages divers un peu partout, sauf là où il faudrait. Peut-être est-ce pour donner du travail à une armée de balayeurs (surtout de balayeuses) qui s'affairent toute la journée et très tard le soir? Mais je ne crois pas qu'ils poussent l'altruisme à ce point. Il y a donc encore du boulot pour développer la fibre environnementale de la population et amener un changement dans les comportements!
Shanghai
C'est déjà complètement liquéfiés que nous sortons du métro à 9h pour aller nous promener sur le Bund, ce quartier mythique de Shanghai qui a été immortalisé dans les films noirs de la Belle Epoque. Le mercure va grimper jusq'à 41°C et il me faudrait une citerne d'eau pour me suivre et m' alimenter en continu. Nous allons vider plusieurs bouteilles d'eau et de sodas dans la journée sans étancher notre soif et notre porte-monnaie s'assèche aussi car les commerçants chinois ont multiplié les prix par 3, ne ratant jamais une bonne affaire! Ceci dit, la promenade sur le Bund est super, avec les bâtiments art déco et néo-classique du début du 20ème siècle, d'immenses buildings toujours occupés majoritairement par des banques, comme à la grande époque des concessions étrangères. Mais aujourd'hui, sur l'autre rive de la rivière Huangpu, c'est la ville nouvelle de Pudong qui fait face au vieux Shanghai. C'est une version chinoise du Manhattan américain qui se développe là à la vitesse grand V, les gratte-ciels y poussent comme des champignons et les records de gigantisme ne tiennent pas longtemps.
Sur le Bund.
Lorsque l'on remonte Nanjin Road, l'artère commerçante de Shanghai, on se rend compte que c'est ici que bat le coeur économique de la Chine. Toutes
les grandes marques du monde ont leur boutique ici, si ce n'est plusieurs, de même que les banques et les principales multinationales. Shanghai ne
possède pratiquement pas de vestiges historiques de plus d'un siècle et se glorifie de se tourner vers l'avenir. C'est la ville chinoise des
superlatifs: la plus grande ville de Chine, la plus peuplée, la plus riche, celle qui compte le plus de millionnaires, le plus de gratte-ciels, la plus
haute tour, le plus de lignes de métro, le plus grand aéroport, etc...
On se prend quand même le temps de visiter les quelques lieux hitoriques
qui ont marqué l'histoire de la Chine: la maison du docteur SunYat-sen, fondateur de la Chine moderne; la maison où eut lieu la première
réunion du Parti Communiste Chinois; la résidence de Zhou Enlai qui fut le premier Premier Ministre de la République Populaire de Chine; l'ancien
quartier de la concession française où subsistent quelques demeures coloniales et des boutiques aux noms bien de chez nous comme" Aux croissants
Français", "Christine" etc... Le Musée d'Art, l'Opéra gigantesque, la Municipalité de Shanghai et le Musée de Shanghai sont regroupés autour de la Place
du Peuple et déjà entourés par des immeubles de verre et d'acier aux lignes futuristes.
Expo 2010 Shanghai China
C'est le logo qu'on voit partout en ville ainsi que la mascotte Haibo qui va avec et qui apparemment se vend bien, il y a encore des petits veinards qui font fortune avec cette Expo Universelle, notamment les limonadiers et les restaurateurs du site qui ont multiplié les prix par quatre, sinon plus. La fréquentation a atteint son rythme de croisière de 400000 visiteurs par jour et au 106ème jour, on a officiellement dépassé les 40 millions de visiteurs. Et nous nous retrouvons dans cette foule compacte dès la sortie du métro, canalisée par un service d'ordre militaire et le contrôle très sérieux à l'entrée avec passage des sacs aux rayons X et de nous-mêmes au détecteur de métaux en plus du portique habituel. Pour acheter le billet d'entrée à un guichet de banque, il a fallu montrer le passeport, remplir et signer deux formulaires. On ne plaisante pas avec la sécurité. Malgré cela, on pénètre dans l'enceinte du parc de l'Expo "seulement" après trois-quarts d'heure de file d'attente. Comme il fait déjà très chaud, des brumisateurs sont censés nous rafraîchir pendant ce temps, et des éventails de pub sont distribués gracieusement. On ne peut qu'admirer cette organisation sans faille et je ne vois pas une manifestation de cette ampleur se tenir en Europe, le coût en serait exorbitant. Le parc est immense et les infrastructures sont à l'avenant: imaginez des toilettes pour 400000 à 500000 personnes, des points d'eau potable pour satisfaire tout ce monde par cette chaleur (il a fait aujourd'hui 39°C°), des aires de repos suffisants quant on connaît le goût des chinois pour se reposer n'importe où et en n'importe quelle circonstance. Pour le ravitaillement de cette population, il y a des restaurants et des snacks à presque chaque coin de pavillon, si ce n'est dedans. En guise d'attraction, on peut d'ailleurs voir les cuisiniers chinois s'affairer dans le restaurant gastronomique (et aux prix astronomiques) du pavillon français.
Le pavillon de la Chine.
Ensuite, c'est la file d'attente plus ou moins longue pour pouvoir pénétrer dans les pavillons les plus courus, ceux de l'Europe de l'Ouest, des USA et de la Chine bien sûr. Mais il y a du monde partout car un petit malin a trouvé le moyen de motiver les chinois pour aller dans tous les pavillons en leur vendant un passeport factice qu'ils doivent faire tamponner par chaque pays visité: c'est donc la course à celui qui aura le plus de tampons à la fin de la journée et il n'y a pas que les enfants qui y participent, les adultes ne sont pas en reste, loin de là. Si on constate une certaine recherche dans l'originalité de quelques pavillons, j'ai été assez déçu du contenu, pour l'essentiel des écrans passant des films de propagande publicitaire faits pour inciter les gens à venir visiter et surtout à acheter ou à investir dans le pays concerné. Personnellement j'ai été plus séduit par les modestes et authentiques pavillons des Iles du Pacifique que par la débauche de luxe et de technique des pays les plus riches. Il n'est pratiquement pas possible de voir tous les pavillons en une journée, il faut donc faire des choix selon ses envies et sa curiosité. En plus le parc est immense et il arrive un moment ou les jambes ne suivent plus. C'est là que nous décidons de rentrer, d'autant qu'il y a encore un bon bout de chemin à faire pour attraper une des dernières rames du métro qui curieusement ne fonctionne que jusqu'à 21h30. Peut-être les taxis veulent-ils aussi leur part du gâteau?
Pour notre dernier jour à Shanghai, nous avons traversé la Huangpu River pour aller voir de plus près la ville nouvelle de Pudong. Comme annoncé dans notre guide, c'est une reproduction de Hong Kong ou de Manhattan, mais ici il y a de l'espace, les gratte-ciels de 400 m ou plus ne se touchent pas, et le tout a moins de 20 ans. Pour ne rien gâcher, il y a de très beaux espaces verts entre les buildings et des parcs toujours aussi bien dessinés et entretenus. Partant du principe que le meilleur est assezz bon pour nous et comme on voulait marquer le coup, on s'est offert un breakfast au Grand Café du Grand Hyatt Hotel dans la Jinmao Tower qui culmine à 402 m, alors que son plus jeune voisin, le World Financial Center, atteint lui les 492 m, avec un sommet en forme de décapsuleur. De là-haut, la vue sur le Bund et toute la ville est magnifique malgré ces satanées brumes de chaleur dès 9h du matin. L'addition n'a même pas été trop salée, compensée par l'économie des billets qu'on aurait dû prendre pour monter à la vue panoramique de la tour.
