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28 novembre 2005


Une musique pour les jambes, l'autre pour les poings. Et pour la tête ? On verra plus tard.




Soulwax : Nite Versions



Titres

Teachers
Miserable Girl
E Talking
Accidents and Compliments
Compute
Slowdance
I Love Techno
Krack
NY Lipps
Another Excuse


Quand on s’appelle tantôt 2 Many DJ’s ou Soulwax, quand on fait à la fois du Rock et du mixage et  surtout quand on aime les deux, ça doit être difficile de faire un choix. Les frères Dewaele, eux, n’ont pas choisi. Ils continuent à faire les deux, alternativement. Et ils sont toujours aussi affamés et débordant d’idées. Any Minute Now leur dernier album Electro-Rock sous le nom de Soulwax était dans mes albums préférés de l’année 2004 et voilà que même pas un an après sort un nouveau disque intitulé Nite Versions. Un album de remix, forcément. En attendant un nouvel album Rock pour bientôt (sûrement l’année prochaine).
En attendant, ce Nite Versions est encore une réussite totale. Cette fois, le duo a repris le contenu de Any Minute Now et l’a totalement chamboulé pour en faire une version « de nuit » comme son titre l’indique. En fait, une version totalement orientée vers les dancefloors. L’idée a été de ne conserver que quelques passages des chansons de l’album précédent et d’exploiter à fond leur côté dansant. Et ça fait vraiment mal. A tel point que ce qui a la base est un simple disque de remix devient un album totalement neuf qui n’a que peu de points communs avec celui qu’on connaissait déjà ( à part la pochette qui passe du gris au « magenta », c’est eux qui le disent. Moi je dirais plutôt rose…).
Pour débuter et nous mettre sur une fausse piste, Nite Versions démarre par une reprise de… Teachers de Daft Punk. Vous savez, ce morceau hommage qui énumère tous les gens qui les ont influencés. Les frères Dewaele l’ont remis à leur sauce en changeant intégralement la liste des groupes. Et on se rend compte à quel point leurs goûts sont variés et Rock surtout. Ensuite, c’est le déluge. Les chansons de Any Minute Now défilent à un rythme incroyable, sans temps morts puisque tous les morceaux sont enchaînés au millimètre. On reconnaît à chaque fois une petite touche des chansons initiales, un fragment de parole, un son qui nous rappelle l’original. Mais c’est tout. Tout le reste n’est que bonheur nouveau. Et furieusement dansant. A ce niveau là, Nite Versions est une bombe. J’imagine facilement que ce disque puisse faire un carton sur les pistes de danse du monde entier. Les chansons originales étaient déjà excellentes, ici le duo en a tiré le maximum, faisant tourner en boucle les passages les plus efficaces et en les survitaminant à grands coups de basses et de rythmiques énormes. On reconnaît bien la ligne de basse de Miserable Girl  (et quelques flashes vocaux), mais pour le reste, tout est neuf. Même chose pour E Talking qui démarre de façon anonyme pour ensuite nous écraser sous sa rythmique impériale. Le mixage entre les chansons est bien sûr parfait (on s’en serait douté), à tel point qu’on finit presque par ne pas remarquer les transitions (entre E Talking et Accidents And Compliments notamment). Ce mixage ne fait pas qu’enchaîner les titres, il dynamise chaque intervalle. On trouve aussi quelques titres originaux comme ce I Love techno où l’électronique se retrouve torturée pour notre plus grand plaisir. Sur Ny Lipps, ils ont même tenté le mariage de leur Ny Excuse avec l’archi connu Funky Town de Lipps Inc. Et le résultat est incroyable.
On savait déjà qu’un bon remixeur peut faire des choses excellentes à partir d’un bon matériel de base. Mais là, c’est tout un album qui se retrouve complètement repensé et réinventé. Et par ses propres auteurs en plus. Et le meilleur, c’est que l’écoute de ce Nite Versions donne envie de réécouter Any Minute Now. Et que juste après la fin de Any Minute Now, on se repasse Nite Versions. Un disque pour le jour, le même pour la nuit.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.soulwax.com




