20 novembre 2006
Clinic : Visitations
Titres
Family
Animal/Human
Gideon
Harvest (Within You)
Tusk
Paradise
Children Of Kellog
If You Could Read Your Mind
Jigsaw Man
Interlude
New Seeker
Visitations
Parfois, on aime certains
disques sans trop savoir pourquoi, parce qu’ils ne ressemblent pas à ce que qu’on
écoute habituellement ou qu’ils remuent en vous quelque chose de spécial. Et on
se prend à aimer le groupe qui l’a enregistré sans mieux en comprendre la
raison. C’est un peu ce qui m’est arrivé avec Clinic et son Winchester Cathedral. Parce que pour
parler franchement, ce groupe là n’a pas grand-chose pour attirer les regards,
à part peut être une petite aura de mystère qui est finalement toujours bonne à
prendre. Parce que pour le reste, la musique de Clinic est clairement
répétitive, presque hypnotique parfois, on sent la technique musicale un peu
limitée aussi. Bref, rien de bien affriolant à première vue. Alors
quoi ?
En fait, le charme assez
unique de Clinic repose entièrement sur le climat des chansons. Si on peut
parler de charme en ce qui les concerne, puisqu’ils dégagent plus souvent une
impression de malaise que de franche rigolade, surtout quand on à l’occasion de
les voir sur scène, planqués derrière leur masques de chirurgiens. Cette
clinique là, Si on devait se faire opérer, on aurait plutôt envie de l’éviter. On
y trouve apparemment autant de dangereux psychopathes dans l’équipe de
chirurgiens que chez les aides soignants. Et pourtant, je suis de nouveau
scotché à ce Visitations qui
ressemble comme un frère siamois à Winchester
Cathedral. Le son du groupe est toujours aussi immédiatement reconnaissable,
entre Rock garage et Folk primitif. On se retrouve une nouvelle fois comme
englués dans des climats étrangement troubles et décalés (Animal/Human) où le son aigrelet du mélodica ou de l’orgue viennent
ajouter leur différence. Il y a dans la musique de Clinic une sorte de folie rentrée
difficile à décrire, une sorte de rage intérieure. Lente et insidieuse, elle
vous enveloppe pour ne plus vous lâcher. Ca donne des chansons aussi vénéneuses
qu’irrésistibles. Family par exemple.
Cette chanson, comme le single Harvest ont
ce petit quelque chose d’indéfinissable
qui ne sonne que comme du Clinic. Des chansons où le chanteur semble toujours
aussi maladivement crispé et semble chanter avec les dents serrées. Essayez un
peu de le faire pour voir ce que ça donne. Toute l’énergie du groupe semble
dirigée vers l’intérieur, plus proche de l’implosion que de l’explosion. Mais
il arrive quand même que le groupe s’autorise à lâcher les chevaux et ça donne Tusk à l’énergie Punk franchement communicative.
Ou qu’il laisse un peu sa chance à la Pop et ça donne un If You Could Read Your Mind qui en impose, sorte de synthèse simplifiée
de tout ce que le groupe peut offrir de meilleur.
Avec Visitations, Clinic se lâche et nous
offre son album le plus abouti et sûrement le plus efficace. Le plus halluciné,
le plus tribal aussi, au sens Killing Joke du terme. En un mot, Clinic nous
offre ici son meilleur album. Avec ce disque, Clinic fait appel à notre
instinct animal, à nos réflexes les plus primitifs. C’est dérangeant, mais c’est
surtout incroyablement bon.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.milburnmusic.com
Milburn : Well Well Well
Titres
Well Well Well
Showroom
Send In The Boys
What About Next Time?
Lipstick Licking
Cheshire Cat Smile
Stockholm Syndrome
Storm In A Teacup
Last Bus
Brewster
What You Could've Won
Roll out the Barrel
Il y a eu les Arctic Monkeys.
Leur album a été assez loin de me convaincre, mais ça ne l’a pas empêché de fait
un carton un peu partout. Comme quoi les goûts et les couleurs… Maintenant, logiquement, on voit apparaître Milburn, proche
cousin des précédents, mais sans le soutient médiatique et le bourrage de crâne
qui allait avec. D’ailleurs, pour vous donner une idée de la différence de
traitement, il faut savoir que Milburn n’est même pas encore distribué chez
nous. Maintenant, n’ayant pas apprécié les épisodes précédents, vous pouvez
vous poser la question de savoir pourquoi je tends l’oreille sur ce nouveau
groupe de post adolescents anglais ? Parce que finalement dans la musique,
c’est un peu comme dans le cinéma, les suites sont souvent nettement plus
mauvaises que le premier épisode. Mais on ne me refera pas, comme d’habitude je
reste ouvert, au cas où…
Et bien que Milburn
ressemble fortement aux agaçants Arctic Monkeys, leur musique me plait
nettement plus. Il n’y a aucune différence fondamentale entre les deux, on
retrouve ce même enthousiasme adolescent, l’insouciance qui va avec et qui fait
qu’on ose tout. On retrouve évidemment ces guitares sautillantes et ces Rock
échevelés. Mais ce qui ne faisait que me gonfler chez les singes me fait taper
de la semelle et remuer la tête chez Milburn. J’en viendrai presque à regretter
l’époque ou j’avais les cheveux longs. Alors, c’est quoi la différence ?
Et bien, c’est que Milburn sait écrire de vraies chansons et ne se contente pas
de tout miser sur la fraîcheur et un enthousiasme qui serait sensé être
suffisant tout emporter sur son passage. Les chansons de Milburn sont nettement
plus solides, bien foutues et savent flatter l’oreille. Peut être parce que
groupe existe depuis déjà assez longtemps et qu’il a eu le temps de se
construire avant d’enregistrer ce Well
Well Well.
Mais ne me faites pas dire
ce que je n’ai pas dis, ce n’est pas Milburn qui va changer la face du monde.
Ces gamins là se contentent de refaire du neuf plutôt enthousiaste avec de
vieux ingrédients plutôt bien choisis. On y retrouve les traces d’un Rock à
l’esprit Punk-Pop, assez proche des Jam (parfois) ou des Undertones (souvent),
où des Libertines pour trouver une référence plus récente, avec en plus des éclats
de Ska à la façon des Specials par
moments. Bref, rien de nouveau sous le soleil. Et pourtant, la fraîcheur de
l’ensemble, ajoutée à de vraies bonnes chansons à la pêche assez communicative
finissent par emporter l’adhésion. Le début de l’album est d’ailleurs très
convaincant, à commencer par le titre Well
Well Well, joyeux brûlot titubant
qui retient tout de suite l’attention ou des titres comme Showroom et surtout Send In
The Boys à l’énergie Punk assez détonante. Pour sa part, Lipstick Licking, avec son refrain qui
tue, a tout ce qu’il faut pour faire un beau carton sur les radios.
Ce premier album de Milburn s’écoute
avec un vrai plaisir et fait passer un bon moment, sans aucune autre prétention.
Essayez de vous rappeler le dernier album récent qui vous a fait taper de la
semelle sans aucune arrière pensée. Ca fait déjà un bail ? Et ça vous
manque ? Alors, c’est le moment de vous y remettre et ce Well Well Well est idéal pour ça.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.clinicvoot.org
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