18 aout 2008
James : Hey Ma
Titres
Bubbles
Hey Ma
Waterfall
Oh My Heart
Boom Boom
Semaphore
Upside
Whiteboy
72
Of Monsters & Heroes & Men
I Wanna Go Home
Et encore une résurrection qui ne
rajeunit personne. On avait quitté James au tout début des années 2000.
Et franchement, cette disparition ne ressemblait pas vraiment à une lourde
perte. On restait avec le souvenir d'un Rock plutôt sympathique et efficace,
mais qui n'avait jamais réussi à couper les ponts avec l'influence majeure
qu'aura été le U2 de la période Unforgettable Fire. On aura à
peu près tout reproché à James, son manque de personnalité, son goût trop
prononcé pour le Rock pompier (ces trompettes parfois vulgaires surtout)
et pour finir les chevilles qui n'en finissaient plus d'enfler. Finalement,
ce groupe a plus souvent servi de défouloir pour les critiques que de
point de repère dans la grande galaxie du Rock. Et pourtant, malgré tout
ça, je garderai toujours à James une petite place particulière dans mon
histoire musicale personnelle. Parce que James nous a un jour offert un
album miraculeux. C'était en 1993, ça s'appelait Laid et pour
moi c'était le plus bel album de cette année là.
Le genre de disque qu'on n'attendait
vraiment pas d'un groupe comme James, un album simple et sensible. Aux
antipodes de ce qu'ils nous avaient habitués à entendre avant. Et tout
le contraire de ce qu'ils ont fait ensuite. Une parenthèse improbable
qui accoucha d'un diamant. Alors aujourd'hui encore, la réapparition du
groupe de Tim Booth ne peut pas me laisser totalement insensible. Même si
je ne crois plus aux miracles depuis le jour où j'ai vu le Père Noël enlever
sa barbe dans un grand magasin.
Et pourtant, l'écoute de certains
titres parsemant l'album donne de nouveau envie d'y croire très fort.
Bubbles, où Tim Booth chante en boucle ses " I'm alive " exaltés,
comme pour se (nous) convaincre que James est plus que jamais vivant,
le très beau et délicat Semaphore qui rappelle les australiens
de The Church ou un I Wanna Go Home qui revisite les lentes mélopées
de Laid, tout ça porte à croire que le groupe a muri et s'est
bonifié à travers cette pause de 7 ans. Mais la suite dément cette première
impression pour revenir vers des chansons plus puissantes et lyriques.
James a toujours navigué entre ces deux mondes sans jamais avoir vraiment
choisi l'un ou l'autre. Il continue à le faire aujourd'hui. Et dans ce
genre lyrique pour lequel ils n'ont vraiment pas perdu la main, on trouve
ici quelques belles réussites, avec surtout le magnifique Waterfall
ou l'endiablé Whiteboy et sa trompette allumée. Mais les travers
du passé existent toujours, on trouve encore des chansons plus clinquantes
que convaincantes (Oh My Heart). La trompette, si caractéristique
du son du groupe, est heureusement toujours là et surligne aujourd'hui
avec bonheur les mélodies sans baver dessus comme ça arrivait assez souvent
dans le passé. Avec Hey Ma, Tim Booth et ses acolytes sont arrivés
à trouver une sorte de juste équilibre entre leurs différentes composantes.
Le titre qui personnifie tout ça à lui seul se nomme Upside et
il ne cesse d'alterner délicatesse et tension, lyrisme et replis sur soi.
Vraiment très réussi.
Arrivé à la toute fin du disque,
on se dit que James n'a finalement pas changé d'un iota et que Hey
Ma aurait tout aussi bien pu voir le jour il y a 7 ans. On y retrouve
toutes les qualités et les défauts du passé. On peut donc dire que ceux
qui aimaient James adoreront Hey Ma et que ceux que le groupe
agaçait peuvent continuer à le croire mort sans aucun regret. Rien de
neuf, soit, mais Hey Ma est un retour fort réussi.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.wearejames.com
Et une vidéo live de Waterfall :
ICI
Death Cab For Cutie : Narrow Stairs
Titres
Bixby Canyon Bridge
I Will Possess Your Heart
No Sunlight
Cath...
