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29 septembre 2003


Deux évènements cette semaine, avec l'arrivée du dernier Muse et une révélation française nommée Elista.




Muse : Absolution

Titres

Intro
Apocalypse Please
Time Is Running Out
Sing for Absolution
Stockholm Syndrome
Falling Away with You
Interlude
Hysteria
Blackout
Butterflies and Hurricanes
Endlessly
Thoughts of a Dying Atheist
TSP
Rule by Secrecy


Un nouvel album de Muse est toujours un événement. En tous cas, en ce qui me concerne… En effet, depuis leur premier album, ils font partie des quelques groupes que j’aime tout particulièrement et que je suis de prêt.
La dernière fois qu’on avait eu de leurs nouvelles, c’était pour Hullabaloo. A la place d’un nouvel album flambant neuf, rempli de nouvelles chansons, ils nous avaient livrés un double album qui contenait tout ce qu’il fallait pour essayer de patienter : un live enregistré à Paris, plus un deuxième disque contenant une sélection de B-sides inédites en album. A ça, ils avaient ajouté un DVD, celui du concert du Zenith. Un DVD (chroniqué sur ce site) que je conseille plus que vivement. Pour moi, il y a là dedans tout ce que doit être le Rock sur scène, énergie, lyrisme, sueur, dépassement de soi et communion avec le public. Tout ce qu’on est en droit d’attendre d’un grand groupe en version live et en 16/9°.
D’accord, tout ça nous a bien aidé à prendre notre mal en patience, maintenant arrive enfin le nouveau disque, cette fois rempli à ras bord de nouvelles chansons. En fait, si j’essais de me souvenir de mes pensées juste avant de mettre le disque dans le lecteur, je souhaitais entendre le Muse que j’aime, celui qui n’a fait que se bonifier au fil du temps, mais toujours avec le même son et la même énergie. Je ne souhaitais pas de révolution, juste une nouvelle ration d’hymnes comme eux seuls savent en faire. Et bien, Absolution, c’est exactement ça. Un nouveau chapitre d’une série qu’on aime, pas une nouvelle série. Et c’est très bien comme ça.
Après une courte Intro, ça démarre comme on l’aime, sobrement, au piano, puis ça part progressivement pour finir par décoller vraiment. Apocalypse Please est du pur Muse comme on l’aime. Puis vient déjà Time Is Running Out, single largement à la hauteur, qui nous démontre une fois de plus qu’il n’y a qu’eux pour parvenir à mêler aussi bien les élans du cœur avec l’indispensable énergie du Rock. Le lyrisme est toujours là, porté par la voix toujours aussi belle et aérienne de Matthew Bellamy. Le trio est bien de retour, pas de doute possible. On continue avec une ambiance piano / guitare apaisée qui se termine en apothéose électrique. Sing For Absolution fait déjà partie des futurs moments de bravoures de leurs concerts à venir. Première tornade électrique de l’album avec Stockholm Syndrome, par moment très proche du Metal, encore une chanson à décollage vertical qui vous emmène vraiment très haut. A travers un morceau comme celui ci, les influences classiques de Matthew Bellamy explosent une nouvelle fois au grand jour, très proches dans l’esprit de grands guitaristes du genre Ritchie Blackmore. C’est justement cette culture musicale panoramique de Matthew Bellamy qui fait la différence et permet au groupe d’aller plus loin que les autres, vers des horizons qui paraissent sans doute trop risqués ou trop lointains à d’autres. Leur talent musical fait le reste. Ils osent explorer et c’est pour ça qu’ils restent à ce point inimitables. Hysteria, par exemple, est un nouveau chef d’œuvre du groupe, puissant, à la fois aérien et efficace, immédiatement inoubliable.
Certains les taxent d’être pompiers. Peut être. Je peux en tous cas comprendre la critique. J’adore Muse, mon jugement est donc forcément partial. J’ai d’ailleurs toujours aimé les groupes un peu frimeurs et pompiers, à partir du moment où la qualité de leur musique était suffisante pour faire passer la frime au second plan. Muse fait assurément partie de cette catégorie. Blackout est un bon exemple de morceau orchestral, qui pourrait donner quelque chose de carrément boursouflé chez certains, mais qui est tout simplement beau chez Muse. Il s’intègre parfaitement dans leur style Rock mâtiné d’influences Classiques. Tout comme Butterflies And Hurricanes, dans le même genre, mais avec plus de pêche. Voilà d’ailleurs un titre qui résume assez bien leur style musical qui réussi à faire vivre de fragiles papillons mélodiques au milieu de tornades électriques. Et quand on parle de tornade, Tsp est là pour nous remettre dans l’ambiance et nous rappeler que malgré les métissages, Muse est avant tout un groupe de Rock qui sait aussi faire du bruit.
On trouve ensuite un morceau d’un genre un peu nouveau pour le groupe, Endlessly est une sorte de chanson cool, entièrement dédiée aux machines, sans guitares. Thoughts Of A Dying Atheist nous ramène en terrain connu, peut être un peu trop d’ailleurs. Un petit air de déjà entendu ? Et pour finir, Ruled By Secrecy est une magnifique ode planante au piano, toute entière tournée vers le côté le plus tourmenté et lyrique du groupe. Superbe.
Je crois que de toute façon, je n’arriverais pas à être impartial avec ce groupe. Je peux au moins vous dire que j’ai pris autant de plaisir à découvrir ce disque que j’en ai pris avec les précédents. J’ai donc toutes les raisons de croire que cet album sera aussi inusable que les autres. En tous cas, je persiste à croire que ce groupe est important et qu’en plus il a tout pour plaire au plus grand nombre. Si pour une fois qualité pouvait rimer avec renommée…


