Titres

Comfy in Nautica
Take Pills
Bro's
I'm Not
Good Girls/Carrot
Search for Delicious
Ponytail

Puisque j'ai choisi cette semaine de faire dans la chronique animalière, on change maintenant de bestiole pour passer du pigeon au panda. Je ne sais pas si Noah Lennox (alias Panda Bear) est un vrai amoureux de ce ours mais c'est apparement un amoureux des sons. Il doit passer pas mal de son temps à se balader avec un micro à la main pour enregistrer. Person Pitch est un vrai foisonnement de sons en tous genres. Des bruits de tous les jours, des sonorités qu'on connait tous. Mais heureusement, son album n'est pas que ça. Il est encore plus étrange et inhabituel que ça. La première impression que j'ai eu en entendant par hasard un morceau de cet album, c'était d'être en train d'écouter une vieille chanson des Beach Boys qui serait passée au travers d'un prisme à écho, ou alors entendue en ayant la tête sous l'eau. Pas vraiment déformée, mais plutôt adoucie. Etrange, mais surtout très attirant.

L'écoute de Person Pitch procure exactement cette même sensation de nouveauté. A l'évidence, personne n'a jamais produit un album avec un son pareil. Chaque son semble avoir traversé des kilomètres avant de parvenir à nos oreilles. Et les nombreux " bruits " ajoutés aux chansons donnent à l'ensemble un côté souvent assez fantomatique. Noah Lennox réutilise un peu la recette du Dub, mais en la poussant encore plus loin. C'est une petite merveille de production inventive qui doit être plutôt difficile à reproduire sur scène, soit dit en passant. Mais est ce que ça suffit à faire un bon album ? La réponse est aussi impalpable que cette musique. Je dirais que ça dépend de l'état d'esprit dans lequel on se trouve. On peut trouver ça, soit magnifiquement beau et relaxant, soit complètement transparent et sans intérêt. Ca fait de nombreux mois que cet album est sorti (en import uniquement) et il m'a fallu de nombreuses écoutes avant de me décider à en parler, parce que justement j'avais du mal à trancher. Et finalement je crois que le mieux, c'est au moins de vous dire que ce disque existe et qu'il mérite votre attention. Ensuite, c'est à vous de voir.

L'histoire commence par ce Comfy in Nautica que j'ai entendu par hasard et qui m'a instantanément tapé dans l'oreille. J'ai tout de suite trouvé cette chanson assez magique. Décalée et tellement inhabituelle, mais magique. A elle seule, cette chanson peut suffire à justifier l'achat du disque. Ensuite, et c'est là que le bas blesse, c'est que toutes les chansons qui suivent sont bâties exactement sur le même moule, mais sans la même magie, sans le même frisson immédiat. Le son est toujours identique d'une chanson à l'autre, lointain, noyé d'échos, avec toujours cette voix (superposée plusieurs fois) qui rappelle tellement les Beach Boys. Et il y a toujours ces sons divers et variés (eau, rires, cris d'animaux, bribes de conversations, klaxons, sirènes et j'en passe, il doit y en avoir des centaines) qui se trouvent noyés et fusionnés à l'intérieur des chansons et qui servent de trame sonore. Le résultat est un vrai régal pour tous les amateur de musique un peu curieux de nouveauté. Pour en revenir aux chansons, elles sont souvent uniquement basées sur des mélodies chantées plutôt joyeuses, voire illuminées pour certaines, qui seraient portées par cette multitude de sonorités. On a bien du mal à y reconnaitre un quelconque instrument connu. Difficile à décrire, finalement.

Si il y a une chose à retenir, c'est qu'avec ce Person Pitch, Panda Bear a réussi son entreprise. Le but était apparemment de créer une musique totalement nouvelle, hors des sentiers battus, en utilisant les sons (et pas les instruments) comme matériau de base. A ce niveau, le pari est totalement réussi et on pourrait qualifier cet album de petit chef d'œuvre d'esthétique sonore. Mais est ce que ce travail d'esthète en fait un album passionnant ? C'est là toute la question.

Pour plus d'nformations, la page Myspace de panda Bear : Ici