Titres
I'm The Drug
Freeze
C'est Quoi C'est Ca
El Magnifico
Stay With Us
About Time
Machine Arrière
The Color Code
Super Ready / Fragmenté
Secret
Everythere
Un Point C'est Tout
Comme
je le disais fin 2005, la sorti de leur album XXY, sorte de bilan de 20 ans de carrière, avait eu sur moi un
effet régénérant et finalement assez inattendu. En permettant de retrouver sur
un seul album la synthèse de toutes leurs digressions, il me donnait surtout
une furieuse envie de découvrir la suite de leur histoire. Une suite forcément
étonnante et passionnante. Comme toujours. Et comme aujourd'hui c'est mon anniversaire,
Super Ready / Fragmenté ressemble à un beau cadeau.
Et
ce Super Ready / Framenté sonne avant
tout le grand retour des Young Gods sur leurs terres d’origine. Celles d’un
Rock brut et viscéral où le feu des machines rallume une passion un peu
disparue sur les albums précédents. Ce nouvel album flirte de nouveau avec
cette sorte de Rock Indus étrangement envoûtant et venimeux. Mais sans pour
autant tirer un trait définitif sur la période ambiant la plus récente. Toujours
aussi décalé, toujours aussi inventif et surprenant, ce disque réussit par
instants à mêler les deux mondes et à créer une musique totalement nouvelle
(troublant The Color Code avec ses
voix samplées). Les textes sautent de nouveau de l’anglais au français, souvent
au sein d’une même chanson, ce qui donne des couleurs changeantes à l’ensemble.
Mais
ce qui frappe le plus sur ce nouvel opus, c’est le retour remarqué à un son
nettement plus dur. Les guitares sont de nouveau de sortie et surtout, le
travail de Bernard Trontin à la batterie est proprement impressionnant. Il est
pour beaucoup dans la réussite de cet album et dans la tension qui habite la
plupart des chansons. Sans oublier le travail de Franz Treichler dont le chant
parait encore plus habité et incantatoire que d’habitude. Le début de l’album
est vraiment très fort, entre un I’m the
Drug, digne successeur de L’Eau Rouge
au niveau du climat et de l’énergie brute, ou un Freeze simplement torride (toujours ces climats lents et sinueux zébrés
d’aveuglants éclairs soniques). C’est
Quoi C’est Ca joue sur le contraste entre ces paroles inquiétantes et ces
sonorités ultra saturées qui donnent l’impression de jouer à l’apprenti sorcier
avec l’électricité issue de la foudre. Quand à El Magnifico, il contient une puissance organique incroyable qui
semble se libérer à chaque refrain, comme une respiration. Quatre premiers
titres impressionnants d’urgence et de maîtrise.
La
suite de l’album ne continue pas entièrement au même rythme. On n’y aurait peut
être pas survécu, d’ailleurs. Sur les titres suivants, les suisses mêlent leurs
influences passées et plus récentes, comme sur le dépaysant et très
atmosphérique Stay With Me où la
cithare et les percussions indiennes s’envolent où The Color Code déjà cité plus haut.
Avec
ce Super Ready / Fragmenté, les Young
Gods donnent vraiment l’impression de s’auto régénérer, de s’inventer une
seconde jeunesse. En piochant des idées dans les différentes périodes de leur
déjà longue carrière, ils réussissent à en créer une sorte de synthèse. Et le
résultat, carrément brillant, permet de se rendre compte à quel point la
musique de ce groupe là peut être à la fois innovante et pourtant incroyablement
efficace. Une nouvelle pierre précieuse ajoutée à une discographie qui force le
respect. Pas encore aujourd’hui que la musique des Young Gods passera sur les
radios, mais pourtant on a la sensation qu’on en est parfois pas loin. Un titre
comme About Time, qui réussit à faire
cohabiter une rythmique et une basse dansante avec cette sorte de menace diffuse
et permanente qui est un peu leur marque de fabrique (un peu comme si le ciel
pouvait nous tomber sur la tête à tout moment) pourrait en tous cas permettre
d’ouvrir les oreilles de certains. Ce groupe est énorme. Et tout aussi sous
estimé. Ce qui le rend encore plus précieux et indispensable à mes yeux.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.younggods.com
Les Rita Mitsouko : Variéty
Titres
L'Ami Ennemi
Communiqueur D'Amour
Rêverie
Berceuse
Meme Si
Rendez-Vous Avec Moi-MêMe
She'S A Chameleon
Soir De Peine
Badluck Queen
Ma Vieille Ville
Ding Ding Dong (Ringing At Your Bell)
Terminal Beauty (Avec Serj Tankian)
On pourra
dire qu’ils ont pris tout leur temps pour sortir de leur léthargie. Ca fait
déjà cinq ans que La Femme Trombone
est sorti et qu’on était sans nouvelles du duo le plus passionnant du Rock
français du siècle dernier (je sais, ça a l’air quasi antique). Enfin, pour
être franc, passionnants ils l’étaient de moins en moins. C’était toujours
agréable de les retrouver, toujours aussi sympa de découvrir leurs nouvelles
chansons, mais il y manquait depuis longtemps déjà cette petite flamme qui
changeait tout. Ce petit soupçon de non conformisme et d’audace qui les avait
propulsé loin devant les autres. Quand on s’est imposé en étant différent, on
se doit de le rester. Et depuis quelques albums, ce n’était plus le cas.
