24 mai 2004
Une belle semaine avec deux nouveaux albums à écouter d'urgence et à garder précieusement dans sa discothèque. A commencer avec le plus que réussi Final Straw des écossais Snow Patrol et le premier album hors normes des américains Ratatat.
Snow Patrol : Final Straw
Titres
How to Be Dead
Wow
Gleaming Auction
Whatever’s Left
Spitting Games
Chocolate
Run
Grazed Knees
Ways & Means
Tiny Little Fractures
Somewhere A Clock Is Ticking
Same
Il parait que Final Straw est le troisième album de Snow Patrol. Je me demande bien comment la musique de ce groupe n’est pas arrivée jusqu‘à moi, comment j’ai pu réussir à passer à côté. Final Straw correspond tellement au genre de musique que j’adore que je ne m’explique pas ce loupé. Soit les albums précédents de Snow Patrol ne ressemblaient pas du tout à celui là, soit j’ai vraiment raté quelque chose. Je vais très bientôt me pencher sur leur discographie pour vérifier.
Si une chose est sûre, c’est que j’ai vraiment un beau coup de foudre pour ce disque et pour style de ce groupe écossais. Encore un groupe écossais, et encore un groupe basé à Glasgow. Pour les situer, leur musique se situe quelque part entre Placebo (pour l’énergie) et Nada Surf (pour les mélodies). Ceux qui suivent mes chroniques depuis un moment savent quelle affection je porte à ces deux groupes. Alors forcément, un groupe qui pourrait avoir des qualités de l’un et de l’autre ne pourrait que me plaire. Et bien c’est réussit. Snow Patrol me fait l’effet d’être le disque idéal dans ce genre musical. Un mix idéal entre énergie et mélodies. On nous bassine souvent avec un truc qu’on appelle le son Pop-Rock (si vous voyez ce que je veux dire), Snow Patrol me parait en être l’exemple le plus réussi.
Vous avez peut être déjà eu le bonheur d’entendre leur single Spitting Games sur une radio, dans ce cas, vous savez déjà de quoi je parle. Aussi imparable qu’inoubliable. Sinon, précipitez vous sur ce disque pour le découvrir. Mais le vrai bonheur est que ce disque ne se limite surtout pas à un single, aussi parfait soit il. Final Straw est une totale réussite, de bout en bout. Voilà le disque d’un groupe qui ne se contente pas de jouer toujours sur le même rythme ou d’exploiter toujours la même recette en variant légèrement les ingrédients. Snow Patrol maîtrise l’art de varier les plaisirs tout en sachant rester parfaitement identifiable. How To Be Dead ouvre calmement et joliment l’album, par une belle mélodie Pop qui ne peut que mettre tout le monde en confiance. Vient aussitôt un Wow cataclysmique, fils héritier du meilleur dans le genre Placebo. Les morceaux se succèdent ensuite avec une égale variété de ton et de style. La seule chose qui ne change pas au fil des morceaux est la qualité des chansons, toutes aussi réussis les unes que les autres.
Comme je le disais déjà plus haut, Spitting Game est une vraie réussite dans le genre Pop musclée mélodique. Dans un genre différent, beaucoup plus Folk-Pop, Chocolate pourrait aussi être un autre beau single. Voilà une chanson qui me rappelle fortement un groupe que j’ai adoré il y a déjà un bon bout de temps : The Railway Children. Si vous connaissez ce groupe, et on ne doit pas être nombreux en France, vous comprendrez tout de suite de quel style musical je parle. Ca ressemble fort à ce que je considère comme la Pop anglaise idéale. D’ailleurs, si vous connaissez The Railway Children, écrivez moi un petit mot pour en parler, ce sera un plaisir. Bref, tout ça pour dire que Snow Patrol correspond à une sorte de condensé de tout ce que j’aime depuis longtemps dans la Pop et le Rock version outre-manche. Run est dans le même esprit que Chocolate, peut être encore un peu plus réussi. Tiny Little Fractures est une vraie bombe qui tient toute entière en même pas 2 minutes 30’’, comme au bon vieux temps du Punk. Un petit chef d’œuvre d’énergie mélodique dont j’ai bien du mal à me détacher. Plus ambitieux, réussi et totalement assumé, on trouve Somewhere A Clock Is Ticking. Magnifique.
Final Straw se présente déjà comme un des excellents albums et un des mes préférés pour cette année 2004. Il ne reste plus qu’à voir s’il traverse le temps avec le même bonheur. Mais mon petit doigt me dit déjà que oui. Découvrez le maintenant et rendez vous en fin d’année pour faire le point.
