Quels sont les agréments dont use le musicien français ?
- Le tremblement ou cadence ou battement
Lully a noté cet agrément dans ses partitions (voir partitions anciennes) au moyen d'un t, ce signe apparait dans les manuscrits comme +, qui n'est qu'une déformation du t originel !
C'est un battement qui s'effectue entre la note principale et une note d'emprunt diatoniquement supérieur à celle-ci, et en commençant par la note supérieure à celle qui porte le signe de cadence.
Etienne Loulié définit le tremblement de cette manière :
Il existe 6 dérivés de la cadence dont les différences très subtiles montrent le degré de rafinement de l'époque :- la cadence appuyée ou préparée ou parfaite ou finale
Elle consiste à rester un certain temps sur la note d'emprunt ou d'appui avant de la battre en fonction de la valeur de la note principale et de la vitesse du mouvement.
- la cadence subite ou jetée
A la différence de la cadence appuyée, elle doit être battue sans préparation en partant de la note d'emprunt en allant à la note principale. C'est la seule cadence à pouvoir s'utiliser dans un mouvement ascendant.
- la cadence feinte ou brisée
Elle consiste en un seul battement et peut-être préparée ou subite.
- la double cadence
Il faut ménager un repos sur la note sur laquelle on doit la faire, les martellements doivent aller en accélérant. On doit terminer par des martellements plus vifs que ceux de la cendence précipitée en ajoutant la note de quinte sur la finale (d'après Bérard).
- la cadence tournée
Elle est suivie des battements de deux notes dont la première descend et l'autre monte diatoniquement.
- la demi-cadence ou coup de gorge
On commence la cadence par un appui sur la note d'emprunt, on enfle puis on diminue le son de la note où l'on doit former la demi-cadence, on y ménage des demi-martellements. On termine quelque fois comme la cedence appuyé, mais avec beaucoup plus de douceur. (d'après Bérard)
- la cadence appuyée ou préparée ou parfaite ou finale
- l'aspiration ou accent ou son coupé
Agrément du chant plutôt que des instruments, il peut être marqué par différents signes (!). Il se pratique plutôt dans les airs plaintifs que les airs tendres et doit être banni des airs gais ou exprimant la colère. Il s'agit délever faiblement le son d'un degré conjoint ou disjoint à partir de la note réelle, qui sera longue et forte, vers une note étrangère qui sera faible et brève.
- le balancement
Agrément du chant proche du vibrato.
- la chute
Agrément du chant étant une inflexion de la voix.
- la coulade ou coulement
Agrément placé entre deux notes réelles plus ou moins distantes consistant en plusieurs ascendants ou descendants. Le coulement ne se ferait qu'en descendant.
- le coulé
Selon Loulié ce serait « une inflexion de la voix d'un petit son ou son faible, ou d'une petite durée, à un son plus bas et plus fort. »
- le doublé ou tour de gosier
Agrément constitué de quatre notes enrobant une note principale, à partir de la note supérieure ou inférieure (dit alors renversé). C'est le gruppetto italien.
- le flatté ou flattement ou balancé
Agrément consistant en un tremblement simple et lent (ou deux coulés) suivi d'une chute
- le martellement
Agrément qui consiste en 2 petits sons conjoints précédent la note réelle et portant une liaison. Il pourra être double et aura 4 notes, ou encore triple et en comptera alors 6. Le martellement commence par la note d'harmonie et martelle avec la note immédiatement inférieure.
- le passage
Agrément du chant d'origine italienne consistant en des traits exécutés rapidement par degrés conjoints et placés entre les notes réelles du chant.
- le pincé
Agrément qui consiste en 1, 2, ou 3 battement (pincé simple, double ou triple) d'une note simple avec une note d'emprunt placée au degré diatoniquement inférieur en commençant toujours par la note principale. Il accompagne fréquemment un port de voix.
- le port de voix
Agrément qui consiste en Une inflexion ascendante de la voix vers un degré conjoint, lui même souvent porteur d'un pincé.
