21 juin 2004
En ce moment, j'ai comme l'impression de faire dans la semaine à thème. Après la semaine française, la semaine du Rock et avant la semaine du blanc, voici venir la semaine écossaise, puisque Runrig fête chaleureusement ses 30 ans de carrières et que The Alarm fait un retour en beauté.
Runrig : Day Of Days
Titres
Going Home
Hearthammer
Protect and Survive
Big Sky
Skye
Hearts of Olden Glory
Siol Ghoraidh
The Engine Room
Every River
Only The Brave
Pride Of The Summer
Dance Called America
Proterra
Running to the Light
The Stamping Ground
Maymorning
Faileas Air An Airigh
Rocket To The Moon
Loch Lomond
Book of Golden Stories
Ceux là, ça fait un bon moment que j’en dis du bien, que
j’essaye de les faire connaître et apprécier. Et le plus beau, c’est que ça
marche ! Si j’en juge par les échos que j’ai de votre part, grâce à ce
site, Runrig fait souvent partie de vos belles découvertes. Tout comme ça l’a
été pour moi il y a quelques années. Et je n’en démords pas, Runrig est un vrai
grand groupe bien trop ignoré. Un beau bol d’air aux effluves celtes comme on
en trouve peu. Bien loin des mignonnes mais bien pales Corrs, Runrig perpétue
la tradition d’un Rock teinté de l’esprit des Highlands. Runrig, c’est grand,
c’est beau, c’est fort, comme les paysages d’Ecosse en version cinémascope.
J’en fais peut-être un peu trop ? Même pas. Le pire, c’est que tout ça, je
le pense sincèrement.
Aujourd’hui (l’an dernier plutôt), Runrig a eu 30 ans. Bel
âge pour un groupe. Je ne les connais pas depuis tout ce temps, mais j’ai
essayé de rattraper le temps perdu, pour tenter d’en rater le moins possible.
Et l’ensemble de leur carrière mérite le détour. Tout n’est pas d’un égal
niveau, on s’en serait douté, mais l’ensemble est sans réelle fausse note ou
grosse faute de goût. Et surtout, il y a toujours chez eux, en filigrane, leur
amour de l’Ecosse et de leurs racines. Ce qui les rend encore plus respectables
et indispensables à mes yeux.
A l’occasion de la tournée 2003 pour leur album Proterra,
ils ont décidés de marquer le coup de ces 30 ans de carrière par un concert
événement dans le cadre magnifique du château de Stirling, en plein mois
d’août. Une grande fête qui devait être filmée et devait donner lieu à un DVD.
Il aura fallu presque un an avant que ce DVD voit le jour. Maintenant le voici.
Ne le cherchez pas encore en France, il n’existe pas. Je l’ai commandé directement
en Angleterre, seul moyen de le trouver aujourd’hui pour les plus impatients
d’entre nous. Je suppose qu’il sera bientôt disponible ici aussi. A suivre…
Day Of Days est donc un concert en plein air qui commence à l’heure où
le soleil se couche pour se terminer bien plus tard, au cœur de la nuit.
Forcément ça donne de superbes images pour commencer. Je savais déjà que Runrig
était presque un monument national en Ecosse, mais là on en a une belle
confirmation, puisqu’ils ont carrément eu droit au passage en rase motte au
dessus de la scène de quelques jets de la RAF, spécialement pour eux… Pas mal.
Le concert commence par un monologue en gaélique, langue qui devant ce décor à
la Highlander prend toute sa dimension. C’est un vrai voyage dans le temps. Et enfin
ça commence. Et comme à chaque fois, c’est beau. Si j’en juge par le public
présent, Runrig doit être un des rares groupes de Rock encore en activité a
pouvoir attirer 3 générations en même temps : le grand père, le père et le
fils (ça marche aussi au féminin). Du Rock tout public et pour tous en quelque
sorte.
La bonne idée sur ce DVD est d’avoir mixé les morceaux en
live et les images de paysages d’Ecosse en cinémascope. Et bien évidemment, les
deux en sortent magnifiés. Un vrai bel hommage à leur musique et à leur pays.
Soyons clair, le ton du concert est plutôt du genre pèpère (chez Runrig on a
quand même l’âge de ses artères). Mais l’ambiance est du genre sympa et
décontracté, ce qui leur va comme un gant. Un concert fait de complicité, de
convivialité, d’amitié et de fidélité, dernier mot qui caractérise sûrement le
mieux leur public.
Ce DVD est un vrai voyage à travers leurs 30 ans de
carrière. Aucun ancien album n’a été oublié, aucune grande chanson non plus. Protect
And Survive, Hearts Of Olden Glory, Every River, Dance Called America, Loch
Lomond, Rocket To The Moon, Faileas Air An Airigh (avec un choeur gaélique superbe) sont là. Une belle
place est bien sûr réservée à leurs albums les plus récents (l’imparable The Engine Room, Proterra, The Stamping Ground) et tout ça se marie parfaitement bien.
