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30 mars 2009



Rodolphe Burger : Valley Session


Titres

Lady Of Guadalupe
The Days Of Pearly Spencer
Que Sera Votre Vie
Love Will Tear Us Apart
Passe / Donne
The Shape On The Ground
Missing Shadow Blues
Pale Blue Eyes
Moonshiner
Marie


Je suis en train de m'apercevoir que pour la première fois depuis que Why Not existe, je suis en train de faire une semaine 100% strasbourgeoise ou en tous cas alsacienne. Ce n'était pas prévu du tout, mais voilà, mes artistes préférés par ici ont décidés de sortir deux albums au même moment. Et quels albums ! Avant de se pencher sur les Weepers Circus, regardons de plus près ce Valley Session. Ce nouvel album fait suite à l'indispensable No-Sport qui reste un de mes albums préférés de 2008. Un disque que je ne peux que continuer à vous recommander chaudement, si jamais vous ne connaissez pas encore le bonhomme. Tout comme je vous invite à découvrir ou redécouvrir Kat Onoma, son groupe précédent, qui reste pour moi un des plus passionnants artisans Rock de ces 20 dernières années. Carrément.

Comme d'habitude, Rodolphe Burger n'en fait qu'à sa tête, en faisant ce qu'il veut quand il veut. Et comme il veut, en plus. Ce Valley Session est une nouvelle preuve que cet homme là semble être en permanente ébullition artistique, toujours en train de chercher un angle nouveau ou une nouvelle voie pour sa musique. Un exemple de cette diversité, c'est lui qui a créé une partie des petites séquences sonores, toujours étonnantes et décalées, qu'on entend dans le tram strasbourgeois avant chaque station. Le titre de l'album fait référence au festival "C'est Dans La Vallée" qu'il a créé il y a neuf ans maintenant et qui se déroule tous les ans dans les environs de Sainte Marie Aux Mines où il habite. Mais bien qu'on puisse s'y tromper en voyant son titre, Valley Session n'est pas un album live. Non, c'est un album à l'esprit live. Tout comme, mais sans le public. Un album qui lui permet de figer sur CD un moment de complicité et de communion avec d'autres musiciens. Et il ne faudrait pas croire non plus que ce disque est une suite logique de No-Sport. Non, Valley Session est presque le contraire, un retour aux sources, un album très marqué par les racines Blues du monsieur,

Valley Session est un savant mélange de chansons réarrangées de Rodolphe Burger, pour la plupart anciennes, agrémentés de quelques reprises bien choisies. Bien choisies parce qu'elles lui correspondent toujours parfaitement. Au rayon des reprises, on trouve un très réussi The Days Of Pearly Spencer de David Mc Williams, Pale Blue eyes, chanson de Lou Reed qui semble être faite pour lui. Mais surtout, il y a aussi Love Will Tear Us Apart de Joy Division. Une chanson qui parait totalement décalée dans l'univers habituel de Rodolphe Burger, mais finalement pas plus que le Radioactivity de Kraftwerk déjà revisité à l'époque de Kat Onoma. Et pour tout dire, cette version du morceau culte de Joy Division est une vraie réussite. Pour moi, une reprise n'a d'intérêt que si elle évite le piège de la copie respectueuse. Elle n'a de sens que si l'artiste qui la reprend se l'approprie et la réinvente à sa façon. Et cette version là est incroyable. Au départ, on peine à reconnaître l'original, puis la chanson se met progressivement en place et devient une chanson de Rodolphe Burger / Kat Onoma qui aurait des airs de Joy Division. Une réinterprétation brillante d'une chanson culte. Une sorte d'exploit. Et puis j'allais oublier Moonshiner, reprise d'un titre traditionnel, sorte de blues réinventé comme les affectionne tant Rodolphe Burger.

Et puis à côté de ces quatre reprises, on trouve d'anciens morceaux de Kat Onoma ou de sa carrière solo. Parmi ceux là, j'ai une affection particulière pour Lady Of Guadalupe où la trompette d'Érik Truffaz fait merveille sur ce Blues lent et moite. Sans oublier Passe / Donne tellement meilleur que dans sa version originale, le très Rock et sombre Missing Shadow Blues et surtout The Shape On The Ground, magistral dans cette version toute en douceur et langueur. Rodolphe Burger donne l'impression d'être capable d'améliorer, de redonner des couleurs nouvelles à tout ce qu'il touche. Quand il reprend une chanson, qu'elle soit de lui ou pas, il est toujours capable d'en garder seulement le meilleur pour lui donner une seconde vie. Ce Valley Session est une nouvelle preuve flagrante que Rodolphe Burger possède un talent rare et qu'il fait partie de cette poignée d'artistes français qui possède un vrai univers totalement personnel. Au moment où Alain Bashung nous quitte, la musique d'un musicien aussi inclassable que Rodolphe Burger n'en a que plus de valeur encore.


