Archives - Artistes - Accueil - Liens


17 février 2003


Tout arrive

Cette semaine, le dernier album de Del Amitri, groupe que je croyais disparu, le nouveau Massive Attack (enfin !!) et des raretés du côté de chez Big Country.



Del Amitri : Can You Do Me Good ?

Titres

Just Before You Leave
Cash & Prizes
Drunk In A Band
One More Last Hurrah
Buttons On My Clothes
Baby It's Me
Wash Her Away
Last Cheap Shot At The Dream
Out Falls The Past
She's Passing This Way
Jesus Saves
Just Getting By



Cet album est une bonne surprise. Une très bonne surprise même et pour deux raisons : la première est qu'on a ici un nouvel album de Del Amitri, la deuxième est que le groupe existe encore. En effet, je les croyais séparés depuis longtemps déjà, plus précisément depuis la sortie de leur Best Of " Hatful Of Rain " en 1998. Je ne cherchais donc plus de nouvel album de Del Amitri. Grave erreur, puisque je viens seulement de découvrir cet album sorti il y a maintenant presque un an.
Et quel album ! C'est le grand retour du groupe de Rock écossais le plus élégant de tous les temps. Cet album ne fera pas tâche dans leur discographie, il pourrait même en être un des sommets, au même titre que " Waking Hours " ou " Change Everything ". Pour ceux qui ne les connaîtrait pas encore, Del Amitri existe depuis presque vingt ans et " Can You Do Me Good ? " est leur sixième album studio si l'on excepte le Best Of précédemment cité et l'album de B-Sides " Lousy With Love " sorti à peut près à la même époque.
Del Amitri a toujours fait partie de ma discothèque idéale. Ils ont toujours été là, jamais rangés bien loin, toujours à portée de main. Au jeu du " Quels albums emmèneriez vous sur une île déserte ? ", il y aurait forcément un Del Amitri dans le lot. J'ai toujours trouvé la musique de ce groupe particulièrement élégante et racée. Un Rock anglo-saxon, mais carrossé par un designer italien en quelque sorte. Leur chansons ont l'art de vous séduisent immédiatement, ce qui est déjà pas mal en soi, mais elles ont aussi l'énorme qualité, beaucoup plus rare celle là, de résister à l'usure du temps. Je prends en effet toujours autant de plaisir à écouter régulièrement " Waking Hours ", album pourtant sorti en 1989.
Pour en revenir à " Can You Do Me Good ? ", voilà un disque que j'ai failli rater. Et ça aurait été franchement dommage, tellement la collection de chansons proposée ici est brillante, du niveau de ce qu'ils ont fait de mieux. C'est une succession sans faille de Rocks bien balancés, de ballades accrocheuses et Pop Songs dignes de XTC (écoutez " Buttons On My Clothes " pour comprendre ce que je veux vous dire"). Du haut niveau, je vous dis. Et ils ont toujours ce don pour vous écrire des mélodies imparables et élégantes. Jamais de faute de goût sur leurs albums, leurs chansons ne sont qu'équilibre. Voilà donc encore un parfait exemple de groupe largement sous estimé qui aurait mérité ou plutôt mériterait (rêvons un peu) un franc succès international. Ils y sont pourtant presque parvenus avec le single " Always The Last To Know ", sorti en 1992, dont vous vous souvenez peut être.
Leurs morceaux ont toujours eux un charme fou, et là, comme d'habitude les grandes et bonnes chansons ne manquent pas sur ce disque : dans l'ordre d'apparition à l'écoute et pour les plus marquants, l'excellent " Cash & Prize ", le très Rock " Drunk In A Band ", " Buttons On My Clothes " déjà cité plus haut et les ballades " Last Cheap Shot At The Dream " et " Just Getting By ". C'est d'ailleurs dans les tempos calmes que se dégage le plus leur aisance naturelle pour écrire de superbes mélodies.
Voici donc le retour de ce que considère comme l'un des grands groupes des années '90. Je ne l'ai pas encore précisé, mais les Del Amitri sont écossais. Et oui, une fois encore, c'est là bas que se trouvent les musiciens qui me touchent le plus, de Big Country à Simple Minds ou les Waterboys de Mike Scott, en passant par Runrig ou plus récemment Travis et surtout Idlewild que j'ai chroniqué ici. J'en oublie forcément. Tant pis, je me rattraperai en les chroniquant plus tard.
Toujours est il que vous pouvez acheter cet album les yeux fermés. Je vous promet de nombreuses belles années d'écoute de " Can You Do Me Good ? ".


