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29 mars 2004


Voilà enfin le DVD live de Placebo, fidèle à tout ce que le groupe est capable de dégager sur scène. Et le premier album de Melissa Auf Der Maur, qu'on avait pris l'habitude de voir dans l'ombre des autres et qui apparait aujourd'hui en pleine lumière.




Placebo : Soulmates Never Die

Titres

Bullet Proof
Allergic
Every You Every Me
Bionic
Protege Moi (Alt. Version)
Plasticine
Bitter End
Soulmates
Black-Eyed
I’ll Be Yours
Special Needs
English Summer Rain
Without You I’m Nothing
This Picture
Special K
Taste In Men
Slave To The Wage
Peeping Tom
Pure Morning
Centerfolds
Where Is My Mind ?


Un peu comme pour Muse et son Hullabaloo Soundtrack, j’attendais avec impatience la sortie d’un DVD live de Placebo. Pour l’un comme pour l’autre, la scène est un endroit privilégié, l’endroit où ils se sentent à l’aise et où ils peuvent donner leur pleine mesure. Le DVD de Muse avait confirmé que l’expérience pouvait être réussie, si on fait abstraction d’un montage hystérique qui empêche de regarder le concert d’une seule traite, sous peine de belles migraines ophtalmiques. Placebo dégage aussi une belle énergie en live et ses chansons sont idéales pour enflammer un public dévoué d’avance. L’autre point commun entre Muse et Placebo, c’est qu’ils ont tous les deux choisis Paris, et plus particulièrement Bercy, pour passer à l’acte sur DVD. Ca ressemble même à une sorte de passage obligé, puisque Depeche Mode aussi avait choisi cet endroit pour y filmer son très bon DVD One Night In Paris. Tous ces groupes ont en commun le fait de très bien marcher chez nous, même plus que chez eux pour la plupart. Et une salle fermée de cette taille donne forcément un côté grandiose et impressionnant aux concerts.
Bref, cela étant dit, attaquons nous plutôt à la chose, à ce Soulmates Never Die tout neuf. Première petite déception : il n’y a qu’un seul DVD. Deuxième petite déception : l’emballage est plutôt « cheap », un digipack d’accord, mais assez moche et pas vraiment emballant. Par rapport aux deux autres DVD live cités plus haut, qui étaient une vraie fêtes pour l’œil avant même d’être lus, celui ci est un peu triste. Mais bon, le principal n’est pas le contenant, c’est le contenu. Et de ce côté là, aucune déception. On a là l’intégralité du concert, l’image est belle, le montage est réussi, varié et pas trop speedé. Quand au son, c’est parfait en stéréo simple. Il est aussi disponible en Dolby Digital 5.1. Ca doit être génial, mais n’étant pas équipé pour en profiter, je ne peux pas vous donner mon avis. Si on aime les chansons de Placebo, on est forcément aux anges, d’autant plus que le charisme naturel et le côté androgyne de Brian Molko fait ici merveille. Ce type là est fait pour la scène. Et comme Stefan Olsdal, son pote bassiste, est lui aussi très à l’aise dans ce registre, on ne s’ennuie pas en les regardant. Le fait que Brian Molko parle un français parfait est un plus, puisqu’il communique ici très naturellement avec le public. Ca renforce encore la complicité avec son public, déjà convaincu. Le concert commence comme Sleeping With Ghosts, par un tonitruant Bulletproof Cupid. On a droit un peu plus loin à la version française de Protect Me, spécialement écrite pour cette tournée française et qui a tellement plût à tout le monde qu’elle est devenue un single. Le choix des chansons est affaire de goût. Pour ma part, j’aurais aimé plus de chansons de Without You I’m Nothing, mais c’est juste parce que je suis fou de ce disque. Dans l’absolu, la sélection est bonne. Ils ont largement privilégiés ce que j’appelle les « bombes scéniques », le genre de morceaux qui en deux accords vous enflamment toute une salle (Allergic, Every You Every Me, Plasticine, Bitter End ou Special K). C’est normal et ça marche très bien. C’est d’ailleurs sûrement ce qui fait que ce DVD est si réussi, autant au niveau de l’ambiance que de l’impression qu’il laisse ensuite. On ne s’ennuie pas une seconde et on est surpris que ça se termine si vite. D’ailleurs, en parlant de fin, elle ne pouvait pas être plus belle, puisque le groupe nous quitte sur une reprise plus que géniale du Where Is My Mind ? des Pixies avec Mr. Frank Black en personne (il assurait la première partie de ce concert avec ses Catholics). A l’heure où on parle d’une probable reformation des Pixies, ça donne vraiment des fourmis dans les jambes et ça fait rêver ! Quand on entend une chanson comme celle là, on se dit que ce groupe qui à déjà tellement apporté au Rock de la fin du siècle dernier pourrait encore apporter beaucoup à celui qui vient à peine de commencer.
En plus du concert, on a droit à un documentaire d’une petite demie heure, qui retrace quelques bons moments de la tournée mondiale de l’an passé. Comme d’habitude, dans ce genre de document, il y a un peu de tout, mais surtout rien de vraiment mémorable. Quelques séquences marrantes quand même, notamment au Mexique où le groupe déclenche des émeutes, façon boys band. Et surtout une séquence où un fan (un vrai de vrai) suit en courant le mini bus du groupe à travers tout Mexico pour enfin pouvoir les rencontrer en chair et en os. Le seul intérêt de ce genre de documentaire est de découvrir le groupe sous un angle un peu nouveau ou de pouvoir entrer un peu dans son intimité. Ici, c’est juste sympa et superficiel, comme presque toujours dans ce genre d’expérience. Mais l’important n’est pas là. Le principal est de pouvoir voir ou revoir un grand groupe de Rock dans son habitat naturel. L’important est bien ce concert et l’ambiance si chaleureuse qui va avec. Et là, on en a vraiment pour son argent.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.placeboworld.co.uk




