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23 février 2004


La semaine est belle, avec un premier album rare fait par les gamins de The Veils et aussi les français de Kaolin dont j'attendais une confirmation et qui finalement arrivent avec un album qui ressemble à une vraie éclosion. Et restez à l'écoute dans les semaines qui viennent : il y a en ce début d'année une avalanche de nouveaux talents tous plus passionnants les uns que les autres. A suivre...




The Veils : The Runaway Found

Titres

The Wild Son
Guiding Light
Lavinia
More Heat Than Light
The Tide That Left & Never Came Back
The Leavers Dance
Talk Down The Girl
The Valleys of New Orleans
Vicious Traditions
The Nowhere Man


Attention ! Cet album est énorme. C’est le premier disque d’un groupe impressionnant. Une des plus belles surprises depuis une éternité et un des meilleurs premiers albums que j’ai eu l’occasion d’entendre. Un disque qui vous emmène si haut qu’on pourrait presque toucher les étoiles. Un groupe qui a déjà le monde à ses pieds. Je sais, vous allez dire que je ne n’écrit quasiment que du bien des disques que je chronique ici, et que cette fois c’est comme d’habitude, mais pour ceux qui me connaissent, vous noterez que c’est un cran au dessus.
Il a y chez The Veils le meilleur de beaucoup de choses que j’ai adoré par le passé ou que j’aime encore, mais il y a plus que ça. Il y a chez eux une vraie âme, une vraie dimension, une profondeur rare. Chez eux, on trouvera pèle mêle des réminiscences des Smiths pour les guitares cristallines et les mélodies éblouissantes, The Verve pour la beauté de la voix, Nick Cave pour la sombre mélancolie ou bien encore Radiohead pour la magie pure du chant. Que des références de haut vol, vous en conviendrez. Et ce n’est vraiment pas exagéré. Mais toutes ces références n’apparaissent que comme des souvenirs à l’écoute de The Runaway Found. The Veils est un groupe unique et incroyablement personnel. Et entre The Wild Son et The Nowhere Man, qui sont peut être les deux plus beaux morceaux de ce disque, il y a un pur moment de bonheur musical qui paraît bien trop court. Heureusement qu’on peut se le repasser à volonté. Et s’il ne tenait qu’à moi, ce serait en boucle.
Alors qu’est ce qui me fait craquer autant ? Comme d’habitude dans ce genre de cas, c’est à la fois difficile à expliquer et en même temps, ça saute aux yeux et aux oreilles. Ce qu’ils ont en plus des autres ? Il n’y a qu’à écouter, c’est une évidence. Ce groupe, en plus d’un talent largement au dessus de la moyenne, a une classe incroyable. Et lorsqu’on sait que ses membres n’ont que 19 ans et que les chansons ont pour la plupart été écrites il y a 2 ans, c’est à tomber par terre. Qu’une telle maîtrise soit possible a cet âge est simplement hors norme.
The Veils, c’est Finn Andrews, originaire de Nouvelle Zélande et venu à Londres pour trouver une maison de disque et vivre de sa musique. C’est lui qui a écrit cet album somptueux. C’est aussi lui qui possède cette voix profonde, touchante ou poignante, selon les cas. Cette voix qui illumine complètement des mélodies par ailleurs toutes plus belles les unes que les autres. Le single The Wild Son, chanson la plus Pop du disque, rappelle forcément le meilleur des Smiths. Guiding Light est dans le même esprit joueur. Lavinia est la première ballade du disque et là, on découvre le côté le plus irrésistible et touchant du groupe. C’est beau, tout simplement. More Heat Than Light est une chanson plus brute et sombre, guitares en avant et voix écorchée. The Tide That Left And Never Came Back est une Popsong éclatante. The Leavers Dance commence comme une autre de ces ballades dont le groupe semble avoir le secret, pour s’envoler dans un refrain sidéral. Cette fois, le mot beau ne suffit plus. Talk Down The Girl ressemble à une Folksong classique, mais elle ne touche jamais le sol, toujours en apesanteur. Comme le morceau précédent, The Valleys Of New Orleans permet au groupe de continuer à revisiter l’Amérique à sa manière, c’est à dire en lui redonnant ses vrais couleurs. Vicious Traditions est une chansons une nouvelle fois plus sombre et profonde, ultra simple, qui repose presque exclusivement sur le chant de Finn Andrews. Et que dire de The Nowhere Man ? Si je dois ressortir une chanson de ce disque, c’est celle là, ballade déchirante qui arracherait des larmes à une pierre.
Vous l’aurez compris, il y a vraiment urgence à découvrir ce groupe unique. Et comme d’habitude dans ce genre de cas, faites passer l’information autour de vous. Faites écouter et découvrir The Veils. Vous verrez, on vous en remerciera. En ce qui me concerne, on est peut être qu’en février, mais je tiens déjà mon album de l’année.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.theveils.com