Pour plus d'nformations, sa page Myspace :
Ici

La vidéo de Lady Of Guadalupe


Et celle de Love Will Tear Us Apart


Weepers Circus : En Concert

Titres

Ma Dame Aux Camelias
Liverpool
Le Coupable
Tout N'est Plus Si Noir
Le Cirque Des Gens Qui Pleurent
Apprends-Moi
Le K
Tout Le Monde Chante
La Fille Et Le Loup
L'Ombre Et La Demoiselle
La Renarde
Légion
Kashmir
Tout Le Monde Chante (Version 2009)
Tout Le Monde Chante (Version 2009) Vidéo


On a beau aimer les Weepers Circus dans leur version studio, il faut quand même bien avouer que les Weepers Circus en live, c'est carrément autre chose. Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j'ai été trop souvent déçu par tous ces groupes qui montent sur scène comme on va au boulot. Sans rien de plus que sur l'album studio, à tel point qu'en fermant les yeux on pourrait se croire chez soi en train d'écouter le disque. Pour moi, un concert, ça doit forcément être autre chose, une fête, une communion, un délire, tout ce que vous voudrez, mais surtout pas une copie conforme de l'album qu'on écoute à la maison. Et justement, les Weepers Circus font partie de ces groupes qui prennent une dimension supplémentaire en live. Eux sont capables de vous emmener ailleurs, dans leur monde. De vous entrainer là où ils veulent. Et quand le concert se termine, on a juste l'impression qu'il vient à peine de commencer, qu'on n'en a pas eu assez. Mais au final on garde des étoiles plein les yeux longtemps après que les lumières se sont éteintes.

Je les avais interviewés pour la sortie de La Monstrueuse Parade et je me souviens leur avoir demandé si un album live serait un jour possible. A l'époque, ils m'avaient répondu que c'était encore dans le domaine du rêve, parce que cher et compliqué à mettre en place, mais pas forcément impossible. Et voilà, finalement c'est possible. Ce concert a été enregistré à Strasbourg, à la fin de la tournée qui suivait le précédent album Tout N'est Plus Si Noir. Et il démarre par une des chansons les plus puissantes du groupe, cette Dame Aux Camélias qui a vraiment une sacrée gueule. On y trouve bien sur pas mal de chansons du dernier album, comme Liverpool, une chanson que j'aime beaucoup mais qui ne me parait pas vraiment taillée pour la scène ou Tout N'est Plus Si Noir et surtout le puissant Apprends Moi qui elles, sont parfaites ici. Et ces chansons enregistrées en live permettent enfin de ressentir un peu de la magie qu'on ressent quand on est dans la salle. Mais une partie seulement, malheureusement, puisque le groupe a fait le choix de couper tous ces petits monologues et apartés plein d'humour qu'ils glissent habituellement entre leurs chansons. Du coup, le début du disque, carré, Rock et puissant, donne une impression presque austère qui ne leur ressemble pas vraiment. Mais heureusement, savoir trouver le juste équilibre a toujours été une des grandes qualités du groupe, alors la suite vient remettre les pendules à l'heure. Des chansons plus sensibles et conviviales, comme le toujours émouvant Le Cirque Des Gens Qui Pleurent ou le joyeux La Fille Et Le Loup et surtout Tout Le Monde Chante, leur nouvel hymne scénique débridé, viennent rappeler que ce qui fait le charme du groupe c'est aussi la dérision, sans oublier le mélange et la confusion des genres.

On retrouve évidemment quelques vieilles connaissances, Le K, un Légion impressionnant ou L'ombre Et La Demoiselle faisant partie du voyage. Et puis bien sûr, il y a La Renarde, moment de grâce de chacun de leurs concerts, un moment où le temps parait suspendu, où tout le monde se tait tellement ce qui se passe est beau. Il ne manque que la voix d'Olivia Ruiz. Et pour finir ce concert, on trouve Kashmir. Non, vous ne rêvez pas, c'est bien le Kashmir de Led Zep', ce classique des classiques. Il fallait oser. Et surtout assumer ensuite. Mais le plus beau, c'est que cette reprise est carrément réussie. Evidemment, Alexandre Georges n'a ni la voix ni l'aisance vocale de Robert Plant, mais cette reprise est pourtant excellente. Elle réussit à garder toute la puissance et le lyrisme de l'original en lui associant les sonorités spécifiques des Weepers Circus.

Après ce morceau de bravoure, le groupe a eu l'idée d'ajouter une version studio réarrangée de Tout Le Monde Chante (et sa vidéo) qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. Mais à part ce petit bémol (rien ne vous empêche d'arrêter le disque juste après Kashmir), En Concert est une parfaite porte d'entrée dans l'univers des Weepers. Maintenant, y'a plus qu'à, comme dirait l'autre.


Pour plus d'nformations, leura page Myspace :
Ici

La vidéo de Ma Dame Aux Camélias

Et celle de La Renarde

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