Le World Financial Center et la Tour Jinmao.
La promenade le long de la Huangpu River pour reprendre le Ferry a été assez éprouvante à cause de la chaleur, Chantal s'est même achetée une ombrelle, mais on était contents de trouver de l'ombre dans le très beau jardin Yu qui se trouve dans ce qui reste de la vieille ville chinoise de Shanghai. Une partie des maisons des rues de ce quartier a été rénovée mais malheureusement transformée en bazar avec des boutiques pour touristes. Pour finir, j'ai voulu retourner sur le Bund et pousser le tourniquet de l'entrée de la Shanghai Pudong and Development Bank, dont on avait lu le plus grand bien. Avec raison, car l'intérieur d'époque est somptueux, du marbre, des fresques et des stucs partout, malheureusement je n'ai pu que prendre deux photos des lieux. (Photos interdites, hélas, comme à la Maison des Douanes, sise à côté). On quitte demain la mégapole de Shanghai et ses 20 millions d'habitants pour aller à Nanjin (Nankin), ville de seulement 6,5 millions d'habitants.
Nanjin (Nankin)
Arrivée matinale à Nanjin en TGV depuis la nouvelle gare de Shanghai Hongqiao. Nanjin, littéralement "capitale du sud" en chinois, fut la capitale de la Chine à plusieurs reprises et plus récemment jusqu'à la victoire définitive des communistes de Mao sur le Kuomintang de Chiang Kai-shek en 1949. La ville a un riche passé historique mais connut des fortunes diverses et fut plusieurs fois détruite et ravagée, la dernière tragédie connue sous le nom de "Massacre de Nankin" ou "Le viol de Nankin" par les troupes japonaises en 1937 reste encore comme une tache indélébile dans les relations sino-japonaises plus de soixante-dix ans après les évènements. Notre première visite est pour l'impressionnante Porte Zhonghuamen et les vestiges restaurés des anciens remparts de la ville datant de la dynastie Ming. L'épaisseur des murailles est impressionnante et il y avait à l'origine quatre tours successives pour défendre la porte principale de la ville. Des figurines de soldats en costume d'époque montent toujours la garde sur les accès des remparts.
La porte Zhonghuamen et les remparts.
Le Zhongshan National Park sur la Colline Pourpre et Or est un immense et magnifique parc ombragé de forêts avec des arbres centenaires dans lequel sont situés plusieurs sites historiques importants de Nanjin mais aussi de la Chine. On y trouve notamment le Mausolée du Dr. Sun Yat-sen considéré comme le père de la Chine moderne (je l'ai déjà évoqué dans un article précédent) et que les chinois sont nombreux à révérer, l'académie qu'il a fondée ici ainsi que le mémorial-musée qui a été construit pour lui rendre hommage, des temples, des tombes des héros de la Révolution Nationaliste du début du siècle dernier, des monuments à la mémoire de l'armée Révolutionnaire KIAs (du Kuomintang) pendant la guerre sino-japonaise. On n'avait pas trop d'une longue journée entière pour faire le tour de tous ces points d'intérêts et j'ai monté les 392 marches du Mausolée sans coup férir, (plus une trentaine pour accéder au jardin situé derrière), malgré un soleil et une chaleur ardente, j'ai maintenant de l'entraînement. Chantal, que les histoires militaires n'intéressent que modérément a plutôt apprécié de remonter la longue allée sacrée de la tombe Ming Xiaoling avec les animaux et les dignitaires de pierre qui montent la garde tout le long de la voie pavée menant au tumulus abritant la tombe de l'empereur Zhu Yuangzhong.
L'allée sacrée à la tombe Ming Xiaoling de l'empereur Zhu Yuangzhong.
Nous avons été au Mémorial des Victimes du Massacre de Nanjin (Nankin) qui est un modèle du genre tant par son architecture générale que par la qualité des documents exposés. Là aussi on s'aperçoit que l'indicible a un visage humain et cela nous rappelle Auschwitz. On a encore visité des temples et des musées, arpenté les remparts Ouest de la ville dont une porte avec sa tour a été restaurée, on s'est promenés dans le parc Xinqiu et sur les quais de la rivière Qinhuai et admiré le Tianfei Palace et la tour Yuejiang qui domine majestueusment les remparts de la ville. On a conscience qu'il y a encore plein de choses à découvrir mais il nous faut partir. Finalement, Nanjin qui ne figurait même pas dans notre guide, et pan! pour le Routard, méritait amplement le détour, même si elle ne jouit pas de la même notoriété que Shanghai, Guilin ou Xi'an. C'est une ville qui a su mettre en valeur son passé historique mais qui brille aussi par ses parcs, ses lacs et ses jardins. Pour les photos il faudra attendre car la connection de l'hostel est très lente et capricieuse et je n'ai pas encore fini de charger celles de Shanghai.
Retour à Nanchang
Ne cherchez pas, c'est de moi."Quand le passé rattrape le présent, le futur est modifié"
Il est temps de redonner de nos nouvelles après presque deux semaines de silence, mais croyez-moi ces journées ont été bien remplies.
Voilà, nous avons décidé de faire un stop en Chine. Nous sommes donc revenus à Nanchang où j'avais eu des contacts avec d'anciens collègues de
travail lors de notre premier passage en allant vers Guilin. On m'a fait une offre que j'ai finalement acceptée après en avoir discuté avec Chantal.
Je vais faire ce que j'ai fait en Chine il y a trente ans de cela, travailler sur une plateforme chimique, cette fois d'une grande société chinoise,
et démarrer des unités de fabrication industrielle en tant qu'expert-consultant technique de démarrage. Nous ne renoncons pas pour autant à notre
tour du monde qui reste d'actualité, simplement le planning en est modifié.
Il y a plusieurs raisons objectives qui ont motivé cette décision:
- raison financière d'abord, bassement matérialiste allez-vous penser, mais l'offre que l'on m'a faite est très correcte et je dois avouer que
j'avais sous-estimé le budget de la première partie de notre voyage car nous avons multiplié les étapes et on ne s'est pas privés en visites et
en sorties. Ce stand-by nous permettra de poursuivre notre voyage dans les meilleurs conditions sans nous mettre dans le rouge du point de vue
financier. Après tout, des routards vont bien tondre des moutons en Australie ou cueillir des oranges en Californie pour payer leur périple.
Pourquoi ne ferais-je pas ce que je sais faire et qui m' a permis d'ouvrir de nouveaux horizons dans le passé?
