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24 juillet 2006



Mojave 3 : Puzzles Like You


Titres

Truck Driving Man
Puzzles Like You
Breaking The Ice
Running With Your Eyes Closed
Most Days
Big Star Baby
Ghostship Waiting
Kill The Lights
You Said It Before
To Hold Your Tiny Toes
Just A Boy
The Mutineer


Qu’est ce qui a bien pu passer par la tête des Mojave 3 ? Parce que franchement, quand on écoute Truck Driving Man, on les reconnaît à peine. C’est quoi ce riff de guitare qui sent le Rock à plein nez ? Et puis arrive Puzzles Like You qui confirme que quelque chose a changé dans le petit monde fin et délicat de Mojave 3. Ca sent la Pop délurée et la mélodie ensoleillée. Ils sont méconnaissables, mais surtout délicieux. Tout ça est déjà suffisamment surprenant en soi. Mais voilà que déboule Breaking The Ice et là on se dit que le Mojave 3 nouveau est peut être différent, mais que finalement on s’en fout parce qu’il a trouvé ici un ton nouveau qui lui va mieux que bien. Ce troisième titre sonne comme un tube de l’été évident, qu’il ne sera bien sûr jamais puisqu’il n’est pas programmé pour ça. Quand son label a pour nom 4AD (encore eux, je sais…), ça a peu de chances d’arriver. Mais pourtant, quelle chanson ! Sorte d’idéal Pop qui flirte avec nos émotions, voix qui caresse et guitares qui chatouillent. Peut être pas le tube de l’été pour la ménagère de moins de 50 ans, mais ce sera le mien, en compagnie du One Time, Too Many de Phoenix.

Et le plus beau, c’est que Puzzles Like You est truffé de chansons dans ce goût là, mélodies gracieuses et guitares joueuses. Un vrai condensé de légèreté Pop insouciante. Malgré tout, on trouve encore quelques titres qui viennent agréablement rappeler le Mojave 3 d’antan, comme le tranquille Most Days ou ce You’ve Said It Before et The Mutineer qui ressemblent à des caresses musicales. Mais ils semblent être là uniquement pour que la transition ne soit pas trop brutale. Parce que franchement, les petites escapades dans le genre de Big Star Baby ou Ghostship Waiting, nettement plus proches des Byrds que des défunts Slowdive, on en redemande. Et c’est finalement sans aucun regret et juste un petit regard en arrière qu’on accueille le Mojave 3 nouveau. Surtout quand le pétillant To Hold Your Tiny Toes vient finir de nous convaincre que le groupe a peut être bien trouvé là le son et le style qui lui conviennent.

En fait, j’aurai presque pu passer à côté de ce disque que je n’avais pas du tout prévu de chroniquer. C’est à la suite du dernier TV On The Radio de la semaine dernière que je suis allé faire un petit tour dans le catalogue de 4AD, sûr d’y dénicher des choses intéressantes (ça fait quand même 20 ans que ça dure) et je suis donc tombé sur Puzzles Like You. Et quand j’entends un album aussi réussi que celui là et aussi abordable, au sens vendeur du terme, ça me fait toujours mal de savoir qu’il ne se vendra sûrement pas beaucoup mieux que les précédents et que ce groupe là restera toujours aussi confidentiel. D’un autre côté, ça permet d’avoir le petit plaisir égoïste de faire parti de ceux qui savent et qui peuvent dire « quoi, tu connais pas le dernier Mojave 3 ? Un bijou je te dis, tu rates quelque chose ! ». Vous, vous êtes au courant.

La video de Breaking The Ice sur RealOne Player : Ici

Pour plus d'nformations, le site officiel : www.mojave3online.com




Big Country : Rarities VI, VII & VIII

C’est l’été et il fait chaud. Tout le monde (ou presque puisque certains me lisent encore) est parti buller sur les plages ou crapahuter sur les cimes. Les labels musicaux ont fait pareil. Plus grand chose de neuf à se mettre dans le casque. C’est donc pour moi le moment parfait pour vous reparler de… Big Country ! Désolé…

Pour ceux qui n’auraient pas encore compris le message, Stuart Adamson est pour moi un des meilleurs songwriters de son temps et ce groupe là est ma mine d’or à moi, mon Everest musical. Et surtout celui avec qui j’ai sûrement passé le plus de temps et avec qui j’ai grandi musicalement. Je comprends facilement que mon enthousiasme pour ce groupe ne soit que faiblement partagé et je comprend tout aussi facilement tous ceux qui vont arrêter leur lecture ici pour passer à autre chose. Pour les curieux qui restent, il est question ici de la suite et de la fin de la série des Rarities du groupe.