Melissa Auf Der Maur : Auf Der Maur

Titres

Lightning Is My Girl
Followed The Waves
Real A Lie
Head Unbound
Taste You (French Version)
I'll Be Anything You Want
Beast Of Honor
My Foggy Notion
Would If I Could
Overpower Thee
Skin Receiver
I Need I Want I Will




Quand on porte un nom comme celui là (son vrai nom paraît il) et quand on a un parcours comme le sien, on est forcément attendue au tournant quand vient l’heure du premier album en version solo. La demoiselle, bassiste racée et comparse idéale au sein d’un groupe, est elle capable d’être grande toute seule ? Quand on a fait partie de Hole, puis des excellents Smashing Pumpkins, même en fin de course, on attend nécessairement une belle surprise. On attend au minimum un bon disque de Rock musclé et inventif. On oubliera volontairement son duo avec Indochine, assez loin de son univers musical supposé.
La demoiselle a su s’entourer de compagnons compétents, puisqu’on retrouve sur ce disque des gens comme Josh Homme (de Queens of the Stone Age) et James Iha (ex-Smashing Pumpkins), pour les plus connus. Alors forcément, quand on a cité ces noms, on devine déjà un peu de quoi cet album sera fait. On attendait du Rock, on en aura forcément. En fait, le premier album de Melissa Auf Der Maur est tout sauf un élan spontané. Cet album a été mûrement réfléchi, tranquillement écrit, durant des années. Ne manquait plus que l’enregistrement de ces chansons avec les musiciens adéquats. Le ton général est donc fortement métallisé. Mais il y a en plus la voix de la demoiselle, une voix qu’on ne connaissait qu’au travers des chœurs des groupes dans lesquels elle a déjà officié. Et cette voix est plutôt étonnante et intéressante : juvénile, enfantine parfois, elle est souvent en parfait contraste avec la lourdeur des guitares. C’est sûrement cette contradiction apparente qui donne à ce disque cette couleur si particulière, entre Metal, Gothique et Pop. C’est ce qui permet aux chansons de ne pas être pesantes. Melissa Auf Der Maur a réussi à créer une sorte de Metal chantant, une sorte de Pop qui déménage. Finalement, son univers musical à elle n’est peut être pas si éloigné que ça de l’univers d’un Nicola Sirkis. C’est toujours puissant, mais toujours chantant, toujours facile. L’exemple le plus frappant est Taste You, chanson en français (Melissa est canadienne) aux paroles très sexe, spécialement sur l’édition française du CD (en anglais partout ailleurs), tube déjà préprogrammé. On est pile dans les tonalités Indochine ou Kyo. Ca devrait forcément cartonner chez nous. Mais ce morceau est finalement la toute petite partie émergée de l’iceberg. Le reste du disque est assez différent, beaucoup plus méchant et Gothique par moment, comme sur Lightning Is My Girl, par exemple.
Le moins que l’on puisse dire avec ce premier album, c’est que Melissa Auf Der Maur a parfaitement réussi son coup. Elle a su s’entourer des gens qu’il lui fallait et a d’emblée réussi à trouver son style et le son qui va avec. On pourra toujours lui reprocher de ne pas avoir pris de risque et d’avoir fait un album parfaitement formaté. C’est vrai, mais elle a tout l’avenir devant elle pour oser faire différent. Maintenant qu’elle s’est fait un nom, elle a le temps pour tout se permettre. Mais en attendant, ce premier essai regorge d’excellents Rock puissants, bien foutus et facilement mémorisables. Essayez Followed The Waves ou Real A Lie pour voir. Il n’y a vraiment aucun loupé dans cet album carré et sans temps mort. Il est assez marrant de voir que son ex-collègue Courtney Love sort au même moment un album solo. Et au petit jeu des comparaisons, il n’y a pas photo. Si vous avez un choix à faire, choisissez Melissa, surtout pas Courtney.
Dans le genre Pop survitaminée qui semble lui aller comme un gant, on trouve aussi Would If I Could et le démoniaque Skin Receiver. Genres de morceau où l’énergie est la base mais où on n’oublie jamais ni la mélodie, ni le refrain. Celui qui restera en tête et vous donnera envie de réécouter l’album au plus vite. Le seul morceau qui sort de l’ordinaire et déroge à la règle du « tout métal » est Overpower Thee, chanson toute simple au piano, avec une Melissa Auf Der Maur à la voix étrangement chaude et envoûtante. Si elle est déjà capable de faire un morceau dans ce genre là, elle pourra se permettre d’oser pas mal de choses dans le futur. Ce disque est donc un premier essai parfaitement transformé qui nous fait découvrir quelqu’un qu’on imaginait au départ qu’en honnète second couteau et qui se révèle en fait suffisamment douée pour avoir droit aussi à sa part de lumière.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.aufdermaur.com



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