- raison personnelle ensuite, quoiqu'on dise, il y a une certaine satisfaction (d'aucuns penseront orgueil ou vanité) de savoir qu'on vous reconnaît
des compétences et une expérience professionnelle qui ont encore une certaine valeur sur le marché du travail du pays le plus peuplé du monde
- partager cette expérience avec des collègues et amis qui comptent sur vous pour mener un projet important à bien
- le désir de se fixer un moment dans ce pays en pleine mutation et vivre ce changement de l'intérieur autant que possible et à notre humble
niveau
- être en immersion complète dans la société chinoise et partager son mode de vie, ce que nous n'avions pas pu vivre autrefois, étant confinés entre
français dans un hôtel exclusivement réservé aux lao wai (étrangers), heureusement les temps ont changé
- et enfin rester en contact plus étroit avec notre amie Guimei et sa famille qui nous ont accueillis si chaleureusement
Peut-être sommes nous aussi fascinés par ce pays immense et ce peuple qui est encore si différent de nous, même si on observe une volonté évidente de nous imiter, nous les occidentaux, pas toujours pour notre meilleur côté. J'ai eu la chance de vivre quelques années aux USA et j'ai maintenant l'opportunité de vivre un certain temps dans la Chine moderne, je ne pouvais pas laisser passer l'occasion. Bien sûr, cela entraîne des choix cornéliens, nous resterons éloignés de notre propre famille plus longtemps, de nos amis en France et nos chiens manqueront encore à Chantal. Mais avec les moyens de communication actuels, la séparation est moins pénible à supporter et nos enfants et petits-enfants comprennent nos motivations; Régine, ma belle-soeur, se dévoue pour garder nos chiens plus longtemps que prévu, et nous l'en remercions. J'aurai ainsi tout loisir de préparer la suite de notre voyage en fonction de l'expérience vécue durant la première partie de notre tour du monde. Nous mettrons ce laps de temps à profit pour que Chantal améliore son anglais et que moi je m'initie au chinois dans la mesure du possible. En attendant, on tient à remercier tous ceux qui nous ont suivis et soutenus pendant ces premiers mois de voyage. Nous donnerons de nos nouvelles sur ce site et ne manquerons pas de donner le signal du (re)départ de notre aventure quand le moment sera venu.
La vie à Nanchang
Voilà plus d'un mois que nous sommes sédentarisés à Nanchang. J'ai commencé le travail et tout se passe bien, avec les collègues français expatriés et les collègues de travail chinois. Le boulot est intéressant et je me suis mis rapidement dans le bain, après avoir rempli des obligations administratives incontournables telles qu'une visite médicale poussée et un trajet dans la capitale du district dont dépend l'usine pour renouveler nos visas. Il faudra d'ailleurs y retourner pour une autre prolongation d'un mois avant un voyage à Pékin pour l'obtention du visa Z de résident valable un an, qui n'est délivré que par les autorités de la capitale. Le seul désagrément est la longueur du trajet entre Nanchang et le site industriel, qui prend 45 minutes minimum en voiture. Et heureusement que c'est de l'autoroute. Nous nous sommes occupés tous les week-ends de ce mois à trouver un appartement, chose faite, puis de l'équiper et enfin de déménager nos affaires de l'appart prêté par notre ami et collègue qui retrouvera donc ses pénates en revenant de ses vacances en France. J'ai eu trois jours de congés pour la fête de la mi-automne qui est très prisée ici en tant que fête familiale et nous avons reçu un coffret de gâteaux traditionnels, des " mooncakes", de la direction de l'usine où je travaille. Il y avait des festivités partout dans la ville et de superbes feux d'artifice auprès desquels ceux de nos 14 juillet font pâle figure. D'ailleurs les chinois adorent les feux d'artifice et les pétards, ne se privant pas d'en faire péter à la moindre occasion, même tard le soir ou tôt le matin. Pour un mariage, ce sont des milliers de petits pétards en guirlandes qu'ils allument et qui enfument toute la rue. Le quartier où nous habitons est un quartier neuf de la ville fait de grands buildings de 20 étages ou plus, situé sur la rive gauche de la rivière Ganjiang. Il y a des magasins, des banques, des échoppes d'artisans, des restaurants et deux supermarchés dans un rayon de 300 mètres autour de notre résidence. Nous avons donc toutes les commodités à proximité.
Lever de soleil sur la rivière Ganjiang à Nanchang.
On enchaîne avec une semaine de vacances pour la célébration de la Fête Nationale du 1er octobre. Les prochaines seront celles du Nouvel An chinois, en février. Après une semaine de pluie, nous avons profité du retour du beau temps pour nous promener en ville et faire des courses au magasin "Metro" où l'on trouve des produits importés introuvables dans les magasins chinois traditionnels tels que café, moutarde, fromages, salami italien, crème fraîche, etc... toutes choses qui nous rappellent un peu notre Europe, qui pour le moment ne nous manque pas trop. En fait, ce sont surtout des habits et des chaussures qu'il nous a fallu acheter car nous voulons conserver les affaires de notre paquetage du tour du monde. Le plus difficile est de trouver les chemises et une veste XXL pour moi et des chaussures taille 39/40 pour Chantal. Nous n'entrons pas dans les standards vestimentaires des chinois moyens et Nanchang n'est pas Pékin ou Shanghai pour les possibilités de choix. Mais on s'en accommode. Voilà les dernières nouvelles pour le moment, j'essaierai d'en poster d'autres de temps en temps si les circonstances le demandent.
La vie à Nanchang (suite)
Le temps s'est remis au beau ces dernières semaines et Chantal peut en profiter d'autant qu'elle a la compagnie de l'épouse d'un collègue de travail qui est venue passer un mois près de son mari. Toutes les deux s'entendent à merveille et elles ont entrepris l'exploration approfondie des rues de Nanchang, pour dénicher des boutiques, des magasins et des marchés inconnus jusqu'ici. Anne-Marie qui est aussi une cuisinière experte a incité Chantal à essayer des légumes qu'elle n'avait pas l'habitude de préparer jusqu'ici et je profite de leurs expériences sans vergogne. Armées du traducteur électronique de poche d'Anne-Marie elles arrivent à communiquer avec les commerçants du coin et avec les personnes de rencontre au cours de leurs expéditions, le langage des signes faisant le reste. Chantal me dit qu'elle ne voit pas le temps passer avec son amie, elles se sont même mises à étudier les caractères chinois pour mieux s'orienter et déchiffrer les enseignes des magasins. Hélas, Anne-Marie va repartir en France pendant que nous irons à Pékin pour obtenir nos permis de résidents. Chantal espère de tout coeur qu'Anne-Marie pourra revenir au début de l'année prochaine pour reprendre leurs activités communes.
Virée à Pékin, Tianjin et Tang Gu
Nous voilà de retour à Nanchang après une semaine passée à Pékin et Tang Gu, un voyage forcé pour raison administrative mais qui nous a permis de retrouver notre amie Guimei. Après deux prolongements de visas à Jiu Jian, le chef-lieu du district dont dépend l'usine de Xinhuo où je travaille, nous sommes obligés d'aller à Pékin pour faire la demande et surtout obtenir le permis de résident pour pouvoir travailler en Chine et ne plus avoir à demander de visa temporaire. La démarche est compliquée et il faut d'abord passer une visite médicale complète dont il faut attendre les résultats plusieurs jours avant de se présenter au guichet de l'administration de la Sécurité Civile avec tous les documents nécessaires pour l'obtention de ce sésame. Heureusement l'entreprise qui m'emploie est maintenant rodée pour ces démarches et tout s'est bien passé, avec pas mal de déplacements en taxi et métro dans la capitale, car les distances sont énormes, les embouteillages constants, et bien sûr les différents bureaux ne sont pas regroupés dans un même quartier. Mais nous voilà tranquilles pour un an, nous pouvons sortir et entrer en Chine à notre guise sans problème. Le bon côté de cette affaire est que cela nous a permis de retrouver notre amie Guimei qui est venue nous rejoindre à Pékin. Nous en avons aussi profité pour faire du shopping, car ici on trouve des habits à notre taille, ce qui n'est pas toujours le cas à Nanchang. Nous avons passé un après-midi à arpenter Silkstreet et Silkmarket avec leur centaines de boutiques dédiées surtout aux étrangers, véritables temples de la contrefaçon et dont les vendeurs et vendeuses font preuve d'une agressivité commerciale que nous n'avons pas vu ailleurs. Le marchandage est la règle et il faut diviser le prix initial par quatre pour avoir le sentiment de ne pas s'être fait avoir!
