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20 janvier 2003


Le grand retour du Rock

Après une chronique calme la semaine dernière, en toute logique, l'ambiance est plutôt Rock cette semaine. Trois groupes débutants : The Libertines, le plus sûr espoir du nouveau Rock anglais, Radio 4, pour moi le tout meilleur disque depuis longtemps et enfin les australiens de The Vines, dignes héritiers d'un Rock à la Nirvana.



The Libertines : Up The Bracket

Titres

Vertigo
Death on the stairs
Horrorshow
Time for heroes
Boys in the band
Radio America
Up the bracket
Tell the king
The boy looked at Johnny
Begging
The good old days
I get along



Ce qui pouvait passer l'an dernier pour un petit soubresaut de l'histoire du Rock pourrait bien être finalement beaucoup plus que ça. En effet, il y a un peu plus d'un an sont apparus aux Etats Unis, quelques nouveaux groupes de gamins mal peignés et bruyants qui osaient refaire du Rock comme à la glorieuse époque du Punk : sans préjugés, sans barrières et avec la fougue indispensable. Ils s'appelaient Strokes, White Stripes ou encore Black Rebel Motorcycle Club.
Il est aujourd'hui très clair que ces éclaireurs ont été suivi par quelques autres qui se sont engouffrés dans la brèche, surtout aux Etats Unis, toujours. A New York surtout, où est apparue en quelques mois une scène Underground très active. Mais comme d'habitude, la rive opposée de l'Atlantique a fini par réagir et son fer de lance s'appelle The Libertines. Ceux là on tout pour eux. Un air de salles gosses, un son brut et râpeux, mais surtout des chansons qui sonnent comme autant d'hymnes. Ils ont en plus la chance d'être encensés par une presse unanime, qui pour une fois ne se trompe peut être pas. Une fois n'est pas coutume.
A l'écoute de ce brûlot, on a l'impression d'écouter du Rock comme les Clash savaient si bien en faire à leurs début. C'est clair, les références fleurissent tout au long des douze morceaux de ce disque. La durée des morceaux tout d'abord : aucun de dépasse les 3 minutes 30, comme au bon vieux temps du Punk. La façon de balancer les morceaux dans l'urgence pour passer vite au suivant, tellement les idées foisonnent et tellement on veut montrer de quoi on est capable. Et capables, ils le sont vraiment. Bien sûr, leurs chansons nous rappellent d'illustres aînés eux aussi mal peignés, violents et têtes à claques. Mais on aime The Libertines pour les mêmes raisons qu'on a aimé les Sex Pistols, les Clash ou les Smiths et toute cette époque là. Pour l'énergie, la spontanéité et surtout pour ces chansons qui reposent sur un nombre d'accords minimal mais qui renferment cette magie unique au Rock et qui fait qu'avec un minimum de moyens, on peut enregistrer un Classique. Je ne sais pas si les Libertines enregistreront un jour un morceau qui deviendra un Classique ou même si c'est déjà fait sur cet album. Ce dont je suis sûr, c'est que ce disque contient autant de pépites que de morceaux. Si on oublie les souvenirs que nous rappelle le style de musique qu'ils pratiquent, leurs chansons sont tout simplement parfaites. Elles soutiennent aisément la comparaison avec les référence citées plus haut. Le talent brut qui leur a permis d'écrire ces bijoux est bien le leur, c'est sûr. Et un groupe capable de créer des morceaux comme " Vertigo ", " Time For Heroes ", " Up The Bracket " ou " The Good Old Days " est évidemment un grand groupe. Un de ceux sur qui on devrait pouvoir compter pour un futur Rock un peu plus enthousiasmant, si ils ne brûlent pas trop vite les étapes.
Et pour en rajouter dans les références, si il en était encore besoin, cet album est produit par Mick Jones (ex guitariste des Clash). Ceci explique sûrement aussi un peu la communauté de son entre les Libertines et les Clash. En tout cas, merci à lui d'avoir produit ce groupe comme il doit l'être : sans fioritures, brut et animal. C'est parfait comme ça. Et à l'heure où Joe Strummer, chanteur emblématique des Clash nous quitte définitivement, il est plutôt rassurant de voir qu'un groupe est capable de reprendre le flambeau. Il reste à espérer qu'ils ne s'égarent pas et restent ce qu'ils sont : un fabuleux groupe de Rock.