Ces albums là sont initialement créés pour les fans dans mon genre, qui ne souhaitent qu’une chose : connaître toutes les chansons et continuer à découvrir ces trésors restées dans des tiroirs. C’est chose faite avec les 3 derniers numérotés VI, VII et VIII. Le guitariste Bruce Watson, qui s’est chargé d’exhumer toutes ces raretés, est catégorique : cette fois c’est fini et bien fini. Il ne reste plus rien à offrir à nos oreilles. Quelque part, ça me fait un peu le même effet qu’à la sortie du dernier volet de la trilogie du seigneur des anneaux. Les sentiments sont forcément mitigés, entre plaisir de tout connaître dans sa globalité et tristesse que ça s’arrête, finalement. Même si on était prévenu depuis le début…

Après le 5ème volet qui à travers les maquettes des chansons, nous faisait redécouvrir l’album No Place Like Home tel qu’il aurait du être, pétillant et tellement plein de vie, le dénommé VI s’attaque globalement à la période de l’album Why The Long Face. Comme d’habitude, tout ça se fait à partir de maquettes de chansons déjà connues par ailleurs et quelques inédits. Avec toujours cette impression de participer un peu au processus de création à travers un trou de souris. On trouve un seul inédit cette fois. Il s’agit de Wolfman And The Clown qui doit probablement dater de l’époque Restless Natives, mais comme d’habitude les notes du livret sont bien trop succinctes pour en être sûr. Pour moi, cet album là compte encore un peu plus que les autres pour une raison purement perso : mon nom figure dans les crédits et remerciements de l’album (si, si, c’est vrai)  !!!

Le VII reprend la totalité des sessions d’enregistrement de l’album Driving To Damascus et des nombreuses démos qui ont précédées. Cette période là, la toute dernière du groupe (et sûrement la plus compliquée puisqu’à cette époque Big Country n’avait plus de label, plus d’argent et ne savait même pas s’il pourrait encore exister), est sûrement une des plus prolifiques puisque qu’elle tient toute entière sur 2 CD quand même. Mais cette période n’a pas seulement générée beaucoup de chansons, elle a aussi été à mon avis une des plus belles musicalement parlant. Stuart Adamson, qui se bagarrait déjà avec ses problèmes conjugaux et son alcoolisme chronique, a écrit à ce moment là des chansons purement magnifiques. Au niveau du songwriting pur, pour moi, cette période est la plus belle du groupe. Ce qui ne fait que me conforter dans l’idée que les plus belles oeuvres sortent toujours des périodes les plus sombres d’une vie. Ce double album contient donc la totalité des maquettes qui donneront plus tard Driving To Damascus, mais surtout il contient toutes les chansons laissées de côté. Et là, il y a de vrais chef d’œuvres. Certaines de ces chansons font même partie de mes favorites, comme Living By Memory ou Without Wings dont les paroles aussi dures que justes me donnent toujours des frissons ou encore Don’t You Stay, chanson où le couple mélodie-tempo est simplement magistral. Je pourrais vous les raconter presque toutes, mais mon propos n’est pas là. J’aime, voilà c’est tout.

Le 8ème et dernier couvre la période qui entoure la création de l’intense The Buffalo Skinners, plus quelques chansons plus anciennes et surtout, 5 véritables inédits qui semblent être pour la plupart beaucoup plus récents. Parmi ceux là, deux sortent du lot : le délicat Sweet November Nothings et surtout Pan American Irish Girl qui renoue avec ce côté « héroique » que le groupe avait à ses débuts.

Ces disques sont évidemment à conseiller aux fans, mais je les chronique ici surtout dans le but de vous inciter à tendre une oreille vers les albums originaux qui sont le résultat de tout le travail contenu dans ces Rarities. Trois albums qui couvrent la deuxième partie de la carrière du groupe, celle où ils ont progressivement disparus du devant de la scène tout en enregistrant pourtant des albums de plus en plus réussis. Why The Long Face est l’album d’un nouveau départ, fougueux, énergique et plein de promesses, The Buffalo Skinners est leur album le plus rageur, né des déceptions et des frustrations. Quand à Driving To Damascus, c’est leur bouquet final, leur album le plus mature et peut être leur plus beau. Voilà, je vous laisse. Moi je retourne les écouter.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.bigcountry.co.uk



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