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29 novembre 2004


Pour moi le duo Pinback est une révélation et le trio REM est bien plus qu'une confirmation, plutôt une institution.




Pinback : Summer In Abaddon


Titres

Non Photo-Blue
Sender
Syracuse
Bloods on Fire
Fortress
This Red Book
Soaked
3X0
Yello
Afk


Je ne sais pas si vous êtes nombreux à connaître ce groupe là. Pour ma part, c’est après avoir lu des avis assez positif sur leur compte que j’ai fini par essayer d’en savoir plus. Parce que pour ce qui est d’entendre leur musique… Là, vous pouvez tout de suite oublier. Pinback fait partie, et fera toujours partie je pense, de ces gens qui n’attireront jamais ni les radios, ni les télés. Anonymes parmi les anonymes, ce groupe n’a franchement rien pour attirer le regard. C’est même apparemment volontaire de leur part. Quand on va jeter un oeil sur leur site web, on ne peut que constater qu’il est lui aussi assez discret…
Alors forcément, la seule chose qui peut permettre à un groupe comme celui là de sortir du lot, c’est la musique. Et rien d’autre. Et là, dès qu’on écoute ce Summer In Abaddon, l’évidence saute au visage. On comprend que finalement, ils n’ont vraiment besoin de rien de plus que leur musique pour impressionner. Quoi que, un peu plus de marketing et de visuel ne pourrait pas faire de mal… Je sais juste que ce groupe est issu de la collaboration de Zach Smith, bassiste de son état et d'un guitariste nommé Rob Crow. Tous deux illustres inconnus au panthéon du Rock.
Pour en revenir à ce disque, Summer In Abaddon est le troisième album du groupe. Et il donne vraiment envie de découvrir les 2 précédents que je n’ai pas le plaisir de connaître. Si vous les connaissez, n’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. Que dire de leur musique ? En fait, elle rappelle plein de choses sans qu’on arrive à mettre le doigt sur ce que ça nous rappelle exactement. La musique de Pinback, bien qu’étant Pop et facile, ne se donne pas tout de suite entièrement. Il faut insister un peu pour vraiment l’apprécier à sa juste valeur. Pas de panique, ne prenez pas la fuite ! Leur musique n’est absolument difficile d’accès, elle est même immédiatement agréable, mais plus on l’écoute, plus on la découvre et plus on l’aime. C’est bien simple, depuis que j’ai découvert ce disque, il m’est devenu complètement indispensable. Il fait partie de ces disques qui paraissent inépuisables et dans lesquels ont découvre à chaque écoute des détails qu’on avait pas discerné jusque là. Les mélodies paraissent toujours simples (elles le sont d’ailleurs vraiment), mais les différentes couches mélodiques, les entrelacs de basses et de guitares sont d’une profondeur insoupçonnée. Vous avez fini d’explorer la première couche sonore, il y en a encore une autre dessous, puis encore une autre. Le duo de voix des deux membres du groupe, qui se croise et s’entrecroise, ajoute encore à l’impression de volume et d’espace sonore. A vrai dire, j’ai un peu de mal à expliquer ce disque. Il me donne un peu l’impression de ressembler à ces bâtiments qui sont petits vus de l’extérieur et qui paraissent immenses une fois vus de l’intérieur. Tout un univers tenant dans la taille d’un CD en quelque sorte.
De la même façon, j’ai bien du mal à trouver des références et à comparer ce disque à autre chose. Un peu de XTC par ci par là, pour la richesse des mélodies. Et encore, c’est vraiment pour trouver un vague point fixe auquel se raccrocher. Pinback est en fait un groupe à la musique à la fois unique et parfaitement identifiable. Et tout ça dans la discrétion la plus totale et avec une facilité étonnante. Sans esbroufe et sans frime. Il y a dans ce disque des moments assez inoubliables (et qui gagnent encore en épaisseur à chaque écoute). Le point d’entrée le plus facile de Summer In Abaddon est le lumineux et évident single qu’est Fortress. Un exemple parfait du style si délicatement et si délicieusement complexe du groupe. Ajoutez à ça des pièces rares comme le coupant Non Photo-Blue, le magnifique et lancinant 3x0  ou le plus pêchu Afk et vous avez ici un des albums les plus intéressant de l’année. Carrément.
Et le plus génial avec ce disque que j’écoute en boucle depuis un petit moment déjà, c’est que je suis sûr de ne pas encore en avoir fait le tour. Je suis sûr, dans mes futures écoutes, d’y découvrir encore de nouvelles couleurs, de nouveaux sons, de nouvelles harmonies. Inépuisable, Summer In Abaddon est indispensable.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.pinback.com




