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17 juillet 2006



TV On The Radio : Return To Cookie Mountain


Titres

I Was A Lover
Hours
Province
Playhouses
Wolf Like Me
A Method
Let The Devil In
Dirtywhirl
Blues From Down Here
Tonight
Wash The Day


Il y a des albums qui impressionnent ou qui marquent pour longtemps ceux qui les écoutent. Desperate Youth, Blood Thirsty Babes, le premier TV On The Radio en fait partie. Ce disque là possédait assez d’étrangetés pour intriguer et assez de qualités pour s’imposer dans nos mémoires. Il donnait beaucoup de plaisir musical tout en titillant en permanence notre curiosité. Il laissait un goût bizarre, des saveurs d’inconnu. Le réécouter aujourd’hui fait exactement le même effet. Au niveau de l’inventivité et de la prise de risque, personne ne leur est arrivé à la cheville depuis.

Quand on tient l’objet dans la main, la première impression avec le nouveau Return to Cookie Mountain est de trouver l’artwork carrément superbe. Digne des plus belles réalisations sorties chez 4AD (spécialiste en la matière). La deuxième impression est de se dire dès le premier morceau que rien n’a changé et que le groupe nous donne une suite digne du premier opus. L’effet de surprise en moins. Dès I Was A Lover, on retrouve ces rythmes pleins de saccades et de syncopes, ces décalages infimes entre les instruments et le chant qui donne ce côté si étrange au travail de TV On The Radio. Et puis toujours ce travail minutieux, presque obsessionnel, sur le son. De nouveau, l’électronique est reine, saupoudrée de pas mal d’instruments plus traditionnels, mais toujours utilisés comme ingrédients complémentaires, comme quand vous ajoutez quelques grains de sel ou d’épices pour rehausser le goût.

Et de nouveau le charme opère. Pas un charme immédiat, parce qu’il n’y a rien de vraiment charmeur dans les chansons de ce groupe là. Chez eux, tout est compliqué, tordu ou torturé. Rien n’est fait pour faciliter les choses. La musique de TV On The Radio se découvre lentement, par petites touches, par émerveillements successifs devant tant de maîtrise. D’ailleurs, David Bowie, homme qui ne se trompe que rarement sur la valeur d’un musicien, a tenu à participer à un titre de ce disque. On peut donc deviner sa voix dans les chœurs de Province, même pas mise en avant. Elle est utilisée comme tous les autres sons, fondue dans le moule. TV On the Radio procède par addition de couches sonores, par collages, avec un travail hallucinant sur les voix, comme sur A Method qui commence par un chant simple et solitaire qui se termine avec une multitude de voix qui s’entrecroisent sur une rythmique devenue presque militaire. Définitivement inclassable. A l’écoute de ces chansons aux airs faussement bricolés, on éprouve toujours cette bizarre impression de malaise, comme si on était en léger décalage avec la réalité ou le temps présent. Difficile à décrire, il faut écouter leur musique pour comprendre.

Mais heureusement, sur Return to Cookie Mountain, on trouve quelques titres qui facilitent un peu la découverte de leur univers, comme cet incendiaire Wolf Like Me qui sonne un peu comme Bloc Party, ou Blues From Down Here, sorte de Blues abyssal, comme vu au travers d’un kaléidoscope. Tonight est une ballade torturée mais belle comme peut l’être la nuit la plus noire.

Ce groupe là s’adresse en premier lieu aux curieux et aux insatisfaits chroniques qui ne se contentent jamais de la facilité. Mais pas seulement, parce qu’une fois la première écoute passé, forcément déroutante, cet album semble vraiment inépuisable, tellement il contient de surprises et d’étrangetés. Un des beaux albums de 2006 et une implacable confirmation, TV On The Radio est vraiment le groupe idéal pour tous ceux qui préfèrent regarder la télé sur une radio.


Pour plus d'nformations, le site officiel : www.tvontheradio.com




Muse : Black Holes And Revelations

Titres

Take A Bow
Starlight
Supermassive Black Hole
Map Of The Problematique
Soldier'S Poem
Invincible
Assassin
Exo Politics
City Of Delusion
Hoodoo
Hoodoo
Knights Of Cydonia


Le nouveau Muse n’invente rien. En tout cas rien de plus que ce le trio nous a déjà donné jusque là. En écoutant Black Holes And Revelations, on a cette impression de déjà entendu, de recette déjà éprouvée. Mais si on se penche un peu sur la question, qu’est ce qui fait qu’on aime tant Muse ? En grande partie pour sa pêche, son énergie Rock, ses mélodies qui décoiffent et son lyrisme princier. Alors finalement qu’est ce qu’on peut attendre de plus de ce groupe là ? Ben, rien de plus. Et c’est déjà beaucoup.

Alors finalement, ce Black Holes And Revelations ravira forcément tous les anciens fans du groupe sans réussir à convaincre ceux qui n’aimaient pas avant. Parce que des surprises, il y en a finalement assez peu sur cet album, mais toutes les qualités connues du groupe sont bien présentes. Au rayon des (petites) innovations, on trouve en premier lieu le single Supermassive Black Hole, sorte de croisement mutant entre l’énergie de Muse et un son et des vocaux assez proches de Prince. Forcément différent, intéressant, mais pas forcément trop convaincant à mon avis. Dans un autre genre, Take A bow rappelle fort les arabesques vocales de Freddy Mercury, comme la ballade Soldier'S Poem d’ailleurs. Pas désagréables du tout, mais pas inoubliables non plus. Le très réussi City Of Delusion fait même un petit détour par l’orient avec ses violons torrides.

Pour le reste, on vogue sur des eaux déjà connues. Mais on mentirait en disant qu’on n’éprouve pas un grand plaisir à entendre un titre aussi efficace que Map Of The Problematique, mêlant toujours aussi diaboliquement l’électronique pleine de dextérité et les guitares brûlantes. Et Starlight sonne comme un nouvel hymne du niveau de Bliss, carrément. Côté énergie, Assassin est là avec ses guitares speedées, presque Metal et ses vocaux à plusieurs couches du meilleur effet. Un des très bons titres du disque. Dans le genre complainte déchirante qui se termine en apothéose, comme ils savent si bien les faire d’habitude, Invincible démarre de façon très prometteuse, mais ne décolle jamais vraiment. Dans l’absolu, ce morceau est plus qu’honnête, mais Muse nous a habitué à faire tellement fort dans ce registre là que la moindre baisse de régime ne pardonne pas. Les autres titres de ce disque sont plutôt réussis, Exo Politics dans le genre Pop à grosse énergie et refrain entêtant, Hoodoo joue le rôle de la ballade qui prend progressivement son envol sur fond de cordes. Quand à la cavalcade Knights Of Cydonia, sorte de BO western à la sauce Muse, c’est un régal pur et simple.

Si on compare Black Holes And Revelations avec ses prédécesseurs, il n’est pas le meilleur Muse, il manque de titres vraiment marquants pour ça. Mais si on le compare avec les autres albums sortis depuis le début d’année, on se rend compte que Muse, même en petite forme, est capable d’offrir beaucoup plus que la plupart de ses confrères à leur meilleur niveau. Il faut dire que ce trio là nous a tellement habitué à des pluies d’étoiles qu’on a du mal à se contenter de quelques comètes, même si elles brillent fort.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.muse.mu



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