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19 mai 2003


Cette semaine, une véritable renaissance, un retour gagnant et un métissage réussi.




Blur : Think Tank

Titres

Ambulance
Out Of Time
Crazy Beat
Good Song
On The Way To The Club
Brothers And Sisters
Caravan
We've Got A File On You
Moroccan Peoples Revolutionary Bowls Club
Sweet Song
Jets
Gene By Gene
Battery In Your Leg



Sincèrement, je n’attendais plus grand chose de Blur depuis longtemps. Je n’espérais plus ni surprise, ni coup de cœur. Pour moi, ce groupe faisait déjà partie du passé. Mais la sortie de Think Tank m’oblige à reconsidérer mon point de vue. D’urgence.
Think Tank veut dire « Réservoir à idée ». On ne pouvait trouver meilleur titre pour ce disque. C’est exactement ça. Un vrai nid à idée. Ca part dans tous les sens, ça fuse de partout. Le risque serait de paraître désordonné ou totalement disparate. Mais ce n’est même pas le cas, cet album forme un tout, bouillonnant et foisonnant certes, mais un tout. Tous ceux qui ont suivi la carrière de Blur ont pu constater deux choses. Le groupe de Brit Pop du milieu des années ’90 avait vécu. Soit Blur se trouvait une nouvelle direction, soit il disparaissait. L’existence du groupe s’est donc retrouvée entre parenthèse pendant quelques années, chaque membre du groupe s’essayant à des expériences nouvelles. La plus notable, ou en tout cas la plus remarquée, fut la collaboration de Damon Albarn, le chanteur, au projet Gorillaz. En tout cas, pendant toute cette période, on trouva Damon Albarn partout sur la planète musicale. Sur tous les continents, dans tous les styles de musiques. Il s’est transformé en globe trotter musical, curieux de tout, emmagasinant les expériences.
Le moment de faire profiter Blur de tous ces nouveaux acquis est arrivé. Le groupe s’est à nouveau réuni. Mais les nouvelles idées et les nouvelles directions prises par Damon Albarn ont incités Graham Coxon, le guitariste de toujours, à quitter le groupe pendant l’enregistrement de ce disque. Je ne sais pas si ce départ est un mal ou un bien, mais une chose est sûre et évidente à l’écoute de Think Tank, on peut facilement comprendre la difficulté qu’on pu avoir les autres membres du groupe à suivre les nouvelles idées de leur chanteur. On a un peu l’impression que Damon Albarn à capté une multitudes d’idées et d’influences, les a enfermés dans une boite, avant de bien agiter l’ensemble pour en faire un cocktail encore inconnu. Et le plus surprenant, c’est que ça fonctionne. Le résultat est magistral. Comme je le disais plus haut, tout ça ne donne pas l’impression d’être une suite de collages, mais bien une ensemble qui tient parfaitement la route.
Chaque morceau a sa propre identité, très forte. Ambulance commence un peu comme un morceau de Massive Attack, percussions et basse en avant, pour aussitôt bifurquer vers des sonorités à la Morphine, beaucoup plus lascives. Out Of Time est du Blur pur jus, tel qu’on l’a connu, parfaite petite chanson Pop sans prétention. Crazy Beat, comme son titre l’indique est un morceau bien agité, un peu dans le genre de leur single Song 2. Good Song est vraiment une bonne chanson cool et tranquille. Sweet Song est une très belle ballade. Il est d’ailleurs curieux de voir que chaque morceau porte un titre parfaitement choisi, qui colle exactement avec son ambiance. Ce n’est sûrement pas un hasard. Think Tank est en fait un laboratoire musical, où chaque expérience donne comme résultat une chanson à laquelle Damon Albarn a collé une étiquette unique correspondant au sentiment ressenti en l’écoutant.
Cet album est on ne peut plus varié et débordant d’invention. Tout ça sans autre prétention apparente que de se faire plaisir et de nous faire plaisir. Ca change forcément du Damon Albarn des début, gonflé d’orgueil et relativement tête à claque. On retrouve ici un musicien curieux de tout, qui sait faire partager ses choix et ses goûts. Comme il le dit lui même "J’ai ramené à la maison tout ce que j’avais appris dans mes voyages en solitaire. On ne devient jamais musicien : ce but est inaccessible, mais le voyage est passionnant.". C’est exactement ça…