Dropkick Murphys : The Warrior's Code


Titres

Your Spirits Alive
The Warriors Code
Captain Kelly's Kitchen
The Walking Dead
Sunshine Highway
Wicked Sensitive Crew
The Burden
Citizen CIA
The Green Fields of France
Take It and Run
I'm Shipping Up To Boston
The Auld Triangle
The Last Letter Home
Tessie



On est encore loin de la Saint Patrick, mais là, ça sent déjà la Guinness et les grandes claques dans le dos entre potes. Mais ça sent aussi la sueur et les pogos qui se finissent à grand coup de rangers dans les gencives. Parce que les Dropkick Murphys, comme leur nom l’indique largement, ont un parfum d’Irlande (bien qu’ils soient américains de Boston), mais ils sont surtout et avant tout un groupe Punk comme il en reste peu. Forcément, le terme Punk a été tellement utilisé et délayé par une multitude de groupes qui n’avaient rien à voir avec ça, qu’il ne veut plus dire grand chose aujourd’hui. Mais les Dropkick Murphys, eux, se souviennent et reprennent le flambeau depuis un moment déjà. Descendants d’émigrants irlandais, ils viennent des quartiers populaires de Chicago et le fait qu’ils aient choisi des boxeurs pour la pochette de The Warrior’s Code n’est sûrement pas un hasard. Le combat, ils connaissent. Leur musique en a tous les symptômes.
Pour ceux qui auraient oubliés que le Punk est une musique avant tout bruyante, gueularde et mal embouchée, les Dropkick Murphys sont là pour leur rappeler. La plupart des chansons sont jouées à fond la caisse. Les guitares sont sales et le chant rocailleux et braillard. Comme au bon vieux temps des Stiff Little Fingers, à qui ils me font beaucoup penser. Le petit plus chez eux, c’est ce côté irlandais qui donne une couleur particulière à leur musique. En un mot, ça pète le feu, mais avec violon, accordéon, mandoline, uillean Pipe (cornemuse) et tin whistle (flûte). Pour moi qui adore les musiques celtes en général et qui suis toujours aussi nostalgique des Pogues, ça fait du bien d’entendre ça. L’écoute de The Warrior’s Code donne envie d’enfiler ses plus grosses pompes (celles avec le bout en ferraille), d’aller au pub du coin descendre quelques pintes pour finir par danser comme un cinglé avec des copains. Je pense qu’un concert des Dropkick Murphys doit plus ou moins ressembler à ça. Le genre de concert où personne ne ressort vraiment indemne (mal aux oreilles, aux chevilles, à la tête, au foie, la liste n’est pas exhaustive…), mais où tout le monde ressort en sueur avec la banane de ceux qui viennent de passer un vrai bon moment. Exactement comme le souvenir que je garde du seul et unique concert des Pogues que j’ai eu la chance de voir. Simplement géant.
Pour rappeler encore mieux que les Dropkick Murphys sont un groupe Punk, les chansons dépassent rarement les 3 minutes réglementaires. Faut bien un peu de temps de reprendre son souffle entre deux hymnes hyper-speedés. Les deux seuls morceaux qui durent un peu plus longtemps sont évidemment les plus calmes : Tessie, hymne dédié à leur équipe de baseball de Boston et The Green Fields of France, seule et unique vraie ballade irlandaise (qui parle des morts de la guerre de 14 en France) qui vous tirerait presque les larmes. Le reste n’est que comètes Punk enragées du meilleur tonneau. Du genre qu’on reprend en choeur en braillant bien fort. Avec toujours ces éclairs celtes qui me font aimer cette musique plus que la moyenne.
The Warrior’s Code est ce que j’ai entendu de plus pétaradant et de plus enthousiasmant depuis longtemps sur la planète Punk Rock. Le genre de disque qui donne juste envie de faire une fiesta d’enfer et d’oublier tout le reste. Idéal par les temps qui courent.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.dropkickmurphys.com



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