27 octobre 2003
Pour commencer, un album qui date déjà de quelques mois, celui des Weepers Circus. Mais un album qui mérite largement qu'on ne passe pas à côté. Et une belle collection Pop avec le dernier Blondie, après quatre années de silence.
Weepers Circus : Faites Entrer
Titres
Le Rideau Rouge
Je Vole
Je Mens
Le Président De La Lune
L'ombre Et La Demoiselle
La Renarde(Olivia Ruiz)
Les Accords
Maurice
Encres Jetées
Un Revenant
A Poings Fermés(Isabelle Lux)
La Rencontre
Le Silence
Lorsqu’on dit de quelqu’un qu’il est inclassable, c’est en général plutôt bon signe. Au minimum, ça veut dire que la dose d’originalité est supérieure à celles des références connues. Ou encore que c’est tellement étrange ou inhabituel qu’on ne sait trop à quel train le raccrocher.
En ce qui concerne Weepers Circus, on a l’impression de déjà connaître, d’avoir déjà entendu ça quelque part. C’est familier. Ca rappelle forcément quelque chose. Oui, mais quoi ? Et bien finalement, ça rappelle à la fois plein de choses et en même temps, aucun nom en particulier ne vient à l’esprit. Aucune référence évidente. C’est peut être ça la vraie originalité. Et c’est incontestablement l’une des grandes forces de ce groupe strasbourgeois. Mais pas le seul atout. L’autre atout et forcément le plus important, c’est la qualité des chansons de ce disque.
Pour essayer de vous décrire Weepers Circus, en ce qui concerne le côté musique, je pourrais vous citer les Têtes Raides, Mes Souliers Sont Rouges, La Rue Ketanou. Pour les paroles, je pourrais un peu les comparer à Bénabar. Ce genre de groupe qui réussi à allier tradition et modernité. Musique plus ou moins traditionnelle et Rock. Passé et présent. Mais Weepers Circus, ce n’est pas exactement ça non plus. Ils arrivent à allier musique classique, harmonies de cuivres et chanson. Les instruments sont variés et tous acoustiques : guitares, accordéons, trompettes, clarinettes, violons, violoncelles, etc… Ce qui donne à l’ensemble une atmosphère intime, voire même intimiste. Ce qui transparaît le plus à l’écoute de Faites Entrer, c’est l’influence classique du groupe. Mais pour eux, c’est juste une toile de fond pour explorer d’autres styles musicaux. Avec eux, on se ballade un peu partout et on traverse toutes les humeurs. L’autre impression qui se dégage le plus de ce disque, c’est la bonne humeur qu’il réussit à nous communiquer. On sent que le groupe s’amuse à construire ses chansons et ça passe à travers les enceintes.
L’entrée en matière est superbe avec Le Rideau Rouge, qui est pour moi le plus beau morceau du disque. Suivi par les deux autres belles réussites que sont Je Vole et Je Mens. Un nom me viens enfin à l’écoute du Président De La Lune. Il y a dans cette chanson, un petit quelque chose de William Sheller. Un je ne sais quoi dans le timbre de la voix ou dans les thèmes musicaux. Une comparaison finalement assez logique lorsqu’on connaît les goûts de William Sheller, lui aussi très inspiré par la musique classique. L’ombre Et La Demoiselle voyage du côté du moyen âge pour divaguer ensuite du côté de l’Europe centrale. La renarde est un superbe duo tout en nuances, avec Olivia Ruiz (qui vient de la Star Academy ! ? ! ? Comme quoi, tout n’est pas définitivement perdu). Une autre des meilleures chansons de cet album. Maurice est le genre de chanson qui vous entraîne avec elle, que vous le vouliez ou non. Pas le choix, c’est vraiment trop bon. Encres Jetées est l’un des rares morceaux ouvertement Rock de ce disque (on a même droit exceptionnellement à une guitare électrique), style dans lequel ils sont aussi loin d’être manchots. A Poings Fermés, l’autre beau duo du disque, se tourne carrément vers le Jazz, mais toujours adossé à des cordes classiques. Et tout se termine avec Le Silence, autre chanson magnifique, en totale apesanteur, à peine posée sur quelques arpèges de guitares et quelques accords de piano. Un disque qui se termine donc exactement comme il a commencé : en beauté.
Weepers Circus possède un charme indéfinissable, intemporel, mais un charme vraiment énorme. C’est léger, subtil et tenace. Comme le meilleur des parfums, ça vous entoure agréablement. C’est toujours là, en permanence, sans que vous y pensiez. Et doucement, petit à petit, ça fait partie de votre vie. Un refrain vous revient, vous sifflez une mélodie... Ca y est, vous ne pouvez plus vous en passer.
