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27 septembre 2004


Ca devait arriver et ça va de plus en plus vite. Au niveau des revivals, avec Kasabian, on en est maintenant au début des années '90. Par contre, avec Clinic, on continue à ne pas savoir où et quand on se trouve.




Kasabian : Kasabian



Titres

Club Foot
Processed Beats
Reason is Treason
ID
Orange (Interlude)
LSF (Lost Souls Forever)
Running Battle
Test Transmission
Pinch Roller (Interlude)
Cutt Off
Butcher Blues
Ovary Stripe
U Boat


Et encore un nouveau groupe anglais ! Franchement, j’envie nos voisins d’avoir depuis toujours cette culture musicale qui permet autant de diversité. Là bas, la musique fait partie intégrante de la vie et est aussi importante que… disons le foot. Je blague. Finalement pas tant que ça, puisque chez eux le foot est totalement indissociable du Rock et inversement. Avec les résultats et les succès qu’on connaît chez l’un et l’autre. Chez nous, on est malheureusement plus souvent en D2. En tous cas je les envie de voir apparaître chaque semaine de nouveaux groupes de Rock, souvent disparus 2 mois plus tard, mais qui auront au moins eux le mérite (et surtout la possibilité) de voir le jour. Je parle ici de Rock sous tous ses aspects, je ne parle pas de la soupe qu’on nous sert ici (remarquez, en Angleterre, ils en ont pas mal aussi). Sur la quantité, il y a forcément de tout, de l’excellent au minable, en passant par tous les stades intermédiaires. Et parfois, il y a du génial. Il y a au moins le bonheur de n’avoir que l’embarras du choix. Ici, on n’a bien souvent que l’embarras.
Pour en revenir à nos moutons, Kasabian sort son premier album. Qui ça ? Kasabian. De Leicester. Ou ça ? Laissez tomber, c’est pas grave, ils sont pour l’instant totalement inconnus ici. Mais ça ne devrait peut être pas trop durer. Ils ont jusqu’ici sorti quelques singles plutôt bien accueillis et voici leur premier grand pas discographique (pour l'instant disponible uniquement en import). Et c’est maintenant qu’on s’aperçoit que le temps passe. Après le revival 80’s qu’on est en train de vivre, certains sont un peu plus en avance sur leur temps que les autres, puisqu’ils en sont déjà à faire revivre la période baggy. Rappelez vous, c’est pas si vieux. Les stars du genre s’appelaient Stone Roses ou Happy Mondays. On peut donc dire que Kasabian est en avance sur son temps. En tous cas, ils sont les premiers à ouvrir le bal.
J’aimais assez les groupes cités plus haut, ainsi que leurs confrères de l’époque, tous rapidement brûlés par cette idée narcotique qu’ils se faisaient du Rock. Alors forcément, je vois arriver la musique de Kasabian d’un bon œil (ou plutôt je l’entends d’une bonne oreille, mais je crois que ça ne se dit pas). Surtout que ce groupe là ne fait pas dans le repompage bête, mais est plutôt du genre à utiliser les bons plans de cette époque là en y ajoutant les armes et les sons d’aujourd’hui. Ce qui donne un résultat fort sympathique à défaut d’être totalement original.
Rappelez vous de cette bonne vieille batterie baggy hypnotique à souhait et de ces sonorités à la fois un peu crades et joyeuses. Rappelez vous aussi de cet esprit largement branleur de l’époque. Alors imaginez des Happy Mondays ressuscités, utilisant les claviers et les samples d’aujourd’hui et vous aurez une idée de ce qu’est Kasabian. En plus, ils ont les vraiment gueules de l’emploi (question branleurs), là aussi on s’y croirait. Maintenant que le décor est planté, passons au principal. Comme je l’ai dis la musique de Kasabian est tout à fait fréquentable et écoutable. Elle est même parfois carrément excellente, comme dans le Club Foot d’ouverture (quand je vous dis que le foot et le rock sont liés..) qui remet tout de suite les pendules à l’heure du début des 90’s. Ces quatre là n’ont pas que le physique de l’emploi, ils ont aussi le minimum de talent nécessaire pour faire bonne figure. Des chansons comme Reason In Treason, Cut Off et le très bon LSF confirment même qu’on a ici un quatuor capable d’écrire de beaux hymnes fiers et racés. A côté de ces morceaux, on trouve une autre face de Kasabian, plus axée vers une sorte de musique électronique mêlant rythmes baggy et atmosphères baladeuses presque Trip Hop, comme dans ID et le très cinématographique Ovary Stripe.
Kasabian arrive à faire souffler un petit vent de fraîcheur et si on avait un peu moins de mémoire, on pourrait presque aussi sentir le souffle de la nouveauté.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.kasabian.co.uk