Kaolin : De Retour Dans Nos Criques

Titres

Loin De L'île
Plages Et Gazole
Cette Roche
C'est La Vie
Shalem
Dérangé
De Retour Dans Nos Criques
Vides Et Silence
Jusqu'à La Peau
Ne Dis Rien
Caraïbes




Bienvenus à Montluçon Sur Mer, port de pêche ou station balnéaire. A en croire le titre (et le très beau livret rempli de créatures aquatiques et de paysages marins) du deuxième album de Kaolin, Montluçon, leur ville d'origine serait en bord de mer ? C’est peut être le manque d’iode qui les a fait délirer. Mais bon, la musique est aussi faite pour rêver ou faire rêver, alors on va les suivre dans cette voie.
Il y a un an, j’avais chroniqué Allez, premier opus de ce quatuor français que je trouvais alors assez prometteur. De Retour Dans Nos Criques est autant une confirmation qu’un joli contrepied. Confirmation du talent du groupe, c’est une bonne nouvelle. Contrepied ensuite, car ce deuxième album est très différent du précédent. Pas dans le fond, leur musique est toujours basée sur le contraste entre douceur et puissance. Les grandes envolées lyriques sont toujours là, tout comme les cassures de rythme, les chansons à plusieurs vitesses. Non, c’est la forme qui a changée. En changeant de producteur (Les Valentins s’étaient occupés de Allez) et en choisissant Dave Fridmann, producteur avisé de gens aussi divers que Mercury Rev, Weezer, The Delgados, Jane’s Addiction, leur volonté de changer de son était claire. Le résultat est franchement réussi. D’un seul coup, la musique de Kaolin, déjà pas spécialement avare de contrastes, gagne ce qui lui manquait encore un peu : une vrai carrure qui lui permettra de voyager bien plus loin. Finie la gracilité entrevue dans Allez, le Kaolin nouveau est puissant tout en n’ayant absolument rien perdu de sa finesse initiale. Et c’est peut être là l’exploit de cette production haut de gamme, d’avoir réussi à concilier décibels, sons saturés et délicatesse. La voix de Guillaume Cantillon reste toujours aussi romantique et belle qu’auparavant, mais elle est cette fois épaulée, je dirais même soulevée par le son du groupe, réellement transfiguré. Ajouté au CD, on trouve dans ce très beau digipack, un DVD de presque une heure où on trouve une petite interview de Dave Fridmann, qui dit être très satisfait du résultat de sa production sur cet album. Il avoue même être allé plus loin que prévu initialement, tellement la musique de Kaolin se prêtait parfaitement à ses propres envies, en même temps que le groupe était lui aussi très demandeur.
La basse vrombissante et les guitares tranchantes de Loin De L’île mettent d’emblée les pendules à l’heure. On a affaire à un beau mur du son survolé par un chant à la fois fluide et nerveux. Le groupe qu’on a connu précédemment est simplement méconnaissable. Plages Et Gazole est du même genre sonique. On notera toujours cette obsession actuelle pour la mer et tout ce qui s’y rapporte. Cette Roche est plus proche du style du premier album, plus aérien et romantique, mais ici aussi l’espace sonore est totalement et idéalement occupé, ce qui donne au morceau une tout autre ampleur. Dans le même esprit, Shalem est aussi une très belle réussite et un des meilleurs morceaux du disque, à mi chemin entre les circonvolutions juvéniles de The Cure et les harmonies de Coldplay. C’est La Vie a toutes les caractéristiques d’une chanson qui pourrait fort bien marcher en radio, avec cette parfaite alliance, si difficile à trouver, entre muscle et douceur romantique.
De Retour Dans Nos Criques semble déjà être l’album de la maturité. Et surtout l’album qui leur permet de se détacher du peloton et de creuser leur propre sillon. Je ne pensais pas ce groupe capable d’écrire si tôt un morceau comme Dérangé, profond et plus complexe qu’il n’y paraît. Comme ce Jusqu’à La Peau qui nous rejoue les montagnes russes de façon magistrale, inimaginable dans le premier album. Ca doit être superbe en concert.
Contrairement à l’habitude, le DVD bonus qui figure avec ce CD est des plus intéressant. Il est divisé en deux parties : la première traite de la période Allez, home movies de l’enregistrement et de la tournée de Allez, extraits live, dont Calme et l’instrumental Caraîbes et surtout leurs deux premier clips rarement diffusés, Pour Le Peu et le lumineux Le Haut Est Essentiel. Comme vous l’aurez deviné, la deuxième partie du DVD aborde la création de ce deuxième album, avec des extraits de l’enregistrement et une belle session acoustique pour OUÏ FM. Un DVD qui permet de faire un bout de route en leur compagnie et nous faire découvrir un peu mieux ce groupe forcément attachant, parce que rare dans nos contrées.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
kaolin-lesite.artistes.universalmusic.fr



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