Les liens ci-dessous necessitent d'avoir RealOne Player. Si vous ne l'avez pas, vous pouvez le télécharger gratuitement
Ici
Spitting Games en video (RealOne Player)
Haut Débit
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Bas Débit
Pour plus d'nformations, le site officiel (où en plus de la video de Spitting Games ci-dessus, on peut écouter des extraits de tous les morceaux de l'album et voir d'autres les videos) :
www.snowpatrol.net
Ratatat : Ratatat
Titres
Seventeen Years
El Pico
Crips
Desert Eagle
Everest
Bustelo
Breaking Away
Lapland
Germany To Germany
Spanish Armada
Cherry
Actuellement, dans le genre du savant métissage entre Rock et Electro, on a que l’embarras du choix. On trouve de tout, des costauds Audio Bullys en passant par les plus délicats Phoenix, pour ne parler que des plus récents, le mélange des genres est plutôt mode. Dans ce genre d’exercice, le dosage idéal est toujours difficile à trouver, d’autant plus qu’il est forcément affaire de goût. Pour ma part, j’ai une nette préférence pour ceux qui mettent une part d’électronique dans leur Rock, plutôt que l’inverse. Le meilleur exemple, et un des plus réussis à mon sens, étant le précurseur dans le genre : New Order. Ce n’est pas que Ratatat ressemble vraiment aux ancêtres de Manchester. Ils sont nettement plus contemporains et délicats. Mais leur musique est elle aussi une sorte de Rock habillé de machines diverses et variées, mais chez eux ça ne donne pas une musique à danser. Plutôt une musique hypnotique, une musique à rêver.
Ratatat est plus du genre à créer des atmosphères, des ambiances que des harmonies complexes ou des mélodies travaillées. En fait, leur musique n’est pas si facile à définir, ni à décrire. Leur musique est simple, très simple même par moment. Elle repose uniquement sur quelques séquences sonores qui tournent en boucle, sur quelques idées basiques qui vont servir à créer une trame répétée tout au long des morceaux, avec juste ce qu’il faut de nuances discrètes pour garder l’attention en éveil. Ce qui est surprenant, c’est que cette apparente simplicité donne un résultat à la profondeur de champ étonnante. On sait depuis longtemps que le Rock peut tenir tout entier en trois accords. Les meilleures chansons, les grands classiques n’en comptent bien souvent pas plus. Ratatat semble bien en avoir inventé l’équivalent électronique. Quelques accords de guitare, une boite à rythme bien programmée, quelques notes de synthés et le tour est joué. Rien de plus. Tous les morceaux étant totalement instrumentaux, rien d’autre ne vient donc distraire l’attention. Le résultat est complètement bluffant. Un vrai régal. Ratatat, c’est l’art de donner beaucoup avec presque rien.
Je ne saurais donc pas plus vous expliquer plus précisément pourquoi j’aime tellement ce disque. Tout ce que je peux vous dire est que je me le passe en boucle en ce moment. Par contre, je peux vous parler de qui se cache derrière ce nom de groupe à coucher dehors. Ratatat est un duo américain composé d’un guitariste, Mike Stroud et d’un multi-instrumentiste tourné vers l’électronique, Evan Mast. C’est à peu près tout ce que j’en connais. On peut facilement imaginer que cette musique a été créée dans un lieu clos, pourquoi pas dans l’appartement de l’un des deux acolytes, tellement elle semble tourner en vase clos, avoir besoin de très peu d’espace pour respirer. Et pourtant, elle procure exactement l’impression inverse. Elle ouvre de grands espaces devant elle et vous incite à imaginer un ailleurs à sa mesure. Une musique optimiste, ouverte sur le monde et à la tonalité complètement universelle. Etonnant, vraiment.
Une fois passé le très body-buildé Seventeen Years, qui semble n’être là que pour plaire aux programmateurs radio, on entre de plein pied dans le vrai style Ratatat, avec un premier bijou qui a pour titre El Pico. A partir de là, on nage entre finesse et doigté à travers des morceaux aussi réussis que Crips, Eagle ou Cherry. Je ne vous cacherais pas qu’il y a ici ou là, essentiellement au milieu de l’album, quelques baisses de rythme et quelques morceaux que je trouve un peu plus insignifiants, mais l’essentiel du disque forme un paysage musical idéal et sans limites apparentes.
Je ne peux que vous inciter à découvrir ce duo là, capable d’illuminer votre quotidien à travers trois accords et quelques notes de claviers. Sachez seulement qu'autour de moi, tout le monde ne partage pas mon enthousiasme pour ce disque et que certains le trouvent même chiant (dixit !). A vous de vous faire votre propre opinion. En ce qui me concerne, pour le moment, ce disque est ma sucrerie, mon petit bonheur perso.
Pour plus d'nformations, le site officiel ou le single Seventeen Years est actuellement téléchargeable en MP3 :
www.audiodregs.com/ratatat/
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