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23 mai 2005


La ressortie de deux des albums les plus marquants de Cure est déjà un évènement en soit. Et quand cette réédition est agrémentée de raretées et autres inédits, ça en devient forcément indispensable pour tout fan qui se respecte.




The Cure : 17 Seconds



Titres

CD 1
A Reflection
Play For Today
Secrets
In Your House
Three
The Final Sound
A Forest
M
At Night
Seventeen Seconds

CD 2
I'm A Cult Hero (Vinyl Single By Cult Hero)
I Dig You (Vinyl Single By Cult Hero)
Another Journey By Train (Home Demo)
Secrets (Home Demo)
Seventeen Seconds (Live)
In Your House (Live)
Three (Alt Studio Mix)
I Dig You (Cult Hero Live)
M (Live)
The Final Sound (Live)
A Reflection (Live)
Play For Today (Live)
At Night (Live)
A Forest (Live)

The Cure : Faith



Titres

CD 1
The Holy Hour
Primary
Other Voices
All Cats Are Grey
The Funeral Party
Doubt
The Drowning Man
Faith
Carnage Visors (The Soundtrack)

CD 2
Faith (Home Demo)
Doubt (Home Demo)
Drowning (Home Demo)
The Holy Hour (Home Demo)
Primary (Studio Out-take)
Going Home Time (Studio Out-take)
The Violin Song (Studio Out-take)
A Normal Story (Studio Out-take)
All Cats Are Grey (Live)
The Funeral Party (Live)
Other Voices (Live)
The Drowning Man (Live)
Faith (Live)
Forever (Live)
Charlotte Sometimes (Single)



