19 janvier 2009
Pep's : Utopies Dans Le Décor
Titres
Mélodie
Poterie Des Dieux
Liberta
Dans Ma Tête
J'te Serre
Une Utopie Dans Le Décor
Fakir
Non Identifié
Ca Va...
De L'Air
A L'Insouciance
Me Contenter De Rien
...Ca Vient
Liberta (Live) (Bonus)
Tristan (Bonus)
J'Te Serre (Acoustique) (Bonus)
Si vous êtes en manque de nouvelle
tête et de chansons en français, j'ai bien un petit truc à vous proposer.
Ca s'appelle Pep's et comme son nom l'indique, ça donne un beau coup de
frais.
Sur les ondes, vous avez peut être
déjà goûté à Liberta, cette chanson qui parle de dauphins qui
se baladeraient au milieu de nuages de cotons, sans forcément savoir à
qui appartenait cette voix nouvelle dans le paysage. En fait, elle appartient
à un certain Florian Peppuy, jeune auteur compositeur qui a déjà pas mal
traîné ses guêtres sur de nombreuses scènes de France avant de se lancer
dans l'aventure du premier album. Une excellente école s'il en est. Et
figurez vous que cette pratique de la scène, du contact avec les vrais
gens qui ont les yeux qui pétillent, est palpable dans cet album studio.
On le sent à travers cette façon de chanter qui donne l'impression de
vouloir décrocher les étoiles. Pep's est assurément un utopiste, comme
on l'est tous un peu quelque part. Qui ne rêverait pas d'un monde meilleur,
d'un monde où on pourrait se sourire sans arrière pensée, où on pourrait
se faire confiance et ne pas avoir peur du lendemain ? Lui, tout ça il
l'écrit, plutôt bien d'ailleurs, et il le met en musique avec un talent
certain.
La musique de Pep's est suffisamment
volage pour ne pas être trop facilement " classable ". Elle emprunte à
la chanson française dans ce qu'elle a de plus fréquentable pour le fond,
au Reggae pour les couleurs, souvent. Et puis il a aussi cette façon particulière
de faire swinguer sa guitare qui me rappelle un peu Keziah Jones (Fakir,
Mélodie). L'ensemble n'est pas très éloigné de l'univers musical
de Tryo par exemple, mais dans une version nettement plus retenu et pudique.
Pep's n'est pas forcément très démonstratif et ses chansons sont plutôt
intimistes, malgré les rythmes souvent assez enlevés. Sur les ballades
J'te Serre ou Non Identifié, il me rappelle aussi Romain
Humeau d'Eiffel, quand il lève le pied et prend le temps de nous regarder
dans les yeux. Mais encore une fois, toutes ces références ne sont que
des indications pour flécher un peu mieux le parcours de ces Utopies
Dans Le Décor. Parce qu'au final, ce premier opus nous permet de
découvrir un artiste qui possède déjà une personnalité très affirmée.
Preuve en est avec la chanson Une utopie Dans Le Décor, quasiment
la seule jouée sur une guitare électrique. Très différente dans sa forme
du reste de l'album, elle possède un charme fou, à la fois infiniment
triste et pleine d'espoir, elle met en lumière tout le talent et la capacité
à évoluer du bonhomme. Le génial A l'insouciance, entre Rap et
mélopée Soul a capella en est encore une autre preuve.
On est souvent touché par les textes
(Ca va, Poterie Des Dieux), souvent accroché par une
mélodie.(Liberta, Mélodie). Liberta est d'ailleurs un
magnifique étendard pour donner envie d'en découvrir plus. Ce titre possède
cette qualité rare des grandes chansons où l'équilibre est parfait entre
le texte et la musique. Un hymne langoureux et utopique, sûrement. Mais
un hymne qu'on chante le sourire aux lèvres.