Pour plus d'informations, le site officiel :
www.weeperscircus.com
Blondie : The Curse Of Blondie
Titres
Shakedown
Good Boys
Undone
Golden Rod
Rules For Living
Background Melody (The Only One)
Magic (Asadoya Yunta)
End To End
Hello Joe
The Tingler
Last One In The World
Diamond Bridge
Desire Brings Me Back
Songs Of Love
Good Boys (Giorgio Moroder Single Mix) (Bonus Track)
Blondie fait partie des dinosaures du Rock. De ceux, de plus en plus nombreux, qui décident de se reformer pour des raisons diverses et variées. Mais des raisons qui doivent toutes plus ou moins tourner autour du portefeuille. Certains n’ont vraiment plus rien à dire et on s’en aperçoit bien vite. Pour ceux là, les dollars ne reviendront pas. Pour d’autres, il reste encore assez d’essence dans le réservoir pour que le moteur fonctionne à nouveau. Il arrive même parfois que le moteur tourne rond, comme au bon vieux temps. C’est le cas pour les quinquagénaires de Blondie. Ils avaient déjà signés un retour gagnant en 1999. Depuis, plus rien. Et enfin, 4 ans après, voici venir The Curse Of Blondie. On peut dire qu’ils ont pris largement leur temps. Mais ça valait la peine d’attendre. On les retrouve ici aussi frais et efficaces qu’à leurs plus beaux jours.
Blondie, c’était une Pop acidulée, nettement teintée de Rock. Très typée années ’80. Blondie aujourd’hui, c’est toujours cette même musique, reconnaissable dès la première écoute. Et toujours cette même voix inimitable de Debbie Harry. Et pourtant, ça sonne tout à fait actuel. Pas du tout démodé. C’est dire à quel point leur musique a toujours été en avance. A l’écoute de The Curse Of Blondie, on ne peut que constater que des groupes comme Garbage, par exemple et pour ne citer qu’eux, leur doivent énormément. Cet album sonne en fait comme aurait dû sonner le dernier Garbage. Un très bon disque de Pop charnue et charnelle. Avec une production parfaite et une pleine poignée de Popsongs imparables.
Alors, autant le dernier Garbage manquait de chair, de charme et de fraîcheur, autant le dernier Blondie possède tout ça, à profusion. C’est d’ailleurs très étonnant de voir à quel point leur musique peut paraître adolescente. Elle sonne exactement comme si elle avait été faite par une bande de gamins. Quand on connaît l’âge des membres du groupe… En fait, The Curse Of Blondie ressemble a un beau fruit charnu dans lequel on a envie de mordre à pleines dents. C’est à la fois frais, sucré et acidulé. Très agréable, donc.
Lorsqu’on découvre ce disque, on est pourtant surpris par Shakedown, premier morceau à tendance plutôt Rap du disque. Et puis, nous reviennent en mémoire les débuts de Blondie, qui à l’époque déjà, mêlait le Rock avec ce qui n’était encore que les prémices du Rap. Et puis déboule Good Boys, le single parfait dans le genre « à la Blondie ». C’est exactement comme il y a 20 ou 25 ans et ça n’a pas pris une ride. Un morceau vraiment canon, excellent pour raviver les souvenirs. Et puis ça continue dans le même registre Pop-Rock tout sucre, avec Undone et Golden Rod, autres jolis singles potentiels. /i>Rules For Living est une ballade Pop qui remue elle aussi pas mal de bons souvenirs, alors que Background Melody ressemble à ces sucreries genre nougat, doux et délicieux. Vous l’aurez déjà compris, cet album foisonne de belles réussites. C’est bien simple, The Curse Of Blondie vous donne une irrésistible envie de chanter.
Une seule faute de goût dans ce disque (il en fallait bien une), avec Magic, essai genre Pop à la japonaise pas très concluant. Pour le reste, c’est une suite ininterrompue de petits bijoux. Je pourrais tous vous les citer les uns derrière les autres. On peut tout de même ressortir Hello Joe, chanson hommage à Joe Ramone, Last One In The World, autre missile Pop-Rock parfait, et Songs Of Love qui clôture cet album sur une note intime très différente du reste du disque.
Alors, si vous ne l’avez pas encore compris, je vais encore en rajouter une couche. Je vous recommande vivement The Curse Of Blondie, chaud et rafraîchissant à la fois. Il fait assurément partie des belles réussites de cette année 2003.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.blondie.net
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