Le bateau de marbre du Palais d'été à Pékin.
Puis nous avons consacré plus d'une demi-journée à la visite du Palais d'été. Le décor est somptueux avec les couleurs d'automne et on
a du mal à imaginer que tout cela est artificiel, la terre retirée pour creuser l'immense lac a servi pour édifier la colline où se dressent
les différents palais, temples et pavillons ainsi que la galerie couverte en bois de plus de 700m dont les peintures viennent d'être restaurées.
La plupart des constructions d'origine n'ont pas échappé à la destruction lors du "Sac du palais d'été" par les troupes anglo-françaises
en 1860. Tout a été reconstruit par l'impératrice Cixi à la fin du XIXème siècle, elle a rajouté le fameux bateau de marbre dont la construction a
englouti le budget de la marine impériale. Mais les jardins aussi valent le détour, superbement aménagés et entretenus, avec des canaux et des lacs
secondaires agrémentés de ponts en marbre dans le style chinois le plus pur. D'ailleurs beaucoup de pékinois en ont fait leur jardin d'agréments,
y venant pour danser, faire des exercices, jouer ou se promener.
On a repris le TGV local pour aller chez notre amie Guimei où j'ai passé deux jours avant de reprendre un train de nuit pour Nanchang, boulot
oblige. Nous nous sommes promenés dans les rues des boutiques pour étrangers de Tang Gu où il y a une Rolex! pour tout le monde, même les moins de
cinquante ans n'ayant pas réussi leur vie! n'en déplaise au publiciste Jacques Séguéla. On a fait nos courses sur le marché libre de Tang Gu et c'est
le mari de Guimei qui nous a préparé un repas de fête avec du poisson dont j'aimerais qu'il communique la recette à Chantal. S'il commençait à faire
frisquet à Pékin avec un vent assez désagréable, à Nanchang nous jouissons d'un été indien et il fait encore 24°C. Chantal est restée
quelques jours de plus avec notre amie. Elles en ont profité pour visiter une maison musée en faïence et porcelaine qui peut rivaliser dans le style
baroque ou roccoco avec le "Palais idéal" du facteur Cheval, et elles ont écumé les magasins, les marchés et les brocantes de Tianjin. Enfin
Chantal a pris le train (couchette dure, faute de billet en couchette molle) pour revenir à Nanchang où nous avons repris notre train-train quotidien.
La vie à Nanchang (...suite)
Nous avons récupéré nos passeports avec le précieux permis de résident. Anne-Marie est repartie en France et elle manque à Chantal, toutes les deux étaient bien complices et les journées paraissent plus longues à Chantal. Elle espère beaucoup qu'elle pourra revenir, à deux les promenades dans Nanchang sont plus stimulantes. En attendant, je dois déjà prendre des vacances anticipées car plus tard ce ne sera pas possible à cause du travail, les démarrages d'ateliers vont s'enchaîner. Nous avons donc décidé de reprendre notre bâton de pélerin et d'aller visiter le Vietnam qui était bien sûr dans notre programme du tour du monde. En plus, c'est la bonne période du point de vue météo et j'espère passer juste avant la haute saison touristique. J'ai donc préparé ce voyage par internet et Chantal a ressorti les sacs à dos et les affaires qu'on avait précieusement mis de côté. Anne-Marie nous a fait parvenir le Guide du Routard du Vietnam et j'ai déjà à peu près planifié notre voyage qui devrait durer un peu plus de deux semaines. Contrairement à ce qui était prévu initialement, c'est à dire passer du sud de la Chine au nord du Vietnam, nous prendrons un vol pour Ho Chi Minh-Ville et nous remonterons tout le Vietnam du sud au nord pour rentrer à Nanchang par un autre vol depuis Hanoi.Ce week-end nous mettons la main aux derniers préparatifs, vérification des sacs et des documents pour le voyage. Départ de Nanchang avec une escale à Guangzhou (Canton) mercredi en début d'après-midi.
La vie à Nanchang (...suite)
Voilà le Nouvel An chinois qui arrive. On ne veut pas rester bloqués à Nanchang pendant huit jours, car il nous sera impossible de voyager en Chine, le quart du pays va rentrer chez soi pour cette fête appelée ici "Fête du Printemps". Il n'y a plus de billets de train ou d'avion disponibles pour cette période depuis un moment. On décide donc d'anticiper de quelques jours et de partir visiter le Cambodge. D'autant qu'ici le temps est assez maussade alors que la météo que nous suivons sur TV5 annonce 35°C à Phnom Penh. Aussitôt dit, aussitôt fait! Je prends les e-visas et les billets par internet et c'est parti. A suivre sur les pages du Cambodge...
La vie à Nanchang (...suite)
Sur le chemin du retour, nous avons dû faire une escale d'une journée à Guangzhou (Canton) car nous n'avons pas pu avoir un billet de correspondance pour Nanchang. On a donc passé une fin d'après-midi, une soirée, une nuit et presqu'un jour entier à Guangzhou, ce qui n'était pas déplaisant. Cette mégapole n'a bien sûr plus rien à voir avec ce que nous avons connu il y a trente ans. C'est une ville moderne avec d'immenses avenues, des gratte-ciels, des centres commerciaux ultra-modernes très fréquentés et de très beaux parcs le long de la Rivière des Perles.
La Rivière des Perles à Guangzhou.
Nous avons visité l'ancienne concession française sur l'île de Shamian au centre de la cité dont l'architecture coloniale a été conservée et rénovée. C'est le lieu de promenade priviligié des cantonnais qui veulent fuir les bruits de la ville et la pollution de la circulation. La végétation luxuriante du parc apporte aussi une fraîcheur bienvenue quand le soleil tape fort, ce qui était déjà le cas. Qu'est-ce que ça doit être en plein été? On est quand même allés faire quelques achats dans les boutiques d'un grand centre commercial où on a trouvé des choses à notre taille, ce qui n'est malheureusement pas le cas dans les boutiques de Nanchang. On a aussi surtout apprécié le fait de déjeuner sur une terrasse en plein air et de déguster un vrai expresso à l'italienne.
Voilà déjà une semaine que nous sommes revenus du Cambodge et que nous sommes dans un blizzard froid et humide. Mais aujourd'hui c'était le jour de la Fête des Lanternes qui marque la fin des festivités du Nouvel An chinois ou Fête du Printemps, c'est selon. On est entrés dans l'Année du Lapin que l'on a célébré sous toutes les formes et qui était omniprésent dans les rues, les vitrines et les magasins. L'occasion de finir en apothéose avec des pétards et des feux d'artifices de haute tenue. Nos oreilles et nos yeux s'en souviendront longtemps, et les pompiers et les services d'urgence des hôpitaux sûrement aussi (un grand hôtel a été complètement brûlé à l'ouest de Pékin).
Pour l'Année du lapin place Bayi.
Même à l'usine nous avons eu droit à un spectacle sons et lumières, des pétards et feux d'artifice dans la cour de l'usine. Inconcevable chez nous, mais c'est la tradition qui veut qu'ici on s'éclate au propre comme au figuré et le "Allumons le feu " de notre Johnny national paraît bien pâle à côté de ce qui se fait en Chine à cette occasion.