Talking Bird
You Can Do Better Than Me
Grapevine Fires
Your New Twin Sized Bed
Long Division
Pity and Fear
The Ice Is Getting Thinner
Le nouveau Death Cab For Cutie est
enfin sorti. Quand comme moi, on a autant apprécié les épisodes précédents,
dès que la suite est disponible, forcément on se précipite. Parce que
jusqu'à maintenant, chaque nouvelle livraison de ce groupe bien trop méconnu
par chez nous est une vraie réussite. Pas de raison que ça change.
Death Cab For Cutie est le genre
de groupe qui semble ne jamais vouloir se répéter. Chaque album marque
sa différence avec le précédent. Ce n'est jamais une vraie révolution
mais plutôt une lente évolution. Plans voyait le groupe se diriger
vers une Pop un peu moins brumeuse que sur Transatlanticism,
mais le fond de l'air restait pourtant toujours le même. Le groupe avait
laissé entrer le soleil, mais c'était avec parcimonie. Les chansons crève
cœurs étaient toujours là, les mélodies à couper le souffle, aussi. En
un mot, c'était toujours aussi beau. Alors pour ne pas changer, si j'ose
dire, Death Cab For Cutie a encore une fois bougé les meubles dans la
maison. C'est un peu comme quand on rend visite à quelqu'un qu'on n'a
pas vu depuis un bail. Il n'a pas changé d'adresse, mais quand on entre
on est surpris de ne pas retrouver le canapé ou la table là où ils étaient
la fois précédente. C'est bien la même maison avec le même espace mais
le changement de disposition intérieure donne une impression nouvelle.
Et puis finalement, quand on regarde avec un peu plus d'attention, on
y découvre aussi quelques nouveaux bibelots qui n'étaient pas là avant.
Voilà un peu l'impression que donne ce Narrow Stairs. Cette fois
ci, le groupe n'a pas seulement laissé entrer le soleil, il a aussi ouvert
une fenêtre de l'autre côté pour faire des courants d'air. Ca a dissipé
la brume mais ça a aussi légèrement rafraichit l'atmosphère. Pour preuve,
le long et tenace I Will Possess Your Heart qui démarre l'album
juste après le court prélude vocal de Bixby Canyon Bridge est
du jamais entendu du côté de chez Death Cab For Cutie. Voilà un titre
avec une basse tout en avant, fière et droite comme un i. Loin des ballades
aux atmosphères alanguies des albums précédents, ce titre à la longue
intro instrumentale, tendu comme un arc, ressemble à un beau contrepied.
Mais comme d'habitude chez les américains,
la rupture n'est jamais brutale puisque dès le second titre, on se retrouve
projeté en terrain connu avec une mélodie caressante au dessus d'effets
vaporeux. La suite permet de se rendre compte que le groupe n'a pas changé
sa formule outre mesure. Il continue à jouer essentiellement sur ses qualités,
à savoir ce tricotage d'atmosphères délicates et soyeuses, du genre à
vous donner envie de vous réfugier sous la couette pour regarder la pluie
tomber. Je dois dire que c'est toujours aussi délicieux.
Malgré tout, après plusieurs écoutes,
ce nouvel opus me parait un peu moins indispensable que les précédents.
La faute à quelques titres aux mélodies un peu moins brillantes, un peu
plus banales. Dans ces cas là, les talents d'orfèvres du groupe permettent
de sauver les apparences, mais on frise quand même parfois l'ennui (Talking
Bird et son mur de bruit). Heureusement, on trouve encore sur Narrow
Stairs quelques beaux moments de grâce. Il y a notamment le chamboulant
You Can Do Better Than Me, le faussement délicat Pity And
Fear et surtout ce Your New Twin Sized Bed où guitares noisy
et violons se superposent avec bonheur pour créer un climat d'intense
émotion. Mais pas suffisamment pour hisser cet album au niveau de ses
grand frères Plans et Transatlanticism. Dans l'ensemble,
Narrow Stairs est moins flatteur que les opus précédents, un
peu plus aride aussi. Pourtant, pas de quoi jeter ce Narrow Stairs
aux orties, loin de là. Comme à chaque nouvel album, Death Cab For Cutie
évolue doucement. Cette fois, il a choisi d'oublier la facilité et le
plaisir immédiat pour lui préférer l'exigence. C'est forcément un choix courageux.
Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.deathcabforcutie.com
Et la vidéo de I Will Possess Your Heart :
ICI
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