Voilà encore une bonne façon de piquer du fric au fan de base. Ressortir encore une nouvelle version de grands classique avec quelques petits inédits en plus est forcément toujours gagnant. Parce que les vrais fans, ceux qui aiment le groupe depuis le début achèteront forcément. Et bien sûr, j'en fait partie. Ce n'est jamais que la troisième fois que j'achète ces disques là. Depuis la première version en pur vinyle, j'avais forcément déjà acheté la première édition CD, imputrécible, inaltérable et garantie à vie. C'était forcément un plus par rapport à la version initiale, usée jusqu'à la trame et qui craquait de partout. Même musique, mais avec un son enfin aux normes. Et puis voilà encore une nouvelle mouture, remasterisée cette fois. Ce seul argument n'aurait sûrement pas réussi à me faire de nouveau acheter ces deux albums (quoique la différence avec la version initiale s'entend vraiment), mais voilà, cette fois il y a pour chacun d'entre eux un deuxième CD de raretées et d'inédits. Alors forcément ça change tout. Et voilà, je me retrouve à acheter le même album pour la troisième fois. Même chose pour Faith, dont j'ai maintenant trois exemplaires. Quelque part, ça m'énerve, mais en même temps, c'est toujours un énorme plaisir
Avez vous déjà essayé de retrouver les albums charnières de votre vie musicale ? Ces albums qui changent tout, qui vous font changer d'orientation musicale, vous font tout lâcher pour partir dans une nouvelle direction, vous donne envie d'apprendre à jouer d'un instrument, vous font créer votre propre groupe dans la semaine qui suit. Ces albums qui révolutionnent vos goûts en même temps qu'ils vous retournent totalement les sens. Vous êtes vous déjà posé la question de savoir quels disques avaient vraiment chamboulés votre vie ? Ca vous est sûrement déjà arrivé. Et dans ce cas, vous vous êtes sûrement rendu compte qu'il y en a peu. Forcément, ça arrive assez rarement, d'où l'importance de la chose. Pour moi et mon petit monde musical, Seventeen Seconds fait partie de ceux là. Je pense même qu'il est l'un des 2 ou 3 albums les plus cruciaux pour moi. Ce disque là a changé du tout au tout ma perception de la musique, il m'a fait découvrir que la musique pouvait être un vecteur de sensations bien plus profondes et complexes que tout ce que j'avais pu imaginer jusque là. Il m'a donné l'illusion que ce disque n'était écrit que pour moi, que Robert Smith ressentait exactement les mêmes choses que moi, celles que je n'arrivais pas à expliquer et que lui savait si bien mettre en musique. Bref, Seventeen Seconds est un de mes albums charnières. Un des 10 albums que j'emmènerai sur une ile déserte ou que je tenterai de sauver si mon appartement était en feu. Et ça tombe bien, parce qu'en plus c'est un des grands albums de l'histoire du Rock. Et je n'ai pas été le seul à être remué par cette musique là. Et le plus beau, c'est qu'avec le recul, ce disque garde encore aujourd'hui ce même pouvoir d'évocation, cette même puissance hypnotique capable de vous capturer pour ne plus jamais vous lâcher. Et ce n'est pas le revival actuel pour la musique de cette époque qui risque de me faire changer d'avis. En plus d'être un monument, ce disque est en plus devenu un point d'encrage pour tout un tas de groupes arrivés plus tard, depuis les 80's jusqu'à aujourd'hui.
Pour en revenir à ces nouvelles éditions de deux albums qui sont devenus des classiques, il faut savoir que ces "De Luxe Edition" comme il est écrit sur ces doubles CD sont réellement interressants pour tout fan du groupe. D'abord pour les raretés du 2ème CD, jamais entendues jusque là, mais aussi pour ces petits livrets écrits par Robert Smith et qui expliquent la génèse de chaque album. On y apprend par exemple que Seventeen Seconds a été écrit en grande majorité par un Robert Smith qui voulait avant tout créer un album dépouillé, un de ceux où la production et l'instrumentation sont réduits au minimum, où il ne reste plus rien à enlever, où absolument rien n'est superflu. Il voulait avant tout couper radicalement les ponts avec les chansons Pop du type Boys Don't Cry. Il voulait créer un album profond et complexe. Un album qui marque les mémoires. Mission accomplie. De même, l'enregistrement de Faith, contrairement aux apparences et à l'impression qu'il dégage, a été bien loin de ressembler à un long fleuve tranquille. Ce disque là a été écrit et enregistré sous l'emprise de diverses substances chimiques et alcooliques qui aident sûrement à la création, mais pas forcément à la cohésion, si vous voyez ce que je veux dire. Pour vous siter un exemple de l'état dans lequel ils étaient pendant l'enregistrement de The Drowning Man, Robert Smith en est même arrivé à attendre que le chanteur commence à chanter, oubliant que c'était à lui de le faire... Une période sombre (le batteur Lol Tolhurst a perdu sa mère à cette époque) et la volonté de Robert Smith de créer une musique enfermée sur elle même, claustrophobique, funéraire et surtout violemment émotionnelle (c'est lui qui le dit) ont générés ce disque, tout aussi unique et inimitable que Seventeen Seconds.
Ces rééditions sont surtout une manière intelligente de remettre en lumière deux albums cruciaux de l'histoire du Rock. Mais ils sont aussi le moyen de découvrir quelques raretés d'époque. Ces raretés sont en gros divisés en 3 parties : une première qui aborde les demos personnelles du groupe (un son pourri et des approximations à l'appuis) juste pour l'anecdote, la deuxième plus intéressante, qui contient des chutes de studio ou des versions alternatives de chansons aujourd'hui connues sous une autre forme, et enfin des extraits live d'époque plutôt bien choisis, où on sentirait presque la tension permanente vécue par le groupe à cette époque. On peut notamment y (re)découvrir les deux singles sortis sous le nom de Cult Hero, groupe "prête-nom" créé uniquement pour tester le futur nouveau bassiste qu'était encore Simon Gallup, qui comme on sait, allait devenir le deuxième pilier du groupe. Mais ce qui reste le plus important dans tout ça, ce sont les albums originaux, remasterisés. Le son est d'ailleurs superbe, à la fois clair et tranchant, comme il aurait toujours dû être. C'est l'occasion de redécouvrir dans Seventeen Seconds des chansons comme Play For Today, sorte de lien idéal entre la première période Pop du groupe et ce qui va suivre, un In Your House hypnotique qui annonce déjà Faith, le grand classique inusable qu'est devenu A Forest, le magnifiquement spleenien Seventeen Seconds, sans oublier M qui reste une de mes préférés parmis tout ce qu'ils ont fait. Même chose pour Faith, leur album sans doute le plus difficile d'accès, mais où les perles pleuvent, à commencer par Primary, single sombre et toujours aussi imparable aujourd'hui, All Cats Are Grey, magnifique et triste comme peu d'autres chansons ont su l'être, The Funeral Party qui doit correspondre à l'idéal musical que recherchait Robert Smith à cette époque, funèbre et blindé d'émotion et aussi The Drowning Man, qui comme son titre l'indique, ressemble à une lente et inéxorable plongée vers le néant. Pour l'anecdote, on trouve aussi sur ce premier CD Carnage Visors, BO d'un film que personne n'a jamais vu. Pas vraiment indispensable, mais assez collector, puisqu'auparavant seulement disponible sur la version cassette de l'album. Sur le deuxième CD, en plus des demos et de divers live, on peut découvrir une version alternative et très interressante de Primary, beaucoup moins cassante que l'original et noyée d'échos, plus quelques chutes de studio qui ressemblent à des brouillons d'autres morceaux.
Ces deux rééditions font suite à celle de Three Imaginary Boys sortie l'an dernier. Dans le même temps, l'indispensable Pornography a subi le même traitement. Le temps de l'acheter et je devrais vous en parler bientôt. En attendant, ce qui ressort le plus à l'écoute de ces albums précurseurs de la Cold Wave, c'est l'impact énorme qu'ils ont pu avoir au niveau du son de cette époque là. Et encore aujourd'hui, un groupe comme Interpol, pour n'en citer qu'un, leur doit aussi un petit quelque chose. Alors n'hésitez pas à vous replonger dans ces deux albums, rien pour le plaisir de regouter à ces fruits là, acides, amers, glacés, mais surtout délicieux.

Pour plus d'nformations, le site officiel :
http://www.thecure.com/





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