Archives - Artistes - Accueil - Liens


19 juillet 2004


Deux eux albums de saison, à déguster maintenant : le quatrième album musclé des irlandais de Ash et les grands débuts des américains The Killers.




Ash : Meltdown



Titres

Meltdown
Orpheus
Evil Eye
Clones
Starcrossed
Out Of The Blue
Renegade Cavalcade
Detonator
On A Wave
Won't Be Saved
Vampire Love


Les Nord Irlandais de Ash cartonnent un peu partout dans le monde, mais pas chez nous. Encore un groupe qui n’a pas réussi à trouver la formule magique pour s’imposer ici. En fait, souvent le succès est affaire de hasard ou de petits coups de pouce du destin. Ce groupe là n’a jamais connu ça chez nous. Ca ne doit pourtant pas beaucoup les empêcher de dormir, puisqu’à part dans notre village d’irréductibles gaulois, ils vendent des disques à la pelle partout ailleurs. Pour eux, sur une mappemonde, la France doit ressembler à un endroit un peu bizarre, mais pas plus gênant que ça.
Pourtant, ils ont produits jusqu’ici de fort bons disques. Je suis d’accord, leur musique ne révolutionne rien, elle n’est ni unique ni réellement inoubliable, mais elle mérite pourtant beaucoup mieux que cet étonnant anonymat. Et en plus, Meltdown leur petit dernier, a des atouts plus que déterminants pour encore une fois faire un carton tout autour de la planète. Peut être ici aussi pour une fois, allez savoir… Par rapport à ses prédécesseurs, ce disque a un plus gros moteur. Le ton de ce disque est sensiblement plus musclé. La Power Pop du précédent album fait aujourd’hui place à un Rock plus tendu et aux épaules plus larges. Les mélodies sont toujours aussi présentes, mais elles sont cette fois portées par des murs de guitares façon Queens Of The Stone Edge. Pourtant les chansons de Ash ont toujours ce même ton incroyablement Pop et chantant. Peu importe l’habit, ce groupe là est bâti pour écrire des tubes à chanter dans les stades. Quoi qu’ils fassent, quelle que soit leur façon de travailler leurs morceaux, ça reste une évidence.
Dans leur cas, le fait d’avoir un peu durci le propos n’est pas du tout un défaut. Au contraire, puisque leurs mélodies autrefois parfois un peu noyées sous les effets sont maintenant entourées d’orchestrations réduites à leur plus simple expression, portées par un beau mur du son rutilant et une section rythmique à la hauteur. Ca cogne fort, c’est aussi très fortement calibré pour le marché américain. Mais il n’y a pas à faire la fine bouche tellement tout ça est réussi et tellement leur nouvelle énergie est communicative. Séquence test : 1/ prenez le CD  2/ posez le dans le lecteur  3/ appuyez sur Play. Ca vous fait quoi ? Evidemment, ça vous décoiffe et vous vous dites que ce premier morceau est une vraie belle claque. Mais ce n’est que le premier d’une longue série (une des plus réussis tout de même). Meltdown (la chanson), fait figure de premier uppercut, simple, direct et immédiat, mais le suivant Orpheus, légèrement plus Pop met les points (ou les poings pour rester dans le même esprit) sur les i. Ash est en forme et nous, on est content. Forcément. En tout cas, tous ceux qui auront la bonne idée d’acheter ce disque seront contents. Tant pis s’ils sont toujours aussi peu nombreux en France. Tant pis pour les autres. Clones est un superbe brûlot aux reflets Metal du plus bel effet, Starcrossed est plus dans leur lignée Pop à la mélodie imparable. Le très Pixiesien Out Of The Blue file comme le vent, Detonator porte très bien son titre et le dernier Vampire Love vous donne envie de reprendre tout depuis le commencement, juste pour voir si ce quatrième opus de Ash est aussi bon qu’il en a l’air.
Ce disque a tout pour être l’album Power Pop de l’été. En tout cas, il est officiellement carrossé pour ça (il est produit par Nick Raskulinecz qui a déjà œuvré pour Foo Fighters et System Of A Down). Le genre d’album qu’on écoute à fond, cheveux aux vents, en roulant dans un petit roadster le long d’une côte ensoleillée. Je sais, j’ai grand besoin de vacances et ça se sent. C’est pour bientôt. Mais bon, il n’est même pas indispensable d’être en vacances pour apprécier ce disque là. Il a tous les atouts pour résister bien au-delà de la belle saison et vous enchanter pendant longtemps.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.ash-official.com