REM : Around The Sun

Titres

Leaving New York
Electron Blue
Outsiders
Make It All Okay
Final Straw
I Wanted to Be Wrong
Wanderlust
Boy in the Well
Aftermath
High Speed Train
The Worst Joke Ever
The Ascent of Man
Around the Sun



Treizième album déjà. Et finalement, depuis pas mal de temps déjà je n’attends plus de révolution ou de sensation forte en provenance de REM. Depuis la défection musicale de leur batteur Bill Berry (pour cause de rupture d’anévrisme sur scène, quand même…), quelque chose a été irrémédiablement cassé. Le REM d’avant a définitivement disparu et depuis il donne l’impression de se chercher d’album en album. D’essayer de se reconstruire à trois, avec toujours l’impression de trahir le membre manquant. Les membres de ce groupe là se connaissent depuis le lycée et leur amitié semble indéfectible, au dessus de tout. Alors forcément le départ de l’un d’entre eux est un cataclysme dont il faut se remettre. Et avec le recul, j’ai vraiment l’impression que le groupe ne s’en est jamais vraiment remis. La famille REM a perdu un de ses membres et le groupe ne sera plus jamais celui qu’on a connu avant.
Je ne veux surtout pas dire que leurs disques sont moins bons aujourd’hui. Surtout pas. Mais chaque nouvel album donne l’impression d’avoir été plus difficile à accoucher. Autant leurs anciens disques paraissent venir naturellement, presque sans préméditation, autant les derniers semblent avoir été mûrement réfléchis et pas forcément faciles à créer. Le départ de Bill Berry les a forcément poussés à réfléchir sur eux et sur ce qu’ils voulaient devenir, ou continuer à être. Et ça s’entend. Up était l’album de tous les doutes, à tel point que la batterie avait été presque totalement gommée, remplacée par des boites à rythmes. Sûrement pour ne pas froisser l’absent : « tu vois on continue sans toi, mais on ne t’as pas remplacé…». Et pourtant, tous ces doutes et ces scrupules leur avaient permis de nous offrir un bel album. Plus tâtonnant et moins évident que les précédents, mais tout aussi mémorable.  Reveal avait confirmé que le groupe survivrait à trois membres.
Alors, comme d’habitude, je savais que je pouvais me précipiter sur ce Around The Sun les yeux fermés, sans le moindre doute. C’est bien simple, ce groupe là ne m’a jamais déçu. Depuis Murmur, leur premier album déjà si unique, ce groupe là n’a jamais fait aucune faute de goût. Forcément, certains disques me plaisent moins que d’autres, mais jamais je n’ai été vraiment déçu par un de leurs disques. Michael Stipe, Peter Buck et Mike Mills sont des musiciens comme je les aime, des gens qui ne vivent que par et pour leur musique et qui sans elle ne seraient plus vraiment eux même. Et quoi qu’ils fassent, ça s’entendra toujours, sur chaque chanson de chacun de leurs disques. C’et ce qui fait la différence entre eux et beaucoup d’autres. Et c’est ce qui fait encore une fois la différence sur le petit dernier, Around The Sun. Une chanson comme Leaving New York est typique de ce que ce groupe peut avoir de si particulier. Cette chanson a encore une fois quelque chose de spécial, un équilibre, une grâce toute spéciale, qui n’appartient qu’à eux. Encore un morceau inoubliable dont on n’est pas prêt de se lasser. Un de plus. Dans un genre différent, Electron Blue est une chanson superbe (et encore une fois adossée à une boite à rythme…). Peut être bien mon morceau préféré de l’album. Et encore une occasion de se rendre compte à quel point la voix de Michael Stipe peut être belle et unique. C’est vrai, il y a dans ce disque quelques morceaux qui ne laisseront pas une trace indélébile dans leur discographie (le très poussif I Wanted To Be Wrong ou le déjà entendu The Ascent Of Man), mais l’ensemble donne encore une fois un très bel album, dans une veine un peu plus nostalgique et douce-amère qu’à l’accoutumée. Outsiders dans une veine un peu décalée, Make It All Okay par contre typique de la veine la plus brumeuse du groupe ou encore un Wanderlust et un Aftermath à la fière allure, donnent à ce disque ses lettres de noblesse.
Et même si ce disque n’égale pas le sublime Automatic For The People (mais je n’attends plus d’eux qu’ils atteignent à nouveau ce sommet là), il est une belle pierre de plus dans une collection qui compte déjà pas mal de beaux bijoux. Pour moi le plaisir de les retrouver est toujours le même. J’aime ce groupe depuis le début et je l’aimerai jusqu’au bout, je pense. Pas impartial du tout, donc...  C’est vrai, avec ce Around The Sun, il n’y a rien de nouveau sous le soleil, mais quand il brille de cette façon là, le monde parait vraiment plus beau.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.remhq.com



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