Pour plus d'informations, leur site officiel :
www.blur.co.uk




Ian McCulloch : Slideling

Titres

Love In Veins
Playgrounds And City Parks
Sliding
Baby Hold On
Arthur
Season
Another Train
High Wires
She Sings (All My Life)
Kansas
Stake Your Claim



La semaine dernière je vous parlais d’une voix qui fait partie de mon univers musical depuis longtemps, celle de Phil Mogg. Cette semaine, en voici une autre, tout aussi importante pour moi. Ian McCulloch est depuis toujours la voix de Echo & The Bunnymen. Une voix qui, depuis l'indispensable album Ocean Rain, a commencé à vraiment prendre une place importante dans ma discothèque.
Depuis, Echo & The Bunnymen a disparu à la fin des années ‘80, puis est brillamment réapparu à la mi ’90. Aujourd’hui, c’est l’album solo de Ian McCulloch qui nous occupe. Ce n’est pas son premier essai en solitaire. Avant Slideling, il y avait déjà eu Candleland puis Mysterio en 1992. 15 ans après nous arrive Slideling, exercice solo d’un homme en pleine forme et apparemment bien dans sa peau. La réussite, autant musicale que commerciale, de la reformation de Echo & The Bunnymen doit y être pour quelque chose. La dernière fois que j’avais eu des nouvelles de Ian McCulloch, c’était au moment de la sortie du dernier album de Coldplay. Là, on apprenait qu’il avait participé au brillantissime A Rush Of Blood To The Head. Il était là dans l’ombre, guidant et conseillant le groupe. En écoutant l’album de Coldplay aujourd’hui, je ne peux pas m’empêcher d’y trouver par ci par là, la patte de Ian McCulloch. Que ce soit dans la tonalité de la voix de Chris Martin, par moments étonnamment proche ou au détour d’une mélodie. Une chose est sûre, les Coldplay ont largement apprécié et lui rendent aujourd’hui la politesse sur ce disque, par l’intermédiaire de leur chanteur et de leur guitariste, tous deux présents sur Slideling.
Quand je dis que Ian McCulloch est d’humeur plutôt optimiste sur ce disque, c’est particulièrement évident sur Love In Veins qui fera un bien beau futur single. C’est le genre de chanson Pop qu’on a envie de chanter sans fin. Parfait. Ce premier morceau est en fait assez trompeur par rapport à l’ambiance générale du disque, qui est finalement relativement calme et posée. Slideling est en fait une belle collection de ballades Pop. Sliding, premier single tiré de l’album est un bel exemple du style général de cet album. Une chanson calme et romantique, belle et évidente. Ca rappelle bien évidemment Echo & The Bunnymen. Par la voix d’abord, mais aussi dans la construction des morceaux. On a toujours l’impression qu’un chanteur qui ne compose pas ne fait que s’occuper des textes et n’a pas beaucoup de poids par rapport à la musique et au style général des chansons. On se rend compte ici que le rôle de Ian McCulloch dans la construction des chansons de Echo est bien plus important qu’il n’y paraît au premier abord. On a l’impression d’écouter un disque de Echo & The Bunnymen, mais en plus aéré et en plus facile. Ecoutez Seasons par exemple, vous comprendrez ce que je veux dire.
Slideling est un vrai régal pour tous ceux qui aiment Echo & The Bunnymen. Ils ne seront ni surpris, ni heurtés par cet album, tout à fait conforme à ce qu’on pouvait attendre. Mieux que ça, ils découvriront le meilleur album solo de Ian McCulloch à ce jour. Une sorte de bain de jouvence.
Maintenant, je me pose une question : est ce Coldplay qui me fait penser à Ian McCulloch ou bien est ce l’inverse ? La complicité des deux parties est tellement évidente que l’écoute de cet album évoque immanquablement A Rush Of Blood To The Head, par certains aspects. Une chose est sûre :si vous avez aimé le dernier Coldplay, vous allez fondre pour Slideling. J’aurai tendance à dire que Coldplay est une sorte de filleul ou de fils spirituel de Echo & The Bunnymen. Alors même si vous ne connaissez pas encore Ian McCulloch, je dirais même, surtout si vous ne le connaissez pas, tentez l’expérience. Vous verrez, c’est beau et ça vous met le cœur en joie.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.ianmcculloch.com




Afrocelts : Seed

Titres

Cyberia
Seed
Nevermore
The Other Side
Ayub's song / As you were
Rise
Rise Above It
Deep Channel
All Remains
Green (Nevermore Instrumental)



