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30 avril 2007



The Young Gods : Super Ready / Fragmenté


Titres

I'm The Drug
Freeze
C'est Quoi C'est Ca
El Magnifico
Stay With Us
About Time
Machine Arrière
The Color Code
Super Ready / Fragmenté
Secret
Everythere
Un Point C'est Tout


Comme je le disais fin 2005, la sorti de leur album XXY, sorte de bilan de 20 ans de carrière, avait eu sur moi un effet régénérant et finalement assez inattendu. En permettant de retrouver sur un seul album la synthèse de toutes leurs digressions, il me donnait surtout une furieuse envie de découvrir la suite de leur histoire. Une suite forcément étonnante et passionnante. Comme toujours. Et comme aujourd'hui c'est mon anniversaire, Super Ready / Fragmenté ressemble à un beau cadeau.

Et ce Super Ready / Framenté sonne avant tout le grand retour des Young Gods sur leurs terres d’origine. Celles d’un Rock brut et viscéral où le feu des machines rallume une passion un peu disparue sur les albums précédents. Ce nouvel album flirte de nouveau avec cette sorte de Rock Indus étrangement envoûtant et venimeux. Mais sans pour autant tirer un trait définitif sur la période ambiant la plus récente. Toujours aussi décalé, toujours aussi inventif et surprenant, ce disque réussit par instants à mêler les deux mondes et à créer une musique totalement nouvelle (troublant The Color Code avec ses voix samplées). Les textes sautent de nouveau de l’anglais au français, souvent au sein d’une même chanson, ce qui donne des couleurs changeantes à l’ensemble.

Mais ce qui frappe le plus sur ce nouvel opus, c’est le retour remarqué à un son nettement plus dur. Les guitares sont de nouveau de sortie et surtout, le travail de Bernard Trontin à la batterie est proprement impressionnant. Il est pour beaucoup dans la réussite de cet album et dans la tension qui habite la plupart des chansons. Sans oublier le travail de Franz Treichler dont le chant parait encore plus habité et incantatoire que d’habitude. Le début de l’album est vraiment très fort, entre un I’m the Drug, digne successeur de L’Eau Rouge au niveau du climat et de l’énergie brute, ou un Freeze simplement torride (toujours ces climats lents et sinueux zébrés d’aveuglants éclairs soniques). C’est Quoi C’est Ca joue sur le contraste entre ces paroles inquiétantes et ces sonorités ultra saturées qui donnent l’impression de jouer à l’apprenti sorcier avec l’électricité issue de la foudre. Quand à El Magnifico, il contient une puissance organique incroyable qui semble se libérer à chaque refrain, comme une respiration. Quatre premiers titres impressionnants d’urgence et de maîtrise.

La suite de l’album ne continue pas entièrement au même rythme. On n’y aurait peut être pas survécu, d’ailleurs. Sur les titres suivants, les suisses mêlent leurs influences passées et plus récentes, comme sur le dépaysant et très atmosphérique Stay With Me où la cithare et les percussions indiennes s’envolent où The Color Code déjà cité plus haut.

Avec ce Super Ready / Fragmenté, les Young Gods donnent vraiment l’impression de s’auto régénérer, de s’inventer une seconde jeunesse. En piochant des idées dans les différentes périodes de leur déjà longue carrière, ils réussissent à en créer une sorte de synthèse. Et le résultat, carrément brillant, permet de se rendre compte à quel point la musique de ce groupe là peut être à la fois innovante et pourtant incroyablement efficace. Une nouvelle pierre précieuse ajoutée à une discographie qui force le respect. Pas encore aujourd’hui que la musique des Young Gods passera sur les radios, mais pourtant on a la sensation qu’on en est parfois pas loin. Un titre comme About Time, qui réussit à faire cohabiter une rythmique et une basse dansante avec cette sorte de menace diffuse et permanente qui est un peu leur marque de fabrique (un peu comme si le ciel pouvait nous tomber sur la tête à tout moment) pourrait en tous cas permettre d’ouvrir les oreilles de certains. Ce groupe est énorme. Et tout aussi sous estimé. Ce qui le rend encore plus précieux et indispensable à mes yeux.