Pour plus d'informations, le site officiel :
www.muse.mu




Elista : Elista

Titres

Debout
La Nuit Madrilène
La Vie à Deux
Rendors-Toi
Tu Es Légère
Perceval
Derrière Elle
Déçu Du Paradis
De Tous Ses Feux
Tout Ce Qui Me Retienne (Ta Main Dans La Mienne)



Il arrive par moment que je me demande où en est le Rock en France et surtout où se trouvent les groupes français crédibles. Ceux qui peuvent nous offrir une alternative présentable à tout ce qui se fait chez nos voisins gros vendeurs de disques. Et bien souvent, en faisant le compte des groupes et chanteurs qui comptent vraiment, j’ai l’impression qu’il y a comme un manque.
Pour un Noir Désir (qui risque fort de ne plus exister) ou les Têtes Raides, combien d’autres groupes d’ici qui comptent vraiment. Ils ne sont franchement pas nombreux. Depuis toujours, les maisons de disque en France, comme ailleurs je suppose, ne sont capables de parier que sur des choses qui ont déjà marchés avant. Les exemples de clones en tous genres, aussi éphémères que pathétiques ne manquent pas. Alors, pour une fois, si une major avait parié sur le supposé clonage avec quelque chose et c’était complètement trompée, ce serait franchement parfait et plutôt réjouissant. Et j’ai vraiment l’impression que c’est ce qui se produit avec Elista. Etant donné ce que j’ai entendu sur le groupe, ça me semble être l’archétype du malentendu. On les compare partout à Mickey 3D (qui a eu le mérite de sortir un album en tous points réussi). Mais franchement, je ne vois pas trop où se situe le lien. Ou plutôt si : dans le premier single du groupe, Debout, où il existe en effet une sorte de cousinage vocal avec le Respire des susnommés Mickey 3D. Mais à par ça, vraiment aucun point commun entre les deux groupes, et c’est tant mieux. Tout porte à croire que leur maison de disque a essayer de jouer sur cet unique point de ressemblance pour essayer de vendre. Ca marchera peut être, et dans ce cas tant mieux pour Elista. Car franchement, ils méritent de vendre beaucoup de disques. Pas parce qu’ils ressemblent à Mickey 3D, ce qui, je le répète n’est pas vraiment le cas, mais surtout parce que leur premier disque est tout simplement excellent.
Les vrais révélations et les vrais coups de foudre français se font rares ces derniers temps, et quand il s’en présente un, je ne peux qu’en parler. Je connais peu de choses sur ce groupe, mais j’ai l’album entre les mains. Et franchement, nul besoin de savoir quoi que ce soit d’autre sur eux. J’ai entre les mains ce qui s’apparente pour moi à la révélation française de l’année. Voilà un groupe sorti de nulle part, et qui est capable de nous offrir un disque entier, tout d’un bloc, sans fioritures ni compromissions. Elista possède déjà son style propre, qui ne doit rien à personne et se suffit à lui même. Si on cherche des influences, c’est plutôt du côté anglo-saxon qu’il faudrait le chercher. Mais franchement pas chez nous. Elista nous propose en fait une musique à la fois très aérienne dans la mélodie et le chant, et très Rock dans le style général, notamment dans le son des guitares. Ce n’est pas sans me rappeler l’excellent dernier album de Grandaddy que j’ai chroniqué ici récemment. Belle comparaison, en ce qui me concerne.
L’album commence avec Debout, premier single assez trompeur. Dès La Nuit Madrilène, deuxième chanson du disque, on est dans l’ambiance et La Vie A Deux fini de nous convaincre qu’on tient enfin là une bien belle nouveauté française. Ce qui impressionne le plus sur ce disque, c’est l’unité des chansons. Ici, on ne saute pas du coq à l’âne, on entre vraiment dans un monde tout de suite cohérent. Elista a déjà suffisamment de vécu pour avoir réussi à créer son propre univers. Un univers tout en demi teinte, dans le genre doux amer ou sucré salé. Ce groupe sait cultiver à merveille l’art du parfait dosage entre le poil à gratter et le velours. Tu Es Légère est un beau petit bolide Pop-Rock comme on ose même pas en rêver chez nous.
Passée la première écoute et la première impression musicale, qui m’a personnellement déjà complètement convaincue, je me suis mis à zoomer un peu sur les paroles. Et là c’est de nouveau une bonne surprise, comme dans La Vie A deux : « Nous voilà bien mal barrés.. Je le devinais dans tes yeux, j’assistais déjà sans broncher, à nos adieux : on n’en aura fait qu’une bouchée de la vie à deux » ou dans Tout Ce Qui Me Retienne : « Ce qui m’est cher m’enchaîne, tout ce qui me retienne, c’est ta main dans la mienne ». Une musique précise et efficace plus des textes ciselés et qui vous touchent : voilà le portrait d’Elista.
On peut passer du temps à chercher un seul morceau faible dans ce disque. Mais ce serait du temps perdu. Cet album est cohérent du premier au dernier morceau, avec des réussites majeures, comme La Vie A deux, Tu Es Légère, Derrière Elle ou De Tous Ses Feux. Et je suis persuadé que le temps et d’autres écoutes ne pourront que me faire découvrir et apprécier d’autres chansons.
Si vous êtes en manque de très bon Rock chanté (et bien écrit) en français, précipitez vous sur ce CD. En ce qui me concerne, je suis sûr d’être très loin d’en avoir épuisé toutes les richesses.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.elista.fr.st



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