Retour à Pékin
Un séjour de quelques jours à Pékin, où je m'offre le passage du permis de conduire chinois le jour même de mon anniversaire. Cadeau qui se mérite car j'ai dû y faire un aller-retour dans la journée pour m'inscrire à l'examen quinze jours plus tôt, acheter les manuels du code chinois traduits en français et en anglais et bachoter pendant deux semaines après m'être résolu à le passer en anglais car la version française est ubuesque, on ne comprend pas les questions, encore moins les réponses!...C'est un QCM de 1315 questions générales possibles pour le permis auto et il fallait avoir 90 bonnes réponses sur 100 questions à l'examen. Un tiers des questions a trait à la réglementation administrative et aux différentes amendes encourues en cas de non respect des réglementations. Autant dire que ce n'était pas très réjouissant ni très valorisant à apprendre. Mais enfin je l'ai eu du premier coup et je peux conduire en Chine. En tant que résident, je n'ai pas besoin de passer un examen de conduite pratique, le permis français étant reconnu pour la pratique si plus vieux que 4 ans.
Mon permis de conduire chinois.
Je ne résiste pas au plaisir de vous le montrer, d'autant que c'est le troisième après le permis français (il y a plus de 40 ans) et celui passé aux USA
(il y a 22 ans). On va pouvoir sortir de Nanchang, à condition toutefois d'avoir un véhicule disponible, ce qui n'est pas gagné.
On a mis à profit ce séjour pour visiter les Tombeaux des Ming situés à l'extérieur de Pékin, ce qui nous a donné l'occasion d'échapper pour quelques heures
à la pollution et aux embouteillages de la capitale. De plus, le temps était magnifique, ciel bleu et soleil éclatant. L'Allée Sacrée est impressionnante
avec ses statues géantes de chaque côté en parfaite symétrie et les tombeaux monuments disséminés dans les vallées et collines environnantes.
Puis on a fait un tour au zoo de Pékin, surtout pour voir les pandas géants à l'avenir incertain. Même si c'est triste de voir ces bêtes en cage, c'est
malheureusement peut-être le seul moyen d'assurer la survie de l'espèce. En cela, Chantal a peut-être raison. Notre amie Guimei nous accompagnait et on
s'est promenés dans les hutongs du nord de
la ville avant de visiter la résidence du prince Gong qui est une Cité Interdite en modèle réduit avec ses collines, ses grottes, ses plans d'eau et ses
pavillons dans le plus pur style chinois. Pour être complet, on a entrecoupé ces visites par des séances de shopping au cours desquelles on a eu l'occasion
de faire chauffer nos CB et on s'est offert un dîner dans le restaurant "Au canard laqué" le plus huppé de Pékin. Mais le temps passe si vite et c'est déjà
dimanche et l'heure de reprendre l'avion pour Nanchang. Carpe diem. Demain est un autre jour! de boulot...
En visitant le Jiangxi.
Il n'y a pas à dire, la mobilité ça change la vie! Maintenant, avec le permis de conduire chinois en poche, on peut sortir des limites de la ville et aller explorer les alentours, voir plus. Dès le premier week-end, on est donc partis visiter la montagne Lushan située à une centaine de km de Nanchang. Cette montagne et le parc naturel protégé qui l'entoure, fait partie des lieux mythiques de l'histoire ancienne et récente de la Chine. Elle a été le refuge de nombre d'érudits persécutés ou en disgrâce sous les différentes dynasties et une base importante pour la conquête du pouvoir par les communistes de Mao contre le Kuomintang de Chang Kaï chek. Mais l'intérêt majeur de cette sortie fut de pouvoir admirer des paysages magnifiques de forêts, de lacs, de cascades et de sommets embrumés.
Vue depuis le mont Lushan.
Le parc qui est immense et interdit aux voitures, est parcouru de sentiers pour des promenades pédestres qui aboutissent à des points de vues panoramiques où à des
vestiges historiques. Il y a des accès aménagés avec des escaliers très raides et même un télésiège qui relie deux vallées. Il faudra qu'on y
retourne car on ne peut pas tout voir en une journée ni même en une semaine. Ce fut un bon bol d'air pur loin de la pollution de Nanchang.
Le week-end suivant on a poussé jusqu'à la ville de Jiujiang, chef-lieu du comté dont dépend l'usine où je travaille. C'est une petite ville de 600000
habitants baignée par le fleuve Yangtze, qui est aussi le principal axe économique de la Chine.
Pont du Yangtze à Jiujiang.
Le pont (à péage)qui l'enjambe est impressionnant par sa hauteur et sa longueur et le traffic de camions dans les deux sens. Comme souvent ici, la rive du fleuve est joliment aménagée en promenade et la ville possède aussi des parcs qui renaissent avec le printemps. On visite les quelques constructions anciennes éparpillées le long du Yangtze, pagode et pavillons avec une collection de figurines historique en faïence, spécialité de la région. Sur le chemin du retour, on aperçoit des tombes fraîchement décorées de couronnes et de bouquets de fleurs en papier multicolore en l'honneur de la Fête des morts, équivalent de notre Toussaint.
Dans le nord-est du Jiangxi.
Le week-end prolongé du 1er mai (3 jours) nous a donné l'occasion de partir aux confins nord-est de la province du Jiangxi. Si la route en voiture est assez longue et fatiguante, il faut être très vigilant au volant car les automobilistes chinois conduisent de manière imprévisible, nous avons été payés en retour par la beauté des paysages que nous avons vus. Cette région montagneuse est réputée dans toute la Chine pour ses villages à l'architecture préservée depuis l' époque des Ming et des Qing, soit plus de quatre siècles. Il est d'ailleurs amusant de constater que pour visiter ces villages hors du temps, on utilise un système de reconnaissance digitale hi-tech pour le controle des pass d'entrées des touristes. Ces villages sont éparpillés dans les vallées autour de la ville de Wuyuan qui en est le centre administratif et touristique. La riziculture domine largement l'agriculture de la région et tout le travail se fait manuellement, les paysans n'ayant visiblement pas les moyens d'utiliser des machines, la petite taille des lopins de terre expliquant aussi le manque de mécanisation. Les plus chanceux utilisent des buffles placides pour labourer leur rizière avec une charue en bois à soc unique qu'ils amènent sur l'épaule.
Paysan au travaill dans la rizière.
Je me suis dit que si les autorités décrétaient un remembrement, John Deer pourrait faire un malheur ici, mais ce n'est visiblement pas d'actualité. L'autre
activité principale est la culture du thé et c'est justement la période de la cueillette. Ce sont les femmes qui s'en chargent et on
peut voir les rangées de théiers sur les pentes des collines envahies par les femmes courbées cueillant le précieux thé feuille à feuille. La visite de ces villages
pittoresques regroupés pour perpétuer d'anciennes traditions nous rappelle l'écomusee de notre région d'Alsace.
Le troisième jour nous avons visité la ville de Jingdezhen, capitale de la céramique et de la porcelaine chinoise. Toute la ville ne vit que par et pour
cette activité dont les produits alimentent le monde entier. Le Musée de la céramique impériale abrite une manufacture de porcelaine toujours en activité et
on peut y voir à l'oeuvre des artisans qui sont de véritables artistes.
Artisan au travail au musée de la céramique de Jingdezhen.
