Titres
Once
1,000 People
Miss U
Christenings
This Killer
Epidemic
My Gift of Silence
Some Day
Where’s My Love?
End of the World
Voilà
un genre musical que j’aborde assez rarement sur Why Not, celui du Rock
progressif. Tiens, j’en vois déjà qui prennent la fuite. Oui, moi aussi je
trouve habituellement ce genre de musique trop lisse et trop prévisible pour
être vraiment intéressant. Je trouve aujourd’hui que ça manque en général
d’émotion et de vie. J’en ai pas mal écouté dans le passé, mais j’ai perdu le
fil depuis un bon moment déjà. Et en tombant sur ce Blackfield II je me dis que j’ai peut être eu un peu tort.
Blackfield
est un des projets parallèles de Steven Wilson, habituel frontman de Porcupine
Tree. Il collabore ici avec Aviv Geffen, chanteur et guitariste israélien. Et
le résultat de ce travail en commun est franchement réussi. Beaucoup plus que sur
le premier opus, un peu trop fade à mon goût. Il plane sur ce
disque comme un voile de tristesse juste traversé par des mélodies toutes plus
belles les unes que les autres. En fait, en plus des mélodies ciselées dans le
diamant, je crois que ce qui me plait le plus sur ce disque, c’est justement le
temps hivernal qui le traverse, ces paysages désolés et ces vents frisquets. Le
genre de disque à écouter dans son cocon, en solitaire. Mais aussi le genre de
disque qui plaira à tous ceux à qui vous pourrez le faire écouter. Résultat pas
si facile à obtenir, finalement. Certaines des chansons les épurées de ce
disque me rappellent un peu le travail le plus récent de Vast. On y trouve la
même obsession du beau, de la mélodie parfaite et des arrangements délicats et
raffinés.
Côté
musical, pas de franche originalité, Blackfield respecte (un peu trop) à la
lettre les canons du genre : mid-tempo, piano qui vient surligner la
mélodie, nappes de claviers omniprésentes et guitares toutes en arpèges
délicats, avec ici ou là quelques boules de nerf pour changer un peu de rythme.
La différence, c’est au niveau des mélodies qu’elle se fait. Et peut être
encore plus au niveau du climat général du disque. Si Once démarre dans un registre Rock assez ouvert (avec des chœurs et
un refrain d’une beauté sidérale), la suite se referme doucement et égoïstement
en une Pop aérienne délicieuse. 1,000
People et son piano qui ressemble au son de la pluie qui tomberait sur une
vitre, Miss U et sa mélodie volatile,
tout concoure à faire de ce Blackfield II
un délice pour tous les amoureux de belles chansons frissonnantes, ce qui
pourrait regrouper les amateurs de Pink Floyd ou Vast en passant par Grandaddy
ou même Radiohead. C’est vous dire si le spectre est large.
Pourtant, on a l'impression diffuse
que ce disque aurait pu être vraiment parfait, encore meilleur que ce qu'il est.
Et pourtant il est déjà loin au dessus du lot. On pourra reprocher au duo un manque
de prise de risque et un académisme un peu forcé. Ce qui donne à toutes les
chansons un ton très uniforme et monochrome (gris évidemment). On sent que ces
deux là pourraient faire encore plus fort s’ils décidaient de casser quelques
barrières. Mais c’est peu être aussi ça qui permet au disque d’être si cohérent,
de ne pas partir dans toutes les directions et de créer ce climat aussi unique.
Parmi ce flot d’harmonies travaillées, certaines chansons ressortent pourtant
du lot, comme Epidemic et Where’s My Love? rares incursions vers
des tempos plus enlevés et surtout le magnifique et très Floydien End Of The World de clôture, sans doute
le plus beau morceau de tous. Tout ça fait de Blackfield II un album qui dégage une pureté et une harmonie assez rare, une
sorte de paix intérieure. Je ne saurais pas trop expliquer le phénomène, mais on
ressort de son écoute avec l’impression d’avoir l’esprit purifié, comme si tout
ce qui l’encombrait avait été évacué. Alors forcément on n'arrive plus à le
sortir de la platine. Un disque qui vous colle à la peau pour un moment. A savourer en attendant le printemps.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.blackfield.org
LCD Soundsystem : Sound Of Silver
Titres
Get Innocuous !
Time To Get Away
North American Scum
Someone Great
All My Friends
Us V Them
Watch The Tapes
Sound Of Silver
New York, I Love You But You'Re Bringing Me Down
James
Murphy continue à fouiller dans les archives du siècle dernier et à en faire sa
propre relecture. Le deuxième chapitre se nomme Sound Of Silver et c’est encore une fois un régal.
Comme sur
le premier LCD Soundsystem, à travers
toutes ces sonorités Electro transparait son amour pour le Rock sous toutes ses
formes ou presque. Certains diront que le groupe a un peu le cul entre deux
chaises musicales et ferait bien de choisir son camp. Moi je préfère penser
qu’il est toujours intéressant de fusionner les genres. C’est toujours comme ça
que les choses avancent. Et ça a toujours été de cette façon là que la musique
à lentement évolué pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Quand on n’évolue
pas, on meurt.
Dès Get Innocuous qui sonne comme une sorte
de mutant qui aurait emprunté des gènes à Kraftwerk et quelques autres aux
Talking Heads, on comprend que James Murphy et ses potes n’ont pas changé de
direction. Rien que ça, c’est déjà une raison suffisante pour se réjouir. Parce
qu’on a encore tous en mémoire le premier LCD
Soundsystem, sorte de best of remixé à la sauce 21ème siècle de
tout ce qu’on avait aimé par le passé. La suite de ce disque ne fera que le
confirmer puisqu’on on ne fera que rebondir avec délice sur toutes les facettes
du Rock des 20 dernières années, mais digérées dans des versions dancefloor
dont le groupe a le secret (Time To Get
Away qui rappelle leurs copains de The Rapture, le détonnant North American Scum qui flirte autant
avec les White Stripes qu’avec les Klaxons, Someone
Great et ses sonorités très Human League, All My Friends qui emprunte à New Order). Et le grand talent de James
Murphy et sa bande, c’est de synthétiser tout ça pour en faire une œuvre personnelle,
sans qu’on trouve quoi que soit à lui reprocher. J’y reviens encore une fois, mais
LCD Soundsystem ne recopie pas la musique du passé, il la reconstruit pour la
faire avancer. Avec tout ça, les jambes s’agitent et le moral est au beau fixe.
Parce que la direction presque unique du groupe, celle autour de quoi tout
s’articule, c’est le rythme, la danse. Jusqu’à une conclusion toute en finesse
et en retenue, avec la belle ballade New
York, I Love You But You'Re Bringing Me Down qui elle, n’a plus rien à voir
avec l’Electro.
Mais si j’osais,
je reprocherai quand même une chose aux LCD, c’est de ne jamais se lâcher
vraiment. D’être un peu trop carrés, finalement. A l’écoute de ce Sound Of Silver, on a souvent
l’impression que les chansons sont sous exploitées et qu’elles pourraient être
encore plus enthousiasmantes. Comme si il manquait encore un petit grain de
folie supplémentaire pour que ce disque soit vraiment parfait. A part ça, le
mélange des genres façon LCD Soundsystem, même s’il n’a plus le souffle de la
nouveauté, est toujours aussi enthousiasmant et surtout il court toujours bien
plus vite que la concurrence. Seul devant.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.lcdsoundsystem.com
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