D’où cette
pause de quelques années pour se ressourcer. Et Variéty (avec ce petit accent sur le e pour bien franciser le mot
anglais) a bien profité de ces vacances. Les Rita Mitsouko n’ont plus sonnés si
frais depuis des lustres. Le résultat de leurs cogitations a été de faire un
album direct, d’écrire à nouveau des chansons simples, de ne plus chercher la
difficulté ou les expérimentations. Parce qu’au fond, C’est Comme Ca, certainement leur titre le plus ébouriffant, n’est
rien d’autre qu’un bon Rock qui fonce sans se poser de questions. Variéty a été écrit dans cet esprit.
Mais attention, je ne dis pas que les Rita ont retrouvés le son et le style de The No Comprendo. Les années ont passées
et tout le monde a vieilli, eux comme nous. Variéty
est donc un disque emplit de chansons instinctives et directes, mais dans
l’ensemble assez calmes et presque décontractées.
Pas de
complications donc, ce qui donne des chansons aussi sympathiques que Communiqueur d’Amour ou L’Ami Ennemi. Des titres sans autre prétention que celle
d’être agréables à écouter. A son meilleur, ça donne même de très beaux
moments, comme ces Même Si et Badluck Queen, deux délicieuses ballade
où la voix de Catherine Ringer fait toujours des merveilles. Où encore Ma vieille Ville, cette ode nostalgique
et très réussie à Paris et ma chanson préférée sur ce disque. Mais tout n’est
pas si calme, on trouve aussi de quoi se dégourdir les jambes, avec en première
ligne un Ding Ding Dong (Ringing At Your
Bell) d’un optimisme béat, joyeux comme le printemps. Sans oublier Terminal Beauty en fin de disque, un
ovni (traduisez donc les paroles pour voir !!) en duo improbable avec Serj
Tankian, chanteur des très Metal System Of A Down. Surprenant et très réussi.
Dans l’ensemble, ce disque dégage une légèreté et une joie de vivre qu’on ne connaissait
pas chez les Rita. Comme si ils avaient échangé un baril d'anti conformisme
contre un tonneau de bonne humeur. Et ça leur va franchement très bien.
Je
trouverais quand même deux petites choses à reprocher à ce disque. La première
est la production assez plate et tristounette, pourtant assuré par Mark Plati
qui a déjà œuvré pour des gens comme David Bowie ou les Cure . Etonnant… Connaissant
l’exigence de Ringer / Chichin à ce niveau là, on se pose des questions. Le son
manque ici cruellement de dynamique. Pour avoir entendu quelques titres en live
dans l’excellente émission La Musicale de miss Decaunes, je peux vous garantir
qu’ils ont une tout autre gueule dans cette configuration là. L’autre reproche,
mais là c’est affaire de goût, est que ce disque manque peut être un peu trop
de fantaisie. A part Terminal Beauty
cité plus haut, les pieds de nez et les audaces que le duo s’autorisaient dans
le passé ont complètement disparus. Il faut s’y faire, les Rita Mitsouko ne
sont plus différents, mais ils réussissent l’exploit, après plus de 20 ans de
carrière, de sonner aussi frais et décomplexés que s’ils s’étaient rencontrés
hier.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.ritamitsouko.com
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