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29 juin 2009
Titres Quand je réécoute le précédent Happy
Mystery Child (et ça m'arrive encore assez souvent), je me dis que
ce groupe là a vraiment une histoire surprenante. Groupe underground s'il
en est, mythique pour certains, toujours adulé par ses fans et surtout toujours
méprisé par les médias parisiens sans trop qu'on sache vraiment pourquoi,
il s'est construit tout seul. A force de tournées, de contact direct avec
un public qui se prenait en pleine tête cette musique pas comme les autres,
Trisomie 21 s'est installé durablement dans le paysage musical français.
Toujours en arrière plan, évidemment, toujours underground. Happy Mystery
Child était l'album du renouveau, celui d'un groupe qui venait d'arriver
à se persuader que la lumière du soleil pouvait aussi côtoyer l'ombre. Celui
d'un groupe qui avait décidé de ne plus seulement se cacher derrière ses
atmosphères sombres mais d'écrire des chansons où la Pop pouvait aussi avoir
sa place. Black Label est le chapitre II de cette nouvelle ère. Et comme dans tout bon bouquin, après
la mise en place de l'histoire dans les premiers chapitres, les suivants
voient l'intrigue se mettre doucement en place. Black Label marque
encore une étape déterminante dans la discographie du groupe. Tout en poursuivant
dans cette nouvelle direction que j'ai envie de qualité de Pop sombre, ils
en repoussent encore les limites en inventant une musique une nouvelle fois
très personnelle. Aujourd'hui comme hier, la musique de Trisomie 21 est
immédiatement reconnaissable et ne ressemble qu'à eux. Même si dans certaines
atmosphères de Pop brumeuse on pourra y trouver des traces des tous premiers
albums de Clan Of Xymox (que je vous conseille vivement d'écouter par ailleurs).
Autrement plus étonnant, le chant de Philippe Lomprez rappelle parfois celui
de Jim Kerr des Simple Minds. Quand on se souvient du chant des premiers
albums de Trisomie 21, c'est forcément étonnant. Pas de panique, la musique
de Trisomie 21 reste encore assez éloignée de cette des écossais. Mais l'évolution
la plus marquante sur Black Label, c'est cette puissance nouvelle.
Tout en restant fidèle à ses valeurs, avec Happy Mystery Child,
Trisomie 21 avait fait un album étonnement chantant, presque léger et fragile,
où l'électronique prenait beaucoup de place. Black Label conserve
le côté mélodique de son prédécesseur mais change tout le reste. Le son
de Black Label est dense et puissant. Sombre aussi. Beaucoup plus
sombre. Il ressemble à une synthèse entre le son de l'inquiétant Chapter
IV, sorti il y a plus de vingt ans, et Happy Mystery Child.
L'électronique est toujours là, mais elle s'est mise au service des autres
instruments. Notamment au service de la basse de Hervé Lomprez qui fait
ici un retour monumental. Sa basse est partout, elle est à la base de tout,
ce qui donne immédiatement aux chansons une tonalité plus grave. Dans tous
les sens du terme. Le premier morceau de l'album est
une illustration parfaite de ce nouveau virage musical. The Camp
est un titre impressionnant. Sombre, mélodique et puissant comme un uppercut,
il prend l'auditeur au dépourvu. Le très beau Glistering Like Gold,
plus lent rappelle un peu plus Happy Mystery Child. Mais dès One
Minute In The Dream World, on repart vers ce nouveau son intensément
Rock. Jusqu'à aujourd'hui, jamais le groupe n'avait atteint cet équilibre
parfait entre l'ombre et la lumière, entre la Pop et ses racines Cold-Wave.
Le Trisomie 21 version 2009 semble totalement décomplexé et ouvert à toutes
les possibilités. Qui fait du Rock, qui fait de la Pop ? Qui a tort, qui
a raison ? Quelle musique est respectable ? En mettant volontairement toutes
ces questions de côté, les frères Lomprez accouchent d'un album parfaitement
équilibré. Et parce que la puissance ne fait pas tout, ils nous offrent
les poignants Half A Drop et The Lined Hands Of Afternoon,
juste histoire de nous confirmer qu'ils n'ont pas perdu la main sur ce terrain
là non plus. En 2005, je qualifiais Happy Mystery
Child de meilleur album du groupe. Je récidive aujourd'hui. Black
Label lui est encore bien supérieur. Voilà le premier album de Trisomie
21 susceptible de plaire autant aux adeptes de Cold-Wave qu'aux amateurs
de Pop brumeuse ou aux fans de Rock Indus. Et Trisomie 21 arrive à ce petit
exploit sans renier quoi que ce soit à ses amours passées. Passionnant de
bout en bout, irréprochable et sans compromission, Black Label
est un des très grands albums Rock de l'année.
