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30 mai 2005


Ca y est c'est l'été. Et The Sunday Drivers est parfait pour la saison. Et pour ceux que la Pop agace, il y a aussi le premier album de Vitalic, noir et fort.




The Sunday Drivers : Little Heart Attacks



Titres

On My Mind
I Aint't Down
Often
Can't You See
Love, Our Love
Only In The Dark Days
Tears & years
I Should Go
Hate Yourself
Dark Does Die
Little Heart Attacks


L’été arrive. Les vacances approchent à grand pas. Alors comme tous les ans, il devient urgent de trouver la bande son de l’été. Celle qui nous accompagnera gentiment, lorsqu’on roulera dans notre cabriolet rutilant, les cheveux au vent sous un soleil aussi brillant que permanent. Parce que rouler dans un cabrio sur le front de mer sans une musique adéquate, ça frise la faute de goût. Mais bon, tout ce que je dis là vaut aussi pour ceux qui iront en vacances à la montagne ou à la campagne. Ca peut aussi marcher pour ceux qui resteront dans leurs 10 mètres carrés en ville, mais là il va juste falloir faire un petit effort d’imagination pour que ça fasse le même effet. En fait, la bande son de l’été, quelle que soit votre activité pendant cette période, pourrait fort bien s’appeler Sunday Drivers. Même le nom du groupe est pile poil dans l’ambiance. Les conducteurs du dimanche, ça vous indique tout de suite le genre d’atmosphère à laquelle on peut s’attendre. Le genre cool, pas pressé, qui roule en plein milieu de la route sans jamais jeter un œil dans le rétro. Le genre pénible pour tout conducteur raisonnablement pressé.
Franchement, ce groupe là ne pouvait pas mieux choisir son nom, tellement sa musique est justement cool, pas pressée et souriante. Un beau rayon de soleil musical. Et question soleil, ils connaissent, parce que contrairement aux apparences ils ne viennent ni de Manchester ou de Londres, mais d’Espagne. Mais à l’écoute de ce disque là, pas une seconde on ne peut se douter de l’origine du groupe. Pas une once d’accent, pas une seule référence ibérique. Mais finalement, peu importe d’où ils viennent, l’important reste bien leur musique, savant mélange de mélodies fines et sucrées, comme on savait si bien les faire dans les sixties, orgue hammond et guitares suaves à l’appui. Les références qui viennent à l’esprit penchent toutes irrésistiblement vers des souvenirs doux et ensoleillés, comme les Beatles (pour les refrains, of course) ou les Byrds (pour la sonorité d’ensemble). Sans oublier les Beach Boys pour les harmonies suaves et cette capacité à embobiner l’auditeur en moins de deux refrains. Ce disque a tout à fait le même profil que le So Much For The Cities des Thrills, sorti il y a deux ans, dont j’avais parlé à l’époque. Mais la grande différence, c’est que Little Heart Attacks ne se base pas uniquement sur de belles mélodies dont le taux de sucre serait l’argument principal. J’ai comme l’impression que ce disque là a tout pour durer et rester agréable bien au-delà de l’été. A commencer par un On My Mind d’ouverture qui a toutes les qualités pour vous imprimer son empreinte dans le cerveau pour un moment. Comme tout le reste de l’album, ce titre est un condensé de facilité Pop, d’élégance et de cool attitude comme on en trouve assez peu. Et cette musique là a le pouvoir assez rare de vous donner envie de tout arrêter pour prendre le temps. Le temps de quoi? C’est à vous de voir. Mais en tous cas il est vivement déconseillé d’écouter ce disque si on a une journée chargée devant soi ou un planning qui déborde. Parce qu’à son écoute, le réflexe premier est de prendre en urgence un jour de RTT. Ou de sécher violemment les cours, si on n’a pas encore la chance de pouvoir s’offrir sa musique avec ses propres euros. Bref, cette musique là crie STOP !!!! Et c’est ce que j’ai fait. Je me suis posé pour l’écouter. Faute de cabriolet et de mer (depuis Strasbourg, c’est pas la porte à côté), je l’ai écouté chez moi, le casque sur les oreilles. Mais franchement, peu importe, le plaisir est quasiment le même. Can’t You See est un délicieux hymne qui penche vers des mélodies assez proches des Thrills. Love, Our Love est de ces ballades limpides qui vous font garder les yeux fermés, orchestrales sans êtres lourdes. Only In The Dark Days laisse l’orgue Hammond s’en donner à cœur joie, just for fun. Tears & Years est une Popsong simplement adorable de simplicité et d’efficacité. A ce niveau, on n’en est encore qu’à la moitié de l’album et pourtant on en redemande déjà, tellement le temps a semblé passer vite.
Et ça continue avec le même bonheur. Jamais on n’a l’impression de tourner en rond ou de réentendre la même chanson, comme c’est si souvent le cas chez d’autres. Chaque morceau a suffisamment de personnalité pour imprimer sa marque propre, sans pour autant faire oublier les autres. Comme le somptueux Hate Yourself dont vous vous souviendrez pendant un bon petit moment, sans pour autant faire l’impasse sur la fragile et tremblante ballade qu’est Dark Does Die. Sans oublier le dernier morceau, Little Heart Attacks, qui ne semble être là que pour nous donner envie d’attendre une suite. Qu’on espère évidemment la plus rapide possible.
Les albums aussi simples et sans prétentions que celui là sont rares. Quand en plus ils sont aussi réussis que ça, il n’y a vraiment qu’une chose à faire. Faire un dernier effort pour se  précipiter dessus. Ensuite, vous aurez tout le temps pour ne rien faire d’autre que de l’écouter.