The Killers : Hot Fuss

Titres

Jenny Was A Friend Of Mine
Mr Brightside
Smile Like You Mean It
Somebody Told Me
All These Things That I’ve Done
Andy, You’re A Star
On Top
Change Your Mind
Believe Me Natalie
Midnight Show
Everything Will Be Alright



A priori, ce groupe a absolument tout ce qu’il faut pour faire fuir. Pour commencer, un nom que les pires groupes Hard Rock n’ont même pas osé utiliser. En plus ils sont originaires de Las Vegas, métropole musicalement plutôt branchée Metal et capitale du tape à l’œil et du pire mauvais goût. Et pourtant, malgré tous ces signes avant coureurs assez décourageants, Hot Fuss est le premier album très intéressant d’un bon groupe.
La première chose à savoir si jamais vous tombez nez à nez avec ce disque, c’est qu’il ne faut pas passer devant sans faire une petite halte pour essayer d’en savoir un peu plus sur eux. The Killers est un nouveau membre de cette nuée de groupes, essentiellement américains d’ailleurs, qui font revivre une sorte de New Wave teintée de sonorités 80’s. On connaît déjà des gens comme Interpol, The Rapture, Radio 4, Electric Six ou Franz Ferdinand, pour ne citer que les meilleurs. On peut maintenant y ajouter The Killers, dans le genre musique à danser. Malgré leur nom nul à pleurer, malgré leurs origines géographiques douteuses, Hot Fuss est un bon disque. Un premier album réussi qu’il ne faut pas rater si vous aimez les groupes cités ci-dessus.
Le son de The Killers est une nouvelle fois clairement millésimé. Des synthés aux sonorités analogiques comme on en fait plus depuis 20 ans, une batterie raide et têtue, une basse tout en avant. Bref une recette déjà éprouvée il y a deux décennies. Mais comme pour d’autres avant eux, tout ça est enrobé d’une telle fraîcheur et d’une telle envie que ça ne ressemble jamais à une copie. Comme pour Interpol ou Franz Ferdinand, on aurait  presque l’impression que cette musique vient d’être inventée il y a un quart d’heure. Jenny Was A Friend Of Mine a tout du tube en or massif avec juste ce qu’il faut de réminiscences à la Duran Duran. Le single Mr Brighside est plus dans l’esprit d’un Franz Ferdinand, avec cette même pêche et cette même agilité dans la mélodie. Idem pour le second single Somebody Told Me, peut être même encore plus percutant et attachant.
Le risque avec ce genre de groupe où tout semble uniquement basé sur le look et la pause (belles gueules, fringues et cheveux aux coupes impeccablement modes), c’est que la musique ne soit elle aussi qu’une affaire de pause et  de circonstances. En gros, c’est sympa et plutôt agréable, c’est bien dans l’air du temps, ça donne envie de danser, mais ça ne passera pas l’été. Il est clair que dans ce genre musical très hype en ce moment et où beaucoup de monde se bouscule au portillon, beaucoup de groupes ne dépasseront pas le cap du premier album. The Killers n’est pas le groupe lumineux qui va tout exploser sur son passage. Dans ce genre là, je pense que d’autres ont quelques longueurs d’avance. Mais The Killers fait partie de ces groupes honnêtes capables de vous donner une bonne dose de plaisir immédiat. Si vous ne cherchez pas la révélation de l’année mais plutôt un album capable d’agrémenter votre été tout en vous donnant envie de danser, Hot Fuss est fait pour vous. Vous y retrouverez donc des éléments musicaux rencontrés chez pas mal d’autres collègues à eux (On Top rappelle fort Interpol, Midnight Show a des airs de Franz Ferdinand), mais tout ça avec une bonne humeur et une fraîcheur suffisamment communicative pour que ça passe comme une lettre à la poste. Et avec le sourire.


Pour plus d'informations, le site officiel chez Island Records :
www.islandrecords.com/thekillers/



© Copyright 2004 Why Not ?