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19 janvier 2004


Beaucoup d'albums live sont sortis ou vont sortir en ce début d'année. Dionysos crée l'évènement en nous en proposant deux d'un coup. Pour commencer, voici la version électrique. Dans un genre beaucoup plus sobre, le beau retour des américains de Swell.

Dionysos : Whatever The Weather - Edition Electrique

Titres

I Love You
McEnroe's Poetry
Don Diego 2000
New Eye Blues
Song For Jedi
Longboard Blues
Frog
Ciel En Sauce
I Put A Spell On You
Anorak
Thank You Satan
Coiffeur D'oiseaux
Coccinelle
Wet
Can
Tokyo Montana
Western Sous La Neige
Wedding Idea

Comment décrire la musique de Dionysos ? Pour ceux qui ont le bonheur de connaître ce groupe, pas de problème, je ne leurs apprendrais rien : Dionysos fait du Dionysos. Un point c’est tout. C’est simple et évident. Pour les autres, c’est immédiatement beaucoup plus compliqué. Comme expliquer ça ? Pas évident. Pas facile. Ma première idée pour aider à comprendre est de proposer d’écouter un de leurs albums. L’excellent Western Sous La Neige, par exemple.
Si je vous dis que Dionysos est le groupe français le plus inventif, imaginatif et délirant depuis une éternité, ça ne suffira pas à vous expliquer ce qu’ils sont vraiment. Dire que c’est une sorte de vaste bordel musical ne vous aidera pas plus. Leur musique est capable de partir dans tous les sens à la première occasion. A la première écoute, il est impossible de prévoir dans quel sens ça va partir, de prévoir comment ça va finir. Les paroles sont aussi des monuments de non sens au sens anglais du terme (nonsense). Leurs textes sont des chefs d’œuvre de poésie aussi étrange que décalée. Et tout ça mis bout à bout fait qu’on les aime plus que les autres. Leur réputation de fabuleux groupe scénique ne fait que donner encore plus envie. Alors vous imaginez bien que la sortie d’un live est forcément un grand évènement. Surtout quand ce live est en plus décliné en deux CD. Un premier en version acoustique et un autre en version électrique. Ou inversement, c’est comme vous préférerez. A vous de choisir ou de vous offrir les deux.
Pour commencer, cette semaine voici la version électrique. C’est arbitraire d’accord, mais de toute façon c’est moi qui décide. En plus l’autre version viendra bientôt, alors on ne râle pas. Le premier CD a pour titre Whatever The Weather – Edition Electrique. Pour faire original, l’autre CD se nomme Whatever The Weather – Edition Acoustique. Alors bien sûr, connaissant la réputation du groupe sur scène, on attend forcément beaucoup de ces disques. Et franchement, on est pas déçus. Si vous connaissez les versions studio de leurs chansons, vous allez en découvrir des versions encore plus allumées et déjantées. Le seul reproche qu’on puisse faire à ce disque est qu’il manque l’image. Pas grave, puisque ce concert existe aussi sur DVD. C’est pas beau ça ? En attendant, on se contentera quand même largement de ces deux albums.
On trouve évidemment dans ce premier disque la plupart des pièces maîtresses de leurs précédents albums. Il y a biens sur les inévitables Don Diego 2000, Song For Jedi, le dantesque Anorak, l’inusable Coiffeur D’oiseau, l’exceptionnelle Coccinelle qu’on a envie de brailler avec eux ou mon préféré dans le genre totalement décalé : Mc Enroe’s Poetry. Ceux qui ont pu connaître John McEnroe en direct live à la télé se souviennent forcément de la puissance de sa poésie. Tous ces morceaux sont bien sûr parfaits et indispensables en live. Mais pourtant ce ne sont pas eux qui font le meilleur de ce disque. Il y a par exemple une reprise assez jouissive (presque au sens auquel vous pensez) de I Put A Spell On You. Un autre grand moment est Longboard Blues qui en un peu moins de 6 minutes nous fait passer par tous les états et un bon paquet de styles musicaux. Une autre belle surprise est la reprise du Thank You Satan de Léo Ferré. On pouvait s’attendre à tout. Contre toute attente, pour une fois les Dionysos se disciplinent et donnent une puissance et une profondeur étonnante à la chanson. Résultat magnifique.
Ce disque est un vrai bain de jouvence réjouissant. Un beau bordel Rock. Un bouillon bouillonnant d’énergie électrique. Ce que devrait d’ailleurs être tout bon concert de Rock qui se respecte. C’est pourtant trop rarement le cas. Alors puisqu’on a la chance d’avoir un groupe de ce calibre à portée de main, il ne reste qu’à y goûter. Et comme ils le disent sur leur site web, en plus il y a des exquis mots à l'entracte. En attendant la version acoustique…