Ils produisent des pièces uniques sur commande mais aussi des vases de toutes tailles et de toutes formes, des services à thé, des plats et d'autres pièces
qui sont vendues sur place à des prix suffisamment élevés pour dissuader Chantal de remplir le coffre de la voiture. La partie la plus intéressante a été de
voir les fours en activité et le processus de fabrication depuis la glaise jusqu'à la théière avec laquelle on vous sert le réputé thé régional Wulong.
Etant les seuls étrangers du lieu, on a même eu le privilège de se faire interviewer par la télé locale qui faisait un reportage pour promouvoir les
centres d'intérêt de la ville de Jingdezhen.
Le cadre de ce musée vivant situé dans un grand parc est magnifique, avec un petit lac, de la verdure et des plantations de bambous dont l'ombre et la
fraicheur doivent être encore plus appréciés par les grandes chaleurs estivales. Les jardins Qing abritent un petit temple dédié à la déesse protectrice
des artisans et le quartier d'époque Ming
une galerie couverte et un pavillon en bois où sont donnés des concerts de musique traditionnelle chinoise.
Pendant ces trois jours, nous étions accompagnés par Lisa, une étudiante de l'université de Nanchang et qui est notre professeur de chinois. Elle nous a servi
de guide et d'interprète ce qui nous a grandement facilité les contacts avec la population locale.
Wuhan, Hubei.
On a passé un week-end de 3 jours à Wuhan, capitale de la province du Hubei, à 380km de Nanchang par l'autoroute. Cette ville de 9,5 millions d'habitants est en fait le résultat de la réunion de trois villes, Wuchang, Hanyang et Hankou situées sur les rives du fleuve Yangtze et de la rivière Han. La raison de ce voyage était de s'inscrire au consulat sur la liste des résidents français à l'étranger et de nous faire délivrer une carte consulaire , ce qui fut fait dès notre inscription. On a profité du reste de notre temps pour visiter la ville et ses principaux monuments, à commencer par la Tour de la Grue Jaune qui domine la ville et le fleuve Yangtze. Wuhan est une des villes les plus chaudes de Chine et les nombreux lacs dans et autour de la ville aident à supporter la chaleur ambiante, il y fait déjà plus de 30˚C. Une promenade sur le bord du Lac de l'Est était donc toute justifiée, d'autant que le parc ombragé sur sa berge est joliment aménagé avec des plantes et des arbres rares et des statues et stèles dédiées à la gloire des héros locaux et du Yangtze. Le Quartier des Concessions a conservé quelques bâtiments de la période coloniale.
La Tour de la Grue Jaune à Wuhan.
Pour ne pas déroger à nos habitudes, on a aussi visité plusieurs temples dont le réputé temple Guiyuan qui est un des plus grands temples bouddhiste de Chine. Au temple taoïste Changchun, on a pu assister à une leçon de Kung Fu donnée par un professeur à des enfants qui semblaient déjà bien maîtriser cet art martial malgré leur jeune âge. La ville est plus touristique et animée que Nanchang et on a pu goûter aux spécialités locales (pas toujours pour notre plaisir) dans la rue Jiqing où les petits restaurants abondent ainsi que dans le passage Shouyiyuan. Mais on a aussi fêté nos 42 ans de mariage dans un grand restaurant avec pour une fois un menu, un vin et un service à la française, un évènement qui restera dans nos souvenirs. Pour finir notre séjour à Wuhan en beauté, nous avons traversé le mythique Yangtze à pied (1,7km quand même) sur le premier pont qui y a été construit. Dès notre retour à Nanchang, je prépare notre voyage à Tang Gu pour le mariage du fils de notre amie Guimei et notre équipée vers Datong et peut-être Hong Kong.
Le mariage, la famille, les amis.
Encore des vacances qui nous entraînent d'abord à Tang Gu chez Guimei. Voilà le grand jour arrivé pour notre amie Guimei qui a marié son fils unique. Les préparatifs l'ont occupée depuis plusieurs mois, et ce fut un mariage grandiose réussi pour toute la famille et les invités, on était près de 300, soit 30 tables dans un grand hôtel de Tianjin. Un ex-collègue de travail et ami, qui a connu Guimei il y a trente ans comme moi quand on a travaillé en Chine, est même venu de France avec son épouse pour assister à la fête. Nous avons vécu ce mariage chinois à la fois traditionnel et moderne avec notre amie qui nous en a expliqué les rites et les coulisses.
Mariage de Liu Nin et Feng Sha.
Si les mariés affichaient leur bonheur, on a aussi eu droit à la séquence émotion au cours de la cérémonie quand Guimei et Zhong Bin ont compris que leur fils quittait le foyer familial pour fonder le sien, de même pour les parents de la jeune mariée. Les festivités avaient commencé la veille par un banquet dans un restaurant de Tang Gu aux spécialités de fruits de mer et se sont poursuivies pendant deux jours, Guimei s'occupant des invités dont certains ont fait plus de 1500 km pour être là. Comme prévu, tout s'est déroulé sans une anicroche et notre amie peut maintenant se reposer et déstresser. Quand à nous, il nous faudra plusieurs jours de régime pour éliminer tout ce que nous avons emmagasiné pendant ces jours de liesse. Pour déculpabiliser, nous nous sommes imposés une journée de promenade dans les rues de Tianjin avant de quitter notre amie pour prendre un train de nuit pour Datong où nous avons des choses à voir, après avoir pris congé de nos amis et avoir souhaité longue et heureuse vie aux jeunes mariés.
Datong, les grottes de Yungang, le Shanxi.
C'est sur les recommandations d'un ami, Claude M., que j'ai programmé ce voyage au Shanxi où nous avions déjà fait une incursion en allant visiter la ville fortifiée de Pingyao. Il m'avait fortement incité à aller voir les grottes de Yungang taillées dans la falaise de la montagne et les mille Bouddhas qui les ornent. Je ne regrette pas le voyage car effectivement ce site vieux de près de 15 siècles est de toute beauté.
Les grottes de Yungang.
Cet endroit témoigne de la pénétration du bouddhisme en Chine et de son établissement en tant que religion d'état au même titre que le taoïsme
et le confucianisme. Ces grottes ont été creusées et les statues de Bouddha sculptées dans la roche en l'espace de 65 ans. Un tel chef-d'oeuvre nous laisse
pantois si on songe aux moyens et aux conditions de travail de l'époque. Bien sûr il y a les ravages du temps mais certaines statues sont dans
un état superbe de même que des fresques et les fidèles ne manquent pas de les célébrer.
En allant vers la montagne de Mian shan dans le sud, je n'ai pas manqué de m'arrêter au col de Yanmen près de vestiges de la Grande Muraille que
Claude m'avait signalés.
Ces pans de mur de terre et ruines de tours ne sont pas rénovés et ne connaissent pas l'afflux des touristes.
Vestiges de la Grande Muraille au Yanmen Guan.
Il y a longtemps que les briques ont servi à construire les maisons des villages qui les côtoient. Mais les restes de la Grande Muraille sont toujours impressionnants et majestueux sur la ligne de crête des montagnes voisines.