Pour (un peu) plus d'nformations, leur site officiel qui est encore en construction :
www.thelibertines.com
Pour (vraiment) plus d'nformations, un site de fan : www.thelibertines.org





Radio 4 : Gotham !

Titres

Our town
Start a fire
Eyes wide open
Dance to the underground
Struggle
Calling all enthusiasts
Save your city
Speaking in codes
Certain tragedy
The movies
End of the rope
Pipe bombs
New disco



L'autre versant du renouveau Rock, et initiateur du mouvement est américain et nous vient de New York. Ce Rock là est minimal, brut de fonderie, sans concessions. De nouveaux groupes fleurissent chaque mois, ce qui tendrait à prouver qu'il y a aujourd'hui un véritable mouvement.. Et parmi ces petits nouveaux, on trouve Radio 4 dont le nom vient d'un vieux morceau du P.I.L de John Lydon. Tout un symbole.
La majorité de ces groupes a un son plutôt Garage et primaire. Pas de superproduction sonore. Dans ce monde, une batterie doit juste claquer, une basse bourdonner et une guitare saturer. Radio 4 est un peu de tout ça, mais aussi et surtout beaucoup plus. Radio 4, c'est un peu le rejeton des Clash et des B 52's. Je ne sais pas si vous arrivez à imaginer la chose. J'avoue aussi que j'aurai un peu de mal à le faire par la seule force de l'imagination. Mais voilà, j'ai le disque, et c'est une évidence. Eclatante. Ce groupe a du génie. Le génie de réussir à réconcilier le Rock et la danse. Chose oubliée depuis des lustres, en fait, depuis que la culture Dance a envahi le marché du disque et les oreilles du monde entier.
Mais rappelez vous, il fut un temps où on dansait sur du Rock. C'était avant l'arrivée de la Techno et du Rap. Un temps pas si lointain finalement. Rappelez vous du " Rock Lobster " des B 52's, du " Rock The Casbah " des Clash. Vous y êtes ? Radio 4, c'est ça. Exactement. Et c'est enthousiasmant. Impossible de ne pas avoir envie de se lever et de bouger. Je rêve d'entendre un jour " Dance To The Underground " sur une piste de danse. Sûrement une utopie, mais pourtant ce morceau est fait pour ça et ferait un véritable massacre si les DJ osaient le programmer.
Vous l'aurez sûrement remarqué, je suis légèrement enthousiaste à propos de ce disque. C'est probablement parce qu'il contient tout ce qui me manquait dans le Rock depuis un bon moment, sans que je m'en aperçoive vraiment. Vous est il déjà arrivé de retrouver un objet oublié depuis des lustres et de vous rendre subitement compte a quel point cet objet avait été important et combien ils vous a finalement manqué sans que vous en soyez réellement conscient ? Cet album produit cet effet là. Finalement, ce qui m'a manqué, c'est le côté Rock brut, justement, sans concession aux technique et aux modes et le côté joyeux qu'il a eu tendance à perdre au fil du temps. Le Rock qui était auparavant synonyme de fête est devenu doucement mais sûrement une affaire sérieuse, par opposition à la musique de danse qui elle, justement, ne représente que la fête, mais à peine la musique. Radio 4 est LE groupe capable de réconcilier les deux mondes. Et tout ça avec une batterie, une basse, une guitare et une voix. Comme au bon vieux temps.
Vous est il déjà arrivé de retrouver un objet oublié depuis des lustres et de vous rendre subitement compte a quel point cet objet avait été important et combien ils vous a finalement manqué sans que vous en soyez réellement conscient ? Cet album produit cet effet là.
En fait, ce qui rend Radio 4 aussi dansant, c'est sa section rythmique : une batterie sèche et précise et surtout des lignes de basse miraculeuses, énormes. Le reste n'est plus qu'habillage et ornement. Si vous avez déjà pris un plaisir immense à danser sur New Order, B 52's ou les Clash, vous aurez une petite idée de ce que je veux dire. Alors un énorme merci à eux d'avoir réussi enfin à réconcilier le vrai Rock avec le plaisir primaire et festif de la danse. En dehors du fabuleux single " Dance To The Underground " , écoutez aussi d'urgence " Eyes Wide Open ", " Certain Tragedy " ou l'incroyable " New Disco ". Ces morceaux devraient j'espère finir de vous convaincre.
Maintenant courrez achetez "Gotham ! ". C'est un ordre !


