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27 novembre 2006



Boy Kill Boy : Civilian


Titres

Back Again
On And On
Suzie
Six Minutes
On My Own
Ivy Parker
Civil Sin
Killer
Friday-Friday
Showdown


Quelques morceaux de Strokes comme ingrédient principal, ajoutez une pincée de Muse pour rehausser le goût. Vous obtiendrez Boy Kill Boy.

Dis comme ça, ça sent le groupe kleenex et l’opportunisme à plein nez. Oui, mais voilà, c’est surtout une formule gagnante. Parce que Civilian ressemble fort à une des plus belles déflagrations Pop-Rock de l’année. Bien plus que Muse eux même qui avec Black Holes And Revelations, se sont juste contentés de faire tranquillement leur boulot, sans nous en offrir autant que d’habitude. Boy Kill Boy, c’est (comme  d’habitude serais je tenté de dire) 4 jeunots anglais qui sortent de nulle part ou plus probablement directement du lycée. C’est quand même assez phénoménal de voir à quel point ce pays est capable de nous sortir régulièrement une telle quantité d’albums de nouveaux groupes. Presque à la chaine. Si seulement on pouvait aussi connaitre ça chez nous… Mais ce n’est sûrement pas en ces temps de frilosité artistique et de pirato-parano que ça risque d’arriver dans notre beau pays. Pourtant les anglais y arrivent bien, eux. Avec les mêmes contraintes et les mêmes risques financiers. Ca pause en tous cas des questions sur les vrais buts et l’absence totale d’idées nouvelles de l’industrie discographique française. Je m’énerve un peu là, je sais. Mais quand on sait le nombre de groupes d’ici, pas moins talentueux qu’ailleurs, qui rament pour sortir un CD à leurs frais, il y a de quoi s’agacer.

Bref, pour en revenir à Boy Kill Boy, voilà un groupe qui avec Civilian, qui n’est jamais que son premier essai, arrive à carrément nous épater. Dans ce disque là, il y a tout ce qu’il faut pour marquer les esprits : une attitude jeune et branchouille, un son estampillé 80’s du XXIème siècle et des chansons. Et quelles chansons ! Ce premier album ressemble à un best of débordant de tubes. C’est bien simple, ça n’arrête pas. On trouve juste une petite pause stratégiquement placée au cœur de l’album (Ivy Parker) qui ne sert qu’à calmer très légèrement l’ambiance. Parce que pour le reste, ce n’est que cavalcades délurées, déboulés à tendance lyrique et refrains à reprendre en chœur. Toutes les chansons, ou presque, sont bâties sur le même moule : courte intro, couplet efficace qui capte l’attention, juste avant l’arrivée d’un refrain costaud qui casse la baraque. Si on est grognon, on pourra trouver la recette un peu trop systématique et regretter le manque de prise de risque, mais il faut aussi reconnaitre que jamais ça ne s’essouffle, que c’est efficace de bout en bout. Il faut aussi dire que la voix est plutôt belle, les guitares efficaces et les synthés certifiés d’époque (j’avais les mêmes sons sur mon Roland D20 en 198?. Argh, ça ne me rajeunit pas !). Aucune faute de goût dans tout ça, juste l’impression que le groupe n’a fait que rechercher l’efficacité à tout prix en tirant un trait définitif sur l’originalité ou la différence.

Boy Kill Boy est pile dans le moule, pile dans la ligne politiquement et musicalement correcte des groupes qui suivent la mouvance Strokes. Oui mais voilà, ils ont un truc en plus, une arme fatale : leurs chansons sont excellentes, irrésistibles même. Civilian est un des albums les plus réjouissants de cette fin d’année, alors pourquoi bouder son plaisir ?


Pour plus d'nformations, le site officiel : www.boykillboy.com


Mogwai : Zidane, A 21st Century Portrait

Titres

Black Spider
Terrific Speech 2
Wake Up And Go Berserk
Terrific Speech 1
07-25
Half Time
I Do Have Weapons
Time And A Half
It Could Have Happened Anyway
Black Spider 2
Untitled


Je ne sais pas si vous aimez le foot, mais franchement le problème n’est pas là. Si vous aimez Mogwai, vous allez êtres comblés. Tout simplement. Ce disque là est la BO d’un film entièrement consacré à Zinedine Zidane. Un projet de fous, un film intitulé Zidane, A 21st Century Portrait qui suit pratiquement en temps réel un unique match du maestro avec le Real Madrid. Avec plein de caméras partout, uniquement braquées sur lui. Pour être franc, je n’ai pas vu ce film. J’aime le foot, je suis assez admiratif devant le talent du bonhomme, son de tête y compris, mais de là à aller voir en salle un film qui lui est entièrement consacré, il y a un pas que je n’ai pas franchi. Et pourtant, cette BO arriverait presque à me faire regretter de ne pas l’avoir vu.

Ce Zidane est le deuxième album de Mogwai à sortir cette année. Ils nous avaient déjà terrassés en début d’année avec un Mr Beast qu’on n’oubliera pas de sitôt. Et les revoilà déjà avec cette BO toute neuve. Deux disques dans la même année, merci du cadeau. Cette musique a été écrite directement sur les images. Elle suit donc fidèlement l’action du film, qui est en fait (pour ce que j’en sais) une longue suite de plans au ralenti entrecoupée de moments à vitesse normale. La musique de Mogwai suit donc le mouvement et le tempo des images. Il en ressort un album au tempo lent et aux climats gracieux, félins et  aériens le plus souvent, comme peut l’être le jeu de Zidane, mais aussi souvent tendus et menaçants, comme peuvent l’être certains moments d’un match. D’ailleurs, pour la petite histoire, dans ce match là, Zidane a pris un carton rouge et s’est fait expulser. Et à l’écoute, la musique de Mogwai ne semble tendre que vers ce moment là, préparer le terrain pour cette rupture brutale. Comme dans leurs albums habituels finalement. Parce que qui mieux que Mogwai sait créer ces ambiances de tension extrême où on a l’impression que le ciel peut nous tomber sur la tête à tout moment ? Une tension qui finit toujours par se libérer à travers de grandes explosions sonores, des cataclysmes soniques ? Ca, c’est leur domaine. Et le scénario de ce match là semble idéalement taillé pour eux.

L’addition de la musique sur les images doit être une belle réussite, mais l’important avec ce disque est de savoir que la musique se suffit à elle-même, qu’elle arrive à vivre seule. Peu importe les images, comme d’habitude avec la musique de Mogwai, les images, on se les invente nous même. Il suffit de fermer les yeux et les images surgissent, les couleurs et les mouvements avec. Une grande part de la magie de Mogwai tient dans ce phénomène là. Je connais peu de musique aussi suggestive et expressive que celle là.

Les habitués de Mogwai pourront trouver ce disque là un peu plus lent et planant que d’habitude, un peu trop lent même. Surtout le très (trop) long morceau final qui impose quand même plus de 20 minutes de calme plat. Zidane, A 21st Century Portrait est beaucoup plus contemplatif que ce que Mogwai nous offre d’habitude. Ici, pas de grosses guitares, pas de distorsions, pas de rythmique implacable, pas de lente montée en puissance. Tout est dans la nuance, dans le détail infime. Ca n’en est que plus beau et plus efficace encore. Ce qui fait de Zidane, A 21st Century Portrait un disque différent, mais tout aussi passionnant que les précédents.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.mogwai.co.uk


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