L'étape suivante est la montagne de Mian shan (ce qui est un pléonasme car "shan" veut dire "montagne" en chinois) et les monastères et temples suspendus qui s'y trouvent. C'est mon ami Michel qui a suscité l'envie de venir ici après m'avoir envoyé une présentation Powerpoint sur le Shanxi. J'ai pu retrouver le nom de l'endroit grâce à la traduction des caractères qui figuraient sur le fronton de la porte. Après une montée en voiture longue et très sinueuse avec des pentes de plus de 10%, nous arrivons sur le site qui nous laisse sans voix. Une fois de plus les qualificatifs paraissent dérisoires face à la vue offerte sur les flancs de la montagne, la plaine à des centaines de mètres plus bas, et la route en corniche qui surplombe la vallée encaissée que nous allons suivre jusqu'au bout pour rejoindre notre hôtel. Les paysages sont grandioses sous un soleil éclatant. Nous sommes en semaine et il n'y a pas beaucoup de touristes, on est les seuls étrangers et les "Hello" fusent à notre passage, il y en a qui ne se gênent pas pour prendre Chantal en photo avec leur portable, l'effet cheveux blonds! On commence la visite des différents temples et il y a du pain sur la planche!
Mian shan.
Ce site historique exceptionnel réunit les trois religions taoïste, confucianiste et bouddhiste avec des temples et monastères en activité dédiés à chacune d'entre elles.
La plupart des édifices ont été restaurés dans le plus pur style de l'architecture chinoise ancienne mais c'est la hauteur vertigineuse à laquelle
sont implantés les bâtiments à flanc de falaise qui est impressionnante. Les visites se méritent au nombre de marches grimpées et il y en a des
centaines, autant dire qu'à la fin de la journée on avait les jambes plus qu'un peu fourbues. Et on a remis cela le lendemain. Ce qui est exceptionnel
en plus des temples c'est la nature à l'état pur, sans pollution, et la beauté de la flore; les sentiers forestiers procurent un abri ombragé bienvenu
après quelques heures de marche et de montées et les cascades des torrents sont aussi appréciées pour leur fraîcheur. On regrettera juste l'aménagement un
peu trop kitch à notre goût de quelques sites naturels agrémentés de dragons, buffles et oiseaux en ciment. En définitive, encore un lieu enchanteur à
emmagasiner dans nos souvenirs.
On a poursuivi les jours suivants par la visite du temple suspendu de Xuankong Si dans les montagnes de Hengshan, sujets au vertige s'abstenir et
attention à la tête, même des chinois se cognent aux frontons de portes et de passage et on ne passe dans certains couloirs qu'à la queuleuleu.
Le temple suspendu de Xuankong Si.
On se demande par quel miracle? la construction reste accrochée à la falaise et ne s'affaisse pas sous le nombre des visiteurs. En quittant ensuite la montagne vers la ville de Yingxian on a pu se rendre compte que là aussi la modernité n'a pas pénétré toutes les campagnes et que la vie est fruste dans les villages aux maisons en torchis écrasés sous le soleil. Cela ne nous empêche pas d'admirer la pagode en bois de Yingxian, vieille de mille ans et haute de près de 70m.
La pagode en bois du Temple Sakya de Ying Xian Fu Gong.
Cette pagode qui a résisté au temps est un chef-d'oeuvre des charpentiers de l'époque et a été construite sans un clou! Tout le quartier autour de la pagode est en rénovation et on attend beaucoup du développement du tourisme dans la région. Revenus à Datong, on a encore visité les temples de Shanhua et Di Jun Miao, les monastères de Huayan et Fahua, la Tour du Tambour et nous nous sommes promenés sur les remparts autour de la vieille ville qui sont aussi en cours de rénovation ou de construction, on ne sait trop. On termine notre séjour à Datong en allant contempler les neuf dragons de Jiulong, la fresque de céramique la plus imposante de Chine par ses dimensions, 45,5m de long, 8m de haut et 2m de large. Bien qu'on ait vu beaucoup de choses en dehors des circuits touristiques habituels, nous sommes conscients d'en manquer encore plus et que le Shanxi recèle des richesses qui ne demandent qu'à être explorées. Mais on doit déjà partir, prendre le train pour Pékin et de là un vol pour Hong Kong que nous allons redécouvrir trente ans après notre dernier séjour.
Hong Kong
Sans surprise, pour nous Hong Kong n'a pas beaucoup changé depuis trente ans. C'est toujours une ville trépidente, cosmopolite et très colorée. Certes, on a construit un nouvel aéroport et un Disneyland sur l'île de Lantau, un immense Centre Culturel à Kowloon et un Convention Center en face sur l'île de Hong Kong et d'autres buildings futuristes, mais le fond n'a pas changé. On est toujours abordé par les mêmes (ou leur descendants) tailleurs indiens qui vous proposent des costumes et chemises sur mesure, d'autres qui veulent absolument vous vendre des "copies" de montres de marque. Des façades ont été rénovées, d'autres enseignes sont apparues mais l'esprit est resté le même: tout s'achète et tout se vend, seul l'argent compte. Les bijouteries et les boutiques de luxe foisonnent à Central, sur Nathan Road les échoppes de contrefaçons pullulent sans complexe, et sur les marchés qui sont un bazar à ciel ouvert on peut humer tous les parfums de l'orient et goûter toutes les cuisines du monde. La rétrocession à la Chine n'y a rien changé, bien au contraire. Par contre, les gens sont beaucoup plus disciplinés qu'en Chine continentale, il n'y a pas de bousculade pour monter dans les transports en commun, les feux de circulation sont respectés et les queues sont même impressionnantes que ce soit pour prendre les bus ou les taxis. Un reste de l'éducation british sans doute, pourvu que cela dure...
Hong Kong.
On a profité de ces quelques jours pour (re)visiter les différents quartiers de la péninsule de Kowloon et de l'île de Hong Kong, pour reprendre l'incontournable ferry pour traverser la baie et se promener sur Victoria Peak et sacrifier au rituel du shopping, nul n'est parfait. Sans oublier de déguster du pain et du fromage presque comme chez nous en France, le breakfast de notre hôtel est exceptionnel à cet égard. On a eu de la chance, on n'a essuyé qu'une averse pendant notre séjour, mais il y a une chaleur moite qui est assez pénible à supporter toute une journée et la douche en rentrant le soir à l'hôtel est un moment délicieux et la clim de la chambre est appréciée.
Macao
On n'a pas voulu manquer de retourner à Macao puisque la proximité de cette île nous en fournissait l'opportunité, on y a donc consacré une journée. Macao est certes plus petite, moins peuplée et plus pauvre que Hong Kong mais ce lieu a un charme que ce dernier n'a pas, le côté latin dû à la colonisation portugaise sans doute. Il y a beaucoup plus de vestiges anciens qu'à Hong Kong, l'histoire de plus de quatre siècles de colonisation portugaise expliquant cela. Par contre la ville a beaucoup changé, le front de mer a connu un boom immobilier depuis notre passage, et pas forcément du meilleur goût. Macao était déjà réputée pour être l'enfer du jeu, il y a maintenant une inflation de casinos qui procurent la plus grosse part des revenus de l'île.
Façade de l'église Sao Paulo.
Mais j'ai retrouvé avec plaisir les ruelles et les places à l'ancienne avec des bâtiments à taille humaine en centre ville et des monuments qui
racontent l'histoire de cette partie du monde. En même temps les gens semblent bien moins speed qu'à Hong Kong et moins occidentalisés, on a du mal
a se faire comprendre des chauffeurs de taxi, l'anglais n'étant pas pratiqué couramment, loin de là. Il y a aussi plus d'églises que de temples à visiter,
les évangélisateurs Jésuites sont passés par là. On a bien aimé de pouvoir s'asseoir à une terrasse sur une place ombragée pour boire un rafraîchissement,
ce qu'on ne trouve pas à faire à Hong Kong où chaque cm2 est utilisé pour monter un business.
