19 février 2007
The Sunshine Underground : Raise The Alarm
Titres
Wake Up
Put You in Your Place
Dead Scene
Way It Is
Commercial Breakdown
Somebody's Always Getting in the Way
Borders
Panic Attack
I Ain't Losing Any Sleep
My Army
Raise the Alarm
Hidden Track
Ces temps ci, on ne trouve
plus grand-chose de révolutionnaire, rien qui sorte franchement d’une sorte de
routine musicale. On se contente de plus en plus de recycler l’existant,
d’emprunter aux uns et autres pour essayer de se créer son propre univers. Pas
forcément un défaut, ça permet aux choses d’avancer et d’évoluer doucement, par
petites touches. Et parfois, ça tourne un peu en rond. On en a vu les limites
avec ce revival 80’s qui a surtout réussi à montrer un gros manque
d’imagination, à quelques exceptions prêt quand même. La première qui me vient
à l’esprit est l’excellent premier album des américains de I Love You But I’ve
Choosen Darkness (rien que ce nom déjà…).
Tout ce préambule pour vous
dire que la source n’est pas totalement tarie, qu’il arrive encore de nouveaux
groupes dans cette mouvance là. Et tout ça pour dire que ce premier album des
anglais de The Sunshine Underground montre qu’on peut parfois réussir à faire
un peu avancer les choses. Et à offrir du même coup un des albums les plus enthousiaste
et enthousiasmant de ce début 2007.
La musique de ces quatre
copains qui nous viennent de Leeds (comme les Kaiser Chiefs), là haut, tout au
Nord de l’Angleterre est tout sauf grise et terne. Comme leur nom l’indique,
leur soleil à eux est souterrain, il brille de l’intérieur pour finir par
irradier de partout. Leur mélange musical emprunte un peu du côté de Muse pour l’énergie
des mélodies et surtout chez Radio 4 pour le côté machine à danser. Le résultat
s’appelle Raise The Alarm et on n’est
pas prêt d’arriver à stopper cette machine là, lancée à fond comme elle l’est
déjà. Un peu comme les Klaxons la semaine dernière, mais sans la touche
Electro, les chansons de The Sunshine underground défilent à toute vitesse,
sans prendre le temps de faire une pause ou de ralentir le rythme. On trouve
tout juste un morceau un peu plus lent au cœur de cette fournaise totalement
Rock (Somebody's Always Getting in the
Way qui prouve qu’ils sont aussi à
l’aise dans ce registre là). Juste histoire de se rafraîchir avant de retourner
dans l’arène et de continuer à danser. L’énergie est débordante et les chansons
sont énormes. Les rythmiques sont imposantes, la basse aussi colossale que chez
Radio 4 et puis surtout il y a ces hymnes dont on ne se lassera pas de sitôt.
Ces chansons là illuminent vraiment ceux qui les écoutent. L’énergie solaire de
chansons comme le tuant single Commercial
Breakdown, le Funk robotique de Dead
Scene ou le refrain de Panic Attack
qui semble ne jamais arrêter de partir plus haut, tout ici est idéal, parfait. Et
contrairement à l’habitude, même la chanson cachée tout au bout du disque ne
sert pas juste à faire du remplissage. Elle est aussi excellente que tout le
reste. On ressort de ce disque totalement épuisé, laminé par l’urgence et la
classe de ces chansons, mais peut être encore plus impressionné par ce qui
n’est finalement que le premier album d’un groupe qui débute.
Pour résumer, c’est bien
simple : 12 titres, 12 singles. Maintenant, c’est à vous de voir.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.thesunshineunderground.co.uk
Clap Your Hands Say Yeah : Some Loud Thunder
Titres
Some Loud Thunder
Emily Jean Stock
Mama, Won't You Keep Them Castles in the Air and Burning?
Love Song No. 7
Satan Said Dance
Upon Encountering the Crippled Elephant
Goodbye to Mother and the Cove
Arm and Hammer
Yankee Go Home
Underwater (You and Me)
Five Easy Pieces
En ce début d’année c’est un
peu le moment de vérité pour pas mal de groupe qui ont explosés l’an dernier. C’était
le tour de Bloc Party la semaine dernière, avec un beau deuxième album à la clé.
En attendant d’autres confirmations ou gamelles, suivant les cas, cette semaine
j’ai choisi le petit dernier de Clap Your Hands Say Yeah, sorte d’archétype du
groupe qui s’est imposé sur la rumeur, sur le buz mondial né d’internet. Ils
sont de plus en plus nombreux dans ce cas là et ce groupe là a été un bel
exemple de ce que ça peut finalement donner. Après des mois de rumeur, le
premier opus de CHYSY est finalement sorti. Et le soufflé est brutalement
retombé. Ben oui, cet album là était fort sympathique, plutôt réussi même, mais
il n’était pas l’album génial que tout le monde avait déjà rêvé. Si seulement
ça pouvait servir de leçon à certains. Malheureusement, il faudra encore bien
d’autres CYHSY avant que la bulle spéculative explose.
En tous cas, ce Some Loud Thunder est largement attendu
au tournant. On peut même dire que médiatiquement ce groupe là a l’air d’être
déjà mort. L’effet de surprise étant passé, tout le monde de la critique Rock est
fin prêt pour dégommer ce deuxième essai, juste histoire d’avoir la conscience
tranquille avant de passer à de nouvelles aventures. Et bien, désolé mais Some Loud Thunder n’est pas le ratage
attendu, il est même un album très attachant. Très réussi. Enfin, si on
supporte la voix toujours aussi particulière et nasillarde d’Alec Ounsworth,
sorte de Dylan enrhumé. Ce deuxième album me parait même supérieur au premier. Pour
tout un tas de raisons.
D’abord, les chansons sont
plus abouties, plus fouillées, comme si le groupe ne s’était pas contenté de survoler
ses idées mais avait au contraire essayé d’exploiter au maximum toutes les
possibilités d’une mélodie. Cette fois, le groupe n’a pas hésité à ajouter des
couches instrumentales et encore des couches bruitistes, tout au fond, au loin,
comme en écho (les cloches et les flûtes au fond de Emily Jean Stock, les voix superposées et la batterie abyssale de Love Song No. 7). Ce qui donne des
chansons d’une profondeur et d’une richesse qu’on ne connaissait pas sur le
premier album. Normal me direz vous, c’est Dave Fridman qui est aux manettes (déjà
producteur de l’immense Deserter’s Songs
des Mercury Rev, De Retour Dans Nos
Criques de Kaolin ou The Great
Destroyer de Low, par exemple). Et
ça fait un bien fou aux chansons cahotantes de CHYSY, sauf sur la première
chanson, Some Loud Thunder, qui
semble avoir été mixée avec les pieds. Mais à part ça, l’effet produit est un
peu comme si le groupe avait ouvert une fenêtre pour faire entrer un peu d’air
frais et que le soleil en avait profité pour s’inviter en même temps.
Tout ça donne un Some Loud Thunder qui n’hésite plus
entre Folk d’antan et Pop moderne, mais choisi de marier les deux, comme sur Mama, Won't You Keep Them Castles in the Air
and Burning? ou l’hypnotique et dansant Satan
Said Dance. Le deuxième bébé de CHYSY, à la fois inquiet et lucide, aventureux
et mélodieux, en devient un des albums les plus passionnants de ce début
d’année. Ne le manquez surtout pas.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.clapyourhandssayyeah.com
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