Titres Après deux albums indispensables,
The Runaway Found certainement un des meilleurs premiers albums
de l'histoire du Rock et un Nux Vomica qui enfonçait le clou de
façon magistrale tout en élargissant la palette musicale, que peut on sérieusement
attendre du troisième album du groupe de Finn Andrews. Peut on vraiment
oser rêver d'un troisième opus de ce niveau là ? Pas nécessairement. Et
on aura raison. Quand on place dès le début la barre
à des hauteurs olympiques, il est forcément difficile de se maintenir à
ce niveau là. Sun Gangs en est la démonstration. Quand on écoute
ce nouvel album, on ne peut s'empêcher de faire des comparaisons, forcément.
D'autant plus qu'au niveau du style, Finn Andrews a choisi de ne pas choisir.
A fil des chansons de cet album, on passe d'une ballade typique de The
Runaway Found à un Rock plus enlevé ou carrément énervé qu'on aurait
pu trouver dans Nux Vomica. Et plus que jamais, en l'écoutant,
on se dit que Finn Andrews a tout pour être une sorte de fils spirituel
de Nick Cave. Mais à chaque fois ou presque, on se dit que cette fois ci,
il manque quelque chose. Qu'on a déjà entendu ça avant, en mieux. Les chansons
du néo-zélandais sont toujours aussi bien écrites, toujours aussi racées.
Sa voix est toujours une des plus belles et des plus expressives qu'on puisse
croiser dans le monde du Rock. Mais il manque ce qui faisait toute la différence
sur les précédents albums. Il manque un cœur qui bat. Et ce n'est pas la
pochette qui présente justement un cœur qui pourra nous tromper. Ce cœur
là est juste un organe. Celui qui manque, c'est l'autre. Celui qui est directement
relié à l'âme et qui permet à certains d'écrire des chansons qui vous marquent
pour longtemps. Des comme ça, Finn Andrews en a écrit, à ses débuts. Aujourd'hui,
il donne juste l'impression de dérouler tranquillement. Mais compte tenu
du niveau du bonhomme, ça reste de très bon niveau. C'est juste un peu plus
routinier et sans surprise. Et pourtant, on trouve encore sur
Sun Gangs quelques diamants. A commencer par Sit Down By The
Fire qui donne pendant un instant l'impression que ce troisième opus
sera du niveau des précédents. On retrouve là toute la verve et le cœur
qu'on apprécie tant chez The Veils. Cette chanson là est magnifique. La
suite l'est un peu moins. Mais là, je suis en train de m'apercevoir que
ça me gênerait presque d'écrire des choses négatives sur les chansons de
cet homme là. Tellement j'ai aimé ses deux premiers albums. Parce qu'en
replaçant les choses à leur juste place, ce disque là ne contient aucune
véritable mauvaise chanson. On a juste souvent l'impression qu'elles tournent
en roue libre, que le groupe fait juste son boulot. A quelques exceptions
près, comme sur l'enflammé Three Sisters qui rappelle tellement
le Ten Stones de Wooven Hand ou The House She Lived In
qui ne ressemble définitivement qu'à une chanson de The Veils avec toute
sa classe. A travers ces quelques éclairs, on comprend que le The Veils
qu'on a adoré est encore là quelque part, juste en dessous de cette couche
un peu trop superficielle. Qu'il suffirait de bien peu de choses pour qu'il
refasse surface. Juste une petite flamme en plus, juste un peu plus d'envie
et de coeur. Finn Andrews est toujours le même brillant songwriter, il s'est
juste endormi sur ses lauriers. C'est arrivé à bien d'autres avant lui.
Et bien d'autres avant lui ont su réagir. A bientôt, donc.
Et la vidéo de The Letter :
The Camp
Glistering Like Gold
One Minute In The Dream World
Shakespeare
Half A Drop
Hear Me Now
Sadness Forces
Shadows Army
Angels Of Rain
Outside The Door
The Lined Hands Of Afternoon
Pour plus d'nformations, leur page Myspace:
Pas de vidéo mais des extraits de tous les titres de l'album
Ici
The Veils : Sun Gangs
Sit Down By The Fire
Sun Gangs
The Letter
Killed By The Boom
It Hits Deep
Three Sisters
The House She Lived In
Scarecrow
Larkspur
Begin Again
Pour plus d'nformations, le site officiel :
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