Bref, ce fut une journée plaisante mais fatigante
car
sillonner les rues pavées en pente de la vieille ville ne ménage pas nos chevilles et nos jambes. Le retour en hydroglisseur rapide n'en fut que plus
apprécié nous permettant de nous reposer un peu avant de retrouver Hong Kong et son rythme échevelé et ses lumières clinquantes.
Hong Kong
Après cet intermède à Macao, retour à la frénésie de Hong Kong. On consacre la dernière journée à se promener dans les parcs et à visiter quelques temples, loin de l'agitation urbaine. On peut au passage admirer le travail des artisans graveurs de sceaux et sculpteurs d'ivoire (on croyait que cela était interdit!), des orfèvres travaillant l'or et le jade. Il y a des pièces dont le prix affiché laisse rêveur, et pourtant il y a une clientèle de tycoons chinois pour s'offrir ce genre de choses. C'est le soir que les rues sont les plus animées, il devient difficile de circuler, il semble que tous les hongkongais sont dans la rue en plus des touristes, Nathan Road grouille comme une fourmilière. Les meilleures choses ayant une fin, nos petites vacances s'achevant, on rentre à l'hôtel préparer nos valises pour le retour à Nanchang. Dans un mois, nous irons à Pékin pour y accueillir trois de nos petits-enfants.
Pékin et Shanghai revisités en famille
Eh oui, encore des vacances! Comme l'avancement du chantier ne suit pas le rythme de la préparation du démarrage, je suis encore obligé d'anticiper sur mes congés. Je ne m'en plains pas et nous en profitons pour faire venir à Pékin trois de nos "grands" petits-enfants, David, Marie et Lucie pour 15 jours. La cadette Fanny est encore trop petite pour quitter Papa, Maman. Ils arrivent comme prévu et nous sommes à l'aéroport pour les accueillir. Ils sont enchantés et même pas trop fatigués du voyage. Ça tombe bien car je leur ai concocté un programme assez chargé pour la première semaine, avec les visites "incontournables" lorsqu'on est pour la première fois à Pékin. On commence par la Place Tian'anmen et la Cité Interdite, suivi du Parc Beihai avec le temple et le stupa blanc sur la colline donnant une vue imprenable sur les toits de tuiles vernies de la Cité Interdite; ils peuvent se faire une idée de ce que c'est que du monde en un même lieu. Entre-temps, les aînés ont pris connaissance de leur très bons résultats du bac de français, ce qui rend tout de suite l'ambiance plus gaie. On enchaîne par la Grande Muraille à Jinshanling, un tronçon à l'écart des sentiers battus de Badaling et Simatai à trois heures de route de Pékin. On y fait un bon trek entre les tours de guet partiellement en ruines sur les crêtes des montagnes du Hebei, le tout sous un soleil de plomb.
A la Grande Muraille à Jinshanling.
La suite est plus cool, moins physique, avec le Palais d'Été, le Temple du Ciel et le Temple des Lamas. Ces visites culturelles sont entrecoupées
de promenades dans les hutongs, de séances de shopping dans la rue Wangfujing et Qianmen Dajie et le fameux Xiushui Silkmarket, point de passage
obligé de tous les
touristes en quête de la bonne affaire (hmm!surtout pour les vendeurs) pour ce qui est du textile ou des souvenirs Made in China. Pour ces visites,
on utilise tous les moyens de transport
disponibles, bus, taxi, métro, minivan de l'hôtel. Il fait très chaud mais malheureusement le ciel de Pékin est plombé par la pollution et on ne
voit pas le soleil. Les enfants, Lucie 1,70m, Marie 1,80m et David qui culmine à 1,92m ne passent pas inaperçus et les
sollicitations pour être photographiés en leur compagnie sont nombreuses, ce à quoi ils se prêtent volontiers avec quelque amusement, à la grande
joie des autochtones.
Une soirée est consacrée au spectacle des Arts Martiaux donné par les moines de Shaolin, connus
de tous les fervents de kung-fu. L'étape suivante est Shanghai que je veux leur faire découvrir. Pour cela nous prenons le nouveau TGV Pékin-Shanghai
dont la ligne vient d'être inaugurée cette semaine et dont tous les journaux télévisés ont parlé. Le plus éprouvant a été de faire la queue pour
les billets à la Gare Centrale de Pékin, ils ne sont mis en vente que 10 jours avant le départ et il faut se présenter avec le passeport ou la
carte d'identité pour les chinois. Heureusement on avait notre amie Guimei pour nous aider et nous avons pu organiser ce voyage sans anicroches.
Le voyage en train rapide a pris quand même 5h30 et nous sommes arrivés à Shanghai en début d'après-midi. L'hôtel choisi est situé en centre ville
et après notre installation, nous partons pour faire découvrir la ville à nos petits-enfants. C'est dimanche et Nanjin road est noir de monde. On
enchaîne les visites car on ne reste que deux jours à Shanghai avant de reprendre le TGV pour Tianjin et retrouver Guimei qui doit nous héberger chez
elle à Tang Gu pour deux nuits. On fait la promenade obligatoire le long du Bund et on visite quelques immeubles historiques du Shanghai des années
1930, de la période des concessions étrangères d'avant-guerre.
Shanghai,sur le Bund devant Pudong.
On passe sous la rivière Huangpu en métro pour aller à la ville nouvelle de Pudong et on se promène entre les immeubles de verre et d'acier qui
s'élancent dans le ciel. On visite encore des parcs, des centres commerciaux ultra-modernes (encore le shopping!) et un temple, le tout entrecoupé
par des haltes pour se désaltérer car il fait une chaleur étouffante. On refait les valises car il faut déjà se préparer pour reprendre le train.
Le retour vers Tianjin se déroule sans encombre et nous paraît même plus rapide qu'à l'aller. Guimei est là pour nous accueillir et nous traversons
la ville pour reprendre un autre train rapide pour Tang Gu. On s'installe chez elle pour deux nuits; durant ces deux jours on visite le bazar de Tang
Gu où les enfants complètent leurs achats de souvenirs et le quartier des boutiques.
Au revoir.
On se promène sur la rive aménagée en parc de la rivière, les enfants sont encore sollicités pour des photos de groupe et de famille, même les grand-mères s'y mettent! Le dernier soir à Tang Gu nous dînons dans un grand restaurant avec Guimei et son mari. Le lendemain, il faut péniblement boucler les valises qui sont prêtes à exploser. Retour à Pékin encore avec le train rapide pour une dernière nuit au Novotel Sanyuan où Lucie n'en revient pas de trouver un gros Panda en peluche sur son lit! Et le lendemain c'est déjà le temps des adieux à l'aéroport de Pékin où nous nous quittons avant le contrôle de sécurité et juste après l'enregistrement des bagages. Pour les enfants les vacances ne sont heureusement pas terminées et ils pourront se reposer de leur séjour en Chine avec la famille au bord de la mer en Vendée. Ils sont attendus par les parents et leur petite soeur qui sont impatients d'entendre le récit de leurs aventures en Chine. Quant à nous, nous reprenons un vol pour Nanchang et comme les meilleures choses ayant une fin, je dois reprendre le travail lundi.