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FINGERLESS : L'INTERVIEW







Why Not : Pour l’instant, on connaît encore peu de choses sur vous. On sait que Fingerless est originaire de Paris et a déjà quelques années d’existence derrière lui. Pouvez-vous vous présenter ?

Mike : Fingerless est né au siècle dernier mais c’est avec l’arrivée de Tibo en juillet 2002 que le groupe a pris une dimension plus « pro ». D’ailleurs, on donne de plus en plus cette date comme point de départ.
JB :
Steph guitares/chant
Jb : guitares/chœurs
Mike : basse
Tibo : batterie

WN : Quelles sont vos influences respectives, vos modèles ? Qui vous a donné envie de vous lancer dans l’aventure Fingerless ?

Mike : Tibo est le seul a s’être « lancé dans l’aventure » puisque c’est le seul qui a choisi de rejoindre le groupe à un moment où on affichait déjà nos intentions. A l’origine, Fingerless c’est des étudiants qui répétaient une fois tous les quinze jours donc on ne peut pas dire qu’on se soit lancés dans quoique ce soit. C’est venu petit à petit.
Steph : Radiohead, The Notwist, Snow Patrol, Muse, Deportivo, Eiffel, Dionysos, Dolly et 40 000 autres
Tibo : Led Zep, Kiss, Queen, Incubus, …
Jb : Comme dit Mike, au début on faisait ça sans savoir où on irait, c’est le groupe en soi qui nous a donné envie de continuer. C’est Fingerless qui nous a entraîné dans cette direction. Pour les influences et les modèles, ils sont très différents et on puise donc dans cette diversité pour créer notre univers.

WN : Votre musique représente une certaine forme de Pop en français, mais plus ambitieuse que ce qu’on a l’habitude d’entendre par ici. Comment fonctionnez vous en interne pour créer vos chansons ?

Mike : Depuis deux ans, notre façon de composer a beaucoup évolué. Pendant longtemps, Steph a apporté la quasi-totalité des morceaux avec une structure définie et il ne restait plus qu’à gérer l’orchestration. Petit à petit, chacun a commencé à apporter des idées d’arrangements puis des morceaux plus ou moins aboutis. Finalement, on peut dire aujourd’hui que c’est le groupe qui compose.


WN : Quand je parle de musique ambitieuse, je pense surtout à un morceau comme Ketamine qui explore des territoires nouveaux et assez inhabituels par ici. Dans votre esprit, cette chanson est-elle un coup pour voir ou est ce que ça pourrait être le futur de Fingerless ?

Mike : Ketamine est une de nos chansons préférées et ce n’est pas « un coup pour voir » simplement parce qu’il n’y a pas, à ma connaissance, de « coup pour voir » dans notre façon de composer. On bosse chaque chanson avec la même envie d’aboutir à quelque chose qui nous plaise complètement. Du coup, il faut parfois plusieurs mois pour qu’on termine un morceau… ce qui ne nous empêche pas d’être parfois déçu du résultat.
Steph : D’ailleurs je mets quiconque au défi de prédire la musique future de Fingerless, puisque nous même ne le savons pas. Les styles varient d’une chanson à l’autre bien que restant dans la catégorie Rock. Nous ne nous attachons pas à un style de chanson particulier mais plutôt à garder cette patte Fingerless. Alors demain, on peut te sortir un morceau qui tend vers le métal comme un autre plutôt électro, je ne sais pas. Tant qu’on l’a fait ensemble et qu’il nous convient.
Jb : Kétamine représente bien le groupe je trouve, à la fois violente, chaotique et très apaisée et planante. On la joue avec une émotion particulière sur scène. Elle clôture d’ailleurs notre set depuis un moment.

WN : Fingerless est un groupe Pop français avec une chanteuse, on n’échappe évidemment pas aux comparaisons avec Dolly ou Autour de Lucie. Musicalement et dans l’esprit, je vous sens aussi assez proches d’un groupe comme Kaolin. Est ce que vous vous sentez proche de ces gens là ?

Steph : J’aime bien le fait que malgré les comparaisons évidentes, tu nous rapproches d’un Kaolin. C’est un groupe que l’on aime bien, avec qui on eu l’occasion de jouer. Concernant, les groupes comme Dolly, bien sûr, faisant du rock avec une chanteuse, on nous colle souvent cette étiquette. Mais nous avons remarqué que les gens qui vont chercher plus loin, écoutent attentivement, se rendent compte qu’on ne fait pas la même chose. Dolly est un groupe que l’on respecte beaucoup, qui a un beau parcours, et définitivement une place importante dans le paysage rock français actuel ; et ce sont des gens super, en plus de ça. Quant à Autour de Lucie, je t’avoue qu’on connaît moins bien, mais j’aime le peu que j’ai pu écouter, personnellement.
Après, c’est la chanteuse qui parle, mais ces chanteuses ont de très belles voix, et Manu est quelqu’un de très haut placé dans mon estime. Ceci dit, on ne veut pas faire du Dolly et du Autour de Lucie, et on n’en fera pas ;)


WN : Je n’ai pas eu l’occasion de vous voir sur scène, mais vous avez déjà une belle réputation en live. Ces prochains mois, vous faites d’ailleurs en tournée qui va vous emmener aux quatre coins de la France. Comment vivez vous les concerts et le contact avec le public, est-ce déjà votre terrain de jeu favori ?