Pour plus d'nformations sur Radio 4, leur site officiel :
www.r4ny.com





The Vines : Highly Evolved

Titres

Highly evolved
Autumn shade
Outtathaway
Sunshinin'
Homesick
Get free
Country yard
Factory
In the jungle
Mary Jane
Ain't no room
1969



The Vines vient d'Australie, plus précisément de Sydney. Ils ont grandit en écoutant Nirvana et la plupart des groupes anglais de la deuxième moitié des années '90. Ils se sont nourris de ces diverses influences et logiquement, leur musique en découle en droite ligne. " Highly Evolved " sortit l'année dernière est leur premier album et leur a permis de figurer d'amblé parmi les plus sûrs espoir du Rock made in Australia.
The Vines fait partie des nombreux héritiers potentiels des défunts Nirvana. Mais pas seulement, car leurs influences variées leurs permettent de s'élever au dessus du niveau des clones habituels. En fait, The Vines est plutôt une sorte de fils spirituel d'un couple Nirvana / Beatles. Nirvana pour la rage pop, Beatles pour les mélodies imparables et l'imagination. L'ensemble tient remarquablement la route. Ce groupe a un don évident pour les mélodies et les harmonies. Qu'il les habille à la façon Nirvana (" Highly Evolved ", " Get Free " ou " Ain't No Room ") ou à la façon pop anglaise (" Autumn Shade ", " Homesick " ou " Country Yard ") ou les deux à la fois ("Factory " ou " In The Jungle ") importe peu. Ils sont experts dans les deux domaines. Ce qui compte, c'est la base, la qualité des chansons. Et de ce côté là, ils ont tout ce qu'il faut. Leur qualité principale réside là. Dans la capacité à créer des chansons qui tiennent la route dans toutes les configurations. Pour exemple, rappelez vous le magique album Unplugged de Nirvana qui prouvait définitivement par A + B que leurs chansons, même dépouillées de tout artifice électrique, étaient d'authentiques chefs d'œuvre du Rock. A mon avis, il en va de même pour The Vines, avec juste une guitare et une voix, leurs morceaux seraient toujours aussi agréables à écouter. Pour le côté chef d'œuvre, on attendra un peu avant de se prononcer…
Cet album est un beau condensé de Pop mélodique et de Rock hargneux. Il témoigne d'un beau savoir faire, assez rare sur un premier album. De plus, il est porté par deux morceaux cataclysmiques qui sont en fait les deux premiers singles du groupe repris ici. Je veux parler de " Highly Evolved " et " Get Free ", deux véritables bombes Rock, capables de convaincre les plus récalcitrants que The Vines a la carrure internationale et le niveau suffisant pour enflammer n'importe quel concert. Ce qu'ils font paraît-il très bien aussi.
Alors si vous avez une petite envie de Rock vigoureux et bien foutu, pas d'hésitation à avoir, The Vines est ce qu'il vous faut. Sans aucune contre indication.


Pour plus d'nformations, leur site officiel :
www.thevines.com






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