Pour plus d'nformations, leur site officiel :
www.delamitri.co.uk





Massive Attack : 100th Window

Titres

Future Proof
What Your Soul Sings
Everywhen
Special Cases
Butterfly Caught
A Prayer For England
Small Time Shot Away
Name Taken
Antistar



Quatre ans. Quatre années sont passées entre " Mezzanine ", le précédent album de Massive Attack et celui ci. Une bien longue attente pour les fans du groupe, dont je fais partie, mais c'est finalement à peu près la durée moyenne entre deux de leurs albums. Quatre disques en 12 ans, c'est peu. Mais chaque album de Massive Attack, chaque chanson, chaque son, sont étudiés, élaborés, soupesés, évalués avant d'être publiés. Ceci explique cela. Les rivalités musicales entre les membres du groupe n'ont jamais non plus aidé à accélérer les choses. Mais pour ce quatrième album, plus de rivalité possible. Il ne reste en effet aux commandes du vaisseau Massive Attack que le dénommé Robert Del Naja, alias 3D. Les deux autres membres historiques du groupe ayant quittés le navire. De ce fait, un nouveau problème s'est posé, en l'absence d'émulation et de conflits, quelle nouvelle direction prendre et comment trouver la motivation. D'après ce que j'ai pu lire par ailleurs, les fausses pistes ont été nombreuses avant d'en arriver au " 100th Window " qu'on peut entendre aujourd'hui.
Maintenant, la question est : que vaut cet album tant attendu par rapport à ses illustres prédécesseurs. Pour ma part, j'attendais ce disque avec impatience. En effet, ce groupe fait partie des créateurs du mouvement Trip Hop, (terme journalistiques qu'ils détestent d'ailleurs) et ont par conséquent participés à la création d'un nouveau style de musique à l'aube des années '90. Une musique électronique faite de longues séquences aux ambiances aériennes très cinématographiques plaquées sur des rythmiques Hip Hop ralenties et des boucles de basse hypnotiques. Une musique qui fait voyager, comme son nom l'indique. " Blue Lines ", leur premier album, est pour moi l'un des albums essentiels des années '90, un tournant crucial pour la musique électronique : le mélange des genres pour en créer un totalement nouveau, sans barrières et sans limites.
La grande force de Massive Attack a toujours été la qualité de ses sons, hyper travaillés, ainsi que la construction de ses rythmes et de ses morceaux, imparables. L'autre atout a été de savoir s'entourer dès le début de voix très typées et diverses. Pour les voix féminines, il y en a eu une différente par album, Shara Nelson pour le 1er album, pour l'inoubliable " Unfinished Sympathy ", Tracy Thorn de Everything But The Girl sur le 2ème album, Liz Fraser des Cocteau Twins sur le 3ème . Pour les voix masculines, on a jonglé entre les voix des trois acolytes du groupe, plus Horace Andy, fil rouge sur tous les albums.
Pour " 100th Window ", on ne déroge pas à la règle. Horace Andy est toujours présent et la voix féminine est assurée par Sinead O'Connor. A priori, on se trouve donc en terrain connu. Mais à la première écoute, on est assez surpris, voire décontenancé par cet album. La grande nouveauté est le côté très linéaire des morceaux, mais surtout l'impression de raideur, de froideur qui se dégage de l'ensemble. " 100th Window " ne respire pas la joie de vivre, pas plus que son prédécesseur " Mezzanine ", mais cette fois, l'ambiance est carrément glaciale, on peut même dire glaçante. Même les voix de Sinead O'Connor et de Horace Andy, qu'on ne peut pourtant pas habituellement qualifier de froide, sont au diapason. Mais il ne faut surtout pas s'arrêter, ni à cette première écoute, ni à cette première impression dérangeante. C'est vrai, les sons chauds et ronds des deux premiers albums ont totalement disparus, mais " Mezzanine ", album charnière, avait préparé notre oreille aux nouvelles sonorités à venir. C'est vrai, ce disque est peut être plus difficile d'accès que ses prédécesseurs, mais il mérite vraiment d'être découvert. Il faut savoir entrer dans ces ambiances polaires pour en découvrir toute les nuances et les beautés. Chaque morceau est un véritable univers à lui seul, où les sonorités sont toujours aussi précises et belles, et où la moindre nuance, la moindre inflexion, a son importance. On a presque l'impression de se trouver face à des tableaux abstraits dont il faudrait découvrir petit à petit le sens et la beauté.
Malgré son côté moins immédiat, cet album vaut assurément le détour et soutient la comparaison avec les trois précédents. Massive Attack a, depuis ses débuts, toujours été un groupe précurseur, visionnaire du futur de la musique électronique. Dans quelques temps, je suis persuadé qu'il fera lui aussi partie des grands classiques à avoir absolument dans sa discothèque. Foncez donc vous le procurer, c'est la parfaite bande son des frimas et du givre de saison.