Clinic : Winchester Cathedral

Titres

Country Mile
Circles Of Fifths
Anne
The Magician
Vertical Takeoff
Home
WDYYB
The Magestic
Falstaff
August
Thank You
Fingers



Là, j’ai vraiment un problème avec ce disque. Ca fait un petit moment que je veux en parler sans jamais arriver à me décider à le faire. En fait, je me pose une grosse question à propos de ce Winchester Cathedral : est ce un bon album ? Et j’ai bien du mal à trouver la réponse. J’ai même l’impression que la réponse à cette question dépend de l’heure, de la couleur du ciel ou du taux d’hygrométrie de l’air ambiant. En gros, je change d’avis à chaque écoute. Fatalement, pas facile de donner un avis. Je ne crois pas me souvenir d’un seul album qui m’ait fait cet effet là et qui m’ait provoqué ce genre de doute. Alors, finalement, j’ai décidé de prendre le problème par un autre bout ou plutôt de me poser la question autrement. Comment ce disque est il capable de provoquer des réactions aussi contradictoires ?
Pour ceux qui ne les connaîtraient pas, et je suppose que ça fait du monde, les membres de ce groupe étrange ont pour habitude de se présenter habillés en chirurgiens, masques compris. Impossible donc de voir leur visage. Leur musique est aussi un peu comme ça, étrangement voilée, un peu floue et surtout pas facile à cerner. A ma connaissance, la musique de Clinic ne ressemble qu’à du Clinic. Et peut être encore plus sur ce Winchester Cathedral que sur ses prédécesseurs. Et voilà, avec ça on est bien avancé. Imaginez une sorte de musique un peu claustrophobique ou plutôt une musique qui donne l’impression d’exister en totale autarcie, ne se nourrissant que d’elle-même, sans ouverture vers l’extérieur. Vous avez l’impression que je suis en train de vous parler d’une musique qui se répéterait, qui tournerait en rond ? Et bien en fait c’est sûrement un peu ça mon problème avec ce disque, j’ai cette impression là. Parfois. Finalement je crois que si on aime le style assez unique de ce groupe, on adorera ce disque de bout en bout. A l’inverse, si le premier morceau déplait, pas la peine d’écouter la suite. Chaque morceau de ce disque ressemble à une variante du précédent, très légèrement modifiée. Le disque avance donc par petites touches, ici une couleur différente, là une sonorité nouvelle ou une rythmique un peu décalée, ce qui au final donne l’impression d’un album assez monocorde et uniforme. Si on est de l’humeur qui convient, ça devient une qualité, sinon on lâche prise avant la fin.
En plus, ce disque démarre par ce qui est de loin le meilleur morceau du disque. Country Mile est carrément magique. Impossible à décrire, encore une fois, mais totalement envoûtant. Rien que pour ce morceau, le disque mérite une écoute. Ensuite, on attend avec impatience un autre morceau de cette qualité là, qui malheureusement ne viendra pas. Pourtant, certaines chansons sont vraiment excellentes, les deux titres suivants (Circle Of Fifths et Anne) sont plus qu’intéressants avec toujours cet étrange ton décalé, fait de phrases musicales saccadées et d’instruments inhabituels (type mélodica), mais ce Country Mile est tellement au dessus... Ensuite, on a cette sensation de tourner un peu en rond, d’écouter approximativement toujours les 3 ou 4 mêmes chansons. Ce n’est d’ailleurs pas forcément qu’une impression. Ecoutez à la suite Anne et August pour constater que la mélodie est presque identique. Manque d’idées ? Peut être. Mais c’est aussi leur marque de fabrique et leur grande originalité que de faire cette sorte de musique qui n’appartient qu’à eux. Au risque de tourner un peu en rond, c’est vrai.


Pour plus d'informations, le site officiel :
www.cliniconline.org



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