Steph : C’est quelque chose qu’on adore. Chaque semaine, en ce moment, le week-end est attendu avec impatience pour partir jouer. C’est la première fois qu’on va vraiment aller tourner en province et on est super enthousiastes. Réalistes aussi, car notre public est peu nombreux en dehors de Paris, et on sait qu’on ne va pas forcément jouer devant beaucoup de monde. Mais, cela ne nous empêche pas de passer de très bon moments, on aime rencontrer des gens par le biais des concerts, et surtout avoir la chance de faire découvrir notre musique.
Jb : Le live, c’est le moment où on peut donner ce que l’on a envie de transmettre. On travaille essentiellement pour le live et les chansons sont composées dans cette optique. Au moment de les enregistrer, il nous arrive de les retravailler parce que les émotions passent différemment entre un concert et un CD.

WN : Avec ce bouche à oreille qui commence à fonctionner autour de vous, plus K. qui me paraît très prometteur, les portes des maisons de disques commencent elles à s’entrouvrir ?

Steph : Doucettement. Disons que nous avons déjà la chance de pouvoir faire écouter K. à quelques maisons de disques, ce qui n’est pas donné à tous les groupes, car tu dois savoir que les Directeurs Artistiques sont plutôt difficiles d’accès sans relations dans le milieu musical.
Nous avons la chance d’avoir une manageuse qui bosse dans la musique et peut donc soumettre notre maxi aux pros. 2e chance aussi, nous avons des retours dans l’ensemble positifs. On n’a pas entendu de « ça n’va pas du tout » ou « ça ressemble trop à ».
Après, pour être honnête, vu la conjoncture actuelle du milieu du disque, tu ne dois pas être sans savoir que la plupart des maisons de disques vont mal. Elles s’engagent donc moins facilement qu’avant sur des groupes en développement, sont plus frileuses. Alors oui, elles s’entrouvrent, mais attendent qu’on leur soumette LE titre. Celui dont elles peuvent être sûres qu’il sera un tube. Donc nous, de notre côté, eh bien, on continue de composer, de faire parler de nous, et il y a bien un moment où l’une d’entre elles va nous juger prêts ;)


WN : D’une manière générale, est-ce facile d’être un groupe de Rock en France en 2005 ? Qu’est ce qui vous manque le plus pour faciliter les choses ?

Steph : Facile à partir du moment où tu n’aspires à rien. Il est facile de prendre des instrus, trouver un nom de groupe et s’amuser. Après, si tu veux faire carrière là dedans et en vivre, c’est difficile, et ça demande beaucoup de travail, de patience et de sacrifices au quotidien. Difficile aussi sans moyens. Pour te répondre, c’est ce qui nous manque aujourd’hui. C’est pour ça que nous aspirons à signer en maison de disques. A côté de cela, tu as des groupes qui se gèrent complètement en tant qu’indépendant, et tournent dans toute la France. Et tu as parallèlement ceux qui sont signés mais n’y arrivent pas. Nous avons des amis qui ont signé et ne marchent pas. Après, difficile de savoir pourquoi.
Mais il y a une scène rock bien présente en France, et la difficulté est pour celle-ci de toucher le grand public sans pour autant que l’étiquette « Rock » soit récupérée par les majors à des fins commerciales.
Jb : La grande difficulté est d’arriver à toucher du monde. Il est très difficile de diffuser sa musique et donc de se faire connaître. C’est pour cela que l’on essaie de tourner un maximum, mais la encore c’est le parcours du combattant : trouver des salles qui défraient assez pour pas se retrouver « dans le rouge », dans le même coin et sur le même week-end !!! Mais même si ce qu’on aime, c’est partir à l’aventure, il est clair qu’un coup de main serait le bienvenu.

WN : Vous avez déjà de nouveaux morceaux prêts pour l’enregistrement. Un premier LP est il dans l’air du temps ? Qu’avez vous en projets actuellement ?

Mike : On ne s’arrête jamais de composer donc, oui, il y a de nouveaux morceaux prêts à être enregistrés. En fait, on pense enregistrer plus régulièrement parce qu’on vérifie à chaque fois que les morceaux se bonifient avec le studio.
Steph : Cependant, un LP n’est pas dans nos projets. On veut que le jour où l’on enregistre un album, il bénéficie de bons moyens de production et de diffusion, qu’un maximum de gens puisse l’écouter et juger bon de l’acheter ou non. Beaucoup de groupes autoproduits se mettent aujourd’hui au format album du fait de la démocratisation du matériel de prise de son. Je trouve ça dommage, car on assiste à de nombreuses sorties d’albums de mauvaise qualité, et cela appauvrit l’image du concept ‘album’ en général. On préfère donc rester sur l’idée d’enregistrer un maxi dans quelques mois.
Jb : Le fait d’enregistrer, de maquetter, est quelque chose de très bénéfique pour le groupe. On peut vérifier la composition des chansons et avoir une idée du rendu final. On peut alors rectifier le tir et améliorer l’ensemble.


WN : Quels sont vos souhaits concernant Fingerless pour cette année 2005 ?

Steph : tourner, progresser, composer, donner la possibilité au plus grand nombre de gens de nous découvrir, et donc faire parler de nous. Faire une belle prestation au festival Solidays cet été, décrocher des premières parties. Enregistrer un prochain disque dont on soit fiers, et signer, on l’espère.
Continuer aussi de bosser avec les gens qui nous aident et qui font que Fingerless, aujourd’hui ce n’est plus 4 personnes mais toute une petite équipe.






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