Pour plus d'nformations, le site officiel : www.younggods.com


Les Rita Mitsouko : Variéty

Titres

L'Ami Ennemi
Communiqueur D'Amour
Rêverie
Berceuse
Meme Si
Rendez-Vous Avec Moi-MêMe
She'S A Chameleon
Soir De Peine
Badluck Queen
Ma Vieille Ville
Ding Ding Dong (Ringing At Your Bell)
Terminal Beauty (Avec Serj Tankian)


On pourra dire qu’ils ont pris tout leur temps pour sortir de leur léthargie. Ca fait déjà cinq ans que La Femme Trombone est sorti et qu’on était sans nouvelles du duo le plus passionnant du Rock français du siècle dernier (je sais, ça a l’air quasi antique). Enfin, pour être franc, passionnants ils l’étaient de moins en moins. C’était toujours agréable de les retrouver, toujours aussi sympa de découvrir leurs nouvelles chansons, mais il y manquait depuis longtemps déjà cette petite flamme qui changeait tout. Ce petit soupçon de non conformisme et d’audace qui les avait propulsé loin devant les autres. Quand on s’est imposé en étant différent, on se doit de le rester. Et depuis quelques albums, ce n’était plus le cas.

D’où cette pause de quelques années pour se ressourcer. Et Variéty (avec ce petit accent sur le e pour bien franciser le mot anglais) a bien profité de ces vacances. Les Rita Mitsouko n’ont plus sonnés si frais depuis des lustres. Le résultat de leurs cogitations a été de faire un album direct, d’écrire à nouveau des chansons simples, de ne plus chercher la difficulté ou les expérimentations. Parce qu’au fond, C’est Comme Ca, certainement leur titre le plus ébouriffant, n’est rien d’autre qu’un bon Rock qui fonce sans se poser de questions. Variéty a été écrit dans cet esprit. Mais attention, je ne dis pas que les Rita ont retrouvés le son et le style de The No Comprendo. Les années ont passées et tout le monde a vieilli, eux comme nous. Variéty est donc un disque emplit de chansons instinctives et directes, mais dans l’ensemble assez calmes et presque décontractées.

Pas de complications donc, ce qui donne des chansons aussi sympathiques que Communiqueur d’Amour ou L’Ami Ennemi.  Des titres sans autre prétention que celle d’être agréables à écouter. A son meilleur, ça donne même de très beaux moments, comme ces Même Si et Badluck Queen, deux délicieuses ballade où la voix de Catherine Ringer fait toujours des merveilles. Où encore Ma vieille Ville, cette ode nostalgique et très réussie à Paris et ma chanson préférée sur ce disque. Mais tout n’est pas si calme, on trouve aussi de quoi se dégourdir les jambes, avec en première ligne un Ding Ding Dong (Ringing At Your Bell) d’un optimisme béat, joyeux comme le printemps. Sans oublier Terminal Beauty en fin de disque, un ovni (traduisez donc les paroles pour voir !!) en duo improbable avec Serj Tankian, chanteur des très Metal System Of A Down. Surprenant et très réussi. Dans l’ensemble, ce disque dégage une légèreté et une joie de vivre qu’on ne connaissait pas chez les Rita. Comme si ils avaient échangé un baril d'anti conformisme contre un tonneau de bonne humeur. Et ça leur va franchement très bien.

Je trouverais quand même deux petites choses à reprocher à ce disque. La première est la production assez plate et tristounette, pourtant assuré par Mark Plati qui a déjà œuvré pour des gens comme David Bowie ou les Cure . Etonnant… Connaissant l’exigence de Ringer / Chichin à ce niveau là, on se pose des questions. Le son manque ici cruellement de dynamique. Pour avoir entendu quelques titres en live dans l’excellente émission La Musicale de miss Decaunes, je peux vous garantir qu’ils ont une tout autre gueule dans cette configuration là. L’autre reproche, mais là c’est affaire de goût, est que ce disque manque peut être un peu trop de fantaisie. A part Terminal Beauty cité plus haut, les pieds de nez et les audaces que le duo s’autorisaient dans le passé ont complètement disparus. Il faut s’y faire, les Rita Mitsouko ne sont plus différents, mais ils réussissent l’exploit, après plus de 20 ans de carrière, de sonner aussi frais et décomplexés que s’ils s’étaient rencontrés hier.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.ritamitsouko.com


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