Peut être connaissiez vous Afro Celt Sound System. Afrocelts est en fait le même groupe avec un nom un peu raccourci, condensé. En fait, ce n’est pas vraiment un groupe mais plutôt un collectif de musiciens aux frontières très mouvantes. Un collectif avec tout de même un noyau dur qui a pour nom James McNally, multi instrumentiste irlandais qui a notamment travaillé avec les Pogues.
La petite histoire veut que ce groupe soit le fruit de ce qu’on appel un « bœuf » entre musiciens, c’est à dire un concert improvisé entre musiciens qui ne se connaissent pas particulièrement, juste pour le plaisir de jouer ensemble. En fait, Peter Gabriel est à la naissance de ce projet, à travers son label de musique ethnique Real World qui a largement contribué à populariser ce qu'on appelle la World Music. Il organise de temps à autre des rassemblements pour tous les musiciens de son label, issus des quatre coins du monde. C’est paraît il lors d’une de ces fêtes que la magie a opéré. Celle de la fusion entre musiques traditionnelles irlandaise et africaine. Je n’ai pas pu vérifier si cette belle histoire est vrai, mais toujours est il que cette magie opère depuis quatre albums déjà. Seed est le quatrième album de ce collectif regroupant une multitude de musiciens et chanteurs de tous horizons, majoritairement issus de la musique traditionnelle irlandaise et africaine.
Ce qui est étonnant avec ce groupe, c’est qu’en écoutant leur musique, on touche à l’évidence. Ces musiques étaient faites pour se rencontrer. La seule chose qu’on peut se demande est pourquoi personne n’a eu l’idée avant. Le mariage de la musique irlandaise et des percussions africaines est un régal. Il est aussi curieux de voir à quel point le tin whistle (flûte irlandaise) et la kora (sorte de harpe africaine) ont des sonorités qui s’harmonisent parfaitement. A tel point qu’on en arrive sur certains morceaux à ne plus savoir de quel continent est originaire tel ou tel instrument. Mais Afrocelts n’est pas un groupe de musique traditionnelle, au sens où leur musique ne sonne absolument pas comme telle. Les puristes n’apprécieront pas, mais l’apport conséquent de synthétiseurs et autres machines pour étoffer le son permet à leurs morceaux de sonner autant comme de la Pop que de la musique traditionnelle. Tout est affaire de dosage. Rise Above It est un condensé de tout ça : les machines sont là pour donner de la puissance au son, sans pour autant affadir le propos. On passe par une séquence purement irlandaise par l’intermédiaire d’un violon, puis virage à 180 ° pour partir vers les chants africains, pour finir par fusionner. Génial, tout simplement.
Je sais que les amateurs de musique traditionnelle, chacun dans leur chapelle, n’apprécient ni les fusions ni les mélanges, mais en ce qui me concerne, j’adhère totalement à cette expérience. Le style des morceaux voyage entre une musique presque Ambiant, en passant par la Pop et la musique électronique, voire même la Dance, mais toujours avec cette étincelle traditionnelle qui fait toute la différence. Simon Emmerson, autre membre permanent d’Afrocelts et également producteur de cet album, a créé un son très précis et très actuel qui permet à chaque instrument de trouver sa place tout en s’intégrant dans le moule Afrocelts. En fait, la musique a suivi le même traitement que le nom du groupe : elle est aujourd’hui plus compacte et concise qu’avant. Finies, les grandes envolés instrumentales qui pouvaient parfois donner l’impression qu’un morceau était celte et le suivant africain. Aujourd’hui, la fusion est totalement réussie. Seed et The Other Side, par exemple, avec leurs percussions et chants africains, mais agrémentés d’instruments irlandais jettent un pont entre les continents et les cultures. The Other Side pourrait même être un superbe morceau de danse. Deep Channel est un autre beau voyage en terre irlandaise, alors que All Remains permet de mettre en valeur la voix magnifique de Iarla O’Lionaird, chanteur attitré du groupe.
Ce quatrième album d’Afrocelts continue à me convaincre que ce mariage entre l’Irlande et l’Afrique, à priori assez surprenant, est en fait une évidence, tellement leurs musiques sont faites pour s’accorder, tout comme leurs musiciens sont apparemment faits pour s’entendre.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.afrocelts.com




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