Pour plus d'nformations, le site officiel : www.dionyweb.com

Swell est une sorte d’archétype du groupe underground à la sauce américaine. Jamais connu du grand public, mais suivi très fidèlement par suffisamment de fans dans le monde pour arriver à vivre de leur musique. C’est vrai, ils n’ont jamais non plus fait grand chose pour que les choses changent vraiment. A priori, ça leur suffit. Musicalement, ils font ce qu’ils veulent, sans avoir besoin d’en rajouter ou de se trahir eux même pour vendre plus. La liberté, en quelque sorte. Swell c’est une sorte de vision idéale de ce que pourrait (aurait) du devenir le Folk américain, si les musiciens se penchaient plus sur leurs propres compositions que sur celles du copain d’à côté. Une sorte de Folk désincarné, beau et touchant, bourré d’imagination. Pas rabat joie ou pénible comme la plupart de leurs confrères nationaux.
Le terme Folk est d’ailleurs plutôt inadapté en ce qui les concerne, mais c’est le premier qui me vienne à l’esprit. Même si la base de leur musique reste bien celle là, la façon qu’ils ont de la triturer pour en faire sortir tout ce qu’elle a de meilleur et de plus beau reste assez unique. Et avec Whenever You’re Ready, le groupe a réussi un de ces plus beaux essais discographiques. Est ce dû au recentrage du groupe autour de deux de ses membres fondateurs, David Freel et Sean Kirkpatrick ? Peut être. Sûrement même, puisque l’imagination et l’inventivité sont indéniablement de retour. Avec le retour de Sean Kirkpatrick, on a droit en plus à ses peintures, puisque la pochette et le livret sont de lui. Whenever You’re Ready est une mine de mélodies réussies, un nid à ambiances douces amères comme on les aime. Leur musique reste toujours aussi fragile et délicate au premier abord, mais on sent plus que jamais la force tranquille cachée derrière. C’est dans cette apparente contradiction que se cache la magie de la musique de ce groupe. Et dans le genre, ils n’ont pas vraiment d’équivalent.
En écoutant le tubesque (chose rare chez eux) Say Goodbye, on a un superbe exemple de ce style si particulier. Le morceau est très carré, bien posé par terre, mais il donne pourtant toujours l’impression de tenir debout par miracle, plus par hasard qu’autre chose. De pouvoir déraper et partir dans le décors à tout moment. Etonnant et superbe. Ceux qui connaissent le groupe comprendront de quoi je parle. Pour les autres, il n’y a qu’à essayer de s’y plonger pour adhérer. L’évidence et la justesse mélodique de morceaux comme Next To Nothing ou So Easy, So Cool devrait aider à entrer facilement dans leur univers, sans faire beaucoup d’efforts. La qualité de la production est aussi à citer en exemple sur ce disque. Le son des guitares, sur Convince Us notamment, est tout simplement superbe.
Better Than Oil, Word Gifts et le magnifique Always Everything sont d’autres chansons qui ne peuvent pas laisser insensible. Tous comme Miss It, qui me fait un peu penser aux Nits, autres membres à vie de l’underground le plus brillant. En l’écoutant et le réécoutant, j’ai bien du mal à citer tous les meilleurs morceaux de ce CD sans en oublier un seul. Il serait sûrement plus facile de ne citer que les moins réussis. Ils sont nettement moins nombreux.
La musique de Swell a un charme vraiment à part. C’est une sorte de poison lent, comme le tempo de leur musique. Mais un poison dont on ne se débarrasse pas facilement. On n’en a d’ailleurs pas franchement envie. Whenever You’re Ready fait partie de ce genre de disque qu’on garde toujours à portée de main, pendant longtemps.


Pour plus d'nformations, le site officiel : www.swellsongs.com