Pour plus d'nformations, le site officiel (révisez votre espagnol) :
www.thesundaydrivers.com



Vitalic : OK Cowboy


Titres

Polkamatic
Poney Part 1
My Friend Dario
Wooo
La Rock 01
The Past
No Fun
Poney Part 2
Repair Machines
Newman
Trahison
U And I
Valetta Fanfares



La French Touch a du plomb dans l’aile. C’est clair depuis un moment déjà. La vague d’inventivité qui a vu naître Air où Daft Punk pour ne citer que les plus marquants, a fini par être assimilée et est doucement mais sûrement devenue la norme, ce qui finalement est une assez belle fin pour tout mouvement musical qui se respecte. Et ce n’est pas le dernier Daft Punk, aussi auto parodique que fatigant, qui va nous rassurer sur le dynamisme de l’Electro à la française. Mais voilà, parfois de la braise renaît une flamme. Et c’est ce qui arrive avec ce premier album du dijonnais Vitalic. Autant les musiciens déjà installés ne nous passionnaient plus vraiment depuis un petit moment déjà, autant Vitalic a tout pour faire renaître l’envie et la passion. En fait, Vitalic, alias Pascal Arbez-Nicolas, a tout pour lui : la pèche de Daft Punk juvéniles (souvent), la grâce de Air (parfois) et surtout une inventivité retrouvée. Sans oublier le passé, faisons tomber les barrières juste pour voir ce qui se cache derrière. Ca pourrait être la devise de Vitalic.
Entre un joyeux Polkamatic, un Poney Part 1 qui flirte fort avec les Daft Punk période Homework, et un The Past qui fleure bon l’Air frais, on aime forcément tout de suite. Pas forcément subjugué, mais déjà accroché. Quelque part, dans sa diversité, le début de ce disque pourrait aussi rappeler le génial Destroy Rock’n’Roll de l’écossais Mylo. Mais la suite va nous montrer que Vitalic, c’est autre chose. Si Mylo personnifie une sorte d’Electro joyeuse et joueuse, Vitalic serait plutôt le parfait échantillon d’une techno sombre, emplie de tension et qui tendrait parfois presque vers l’Indus. Dans le genre, My Friend Dario est un vrai bolide Metallo-Indus du plus bel effet. Un bolide chromé incroyablement efficace, comme on en entend rarement. Mais l’intérêt de ce disque là est aussi de ne surtout pas se satisfaire d’un seul genre musical. Les petits intermèdes dans le genre de Wooo permettent de casser le rythme et de rendre nettement plus vivant cet album presque totalement instrumental. Vitalic explore et revisite. Et il explose littéralement à travers une bombe sonore comme La Rock 01, monument de Techno agressive qui laisse tout le monde sur place. Surtout les concurrents. Ca, les Daft Punk, perdus au milieu de leurs gimmicks, ne sauraient plus le faire aujourd’hui. Ce disque purement électronique dégage pourtant quelque chose de purement Rock’n’Roll, et donc de purement organique, comme dans le dantesque No Fun, puissant et halluciné.
En bref, les raisons de s’enthousiasmer à l’écoute de Ok Cowboy sont nombreuses, presque aussi nombreuses que le nombre de titres du disque. Ce disque donne clairement l’impression d’être énorme, de faire partie de ceux qui comptent. Qu’on côtoie la Techno hardcore et dévastatrice de Newman ou la musique électronique nettement plus décalée de Repair machines ou les sortes de ballades stratosphériques et irréelles que sont Trahison et U And I, le bonheur est partout et le régal permanent. Ici, l’inventivité côtoie l’efficacité, ce qui n’est pas forcément une évidence en terme de musique. Surtout électronique.
Vitalic n’est pas seulement la petite flamme qui pourrait ranimer un feu mourant, il est plutôt de ceux qui mettent le feu dans la tête de ceux qui ont la chance de l’entendre. Sa musique n’est peut être pas aussi facile que celle de ces autres collègues français, elle est globalement plus sombre et agressive, mais elle a en plus des petites choses qui manquent cruellement aux autres, comme des tripes et une âme par exemple. Et surtout, on y ressent une chose indispensable à tout bon album : le plaisir de jouer et de créer.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.vitalic.org



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