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26 janvier 2009
Titres Ca fait un bon moment que l'inoubliable
I'm A Bird Now m'accompagne assez régulièrement. A chaque écoute,
ce disque continue à me bouleverser comme au premier jour. Oui, le mot
n'est pas trop fort. Ce disque est de ceux, très rares, qui vous collent
le frisson et parlent directement au cœur sans passer par la case neurone.
Cet esprit féminin qui semble emprisonné bien malgré lui dans un corps
d'homme réussi à transmettre son mal être juste avec sa voix et quelques
notes de piano. Et c'est merveilleusement beau. Et puis il y a eu récemment le projet
Hercules And Love Affair du new-yorkais Andrew Butler, où la voix d'Antony
Hegarty a été utilisée avec talent. Beaucoup ont dansé sur Blind
et entendu cette voix étonnante sans forcément savoir à qui elle appartenait.
Et ils sont sûrement aussi nombreux à ne même pas imaginer à quel point
l'univers musical d'Antony est aux antipodes de ce projet Disco. I'm
A Bird Now était déjà un album lent et introverti, mais The Crying
Light l'est nettement plus encore. Antony semble s'être encore plus
autocentré sur son univers, sans aucun apport extérieur cette fois, sans
les collaborations qui faisaient la richesse de l'album précédent. La
conséquence est que les premières écoutes de The Crying Light
sont un peu en demi-teinte. On n'y retrouve pas la magie de I'm A
Bird Now. Mais quand la barre est placée si haut, comment imaginer
une suite du même niveau. Ce nouvel album est en fait encore plus intime,
plus lent. Et la voix d'Antony donne l'impression d'être encore plus perdue,
plus désespérée. Si, c'est possible…C'est toujours aussi beau, aussi touchant,
mais cette fois ci on ne retrouve pas cette lueur d'espoir au loin. L'horizon
parait bouché et sans issue. The Crying Light donne l'impression
d'être encore plus triste que son prédécesseur. Mais une fois passées les premières
écoutes, quand on se laisse pénétrer par la musique d'Antony, c'est toujours
aussi beau. Moins immédiat, mais aussi beau. Les chansons sont encore
plus épurées que dans le passé, la voix en est plus que jamais l'ingrédient
majeur. Et la magie de cette voix unique opère toujours autant. Notamment
sur des titres à la beauté intemporelle comme Her Eyes Are Underneath
The Ground ou One Dove. C'est toujours le frisson garanti.
Et puis un peu plus loin on retrouve Another World, chanson qu'on
a eu le temps d'apprécier sur le EP sorti en 2008. Mais le plus beau reste
à venir, avec Daylight And The Sun, sommet du disque. Là, on
retrouve la pureté des sentiments rencontrés dans I'm A Bird Now.
Bien souvent, l'instrumentation
est réduite à sa plus simple expression avec un unique piano où avec quelques
cordes discrètes. Le seul morceau qui ne respecte pas cette règle est
Aeon, un Blues nu avec une guitare solitaire. C'est tout
aussi beau. L'univers d'Antony parait toujours
aussi sombre et plein de doutes. En un mot, cette musique là ne sera jamais
à mettre entre toutes les oreilles. Anti commerciale au possible, totalement
hors du temps et des modes, cette musique et cette voix continuent pourtant
à nous toucher au plus profond du cœur. Antony me fait de plus en plus
penser à ces vieilles divas déchues, plus assez belles pour être encore
attirantes, usées par la vie, mais tellement bouleversantes dès qu'elles
chantent. Je n'ai aucune explication logique à cette magie là. Elle opère,
c'est tout.