Big Country : Rarities III

Titres

Ages of a man
Hardly a mountain
What about peace
Time for leaving
You lose your dreams
1000 yard stare
Golden boy loves golden girl
I am a small republic
Everything I need
Mary
Send you
In your homeland
Troubled man
Peace in our time



Après la disparition de Stuart Adamson, les membres restant de Big Country continuent de manière assidue l'exploration des archives du groupe. Et chose étonnante, ils continuent à dénicher des morceaux totalement inédits ou des démos tout aussi rares. Des chutes de studio précieuses comme l'or pour qui aime ce groupe comme moi, c'est à dire de façon totalement déraisonnable. Je suis prêt à toutes les bassesses ou à dépenser des sommes impressionnantes pour pouvoir posséder la rareté ou le morceau inédit. Ce qui me réconforte, c'est que je sais que je ne suis pas le seul dans ce cas. J'en ai croisé d'autres aussi atteints que moi. Ce n'est pas forcément très rassurant, mais ça permet en tout cas de se sentir moins seul.
Comme je vous en avais prévenu, me voici donc de retour avec un album de Big Country. A peine plus d'un an après la mort de Stuart Adamson. Un vrai nouvel album, dans le sens ou il contient suffisamment de morceaux réellement inédits pour pouvoir être qualifié de " nouveauté ". Il échappe ainsi au côté pompe à fric de ce genre d'opération lorsqu'elle n'est basée que sur le seul critère marketing. Rien que pour cela, les membres du groupe et leur manager de toujours Ian Grant, méritent un grand merci. Bien sûr les chansons de ce disque ne datent pas d'hier et sont même pour certaines très anciennes. Elles viennent de périodes différentes du groupe, mais malgré cela, elle forme un bien bel album qui ne ressemble en aucune façon à un assemblage hétéroclite de pièces de musée.
Ce disque contient surtout des morceaux provenant de deux périodes charnières de l'histoire du groupe : la période précédent l'enregistrement de " Peace In Our Time " et les bandes enregistrées avant " Why The Long Face ". Deux importantes périodes de remise en question pour le groupe. Deux moments où l'avenir du groupe a été remis en question et ou l'attente entre les albums a été longue. Durant ces périodes sans albums, Big Country a pourtant continué à composer des chansons et à en coucher certaines sur bandes. Certaines ont été l'ébauche de morceaux repris sur les albums suivants, d'autres ont fait office de faces B de singles, d'autres encore ont été laissées de côté et oubliées. Jusqu'à aujourd'hui. La question que je me pose à chaque fois que j'entends des raretés exhumées, quel que soit le groupe d'ailleurs, est la suivante : qu'est ce qui fait qu'on peut décider que tel morceau fera partie de l'album et tel autre définitivement jeté aux oubliettes. Pour les morceaux vraiment mauvais, c'est clair : poubelle immédiatement. Mais comment décider entre un trop grand nombre de morceaux d'égale qualité. Comment un musicien peut il accepter de jeter aux orties une partie de son œuvre. C'est quelque chose qui m'a toujours échappé et que j'ai du mal à concevoir. Fort heureusement, dans les maisons de disque, rien n'est jamais vraiment définitivement perdu.
Là, en l'occurrence, une chose est claire, ce n'est pas le faible niveau des chansons qui les a précipitées dans le fond d'un tiroir, mais bien la surabondance de titres pour un seul album. Il y a dans cet album cinq véritables inédits, le reste étant soit des versions ébauchées de futur morceaux pour six d'entre eux (parfois très différents du résultat final, voire presque méconnaissables) ou des chansons ayant figurées sur d'anciens singles dans 3 cas. En ce qui concerne les six démos, le fait de pouvoir entendre des morceaux que l'on connaît bien sous la forme de leur brouillon initial est quelque chose de passionnant. Un peu comme si on participait au processus de création à travers un trou de souris. Les trois morceaux rares, puisque ne figurant que sur des singles font partie des morceaux que j'affectionne tout particulièrement, surtout " Hardly A Mountain " qui pour moi fait partie de ce que le groupe a fait de meilleur. Sans oublier " Troubled Man ", chanson belle a pleurer.
Les inédits sont quand à eux bien plus que de simples chutes de studio. Ce sont de vrais chansons qui tiennent la route par elles même. Dans ce sens, " I Am A Small Republic " et "You Lose Your Dreams" me paraissent même être de totales réussites. Ce qui est étonnant, c'est de constater que certaines idées (solos de guitares, suite d'accords, chant) présentes dans ces morceaux ont été intégrées dans d'autres qui ont figurés sur les albums. Comme quoi, une bonne idée ne se perd jamais.
Maintenant, j'espère que les tiroirs ne sont toujours pas totalement vides et qu'il reste encore quelques pépites bien cachées, au chaud, attendant leur heure. Attendant la lumière.


Pour plus d'nformations, leur site officiel :
www.bigcountry.co.uk






© Copyright 2003 Why Not ?