Ajoutez à ça des musiciens additionnels fort bien choisis (violon, accordéon)
et la fête est vraiment complète. On trouve aussi sur ce DVD les habituels
bonus. Ici, se sont essentiellement de courtes interviews des musiciens et de
l’entourage proche du groupe et quelques courtes images d’archives, tout ça malheureusement
non sous titré.
En résumé, si vous aimez déjà Runrig, vous adorerez forcément ce DVD qui vous
permettra d’entrer totalement dans leur univers. Par contre si vous souhaitez
seulement les découvrir, je vous conseille plutôt le CD live Day Of Days sorti en parallèle de ce
DVD, et qui me semble être un parfait point de départ. Dans tous les cas, c’est
un grand moment de plaisir assuré.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.runrig.co.uk
Et le tout nouveau (et unique) site francophone consacré à Runrig :
www.runrigfrance.org
The Alarm : In The Poppy Fields
Titres
Coming Home
Close
45 RPM
The Drunk And The Disorderly
Federal Motor Voter
Trafficking
New Home New Life
The Rock And Roll
The Unexplained
Rihgt Back Where I Started From
True Life
In The Poppy Fields
Il y a… longtemps, The Alarm faisait partie d’un mouvement
que les journalistes on appelés le Rock « héroîque ». Pas terrible comme
nom, mais bon, pas la première fois non plus que les critiques musicaux
cataloguent hâtivement et facilement un courant musical. Dans ce courant, on
trouvait des gens comme U2, Big Country, The Waterboys et The Alarm, justement. Entre autres, évidemment.
Ces groupes avaient tous en commun un son puissant et plutôt lyrique, mais pas vraiment aidé par la production tendance
pompier de ce milieu des années ’80.
Les écossais de The Alarm faisait partie de ceux là, sans
avoir jamais réussi à éclater au grand jour. La faute à un Rock probablement
trop direct et basique pour l’époque. S’il y avait eu la palme du groupe au
plus grand coeur et aux idéaux grands comme ça, The Alarm aurait gagné haut la
main. Ce groupe là m’a toujours donné l’impression d’être trop direct et trop
« vrai », en quelque sorte. Il donnait l’impression de ne pas se
cacher, de ne pas porter de masque et de ne pas trop réfléchir non plus. Et les
paroles souvent très premier degré, voire même assez naïves n’arrangeaient pas
vraiment les choses.
Tout ça pour vous dire que ce groupe avait quelque chose de
spécial, une sorte de candeur assez rare dans le milieu musical et l’impression
qu’ils croyaient envers et contre tout à un idéal bien au dessus de tout ça. Ce
groupe là a su me faire rêver aux travers d’albums aussi brillants que Strength
et surtout Declaration (des titres bien dans l’esprit de l’époque).
Aujourd’hui, The Alarm n’a plus grand-chose à voir avec le
groupe des années ’80. Ne reste que Mike Peters, leader charismatique et
chanteur d’origine. Reste donc l’essence de The Alarm. On retrouve aujourd’hui
cette même naïveté, cette même façon d’aller droit de l’avant sans se poser de
question. En fait, Mike Peters, et donc The Alarm, ne donne pas l’impression
d’avoir changé d’un pouce. Toujours le même utopiste rêveur. Toujours le même
chanteur qui reste persuadé que sa musique peut changer le monde. Et comme il
le dit lui-même dans une des chansons de l’album : « Rock’ N Roll
still burns in me ». Je ne saurais mieux dire. Quand j’ai écouté ce CD
pour la première fois, le morceau Coming Home qui ouvre l’album a
été un vrai feu de joie, un feu d’artifice de
sensations presque oubliées. Je redécouvrais un Rock à la fois flamboyant,
lyrique et tranchant. Bref, du grand The Alarm comme je l’avais aimé avant de
les avoir perdus de vue pendant une décennie. La musique de Mike Peters est
toujours aussi directe, toujours tournée vers quelque chose de plus haut, vers
un but inaccessible, ce qui crée des chansons pleine de lumière et d’espoir.
Finalement rien n’a changé et j’aime toujours autant. Même la jaquette du CD
divisée en Side One / Side Two nous ramène vers le passé et les vieux vinyls.
Les cinq chansons suivantes de cette
pseudo face A sont autant de Rocks juvéniles, pleins de sève. Une musique qui
vient autant du cœur que des tripes.
Vient ensuite la supposée face B et là on change
radicalement de style. Le Rock « héroîque » fait place à des ballades
du meilleur effet. Jamais on ne sombre dans la mièvrerie. Jamais on ne tombe
dans la guimauve ou l’excès de sucre. Le Rock est toujours présent en
filigrane. New Home New Life ou The Unexplained sont à cet égard de
beaux essais bien transformés.
Ce disque aux deux visages est un beau retour. Un retour aux sources d’un
Rock séminal et brûlant, sans calcul et sans arrière
pensée. En ce sens, The Alarm n’a pas changé et n’a donc pas pris une ride.
Laissez vous tenter par la musique de Mike Peters, l’autre écossais au cœur
grand comme ça.
Pour plus d'informations, le site officiel :
www.thealarm.tv
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