Et la vidéo de Another World :
ICI
Titres Décidément, je crois que je ne comprendrai
jamais les politiques commerciales des majors du disque. Autant elles
signent la première daube venue si elle porte Converse, Jeans slim et
coupe assortie, autant elles oublient souvent de se pencher sur l'essentiel,
à savoir la musique. Et après ça, elles viendront nous expliquer que le
piratage tue la musique, alors qu'elles sont en train de se planter elles
même un couteau dans le dos. La preuve encore une fois avec ce
No Mundane Options des Paddingtons sorti sur le micro label Mama
Bear. Ce disque là est à peine distribué correctement en Angleterre où
le groupe est né, alors en France, vous pensez bien… Il n'y est évidemment
pas distribué du tout. Et pourtant, quelle claque à l'écoute de ce deuxième
album des anglais. Après des débuts prometteurs, un premier First
Comes First en 2005 et une tournée en première partie des Babyshambles,
plus personne, le split. Trop fort, trop vite. Et fin 2008, les voilà
pourtant de retour, le couteau entre les dents et la rage en bandoulière.
Comme si ce No Mundane Options contenait toute la frustration
accumulée par ce quintet forcément conscient d'être passé à côté de quelque
chose. Et justement, la rage et l'implication sont souvent deux ingrédients
qui manquent cruellement au Rock d'aujourd'hui. Raison de plus de se réjouir
ici. Aujourd'hui, les Paddingtons pourraient
se présenter comme les petits fils des Clash, la conscience politique
en moins. Parce qu'au niveau du son et du style, la filiation est évidente.
Le chant est craché et les riffs des guitares sont claqués de la même
façon. Par contre, l'ensemble des chansons possède une unité de ton qu'on
ne rencontrait pas sur les albums des Clash, de même qu'une production
plus puissante et dynamique. Epoque oblige. La filiation avec la fin des
70's est d'ailleurs mise en avant dès le premier accord de guitare de
Punk R.I.P, hommage plus qu'appuyé au Pretty Vacant
des Sex Pistols. Ca démarre peut être pareil, mais dès le refrain les
Paddingtons démontrent qu'ils sont eux aussi capables de nous décoiffer
sans avoir de comptes à rendre. Aujourd'hui, ce genre de musique n'a plus
rien de subversif ou de rebelle, mais c'est pourtant au moins aussi efficace.
Et c'est à coup d'hymnes rageurs comme celui là que les Paddingtons démontrent
à qui aura l'occasion de les entendre qu'ils ne font pas que vampiriser
cet héritage là. Eux ont su se l'approprier vraiment. Leur Rock a vraiment
de l'allure, racé et percutant, il rappelle de bons souvenirs mis en sommeil.
Là, quand on écoute What's The Point In Anything New ou Molotov
Cocktail, on retrouve le même plaisir que lorsqu'on a découvert les
premiers albums des Clash. Mais si la musique du groupe ne
se limitait qu'à ça, il faut bien dire qu'on ne s'y attarderait pas forcément
plus longtemps. Non, les Paddingtons ont aussi d'autres qualités qu'on
découvre un peu plus loin, sur des titres comme No Mundame Options
ou Sticky Fingers. Là, quand ils sortent un peu de la norme purement
Punk Rock, on les découvre capables de belles choses, de chansons plus
vivantes et variées, dans la veine Babyshambles en plus musclé et grande
gueule. Du beau boulot. Le cocktail très cohérent d'énergie
porté par de bonnes chansons bien foutues est une belle réussite. Il serait
franchement dommage qu'un disque comme celui là passe inaperçu, même si
c'est probablement le sort qui l'attend chez nous. Alors au boulot, vous
savez ce qui vous reste à faire.
© Copyright 2009 Why Not ?
Her Eyes Are Underneath The Ground
Epilepsy Is Dancing
One Dove
Kiss My Name
The Crying Light
Another World
Daylight And The Sun
Aeon
Dust And Water
Everglade
Pour plus d'nformations, le site officiel :
The Paddingtons : No Mundane Options
Punk R.I.P.
What's The Point In Anything New
Shame About Elle
No Mundane Options
Sticky Fingers
Molotov Cocktail
You & I
Plastic Men
Stand Down
Gangs
Heartsong
Pour plus d'nformations, leur page Myspace :