Nul doute que Florian Peppuy fera
très bientôt parti du paysage du Rock en France. Je ne rentrerai pas dans
le débat stérile qui consiste à savoir qui fait de la chanson et qui fait
du Rock. D'ailleurs à l'évidence, Florian Peppuy s'en fout comme de sa
première culotte. Lui, dans son biberon, il a eu la chance d'avoir autant
de l'un que de l'autre. Et il réussit tout naturellement à concilier les
deux pour faire de ses Utopies Dans Le Décor un premier
album franchement très attachant. A découvrir de toute urgence.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.pepsmusic.com
Et la vidéo Liberta :
ICI
Loreena McKennitt : A Midwinter Night's Dream
Titres
The Holly & The Ivy
Un Flambeau, Jeanette, Isabelle
The Seven Rejoices Of Mary
Noël Nouvelet
Good King Wenceslas
Coventry Carol
God Rest Ye Merry, Gentlemen
Snow
Breton Carol
Seeds Of Love
Gloucestershire Wassail
Emmanuel
In The Bleak Midwinter
Loreena McKennitt nous revient avec
un nouvel album qu'on pourrait traduire par " Songe d'une nuit d'hiver
". Joli titre pour un nouvel opus qui crée une vraie rupture avec ses
disques les plus récents. On avait pris l'habitude de ces albums voyageurs
qui parcouraient le monde sur des routes pas forcément très fréquentées.
A Midwinter Night's Dream marque un net retour vers un style
qu'elle a déjà visité dans le passé, celui de la musique traditionnelle
d'Europe de l'ouest. La moitié de cet album n'est même pas nouveau puisqu'on
y retrouve les cinq chansons de A Winter Garden : Five Songs For The
Season, l'EP sorti en 2003, réarrangées ici mais pas nouvelles. Alors,
quoi ? Coup d'arrêt, retour en arrière ou panne d'inspiration ?
Evidemment, on s'était habitué aux
voyages de la dame, à ces mariages entre Orient et Occident, à ces sonorités
venues d'ailleurs et à ces chansons qui nous faisaient rêver. Là, forcément,
on est surpris. Comme Loreena McKennitt l'explique dans le livret, son
idée était de tourner autour du thème des saisons. Et pour ça, de chercher,
trouver et revisiter des chansons traditionnelles oubliées. En fait, à
l'écoute de cet album, on s'aperçoit que son projet initial a fini par
se focaliser sur l'hiver et l'atmosphère qui l'accompagne. Ce qui fait
de A Midwinter Night's Dream un album assez lent, comme engourdi,
mais aussi chaleureux et plein d'émotion. Un vrai album de saison en quelque
sorte. Avec un peu de recul, j'ai même l'impression que ce disque sera
difficile à apprécier sous le soleil d'été, tellement il paraîtra décalé
et hors sujet. Par contre, le découvrir aujourd'hui est vraiment un grand
plaisir. The Holly & The Ivy, a capella avec juste quelques échos
de cordes est déjà délicieux. Ensuite, on entre dans un univers de chansons
plus classiques, qui comme souvent chez elle nous font remonter dans le
temps. Ici, on se retrouvera parfois au moyen âge (Noël Nouvelet,
Breton Carol) ou un peu plus tard vers la Renaissance (Un Flambeau,
Jeanette, Isabelle ou Emmanuel). Et puis, parfois, au détour
du chemin, on se trouve face à de vraies merveilles, comme The Seven
Rejoices Of Mary. D'accord cette chanson n'a pas l'éclat de la nouveauté,
elle ressemble tellement à du Loreena McKennitt qu'on semble l'avoir déjà
entendue avant. Mais que c'est beau. Même éblouissement devant l'harmonie
parfaite de Snow ou Breton Carol.
Dans son travail de recherche, elle
a déniché quelques vieilles chansons françaises assez étonnantes, dont
Noël Nouvelet, vieille chanson médiévale qu'elle a réarrangée
de façon totalement originale on lui ajoutant des percussions et des cordes
orientales dignes de An Ancient Muse. L'ancien God Rest Ye
Merry, Gentlemen a droit au même traitement oriental, avec bonheur
encore une fois. Mais il faut bien avouer que malgré ces arrangements,
cette fois ci, Loreena McKennitt ne nous surprend plus vraiment.
Mais en dehors de cette impression
de " déjà entendu ", A Midwinter Night's Dream reste un très
bel album nettement plus introverti que les précédents. Il dégage un calme
et une sérénité qu'on ne trouve qu'en d'hiver quand la neige vient de
tomber, que tout est blanc et que tout est silencieux. Un moment rare,
comme d'habitude avec Loreena McKennitt.
Pour plus d'nformations, le site officiel, en version française :
www.quinlanroad.com
Et une vidéo enneigée de The holly & the ivy
ICI
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